MAN OF STEEEEEEEL !!!! Comme d’habitude, un petit récap’ de mes points positifs
(+), négatifs
(-) et incertitudes
(=) !
(-)- Une abondance de zones d’ombres scénaristiques qui affaiblissent la maitrise des thèmes abordés. Je parle de zones d’ombres et non pas d’incohérences dans le sens ou le film reste davantage muet sur certains points plus qu’il ne donne de mauvaises réponses. Ce même problème m’a énormément gêné pour The Dark Knight Rises… ici il est indéniable que le film n’en ressort pas intact. Une catastrophe pour autant ? Je ne pense pas. (
redites moi pourquoi Zod amène Loïs sur son vaisseau ? )
- Ellipses, quand tu nous tiens. Le rythme du film est particulier, j’y reviendrais, et la narration y est pour beaucoup. Flash-backs, flash-forwards…
scènes fantasmées ?! Man of Steel raconte beaucoup de choses mais y perd en précision. Ce problème est bien sûr connecté avec le précédent.
- Certains partis-pris de mise en scène. Snyder est un ambitieux, il confirme d’ailleurs, mais là aussi j’y reviendrais qu’il est un vrai metteur en scène capable de prendre des risques et d’expérimenter, même aux commandes d’un mastodonte aussi ravageur que Man of Steel. Côté ratés, on déplorera ainsi le shaky-cam malvenu pour certains passages, ainsi que les zooms très « docu » qui deviennent vite lourds.
--> Avant de lire le point suivant, lisez la rubrique (=) de cette critique :- Deuxième chose : (attention, feminism incoming) La façon dont le film fait passer Loïs de « Journaliste indépendante, active et forte », à « Demoiselle en détresse » : on commence avec Loïs qui étudie Superman, elle le suit dans le vaisseau, elle se fait enlever par Zod EN MÊME TEMPS que Superman, elle garde la clé de navigation, elle parle à Jor-El, elle neutralise des Kryptoniens, elle a de quoi détruire le Phantom Propulseur…. OH MON DIEU ENFIN UN PERSONNAGE FÉMININ QUI SERT A QUELQUE……… Et voilà. Non, ce n’est pas Loïs qui appuie sur le bouton qui va détruire tous les Kryptoniens, c’est un scientifique (sosie de Gérard Jugnot). Elle, elle a reçu des instructions du père de Superman, mais elle galère…. ET LA SOLUTION C’ÉTAIT DE TOURNER LE MACHIN VERS LA GAUCHE. Super. Et puis enfin, combat final, Loïs regarde son homme se battre, en plein milieu d’un champ de bataille digne d’une centaine de 11 Septembres réunis, et n’arrive qu’une fois que Superman a vaincu son ennemi, en descendant deux trois marches. J’aurai sincèrement aimé que ce soit elle qui appuie sur le bouton pour vaincre les ennemis de Superman. Le combat final qui s’en serait suivi aurai gagné en force selon moi. Superman aurai véritablement été le lien entre Krypton et la Terre, et ce dans une relation de partage et d’union des forces. Dans l’amour quoi. Leur romance aurait été magnifiée : à deux, ils auraient vaincu toute une légion de tueurs extraterrestres. Un Terrienne et un Kryptonien.(=)- Deux reproches pour Amy Adams, et Loïs Lane. Le premier, le reproche mineur, se trouve dans mes incertitudes. Amy Adams fait une Loïs Lane convaincante, l’humanité qu’elle donne au personnage est maîtrisée…….. Mais pas toujours aussi bien qu’on aurait pu l’espérer. Son jeu d’acteur est
au moins honorable.
Et le fait que Loïs connaisse l’identité de Clark ne m’a pas dérangé plus que ça. Non, le premier reproche pour Amy/Loïs est celui-ci :
- Le lien rapidité-crédibilité de la romance Loïs-Clark. Je vais prendre une scène du film pour expliquer.
