Winter Soldier a écrit:@Yehuda, je suis sur téléphone donc mon commentaire ne sera pas aussi structuré que le tien, désolé.
Don't worry, au passage désolé de ne répondre que maintenant (je n'ai pas été archi présent dernièrement et quand je l'étais c'était principalement sur des topics Marvel ^^)
Winter Soldier a écrit:Concernant certains sujets, je vais te répondre directement sur les topics spécifiques.
- Les projets annoncés des années à l’avance : je n’attaque pas directement la cause, plutôt la conséquence. Évidemment, cette stratégie commerciale est logique et surtout brillante de la part de Disney, je n’ai jamais dit le contraire. Je préfère préciser. Disney sont excellents dans leur stratégie commerciale, je n’ai rien à redire sur ce sujet. Par contre, tu confirmes toi-même que cette démarche est entièrement stratégique et économique et n’a absolument aucun intérêt artistique, à part exciter les fanboys d’une licence qui attendent avec impatience ces films annoncés des années à l’avance.
Aucun intérêt artistique je n'irai pas jusque là : les affiches/posters je trouve ça très intéressant à observer et décrypter et puis parfois on a de vraies perles ; les trailers c'est devenu un art aussi dans une moindre mesure, déjà par rapport à sa fonction qui est de générer une hype (je trouve ça passionnant qu'on puisse faire d'excellents trailers pour des films dont on se doute qu'ils ne seront pas très bons par exemple, genre le tout dernier pour Dark Phoenix est objectivement assez bon) mais aussi dans ses limites (c'est une force par exemple chez Disney d'en avoir si peu montré pour Endgame tout en ayant réussi leur promo). En revanche, je trouve ça dommage en effet qu'un teaser pour Star Wars IX, histoire d'en parler un minimum, sorte HUIT fucking mois avant la sortie du film
même Sony n'exagère plus autant...
Winter Soldier a écrit:Autrefois, c’était assez rare qu’un studio annonce une suite avant la sortie du premier opus, ce qui est presque récurrent aujourd’hui. Forcément, ça joue sur la production des films, les réalisateurs ont un délai à respecter avant toute autre chose. Je suis sûr et certain que l’univers cinématographique DC Comics aurait été mieux structuré s’ils ne s’étaient pas inspirés du MCU en annonçant un énorme calendrier à l’avance et en développant plus convenablement leurs films. De plus, concernant l’univers cinématographique MARVEL, ça entraîne des débilités par rapport à la logique intrinsèque des films (pourquoi allez voir le film Black Panther puisqu’on sait déjà qu’il sera présent dans Avengers : Infinity War ?) mais j’en avais déjà parlé avec plus de détails sur un autre sujet auparavant.
Je ne vois pas tant d'exemples que ça, à la rigueur peu de temps après que les premiers chiffres du Box Office (premier weekend d'exploitation) ne tombent oui mais avant la sortie du film ce n'est pas si récurrent que ça il me semble... Encore une fois, à mon sens le fait d'avoir des délais à tenir n'est pas un problème en soi. Déjà parce que ça coûte de l'argent de faire un film, beaucoup, et donc qu'ils ne peuvent pas avoir un temps infini pour terminer et c'est normal heureusement ! Mais également parce que comme je le disais plus haut avant le tournage il y a des étapes qu'on appelle le découpage technique et le dépouillement, ce qui te permet de quantifier assez précisément la quantité de temps qu'il faudra à l'équipe pour tout tourner. Bref, tout ça est une machine bien huilée, des habitudes de travail bien rodées, etc. Les prods prévoient généralement 10 à 15% de budget en plus pour les aléas et/ou éventuels retards et y'a les reshoots en garde fou donc ça va.
Néanmoins, je te rejoins sur le cas JL qui est à part et entre autre lié au rachat de la Warner par AT&T. En effet, probablement que la volonté de mimétisme du MCU y est aussi pour quelque chose je te l'accorde... Ils auraient peut-être du d'abord avancer film par film (l'annonce de JL n'en aurait eu que plus d'impact) puis après un éventuel succès de JL annoncer une phase complète. Pas d'accord en revanche pour le MCU, c'est justement la logique inverse qui fonctionne (même si ça en agace plus d'un) : PARCE QUE Black Panther sera dans IW ça a forcé pas mal de gens à bouger leur cul pour aller le voir (en plus du mouvement/phénomène ethnique afro-américain). C'est là qu'on se rend compte de la force du format hybride du MCU entre cinéma et série
Winter Soldier a écrit:Par contre, je te l’accorde, les suites faciles pour faire de l’argent en surfant sur le succès du précédent opus ont toujours existé depuis l’aube des blockbusters mais il y avait quand même une intention artistique plus poussée autrefois, d’où certaines suites presque / encore plus cultes que les précédents opus, contrairement aux suites actuelles de vieilles licences dont on se rappellera uniquement pour leur milliard au box-office (Star Wars ; Jurassic World).
