de Warren Ellis(scénario) et Juan Jose Ryp(dessin)
Pas pour les enfants.
"Il y a 40 ans un groupe de justiciers est né. A leur tête, un homme, et surtout une drogue le FX7, capable de leur conférer d'incroyables aptitudes...Vous voulez être un super-héros mais à quel point?"
Cette bd est faite par les deux même gars qui ont pondu l'excellentissime Black Summer pour lequel un sujet a été créé également dans la même section par Superbiz, il s'agit d'une seconde variation sur le même thème, et ces deux livres, associés à Supergods, constituent une trilogie qui ne se suit pas, chaque bouquin est une seule histoire qui a une fin et chaque histoire se déroule dans un univers différent, mais qui réfléchissent sur la condition du héros par rapport à son pays et son utilisation politique dans un cadre réaliste.On peut très bien en lire un sans jamais lire les deux autres.
Dans Black Summer les hommes étaient changés mécaniquement, par technologie, en héros et ils entraient au service du gouvernement je crois, là c'est par une drogue à avaler et pour des intérêts privés, ceux de l'inventeur de la drogue en question. On suit d'abord un petit historique du groupe né bien avant l'aventure du livre et qui verra ses membres changer au fur et à mesure du temps et des morts -car oui ce bouquin est particulièrement gore de par des scènes de très grande violence et un style graphique "éclaboussant"- puis l'aventure devient celle d'un homme désirant devenir un héros qui va être recruté et qui va prendre la fameuse drogue.
A ceci s'ajoute une relation pouvoir-héros traitée sur un plan géopolitique en posant la question de l'utilisation des super-héros à des fins de paix selon son point de vue, de profit et du pouvoir lié à la possession de telles armes et de la réaction des autres pays (qui sera en quelque sorte de thème de Supergods par le même Ellis).
Les trois-quarts du bouquin sont vraiment excellents et font pas mal réfléchir sur la condition de héros, sa définition et son utilité, j'ai beaucoup moins accroché à la fin que je trouve expédiée trop rapidement même si la révélation pré-finale est plutôt bien trouvée (mais un peu dure à comprendre,notamment psychologiquement), le dernier combat est vraiment bâclé, à mon avis.
En dehors de ce défaut, ça déboite sec, ça hémoglobine sec aussi mais ce n'est pas innocent, ce n'est pas pour faire du sensationnel, non, c'est pour montrer l'impact des pouvoirs et leurs conséquences ainsi que ne pas dénaturer la violence en l'aseptisant comme c'est souvent le cas pour la rendre plus regardable voire cool. Ici c'est dérangeant, à l'image de Black Summer et on n'en ressort pas complètement indemne.