- Tu me parles du chorégraphe du film (je ne vois même pas le rapport), mais toutes les scènes d’actions de Spider-Man : Homecoming sont complètement oubliables, d’une banalité déconcertante et manquent énormément d’ingéniosité vis à vis des capacités de Spider-Man (où est le tisseur de toile qui se balade d’immeubles en immeubles avec des chorégraphies incroyables face à ses divers ennemis ?). Même les critiques qui n’y connaissent rien en cinéma ont généralement remarquées ce point. Dans Spider-Man 3 (et toute la saga Spidey de Sam Raimi), il n’y a aucune scène d’action complètement banale, elles bénéficient toutes d’une intention artistique particulière, c’est travaillé au moindre détail et rivalise constamment d’ingéniosité, je pense notamment à celle du camion avec l’Homme-Sable ou la bataille finale avec Venom ; l’Homme-Sable et Harry Osborn. Contrairement à Jon Watts (ou même les frères Russo), Sam Raimi ne se contente pas de filmer l’action pour filmer l’action et essaye de trouver le plan parfait pour en mettre plein la vue au spectateur.
- Quel est le développement du personnage de Peter Parker dans Spider-Man : Homecoming ? Le mec veut simplement impressionner Tony Stark pour espérer gagner sa place au sein des Avengers et lorsqu’on lui propre, il refuse finalement sans aucun motif apparent de devenir un membre du groupe (+ un nouveau costume flambant neuf) pour rester un justicier de quartier qu’on ne verra certainement jamais puisqu’une année du Marvel Cinematic Universe n’existe presque pas (et que la fameuse fin de Avengers : Infinity War risque d’annuler complètement). Et la finalité de tout ce quiproquo scénaristique ? Il devient finalement un membre des Avengers et enfile ce fameux costume flambant neuf au bout de 15mn dans Avengers : Infinity War.
Dans Spider-Man 3, Peter Parker est parfaitement développé puisqu’on remets en question ses agissements en tant que héros avec la révélation autour du meurtre de son oncle et un alter-égo maléfique qui incarne ce qu’il pouvait potentiellement devenir du mauvais côté. Il devient carrément un méchant pendant une bonne partie du film avec ses mauvais agissements et obtient finalement sa rédemption auprès du spectateur en pardonnant le meurtre de son oncle à l’Homme-Sable. Voir le héros redevenir quelqu’un de bien par le biais du méchant, je trouve que c’est extrêmement puissant.
- J’espère ne pas avoir besoin de développer sur la magnifique bande-son de Spider-Man 3 que tu n’as même pas mentionné, est-ce que Spider-Man : Homecoming peut en dire de même avec sa bande-son complètement oubliable ? (même la musique du Vautour dans la bande-annonce m’a beaucoup mieux marquée)
- Franchement, le personnage de Gwen Stacy est une énorme déception par rapport aux comics mais le spectateur lambda n’y voit que du feu s’il ne connaît pas le personnage des comics. Donc, d’un point de vue cinématographique, ce reproche ne vaut rien.
Par contre, il n’y a aucun problème avec le personnage de Venom comme tout le monde veut le faire croire, le personnage de Eddie Brock est convenablement développé pendant tout le film et son cheminement en tant que méchant est complètement crédible. Puis, surtout, c’est une adaptation brute des premiers comics du personnage, il était avant tout un alter-égo maléfique de Peter Parker / Spider-Man avant de devenir un anti-héros avec une histoire tragique. Et Topher Grace réussit à doser convenablement le côté connard et le côté victime du symbiote. Au passage, je trouve que son costume dans le film est absolument parfait puisqu’il correspond à la frêle corpulence de l’acteur (il ne va pas subitement devenir une masse de muscle de 100kg) et qu’il reprend bien le costume noir de Spider-Man que le symbiote a côtoyé pendant une majeure partie du film.
De toute façon, c’est un comble d’être un « fanboy » du MCU et se plaindre des méchants d’autres franchises
- Et le point principal, elle est où la cinématographie dans Spider-Man : Homecoming ? N’importe quel « yes man » de studio pouvait produire ce produit manufacturé sans aucune âme artistique. Alors que Spider-Man 3 a une véritable patte artistique, chaque moment du film est propre à Sam Raimi et personne d’autre ne pouvait réaliser quelque chose de similaire. Surtout que Spider-Man : Homecoming est juste un bon « fast food » que tu digères rapidement pour te divertir, ce n’est pas au même niveau que Spider-Man 3 qui est un véritable ascenseur émotionnel avec beaucoup de scènes fortes (le pardon de l’Homme Sable ; la mort de Harry Osborn. Et pour moi, il y a une énorme différence entre un « fast food » Marvel Studios et une véritable œuvre cinématographique, Spider-Man 3 peut valoir quelque chose en comparaison à Citizen Kane contrairement à Spider-Man : Homecoming qui est juste un produit de studio que même ma grand-mère avait également les capacités de pouvoir réaliser.
Les seuls véritables défauts que je concède à Spider-Man 3, c’est les revirements incessants de rôle de Harry Osborn qui perdent le spectateur (un coup gentil ; un coup méchant) et la séquence émo gothique de Peter Parker qui décrédibilise un peu le personnage. Mais je n’ai jamais compris pourquoi il était trainé dans la boue alors qu’il humilie la majeure partie des adaptations super-héroïques qui sont sorties après 2007.