Je suis en train de le lire actuellement, quelques pages par soir, et c'est vraiment une lecture super agréable, vu que je suis l'actualité d'assez près depuis le rachat et que j'ai lu un certain nombre d'interview, les art of... je connais déjà pas mal du processus derrière ces nouveaux films, mais ça n'empêche pas que j'apprenne des choses, et puis le travail de compilation est fluide donc très agréable à lire, et ça fait du bien de pouvoir remettre certains évènements dans l'ordre, d'avoir un point de vue plus global et bien documenté ! L'analyse des coulisses est en tous cas très sourcée (et toutes les sources des interviews ou informations sont données).
Les prismes par lesquels sont analysés les films me semblent très pertinents, les avis de l'auteur transparaissent fatalement en sous texte mais la prise de recul me parait suffisante et le focus et toujours sur l'analyse, jamais sur l'avis !
Une des thèses qui est soutenue par l'auteur, et avec laquelle je suis à 100% d'accord, c'est que l'écriture en cadavre exquis de la nouvelle trilogie aurait pu amener de très bonnes choses, une certaine fraîcheur à chaque film, et surtout une liberté accordée aux réals & scénaristes successifs pour faire une histoire plus personnelle et donc plus impactante, plutôt que de prendre un réalisateur yes man qui suivrait un script sans y insuffler sa patte, et sans avoir à choisir un successeur unique à Lucas (charge qui serait lourde à porter pour quiconque).
D'ailleurs les deux premiers films s'acclimatent plutôt bien de ces contraintes, avec TFA on a un premier film qui verse dans la nostalgie pour poser les bases de cette trilogie, puisque c'est là que va la sensibilité propre d'Abrams, puis sur TLJ après avoir renoué avec le passé il faut aller plus loin, plus fort, bousculer la formule pour partir dans de nouvelles directions, et c'est là que le style de RJ et son questionnement personnel de la nostalgie et du passé colle parfaitement.
Le livre entre parfois un peu plus dans la spéculation, mais toujours en le précisant et en étayant ses propos, comme lorsqu'il dit que Kennedy savait sans doute parfaitement ce qu'elle faisait en optant pour cette écriture en cadavre exquis, et que les choix de Abrams, Johnson et Trevorrow étaient sans doute réfléchis pour que chacun complète le travail des autres, et que le tout soit cohérent tout en présentant des singularités sur chaque film, où chacun aurait été l'expression unique de leur auteur s'inscrivant dans une réflexion globale. Les problèmes venant de la production de l'épisode IX qui a mis à mal cette mécanique. Je suis tout à fait d'accord avec ce qui est avancé par l'auteur et je pense que rappeler Abrams était une solution de facilité qui a complètement déséquilibré la construction de cette histoire.
Bref c'est ma lecture du moment, et je conseille vivement si vous vous intéressez aux coulisses des derniers films
