Winter Soldier a écrit:Je n’aurais jamais cru dire ça mais je crois que je préfère Jesse Heisenberg en Lex Luthor (qui n’était même pas un mauvais personnage en réalité, c’est juste qu’il n’était pas Lex Luthor).
Tu prêches un convaincu dans la mesure où, personnellement, j'adore la saga initiée par Snyder, alors bon. Je l'adore même suffisamment pour ne trouver aucun problème à ce proto Lex Luthor, qui en était simplement à sa genèse. Le jeu d'Eisenberg, il se justifiait par le fait qu'on assistait à un Lex qui n'arrivait pas à "contenir" son génie, son cerveau qui fuse.
Comme on le voyait à la fin de Justice League, ça devait s'arranger et donner un personnage plus froid, plus assagi, plus proche de sa version initiale. Mais dès qu'on tente un truc, ou même un détour, ça hurle. Alors on le verra jamais vraiment. Tant pis, hein, les gens ont préféré demander des trucs comme Aquaman, Shazam, Black Adam et The Flash, et quand on y vient, ils vont pas en salles pour voir le monstre qu'ils ont créé.
Winter Soldier a écrit:Franchement, en réfléchissant rétrospectivement au film, je trouve vraiment que Matt Reeves est une fraude, il essaye de proposer un Batman qui soit sombre et réaliste pour essayer de se placer en digne hériter de la trilogie de Christopher Nolan auprès des gens qui n’assument pas de consommer des œuvres fantastiques sauf que son film n’a strictement aucun fond et ne raconte absolument rien, j’ai même plus d’estime pour The Flash qui tente péniblement de raconter quelque chose dans son marasme.
Je te rejoins partiellement, au moins sur le fait que, selon moi, le film n'apporte vraiment pas grand chose à l'histoire cinématographique du personnage. Depuis les premières BA, je trouve qu'on est revenu à quelque chose de globalement Nolanien, mais en juste plus exacerbé dans la noirceur (sans pour autant assumer un classement R-Rated, ironie quand tu nous tiens).
Le film est une sorte de concentré de tout ce qui a marché dans les précédentes versions du personnage au cinéma, tout ce qui est consensuellement admis à son sujet ; tartiné de façon algorithmique, comme quand Netflix s'assure un carton en réunissant flegmatiquement Ryan Reynolds, Dwayne Johnson et Gal Gadot pour une comédie d'action bien calibrée. Et ça, ça m'a un peu fait soupirer d'ennui.
Oui, The Batman est plutôt sympathique, mais il verse dans une marée de choix faciles.
Pour moi, il reste que le travail d'ambiance de Gotham qui se démarque vraiment de ses prédécesseurs récents, avec un aspect poisseux et légèrement gothique, et c'est à peu près tout.
Finalement, le film veut nous faire croire qu'il est pas une énième genèse, une énième "origin story", sauf que toute la trajectoire du perso, c'est de se rendre compte après deux ans d'activité... que Gotham est corrompue de toutes parts. Le truc qui a motivé l'existence même de Batman, et qui est donc censé avoir été appris à l'an zéro.
Et puis bon, la belle morale du fait que les gens ont pas besoin d'un vengeur de l'ombre, mais d'un justicier de la lumière... Rompiche. Surtout quand c'est la seule finalité de
2h45 de métrage.
On ajoute à cela les enquêtes un peu pauvres, qui tiennent sur beaucoup de facilités scénaristiques et de paramètres impossibles à calculer pour le Sphinx, et le film devient assez ran plan plan.
Ce qui me donnerait envie pour la suite, bien ironiquement, ça serait de se tourner vers des éléments fantastiques du légendaire de Batman, comme Freeze (en plus la ville est sous les flots, c'aurait été l'occasion de tout givrer). Mais par conséquent, ça reviendrait à contredire l'ultra-réalisme de la version Reeves, de le faire entrer en collision avec quelque chose qui tâche, quelque chose qui nuit à son tableau un peu trop "parfait" que je déplore.
Mais on semble plutôt se diriger vers Clayface. Reste à voir l'adaptation qu'on en fera. Mais l'excitation est au niveau 0 en ce qui me concerne.