Hm... Argh ça va m'embêter de dire ça mais...
Le film est tout aussi bien... Qu'il est mauvais à mes yeux. C'est bien sûr une réaction à chaud peut-être mon avis évoluera dans quelques jours mais pour l'instant je suis partagé. Partagé entre l'idée excellente sur le papier... Et le résultat cacophonique.
Cette suite... Est au final une sœur jumelle du premier, sur tous les points, où ils sont tous poussés, que ce soit pour le meilleur... Comme pour le pire.
À commencer par sa structure. Comme pour le premier, on est sur un film assez classique en 3 actes bien distinct. Un premier un peu longuet à démarrer, un second vraiment génial, et un troisième expédié et décevant. Et bien ici c'est pareil.
Le film est d'une loooooooooongueur et looooooooooooooong à démarrer (le film ne devient véritablement qu'intéressant au bout d'une heure (!), début du 2e acte on peut dire), car une fois l'intro passée qui amène un rythme assez dingue, on tombe de super haut, et faut s'accrocher pour que ça se relance, car woooooooooooooow ça prends son temps. 2h24 de film quand même, qu'est-ce qu'ils leur aient passé par la tête ? La Snyder Cut a donné des idées ?
Le 2e acte est vraiment génial car on rentre vraiment dans le délire, où les personnages peuvent enfin vivre à l'écran et rentrer dans le fil du sujet des intrigues. Certes il n'y a pas de scène marquante comparable à celle du No Man's Land, mais franchement les personnages sont tellement tous intéressant que ça en vaut la chandelle (Pedro Pascal est... incroyable !). En effet le meilleur point du premier, le duo Steve/Diana est de retour, et il est encore meilleur, plus émotionnel et avec une véritable alchimie incontestable. Et le meilleur point aussi, c'est surtout que WW84 implique enfin vraiment Diana émotionnellement, permettant à Gadot d'enfin pousser l'éventail de son personnage.
Et vient le 3e acte... Comme pour le premier film, grosse retombée décevante où tout va trop vite et est expédié (hasard du timing, le dernier acte commence à 2h (les deux précédents actes faisant une heure chacun), 24 minutes avant la fin du film. Pas besoin de vous faire un dessin...). Et comme pour le premier, le combat final est d'une déception. C'est pas excitant, c'est expédié et anti-climatique, où je peux comprendre qu'on n'ai plus à faire à un combat de dieux, mais où on pouvait s'attendre à un truc un peu plus punchy et impactant... Qu'une bataille de balançoire (je ne blague même pas). Encore pire pour Cheetah, qui se voit vraiment bien développé tous le long du film, avec une certaine dose de complexité et ambiguïté, pour au final ne servir que de simple adversaire physique creux pour seulement pondre au moins une scène spectaculaire dans le film (car oui c'est clair que c'est pas un film d'action), où elle n'a même plus son mot à dire. Tout ça pour ça ?
Le seul truc cool qu'on peut garder, c'est comme dans le premier, un
discours de Diana, qui marche toujours autant.
Car venons en au plus important... Son intention. WW84 est, littéralement et métaphoriquement, un film d'une autre époque. Plus qu'un hommage (entièrement volontaire) aux films rétros, nanar et clichés de ces années-là qui au final fonctionne vraiment... Il y a surtout une volonté sur le papier de faire un film classique, nostalgique, classique dans sa forme et sa narration, comme cité plus haut digne des Superman de Donner ou les Batman de Burton, mais aussi classique en tapant dans les codes de l'Âge d'Or des comics afin de leur rendre hommage, comme récemment la série Stargirl a pu faire. Donc oui c'est clair, film qui ne parlera qu’à une ancienne génération, suffit de voir la post-générique, suffisamment explicite.
Et c'est vraiment beau sur le papier... Sauf que dans le résultat, c'est assez confus. Il y a des très beaux moments comme d'autre raté, expédié, surtout dans l'écriture, blindé d'incohérences, de raccourcis (le coup de
l'invisibilité sorti d'un chapeau et Diana et Lord qui se croise par pur hasard sur l'autoroute du désert c'était fort) d'éléments qui ne collent pas. Par exemple, ENCORE un film de SH qui tourne autour d'un mac guffin... Et ça ne colle pas, car au lieu de s'en servir comme couronne nanardesque assumé, ici ça ne sert qu'à faire exister le scénario. Dans Stargirl, il y a cette insouciance et innocence dans l'écriture qui fait que ça marche. Ici, c'est plus alambiqué, certaines choses paraissent moins assumées, et la gestion raté de l'intrigue et du rythme n'aide pas.
La plus grande déception à mes yeux réside surtout... Dans la musique. Zimmer rejoindrait-il ce club des vieux génies d'une autre époque devenant un peu trop sénile, comptant par exemple Danny Elfman ou Ridley Scott ? Ce dernier est, sans mauvais jeu de mot, en pilote automatique tous le long du film. Aucun thème ni notes véritablement distinctives, son fabuleux thème de WW n'apparaît que l'espace de 10 secondes et ne marque même pas cette fois (alors qu'on aurait pu croire que reprendre et poursuivre son travail l'aurait motivé de fou, mais non, dégouté). Même si je n'avais pas aimé son travail dessus, ce qu'il a fait pour Dark Phoenix était déjà plus intéressant et j'en garde encore aujourd'hui vaguement les notes. Là j'ai fini le film il y a 20min que j'ai déjà tout oublié. Le pire, le plus frustrant et surtout, je pense, le plus évocateur, c'est que le plus beau moment du film, la plus belle scène... N'est même pas rythmé par ses propres notes. Mais par celles de John Murphy (sur une musique d'ailleurs réentendu 1000 fois, bonjours l'originalité). Outch. On a mal pour WW, qui n'a pas droit à son
"Flight", qui aurait vraiment permis à la scène de devenir, comme pour celle à laquelle je fais écho, l'une des plus marquantes du DCEU.
Le seul vrai moment de grâce est forcément le retour de
Beautiful Lie, thème d'intro de BvS, parlant de désillusion et désespoir... Ici reprise positivement, pour parler de la Vérité. Et il est clair que ça marche, surtout quand on connait bien la scène à laquelle ça fait écho, quasi en miroir.
Bref, malgré quelques bonnes idées et de bonnes intentions, Patty Jenkins reproduit au final l'essai à la virgule près, sans vraiment le transformer, pour le meilleur comme pour le pire. Si on s'accroche, on peut quand même passer un bon moment devant WW84 si on fait l'impasse sur beaucoup de choses, mais il y a de quoi être déçu que ce film est passé à côté de l'opportunité d'être un des plus marquants du DCEU, où au final il atterrit à la place de fillers parmi les autres.
Je suis content au final que Jenkins passe sur SW (où elle va probablement s'éclater vu ce film), cela pourra être enfin l'occasion de proposer quelque chose de différent et nouveau pour la guerrière amazone, où un retour de Jenkins ne serait pas franchement réjouissant.