Bon, alors alors alors... j'ai globalement bien aimé le film, il était hautement attendu, a entretenu la hype pendant des mois, donc c'était bien le minimum... et c'est là le problème, je trouve qu'il se contente du minimum.
Pas en terme de fan service - enfin si, on a uniquement ce qu'on attendait et pas ce dont on pouvait rêver dans nos espoirs les plus fous, mais c'est pas un problème le film n'avait pas forcément besoin de plus - mais plutôt en terme d'écriture pour rendre ce fan service vraiment satisfaisant, lui donner corps.
Ici, tout ce qui est repris l'est de manière superficiel. Comme si les scénaristes avaient compris les éléments importants des précédents films Spider-Man, mais les avaient retranscrit de la manière la plus plate possible, en restant en surface.
Plat, c'est aussi comme ça qu'on pourrait définir la mise en scène de Watts, qui à aucun moment ne fait le moindre effort pour iconiser le matériel qu'il a entre les mains. Pas un seul travail sur l'entrée en scène des différents vilains
ou des héros par la suite.
On peut lui reconnaître deux trois chouettes plans qui surnagent un peu (celui de Peter sous la pluie, comme relevé par Beastoukate, est particulièrement joli, l'utilisation du traveling compensé pour représenter le Spider-Sense, c'est bien pensé également). Mais c'était à d'autres moments du film qu'il fallait balancer la sauce, en fait...
Et plate également - et ça me fait très mal de le dire tant j'ai aimé sa partition sur les deux précédents - est la partition de Giacchino, qui se retient totalement dans l'utilisation des thèmes de ces personnages. A peine a-t-on quelques notes à droite à gauche. Mais où est le riff de guitare électrique endiablé d'Electro ? Où sont
les trompettes triomphantes de Zimmer pour Garfield ? Où est ce thème lumineux et plein d'espoir pour Garfield (et oui, ça faisait plaisir d'en entendre quelques notes... mais pendant toutes cette bataille finale, il y avait moyen de l'entendre dans toute sa splendeur, non ?)Au moins on a une très bonne évolution pour le thème de Holland, ça on ne peut pas lui enlever.
Et puis l'humour, mais l'humour... certes moins mal venu que dans Eternals (Spidey est quand même un perso connu pour sa légèreté, et le film comporte aussi son lot de scène dramatiques qui fonctionnent), mais pour une punchline bien trouvée et bien placée, il y en a trois qui tombent à l'eau
Dans les points très positifs - parce qu'il y en a quand même, bien sûr - il y a la bataille dans la dimension miroir, toujours très cool de la retrouver, la
mort de May à laquelle je ne m'attendais pas du tout
et qui donne donc enfin
à ce Spider-Man sa Grande Leçon (malheureusement le fait que ce soit elle qui veuille à tout prix aider les vilains est amené un peu à la truelle - ça rejoint l'écriture très en surface que j'évoquais plus haut), suivie par
la rencontre des 3 Peter qui est pour moi LA scène du film, émouvante, poignante, et là l'écriture rendait vraiment justice
à ces trois personnages.
Le caméo de Matt Murdock était pour le coup parfait
Et
le costume final a l'air magnifique, hâte de le voir d'avantage sous toutes ses coutures Et puis il y a la relation entre Peter et MJ, véritable coeur émotionnel du film, qui est très belle et dont la fin est assez déchirante.
Globalement le film n'est pas tendre avec son héros, ça lui permet réellement de grandir et d'exister d'avantage par lui-même, on a vraiment eu une belle maturation du personnage sur son parcours du MCU et à travers les épreuves qu'il traverse dans ce film là.
Pour parler des scènes post-gen... bon premièrement ça n'avait donc bien AUCUN SENS que
Venom débarque puisqu'il n'est pas censé connaître l'identité de Peter, et c'était bien la peine de le faire venir pour le faire repartir aussitôt et donc arc costume noir en prévision... youpi
Et le trailer de Doctor Strange donne bien envie, mais je m'étendrai d'avantage dans le topic adéquat ^^En conclusion, j'ai passé un bon, voire un très bon moment dans ce film, mais j'ai clairement le sentiment que Watts n'avait pas les épaules pour rendre justice au matériel qu'il avait entre les mains. J'ai lu plus haut, moon, que tu parlais de lettre d'amour aux films du Tisseur... pour moi c'est en effet l'intention, ça transparait par moments, mais le tout est trop plat pour que l'intention soit une totale réussite.
Je dirais que j'ai une frustration assez similaire à celle que j'avais en sortie de Civil War, d'avoir vu une histoire généreuse, avec ces moments d'émotions intenses, qui reprend des éléments des comics (
plus le Spider-Men de Bendis et Pichelli que Spider-Verse, au passage), mais avec un scénario mal foutu et une mise en scène mal branlée.
Meilleur film Spider-Man de Tom Holland, oui (
ça pour le coup c'est une réussite, il n'est absolument pas éclipsé par les deux autres et reste le point central, bien que comme Eagle j'ai préféré Far From Home malgré son début nul, ce No Way Home représente la meilleure version du perso que nous ait offert Tom Holland), mais Spider-Man 1&2, Into the Spider-Verse et tout en haut The Amazing Spider-Man 2 restent les incarnations ultimes de Spider-Man sur grand écran (du moins pour le moment).
ps :
"I'm some kind of a scientist myself"... ils l'ont fait, ils ont placé le meme
pps : la salle où j'étais avait une très bonne ambiance, même un poil plus enjoué que je ne l'étais, ça aidait à relever l'excitation face à la platitude de la mise en scène...
ppps : c'est malin, maintenant je me demande bien
comment je vais réorganiser ma DVDthèque pour les 3 Spider-Man et les 2 TASM... même étagère que le MCU ou pas ?