Pour moi, c'est clairement le meilleur film de bagnoles vu depuis très longtemps et une grosse patate dans la tête visuellement!
Un peu comme Matsumoto le fait avec Harlock/Albator, Miller reprend toujours son personnage du Road Warrior Max dans une sorte de continuité mais recréée à chaque épisode. Y'a des trucs qui se suivent (l'univers post apocalyptique, le look, la caisse, la blessure au genou, ) et des incohérences car ça ne se suit pas: ici on n'est pas après Max 3 (où sa bagnole était détruite et où il était un peu fatigué et où l'incohérence Bruce Spence avait déjà frappé (l'aéronaute)), ni auparavant car la perte de sa famille est racontée différemment, et que l'Interceptor est là sans trop y être.
C'est donc un nouveau Max, avec un peu de ce que qu'on connaît et un nouveau gars, plutôt bon dans le rôle. Il a bien visionné Gibson car on retrouve certains tics frénétiques typiques de son jeu dans ce Max et qu'il reste un cowboy solitaire qui ne cause pas trop, ce qui est très bien pour Hardy.
En opposition aux épisodes où le film montait vers une gigantesque poursuite finale, celui-ci a une mise en place plutôt rapide et tout le reste n'est qu'une massive poursuite de taré. Après une voix-off kitsch au début (qui rappelle celle tout aussi kitsch de Max2), Max est tout de suite pris dans une aventure qui ne le concernait pas vraiment au départ et Miller filme son premier contact avec une tribu très étrange dédiée aux bagnoles et au chrome avec une cavale à pied hallucinée dans des grottes filmée en léger accéléré. Evidemment visuellement c'est à la fois nouveau et dans la lignée de ce que l'on espère et connaît de la saga, les mecs ont des tronches bizarres (on y reconnaît l'éphémère catcheur Nathan Jones en géant bourrin au cerveau un peu vide) et déformées et des véhicules incroyables.
Et quand la grande poursuite façon western démarre, ça envoie sérieusement dans une folie de cascade fantastique. On est loin des scènes cinématiques qui n'impressionnent plus beaucoup parce qu'on les voit tous les jours dans les jeux vidéos ou dans des animés et qui ne laissent aucune impression durable, ici, les chocs tapent, font mal, les véhicules sont lourds, sont crades et bricolés et d'ailleurs lorsqu'ils veulent mettre des grands effets spéciaux créés de nulle part, c'est un peu raté (la tornade bof bof). Ah que ça fait du bien de voir ça.
Le scénar est assez simple, comme dans les précédents mais en nous prend pas pour des idiots (comme un transformers ou un battleship par exemple). Ici, les personnages sont développés par leur progression dans l'histoire, on y retrouve un fond féministe pas évident à caser dans un film "pour mecs" comme celui-ci. D'ailleurs Théron est suprenamment intéressante pour une fois. Et la symbolique du sacrifice pour la promesse d'un au-delà meilleur est aussi intéressante dans un film dont je n'attendais pas tant. J'ai aussi mis du temps à me rendre compte que Hoult était dans ce film (et il donne une autre facette de ce qu'il est capable de faire).
Bref, le film est bourré d'idées (la bande-son du film faite plus ou moins en live dans le film, est absolument géniale), impose un graphisme qui a été souvent copié mais là, Miller remet un coup dans la tête de tout le monde en s'affirmant comme le seul boss de ce type d'univers (pas vrai Kevin Costner?
).
Hors super-héros, c'est le film le plus spectaculaire de ce début d'année. Pour moi, il enterre le décevant Furious7 même s'il ne fera pas le même score.
J'ai eu l'impression de voir un bon vieux film qui dépote (et je le reverrai tout aussi souvent que les précédents) alors que je n'en attendais pas grand-chose, et c'était vraiment cool comme sensation.
Les deux seuls points que je retiendrai contre sont la présence de la pouf de transformers3 qui joue encore une pouf et qui est toujours aussi médiocre, et la longueur du film, qui aurait peut-être gagné à être resserré (Max2 était torché en 1h30 par exemple et on en ressortait en ayant pris une claque rapide qui donnait envie d'en voir plus).
Bref, du très bon que je conseille fortement.