de LucasPBDS91 » Lun 20 Nov 2017 19:53
J'ai mis AUCUN SPOILER :
À l’heure où Netflix est mis en difficulté par les ambitions télévisées de Disney, l’empire du streaming dévoile sa sixième série … et la première série qui n’était pas prévue sur le calendrier initial de la collaboration Marvel / Netflix. The Punisher c’est la suite directe de l’introduction de Frank Castle (Jon Bernthal) dans la saison 2 de Daredevil l’an dernier. Après une introduction quasiment parfaite, le Punisher prend son envol et, alors qu’on aurait pu penser qu’on irait de l’avant, des démons du passé - si proches de ceux que l'on connaissaient déjà mais en même temps inconnus - reviennent hanter Castle. Alors on retourne en arrière, on développe une intrigue complotiste et on débat aussi ! La promotion de la série avait été mise en difficulté ces derniers mois par des événements tragiques liés à la question de la circulation des armes aux États-Unis et la coïncidence est retentissante. The Punisher traite d’une question sensible en plein milieu d’un contexte réel, et c’est notamment là qu’on se rappelle ce qu’est le MCU : un univers super-héroïque connecté transposé dans notre monde.
Entrons dans le vif du sujet. The Punisher, comme toutes les séries Netflix, souffre d’un problème de développement dans le traitement du scénario. Nous pourrions nous pencher sur un petit parallèle à Inhumans, une catastrophe Marvélienne sortie récemment. Les deux séries ont en commun d’avoir un scénario adaptable en film, et pouvant être bouclé en 2 heures. Et c’est là qu’on classe bien The Punisher comme série Netflix … Une série de 12 épisodes, si on omet un épisode purement introductif plutôt efficace, la série entame rapidement une phase descendante, puis remonte avec d’excellents épisodes finaux. Par phase descendante, on entend des scènes parfois inutiles, des intrigues rallongées pour rien … Il est clair que le scénario global de The Punisher est étalé sur 13 épisodes, pour remplir le verre. On peut cependant nuancer cette remarque car cet effet d’étalement est nettement moins présent ici que dans les autres séries. Par ailleurs, le scénario de la série est vraiment efficace et tient la route, même si on perd un peu le côté “traque acharnée du Punisher face aux criminels” privilégiant une intrigue plus complotiste et presque politique par moments.
Côté personnages et acteurs … que dire pour Frank Castle, incarné par un Jon Bernthal toujours aussi génial et impliqué. A ses côtés, on retrouve un Micro (Ebon Moss-Bachrach) intéressant et dont l’alchimie avec Castle, basée sur le parallèle entre leurs deux familles, est efficace. Le personnage de Karen Page (Deborah Ann Woll) est relativement effacé et n’encombre pas l’intrigue pas, et l’inverse de celui de Lewis Walcott (Daniel Webber), bien qu’il permette deux épisodes avec énormément de tensions et un développement de Castle. Bon point par ailleurs pour Dinah Madani (Amber Rose Revah), plutôt bien gérée.
Côté antagonisme, Billy Russo (Ben Barnes) crève l’écran de part sa prestance au fil de la série et également son développement. On retrouve un personnage proche du personnage principal et l’antagonisme entre les deux est relativement bon. Pas autant qu’un Kilgrave / Jessica Jones, mais bien meilleur qu’un Diamondback / Luke Cage. Le petit problème du méchant, c’est que son rôle d’antagoniste est défini par sa relation passée avec Castle, qui est développée tout au long de la série, mais qui manque de conviction, avant que ce ne soit enfin le cas … à la fin de la saison.
Enfin, parmi les petits détails pour peut retenir : un excellent générique, mais avec une musique qui ne colle pas à l’univers, une ambiance moins sombre que prévue et des liens plutôt restreints aux autres séries.
La première saison de The Punisher fait donc partie des saisons réussie parmi celles de Netflix, ne souffrant pas de problèmes majeurs. La série pourrait à l’avenir y gagner en changeant le développement de son histoire, évitant de l’étaler longuement sur un nombre d’épisodes définis.
Voilà pour la critique que j'ai postée sur mon site.
J'ajouterais que je trouve que l'amnistie de Frank, à la fin de cet épisode, tombe vraiment comme un cheveux dans la soupe.