Tout était à faire autrefois, donc tout semblait nouveau parce que ça l'était, on en retient qu'il y avait plus de volonté ou d'intention artistique mais c'est illusoire selon moi. Le syndrome du "c'était mieux avant" qui met des oeillères, évidemment que parfois (voire souvent) c'est le cas mais en faire une généralité serait une erreur je trouve
Qu'on aime ou pas, les SW sortis sous l'ère Disney ont des arguments artistiques très valables derrière eux (quoi que, peut-être moins pour JW je te l'accorde ^^)
Winter Soldier a écrit:- Les blockbusters d’auteurs / de divertissements : déjà, la comparaison médicale ne me semble pas pertinente, tu ne peux pas mettre une vie humaine et la production d’un film sur une même échelle de comparaison.
Ce n'est pas tant par rapport à cet aspect là que je comparais les deux mais plus sur le côté novice, après ça vaut pour tout type de poste important : dans une grande firme d'avocats tu as les Juniors, les Seniors, etc. Ça tombe sous le sens de ne pas confier un contrat à un novice présent depuis deux mois
Même chose pour un policier tu ne confie pas une enquête conséquente à un bleu, tu attends qu'il ou elle fasse ses preuves. Pareil pour un pâtissier, tu ne commande pas un truc complexe à quelqu'un qui sort de l'école, tu attends qu'il ou elle ait fait ses armes auprès d'un grand chef ou au sein d'un établissement multi-étoilé, etc.
Winter Soldier a écrit:Ensuite, on tient ici le fondement de ma critique, on accordait une plus grande confiance aux nouveaux réalisateurs autrefois, il suffit simplement de lister tous les jeunes réalisateurs qui ont émergés durant la période du Nouvel Hollywood. Et pour prendre un autre exemple qui triche moins (parce que c’est facile de prendre en exemple ce qui est certainement la meilleure période de l’histoire du cinéma), un peu plus récent et qui colle au thème du forum, la Warner. B a bien reçue Christopher Nolan au début de l’année 2003 en écoutant attentivement son projet autour du personnage de Batman et a été suffisamment convaincu pour lui confier la franchise Batman alors qu’il avait seulement une toute (toute) petite renommée après Mémento (qui est devenu un peu plus culte avec le temps). Et pour remonter un peu plus loin, Tim Burton était également un réalisateur méconnu à l’époque de Batman (1989).
Je t'invite à regarder des documentaires, notamment sur les débuts d'un Georges Lucas ou un Luc Besson pour voir à quel point c'est faux que de croire qu'on faisait plus confiance à l'époque, loin de là ! Je comprend ta logique même si je tire des conclusions différentes des tiennes : si tu cite l'exemple d'un des plus grands réals de notre temps comme un Tarantino, un Spielberg ou un Nolan évidemment qu'ils lui ont fait confiance (même si à l'époque sa notoriété était bien moindre, vu l'artiste qu'il est ça devait tomber sous le sens et c'est la preuve que les studios peuvent avoir cette intelligence lorsque ça s'avère indispensable).
Winter Soldier a écrit:Aujourd’hui, ça me semble pratiquement impossible que des réalisateurs tirent leur épingle du jeu de cette manière, les producteurs auraient bien trop peur pour leur argent et préfèrent justement prendre des yes-man qui n’ont jamais le droit (ou les co*uilles) de les contredire, sous peine de licenciement pour « divergences artistiques » . Franchement, ça m’étonnerait fortement que George Lucas puisse développer son univers Star Wars exactement comme dans les années 70’s / 80’s dans le processus économique de l’industrie du cinéma actuellement. À mon avis, les producteurs mettraient obligatoirement leur grain de sel à un moment ou un autre pour rajouter ceux qu’ils considèrent comme bon pour les spectateurs, comme un vieux qui pense comprendre les goûts des jeunes.