Quand Superman se rend à Zod, Loïs et Superman sont à deux doigts de s’embrasser, encerclés par des militaires. La scène est de toute évidence romantique (j’ai senti Dyo trépigner à côté de moi). Mais cette scène est l’exemple du syndrome de leur relation : la romance entre Clark et Loïs nait de mon point de vue bien trop rapidement. Donc : à ce moment du film, Superman a sauvé Loïs en tenue de civil une première fois. Ils se sont parlés au cimetière (Superman se confie à quelqu’un qui le stalke, techniquement. Bref.), puis à la ferme, quelques minutes, et enfin dans un QG de l’armée Américaine. En tout, peut être 30 minutes de dialogues entre eux, et c’est déjà l’amour fou ? A ce moment du film, Loïs n’a qu’un rôle d’arrière-plan, celui de quelqu’un qui étudie Superman, cherche à le comprendre. Elle ne devient vraiment active en tant qu’aide pour Superman qu’une fois dans le vaisseau de Zod… Donc après cette scène de reddition. La mise en place de la romance par la suite est bien plus crédible, puisque l’amour va enfin dans les deux sens : Superman n’est plus le seul à exercer son influence positive sur Loïs, elle apporte aussi sa contribution.--> Le second reproche que je fais au traitement du personnage de Loïs se trouve dans la rubrique (-), après la phrase en rouge.- L’absence de slow-motion. Je suis un gamin, mais j’ai été limite déçu que Snyder ait fait l’impasse, POUR UNE FOIS, sur le slow-motion. A certains égards, j’aurai aimé voir alterner la fluidité ultra rapide des scènes d’actions avec un peu plus de lenteur, de contemplation
- La maigreur de certains personnages secondaires. C’est quasi anecdotique et aucun n’est en soi franchement mal écrit. Mais bon… Perry Mason = Rédac Chef du Daily Planet. Point. Faora = Tueuse au service de Zod. Point. Manque de relief malgré des prestations excellentes.
- LE POINT MAJEUR QUI ME REND COMPLÈTEMENT INDÉCIS : Le rythme du film.
Man of Steel est un film en cinq actes pour moi. L’intro sur Krypton. L’exposition de Superman depuis son enfance jusqu’à être devenu adulte. L’arrivée de Zod, Superman se rend à la Terre puis s’échappe du vaisseau de Zod. Le graaaaaand final. Le très court épilogue. Mais le film possède à ce titre 5 rythmes différents. L’intro est maitrisée, on enchaîne les séquences d’actions rapides et visuellement impressionnantes. L’exposition est beaucoup plus lente, l’ambiance se pose, se repose presque. Zod arrive, cet acte devient lent et à la limite de la lourdeur quand le film martèle que les humains ont peur de lui, que le monde n’est pas prêt. L’acte s’accélère soudain. Le final EXPLOSE. Littéralement. L’épilogue rassure et émeut. Il y a donc un contraste très fort qui me laisse perplexe : le film ne livre pas de vraie cohérence de rythme entre ses actes, et raconte tant de choses de manières différentes que les 2h30 de films filent sans qu’on s’en rende compte… Sauf qu’on ne passe pas à côté de la sensation d’avoir regardé plusieurs films. Des films très différents. Un Space-Opera en intro. Un Batman Begins version Superman plus tard. Un relent de Transformers derrière le côté « Armée US & Aliens »…….. UN ORGASME VISUEL A TE FAIRE MOURIR D’ENVIE DE VOIR UN FILM DRAGON BALL DANS LE STYLE…. Puis un épilogue émouvant qui te colle la sensation que Snyder a parfaitement compris Superman. Le film aurai-t-il gagné à bénéficier de plus de cohérence ? Je n’ai pas la réponse.
(+)- Allez, on dit les choses clairement, Man of Steel repousse les limites du spectaculaire, au moins dans le genre super-héroïques, franchit (et explose ?) la barre fixée par Avengers en matière d’intensité visuelle (catégorie : invasion Alien), et je rejoins Kingdork à 200% quand il dit que c’est tout ce dont on pouvait rêver, ne serait-ce qu’en matière de combats. Le semi-FPS est une idée de génie qui suit ce que The Amazing Spiderman avait timidement essayé de faire. L’ambiance très « jeu vidéo » et le rythme des combats dynamite le roller-coaster de destruction massive qu’est le grand final. Un grand, grand moment.
