Adanedhel a écrit:Mon deuxième visionnage mercredi dernier m'a permis de mieux cerner ce qui me plaisait et ce que je trouvais raté ou maladroit dans l'écriture du film.
Je trouve le portrait psychologique du Joker très convaincant, bien construit, sa chute dans la folie à mesure que la société l'abandonne et qu'il fait la lumière sur son enfance apportent à la fois un bon développement de personnage et un message fort socialement sur l'importance de l'aide qu'il faut apporter aux personnes présentant des troubles mentaux.
Après je regrette que le Joker ne tue personne "gratuitement". Il y a toujours une justification, comme si le personnage était plus posé en victime qu'en psychopathe. Ce qu'il est en partie, mais c'est peut-être un peu trop appuyé.
Les 3 employés le tabassaient, son collègue avait menti et fait renvoyer, même Murray qui pourrait être son meurtre le plus cruel et gratuit le film le justifie avec l'humiliation de la vidéo… J'aurais aimé que la fin du film accentue le côté psychopathe et cruel du personnage (mais vu que certains parmi les critiques le trouvent déjà trop violent, qu'est-ce que ça aurait été
).
Mais bon ce côté peut se justifier si on se dit que c'est
le Joker qui nous raconte le film depuis Arkham à la fin (
d'ailleurs parlons-en d'Arkham, design dégueulasse, c'est pas parce que tu le marques dessus que ça devient Arkham mais bon passons), et donc qu'on a son
point de vue biaisé sur les évènements.
Et également ce que je trouve vraiment grossier et mal écrit c'est le contexte social du film qui nous fait une lutte des classes version collégien émo qui pense avoir compris le monde… C'est pas subtil et apporter un peu de nuance des deux côtés n'aurait clairement pas été du luxe…
Là aussi on peut se dire qu'on a
le point de vue du Joker qui a une vision très binaire de la société mais bon c'est une excuse un peu facile à la longue (en plus la thèse
du film raconté a posteriori par le Joker n'est pas perçue de la même manière par tout le monde).
J'espère vraiment pas qu'on va nous dire que en fait, le film n'est que l'interprétation du Joker. Je trouve que ça serait une pirouette très opportuniste pour expliquer les contradictions et faiblesses du film...
De plus, je pense que le film donne assez peu d'éléments tangibles durant le film pouvant laisser à penser qu'on a le récit d'une réalité fantasmée du Joker...
ciceron : je suis pas vraiment d'accord sur le traitement social du film. Et je pense qu'il n'en avait pas la prétention. Il ne pouvait pas être à la fois une origin-story sur le Joker et un commentaire social pertinent et/ou radical.
Joker le dit bien d'ailleurs, il s'en tamponne du contexte de manifestations. C'est un habillage pour le film. Après, on peut chacun en tirer quelque chose de plus ou moins fort, mais de mon point de vue (évidemment), il n'apporte aucun élément de lecture complexe et pertinent sur les crises sociales.... Il leur fait même plus de tort, tant la foule est anonyme, ne parle pas, elle est immédiatement et seulement violente, avant de rejoindre un criminel à la toute fin. Ca n'a juste rien à voir avec les mouvements de contestation qui émergent actuellement un peu partout
.
Par ailleurs, j'avais vu une critique dont je posterai le lien qui mettait en lumière le traitement très cliché et problématique des troubles psy. Assimilant ceux-ci seulement à des expressions violentes et dangereuses pour la société voir même les inidividus lambda.
Même dans le message le plus clair du film (aider les personnes en besoin d'aide et assistance médicale), le film propose une lecture qui n'a rien de très nouvelle.
La vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=5lBsMFRGSOUBon, il est long à démarrer, un peu lourd sur les bords, mais si vous arrivez à passer outre le style, le propos est franchement intéressant.
Après, je précise que ces critiques ne concernent que le traitement de questions sociales dans le film. Je ne remet pas en doute les qualités plus techniques et de performances du film. Pas plus que je ne remets en cause le scénario et l'histoire d'Arthur Fleck...