Je crois que c'est une fausse impression issue d'une peur (que je comprend et partage à moitié, mais chez moi c'est compensé par une grande dose d'optimisme ^^) Dans le même registre, la Warner a fait confiance à Darren Aronofsky pour The Fountain alors qu'il n'avait que deux films à son actif et ils ont perdu de l'argent. Pour l'exemple que tu donnes en soi je ne trouve pas ça nécessairement un mal : les studios sont plus anciens que les réals, ils ont un large champs d'expertise et parfois ont juste raison en faite (par exemple j'adore Daisy Ridley, je ne sais pas si c'est un choix d'Abrams, de Disney, de Lucasfilm ou des trois mais ça ressemble à du Disney).
Winter Soldier a écrit:Effectivement, il y aura toujours des contre-exemples à notre époque (encore heureux) mais les blockbusters d’auteurs ne sont plus une normalité comme avant. D’ailleurs, juste le fait de me parler de contre-exemples montre que c’est devenu une généralité. Franchement, j’aimerais bien que tu me cites une dizaine de blockbusters qui ne sont pas des films d’auteurs entre 1980 / 2010 en omettant les suites. Franchement, de tête comme ça, je n’en vois pas.
Oui, les temps changent c'est comme ça... Je ne sais pas si on ne se serait pas lassés à force de rester dans le même système qu'à l'époque
Sinon je vais me prêter au jeu même si par avance je me dis qu'il sera difficile de se mettre d'accord car ça risque de générer de nouveaux débats (ceux de "qui est définissable comme auteur et pourquoi ?" ou bien "au fond c'est quoi un blockbuster ?" ce qui n'est pas évident) donc j'en met 20 par acquis de conscience :
- Titanic (1997) ou Avatar (2009)
- Le Roi Lion (1994)
- Le cinquième élément (1997)
- Iron Man (2008)
- Terminator (1984)
- Jurassic Park (1993)
- Harry Potter à l'école des sorciers (2001)
- Les Goonies (1985) ou L'Arme Fatale (1987) ou Superman (1978)
- Matrix (1999) / sujet à débat je sais, la filmo des Watchowski étant très hybride
- Le silence des agneaux (1991)
- Retour vers le futur (1985) ou Forrest Gump (1994)
- I Am Legend (2005)
- Spider-Man (2002)
- Transformers (2007)
- La Momie (1999)
- Mamma Mia! (2008)
J'aurai aussi pu citer 300 de Zack Snyder ou Troie de Wolfgang Petersen ou plein de film de Tony ou Ridley Scott mais ça aurait été trop débattu je pense, surement à raison.
Winter Soldier a écrit:On arrive à un point où @ciceron92 (ce n’est pas contre toi personnellement l’ami) est obligé de préciser que Deadpool, Aquaman ou Captain America : The Winter Soldier sont des films d’auteurs spécialement dans leur genre (et encore, je ne suis pas forcément d’accord par rapport à ce point de vue mais c’est encore un autre sujet), comme si c’était justement une sorte de sous-culture qui mérite une certaine indulgence parce qu’elle n’a pas des objectifs cinématographiques très hauts de nature. Quand Richard Donner, Tim Burton, Bryan Singer, Sam Raimi ou Christopher Nolan réalisaient des films de super-héros (pour revenir au thème du forum), ils traitaient sérieusement la chose et apportaient la même cinématographie aux films qu’on pouvait apporter de cinématographie à un polar, un film d’horreur ou un film de science-fiction.
Justement il faudrait voir si un topic existe déjà sur le débat "qu'est-ce qu'un film d'auteur" ou "qu'est-ce qu'un auteur" parce qu'il y a des nuances, des interprétations qui divergent, etc. Et d'autres questions qui en découlent à mon sens, genre "un auteur peut-il faire de la comédie ?" (j'aurai tendance à dire non, même si il existe l'exemple de Woody Allen). Je ne suis pas forcément d'accord pour dire que des films de genre peuvent être des films d'auteur puisque par définition les deux s'opposent, mais je dirai que des auteurs peuvent parfois se permettre de créer des films de genre... Je ne crois pas qu'il faille nécessairement être un auteur pour traiter sérieusement le fait de réaliser un film de super-héros, en outre je dirai que Sam Raimi ne répond pas à la définition d'auteur bien que sa patte artistique soit parmi les plus respectables (en gros je dissocie le fait d'avoir une patte du fait d'être un auteur, disons que généralement les auteurs ont une patte mais tous les réalisateurs ayant une patte ne sont pas nécessairement des auteurs c'est un peu comme les arabes et les musulmans, une majorité des arabes sont musulmans mais la majorité des musulmans ne sont pas arabes).