- J’ajoute ici (mais je suis gentil) que la 3D est plutôt bien employée, particulièrement dans l’intro et dans le final (of course). Quelques effets de profondeurs et de jaillissements qui font franchement du bien sans être transcendants.
- La réalisation de Zack Snyder, sur l’ensemble du film, est globalement à saluer. Les faux-pas sont là, mais ils ne sont que la conséquences de partis-pris, et alors qu’on pouvait s’attendre à un film d’exécution, Man of Steel a son caractère. Et je dis oui. #JulienLepers #OuileshashtagsnemarchentpassurLTHetalorsyaquoi
- Henry Cavill est Superman, j’ai pas grand-chose à ajouter. Il lui confère juste ce qu’il faut d’humanité, de bienveillance, d’humour, de charisme et de force. Je l’applaudis, et lui espère un grand, grand avenir.
- Les pouvoirs de Superman, nombreux et visuellement traité de façon riche et fun.
- En parlant de fun, le film est loin d’être dénué d’humour, un régal, surtout que le film n’est pas dé-dramatisé pour autant.
- Michael Shannon est un Zod génial. Zod est d’ailleurs très bien écrit, ses motivations sont crédibles et compréhensibles, beaucoup plus que Loki je trouve, mais je vais me faire frapper. Faora est beaucoup moins développée mais s’en tire bien, surtout grâce à
sa super vitesse (voir Flash ou Quicksilver dans le même délire <3 (poke Superbiz)).- Les parents de Clark/Kal-El. Les quatre. Russel Crowe est majestueux, Kevin Costner super touchant et juste. Diana Lane est très émouvante, et la mère-de-Kal-El-dont-j’ai-oublié-le-nom aussi. Un sans-faute, et pourtant les rôles auraient pu être négligés.
- La thématique du
sacrifice, peut être l’une des plus chères à Snyder, est ici traitée de façon assez intelligente. Superman est obligé de sacrifier son idéal de bonté pour en finir avec Zod. Sa réaction est saisissante.- Graphiquement, le film est bien mis en lumière et les idées graphiques donnent du corps au film. Le travail sur les décors notamment est particulièrement intéressant. Par contre les gars, Pandora est essentiellement une planète forestière avec une faune et une flore copieuse, vous m’expliquez en quoi, à part une bébête qui vole, Krypton lui ressemble ?! Oo’ Même le monde des Croods ressemble plus à Pandora quoi, bande de malaaaades !
- La BO d’Hans Zimmer, le thème « principal » du film est efficace, tout a sonné juste pour moi, et il FAUT que je retrouve ce thème au piano qui m’a fait chaud au cœur. Le sound-design du film est bon également.
- Le mythe de Superman, sensiblement traité à la perfection. Les entorses au comics sont justifiées, crédibles.
L’épilogue est un coup de génie pour moi.CONCLUSIONMan of Steel est un
grand film. Riche, visuellement de (très) grande qualité, il distille aussi des thématiques intéressantes et qui font
honneur au personnage. Mais c’est aussi l’un des films de super-héros les plus expérimentaux : dans la mise en scène comme dans le style visuel du film… Il y a donc des écueils, inévitables, mais ces
erreurs stylistiques sont
positives dans le sens où elles dérivent d’intentions, de tentatives, et d’idées. Man of Steel est, si ça restait à prouver, témoin que
Zack Snyder est quelqu’un de créatif, qui sait mettre son énergie comme son casting (ici, il est de premier choix) au service de son film. Il confère à ce Superman une maestria visuelle presque parfaite…… Si seulement elle avait été mise au service d’un
scénario plus travaillé et mieux équilibré, j’aurai crié au chef d’œuvre sans hésiter.
Mais les 4 étoiles que je lui attribue suffisent à relancer mon intérêt, comme l’a dit Dio Brando, pour l’éternelle guéguerre Marvel-DC.
FON-CEZ.