Adanedhel a écrit:Azarion a écrit:Heureusement. Ça me met un peu le même baume au cœur que pour le bide de Morbius (pas pour les mêmes raisons, mais quand même).
Oh, quand même.
Morbius c'est un film incroyablement cynique à tous les niveaux de sa production.
Flash, on sent que c'est un film qui a connu des galères, son development hell est littéralement imprimé sur plusieurs moments du film, mais on ne peut pas nier que derrière ces soucis-là (et derrière un cynisme qui s'est immiscé dans certaines strates - le défilé de caméos notamment), le film a un vrai coeur, il s'évertue à donner corps à son personnage principal, à le faire évoluer et il sait se faire vecteur d'émotions sincère quand c'est nécessaire.
Le personnage méritait mieux, et après autant d'attente on méritait sans doute mieux également, mais jeter le film dans le même bac qu'un Morbius, c'est un peu fort quand même
C'est bien pour ça que je me permets de préciser que c'est pas pour les mêmes raisons.
En effet, Morbius est "juste" mortellement plat et inintéressant à tous les niveaux. Une réussite financière de ce film aurait envoyé le pire des signaux à une industrie qui commence déjà à se cannibaliser.
Maintenant, The Flash est quand même un sacré morceau de nullité en son genre.
Le film est moche à crever, mais on va dire que dans une industrie qui fait d'une norme (regrettable) de pas finir ses effets spéciaux, c'est pas son plus gros problème.
Je relève même pas le cas Miller car c'est hors film et apprendre qu'une star d'Hollywood est un dégénéré, c'est à peu près aussi commun qu'un bureau de poste fermé après 17h.
Non, c'est bien la trajectoire du film qui est problématique, et qui, à mon sens, est bien plus cynique qu'il n'y paraît.
Les caméos et rôles secondaires puent tous le désespoir, et ne servent à RIEN à l'histoire de Bary Allen,
si bien qu'il va tous les planter en fin de film.
Toute la séquence de course-poursuite du début avec sa Ligue, ça sert strictement à rien si ce n'est nous faire des caméos et références (Batfleck, Wondergadot, Falcone).
Pour le "développement", on pouvait se contenter de la discussion nocturne de Barry et Bruce (et l'étendre, tant qu'à faire).
Batkeaton, c'est du muscle et des gadgets pour débloquer quelques péripéties, faute de Flash effectif, et c'est à peu près tout. Vas-y qu'on balance deux scénettes pour faire croire qu'ils ont du lien autour de la mort de leurs parents.
Supergirl, je cherche encore. Elle a dix lignes de dialogues dans tout le film, change d'état d'esprit comme de chemise parce qu'il faut bien arriver à la bataille finale, et ne remplit pas sa SEULE fonction.
Zod et Faora, aled.
Nicolas "Superman" Cage d'un film avorté, c'est d'une tristesse sans nom à contempler. Le pire des caméos de l'histoire du cinéma, tant il est obscur, tant il reflète le besoin de racler les fonds de tiroir pour provoquer un soubresaut d'émotion.
Mention misère à Iris, qui vivote le temps de deux scènes, pour nous pondre un embryon de vie sociale et d'amourette au personnage principal.
Je serais bien tenté de me dire que le film a apporté une touche de maturité intéressante à Barry, en lui donnant le rôle de grand frère auprès de son variant plus jeune, mais même ça c'est noirci par la résolution du film, à coup de "Orf, ton univers est condamné bro, allez salut !" alors que c'est bien lui qui a initié tout ce merdier. Et en plus, malgré ce fatalisme qui se veut sacrificiel, on lui donne le beurre et l'argent du beurre en lui rendant son père. Donc même quand il se résout à ne plus tricher le destin, il le triche un peu quand même.
(On pourrait pousser l'interprétation encore plus loin, question cynisme. Flash doit chercher des alliés pour sauver un univers = "Il faut chercher des caméos pour attirer le spectateur et sauver ce qui peut l'être de l'univers cinématographique condamné de Snyder". Flash renonce à sauver cet univers = "On arrivera jamais à pondre une histoire satisfaisante, alors autant tout abandonner".)
Alors oui, la scène où Barry doit annuler son Flashpoint et, par extension, tuer sa mère, est tristounette. Mais étant donné qu'hormis au premier acte, le film va abandonner la mère pour virer dans sa cavalcade de Man of Steel version What If, osef un peu. Le film en a tellement rien à faire qu'on clarifiera jamais la raison concrète de sa mort, de qui l'a planté. Moi, bête et méchant spectateur que je faisais, j'étais persuadé qu'on aurait une clarification autour de ça, peut-être même avec une implication directe de Flash ou Dark Flash. Mais même pas.
Pour que cette scène, qui se veut être le cœur du film, marche, il aurait fallu un film bien plus centré sur la mère, et bien plus solide dans son ensemble.Finalement, cet échec est significateur d'à quel point je trouve justement ce film pas sincère. Plutôt que de prendre à bras le corps la peine de Barry, il nous pond les détours les plus foireux possibles avec ses références, ses caméos, son petit festival de dopamine désarticulée. L'intertextualité du film se veut être son argument de vente, pourtant c'est son pire ennemi, et le transforme en une sorte de zombie qui montre les limites du genre.
Tout comme Morbius montre les limites d'un travail flemmard dans son exécution et mensonger dans sa promotion, The Flash montre qu'il ne suffit pas de caméos multiversels et des étincelles de partout pour faire une bonne histoire.
Et pour ça, je veux pas voir ces films aux sommets du box office, pas même avec un score qui frise le succès, sous peine de normaliser ces monstres de Frankenstein.
Cerise sur le tas de fumier : la bouffonnerie de ce film à base de blagues de b*te. Depuis quand le Lasso de Vérité te fait dire des trucs de façon complètement aléatoire ? Le principe, c'est de tirer des vérités à partir de remarques faites ou de questions posées ; c'est pas pour rien que Wonder Woman s'en sert comme objet d'interrogatoire. Alors Batman qui part dans une tirade gênante sur son inefficacité à partir de la remarque ironique de Wonder Woman, pourquoi pas.. mais pourquoi Barry parle tout seul de sa virginité ?
Pourquoi tenir à mettre faire des gags "À POIL" au variant Bary ?
Pourquoi insister sur le fait que la moulure du costume de Flash lui serre la ceinture ?
Pourquoi faire décuver Aquaman dans une flaque de pisse ? Une dernière allégorie à l'état du DCEU ?
Ah oui, et le film se sous-entendait comme un soft-reboot : la fin, dans une énième piquette bien nulle, fait poser plus de questions qu'elle ne permet de partir l'esprit clair sur le DCU.
Je pensais que j'allais au moins me marrer en constatant le mort-vivant cinématographique de l'objet, je l'ai trouvé juste gênant et lassant.
Art Book ? Soundtrack ? (trouvé ni l'un ni l'autre sur AZ... 
)
de EagleWolf » Jeu 22 Juin 2023 11:24 