Winter Soldier a écrit:D’où cette dévalorisation des films fantastiques à mes yeux, ça commence véritablement à devenir une sous-culture (ce n’est pas forcément une insulte) avec sa propre logique intrinsèque de divertissement. C’est comme les films d’horreurs, c’est presque devenu un sous-genre pour adolescents en manque de sensations fortes depuis quelques années alors que ce type de film proposait quelques chefs-d’œuvre cinématographies autrefois. D’ailleurs, combien de fois on peut entendre « c’est un film de divertissement, ce n’est pas un film d’auteur » concernant les blockbusters sur ce forum et autre part ? C’est qu’il y a bel et bien un nivellement de ce genre de films et des exigences du public dans sa généralité.
Le nivellement tu le trouveras chez une partie des cinéphiles qui aiment la pop culture mais ce ne sera pas l'avis d'une majorité, c'est un discours que tu trouveras généralement plus dans la bouche des fanas du ciné indé, d'auteur, etc. Donc ce n'est pas représentatif ni objectif à mon sens
Mais je suis d'accord que différents phénomènes liés à ces questions sont très intéressants et légitimes à observer !
Winter Soldier a écrit:- L’adaptation du cinéma aux spectateurs : selon moi, ce n’est pas vraiment ce nouveau genre de cinéma qui s’est adapté aux exigences des spectateurs, j’ai plutôt l’impression que les studios ont biberonnés avec cette culture des blockbusters de divertissements purs et durs à une nouvelle génération de jeunes cinéphiles (que je n’appellerais même pas comme ça) qui préfère davantage aller au cinéma pour se divertir que de s’intéresser à l’art du cinéma en lui-même (attention, je ne fais pas une généralité non plus et je ne me considère moi-même pas comme un cinéphile aguerri, loin de là). Puis, de fil en aiguille, les studios se sont également adaptés aux exigences de ces nouveaux cinéphiles qui n’en sont pas vraiment et c’est un serpent qui se mort la queue maintenant, de manière contradictoire parfois (ceux qui crachaient sur le ton sérieux de Batman V Superman pour cracher sur le ton décomplexé des films DC maintenant). Tiens, juste hier, je tombe sur une vidéo sur YouTube d’un mec (Sofyan) qui tient une chaîne qui parle de cinéma (bon, j’ai brièvement visionné ses vidéos, je ne me considère pas du tout comme un cinéphile aguerri mais le mec fait plus de la vulgarisation cinématographique qu’autre chose), ses (certainement jeunes) abonnés qui sont plus ou moins les cinéphiles d’aujourd’hui pensent quand même que les frères Russo font partis de 30 meilleurs réalisateurs de l’histoire du cinéma pour te donner un ordre d’idée....
+1 après pour ce qui est des Russo ça soulève un débat intéressant : "le cinéma étant un domaine intrinsèquement industriel en plus d'être artistique, peut-on classifier les réalisateurs uniquement par rapport à leur performance artistique ou leur patte ?" Je suis toujours pour trouver l'entre deux, le consensus et par conséquent je ne crois pas qu'on puisse juger uniquement sur l'aspect artistique (soi dit en passant, ils font des choses intéressantes même si c'est subjectif) ni qu'il soit si intelligent de classifier sur l'ensemble de l'Histoire du Cinéma car le contexte générationnel et technologique est trop différent.
Winter Soldier a écrit:Pour terminer, je trouve que c’est presque dommage de me répondre seulement par « regarde uniquement des films d’auteurs si ça te dérange tant » alors que j’aime énormément les blockbusters à la base, peut-être même davantage que les films d’auteurs, c’est juste que je regrette énormément qu’il devienne rare de concilier les deux styles à notre époque actuelle alors que c’était presque une normalité autrefois. Après, je suis conscient de la réalité de l’industrie du cinéma aujourd’hui, je ne suis pas non plus un vieux grincheux qui crache sur tous les blockbusters de notre époque (ça existe).
EDIT : je ne pensais faire un commentaire aussi long que tes commentaires
Alors je comprend si effectivement tu préfères les blockbusters et je compatis à ton regret. Cependant, je demeure positif et optimiste sur toutes ces questions. De plus, je crois que ce n'est pas si rare de concilier les deux de nos jours et du coup je te propose de faire la liste de quelques auteurs qui y arrivent :
- Denis Villeneuve
- Christopher Nolan
- M. Night Shyamalan (même si clairement ses films n'atteignent pas des sommets au Box Office)
- Ridley Scott (même s'il s'est globalement perdu depuis une dizaine d'années il est encore vivant, donc l'espoir subsiste)
- Quentin Tarantino (pour encore quelques films)
- Martin Scrosese
- Steven Spielberg (pour ceux qui le considèrent comme un auteur, ce qui n'est pas mon cas)
- Bryan Singer
- Tim Burton (même si pour ma part il ne me fait ni chaud ni froid et qu'il est en déperdition depuis un moment)
- Guy Ritchie
- Brad Bird
- Mel Gibson
- Peter Jackson
- Frank Darabont
- Hayao Miyazaki
- Joe Johnston
- J.J. Abrams
- Alfonso Cuarón
- Ivan Reitman
- Guillermo del Toro
- Ron Howard (pour ceux qui le considèrent comme un auteur, perso je suis indécis à son sujet)
- David Yates (même chose)
- Clint Eastwood (en espérant qu'un jour il se lance dans le film de genre)
Sur cette liste pour moi il y a au moins 12 réals sur lesquels on peut compter et qui répondent parfaitement à la définition d'auteur tout en ayant prouvé qu'ils sont capables de produire des blockbusters et/ou des films de genre
Content en tout cas que tu sois conscient de la dimension industrielle du cinéma, je m'évertue à débattre sur ce sujet avec des têtes de mule qui croient maîtriser la question trop souvent ça fait plaisir de te lire dire ça ^^
Winter Soldier a écrit:Je vous conseille la dernière vidéo de Critique Masquée sur la situation actuelle et future de Hollywood, je suis presque entièrement d’accord avec son point de vue. En plus, sa vidéo n’est pas très longue (10mn).
Ah bah c'est drôle j'ai justement commenté sa vidéo il y a environ deux semaines, s'en est suivi un débat avec lui et globalement bien que je comprenne l'intention derrière son analyse/bilan/étude je ne suis pas tout à fait d'accord avec son cadre (même si je le respecte) et surtout je suis fondamentalement en désaccord avec ses conclusions !!
ciceron92 a écrit:-1) Le danger Netflix et des plate formes: il y a un réel danger pour le cinéma et le monde du ciné a parfois les pires réactions: ignorance au festival de Cannes, propos de SPielberg. Pourtant, comme certains, je pense que ces plate-formes devraient plutôt re motiver Hollywood pour nous produire de la qualité et apputer les réalisateurs. Malgré Netflix, le cinéma se défend encore bien: A star is Born, Fisrt Man, Avengers, Shape of Water, le chant du Loup et bien d'autres.
Cela étant on ne peut pas négliger les effets: c'est un des motifs de l'achat de la Fox par Disney qui offre 27,5% de part de marché à ce dernier.
+1 D'accord là-dessus sauf sur 2 points :
- la question du rachat car en soi ce n'est pas forcément une mauvaise chose (okay des gens ont perdu leur emploi mais comme dans tous les domaines, c'est la crise, certains en retrouveront rapidement un et feront des heureux chez d'autres studios tandis que pour l'industrie ça va justement permettre une nouvelle dynamique intéressante à plein de niveaux, contrairement aux détracteurs quant à la pseudo normalisation artistique à la Disney je ne suis pas inquiet du point de vue artistique)
- attention les parts de marché de la Fox lors du rachat étaient nettement plus basse que ça et Disney ne s'en retrouvera pas si gonflé dès le début, il faudra une période transitoire et même en volume ils ne distribueront pas l'équivalent de ce que faisait la Fox + ce qu'ils faisaient eux (le rachat visait en revanche principalement à gonfler la librairie de Disney+ et ça c'est pas con ni mal je trouve)
ciceron92 a écrit:2) L'impact de la Chine: je dirais "oui mais". Je reprends une idée défendue par Yehuda que je partage totalement. La Chine est un marché important, mais qui ne fait pas oublier le reste du monde. Les films doivent aussi fonctionner en Europe, en Inde, en Amérique du sud etc.... Je pense que la CHine est un "second souffle" pour les résultats au Box Office, mais n'a pas non plus le poids pourimposer ses décisions.
+1
ciceron92 a écrit:3) la concentration sur les Sagas: oui et c'ets regrettable. Les chiffres de Mortal ENgine ou d'ALita sont scandaleux à côté de la qualité de ces films. Seul ready Player One s'en est sorti....pour qu'il soit désormais envisagé d'en faire une saga!!! Le pire c'est que du coup, ces sagas, quelque part, finissent jamais, même si Holliwood a quant même le bon ton de conclure des grosses parties (épisode 3 de chaque trilogie SW, le SDA, Harry Potter 7, Avengers 3 et 4....). le gros danger est que ces Saga se finissent en "Santa Barbara" ou finalement les films vont continuer sans avoir grand chose à dire.
Je ne sais pas dans quel sens tu dis ça (si ça signifie qu'ils méritaient plus ou moins, mais j'ai l'impression que tu veux dire plus). RPO s'en est sorti haut la main oui, Alita moins mais je crois qu'il reste rentable et pourra permettre une tentative de suite... Il y a deux dangers : celui de ne jamais arrêter ou du moins ne jamais conclure des arcs (écueil que le MCU a su éviter je pense) mais aussi celui non moins négligeable de ne pas apporter de conclusion lorsque l'un des "épisodes" ne fait pas assez de chiffre (comme à la télé finalement) par exemple Divergent
ciceron92 a écrit:4) La résurections de franchises DOudou: 100% d'accord. C'est une forme de flemme, d'absence de prise de risque, même s'il peut arriver que les producteurs fassent du neuf avec du vieux. Même remarque sur l'adaptation live des dessins animés (visiblement le DUmbo de Burton est très intéressant).
Pas d'accord sur ça et je te ferai un copier/coller d'un de mes commentaires à Critique Masquée
L'absence totale de prise de risque au cinéma n'existe pas (en ce sens, Winter, le parallèle avec les chirurgiens est plus que jamais valable haha) même si je te l'accorde elle est moindre quand les prods choisissent de faire de l'adaptation, du remake/reboot ou du revival.
"Du point de vue disons plus artistique, plus particulièrement ce que tu appelle les "icônes" du genre Indiana Jones, Doc et compagnie, je crois en effet qu'on créé moins de nouvelles franchises ou de nouveau personnages iconiques qu'avant mais ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Revisiter ou adapter des licences déjà existantes permet au jeune public contemporain de découvrir eux aussi ces icones remises au goût du jour et on peut se détacher et être original de mille et une manière."
ciceron92 a écrit:5) Sur le MCU: bien que certains opus fassent 'léquilibre entre volonté du réalisateur et recette Marvel, il est clair que l'univers partagé suppose une cohérence entre les styles de film et, donc, une standardisation partielle. C'est un des inconvenients de l'univers partagé. Cela étant on connait bien les avantages et les inconvenients du MCU et c'est, de toutes façons, une bonne chose qu'un studio ait réussi l'exploit de développer, puis tenir un tel univers.
Qu'à moitié d'accord là-dessus : l'univers partagé ne suppose pas une cohérence de style pour moi, ça suppose une homogénéité de qualité (ni trop commercial ni trop auteur) mais surtout une continuité et une inter-connectivité. Franchement quand on compare disons Ragnarok à The Dark World c'est deux styles opposés alors que c'est la même licence, lorsqu'on met les Guardians face aux Avengers ce sont deux registres visuels et deux tonalités aux antipodes ou encore Doctor Strange qui malgré ses ressemblances structurelles (entre autre la fameuse formule MCU qui n'est autre qu'une nouvelle itération du voyage initiatique du héros théorisé par Joseph Campbell + une dose d'humour plus ou moins marqué selon les cas) avec Iron Man n'a rien à voir
Que ce soit sur les genres de films (espionnage pour TWS, film de casse pour Ant-Man, comédie d'action pour Ragnarok), les tonalités (humoristiques à 100% ou plutôt sérieuses), etc. c'est le contraire même d'une standardisation justement. A l'échelle de la formule MCU vous voyez une standardisation et c'est légitime parce qu'il y a des ressemblances mais il y a bien plus de différences dans le fond concrètement...
ciceron92 a écrit:6) sur l'absence d'icône au cinéma: entièrement d'accord et c'est regrettable.
Pareil je te fais un copier/coller d'un de mes commentaires :
"Je pense par exemple à :
- Ethan Hunt (Mission Impossible) il y a 23 ans / même si inspiré de la vieille série
- Danny Ocean (Ocean's Eleven) il y a 18 ans / certes remake mais rien à voir
- Alice (Resident Evil) il y a 17 ans / inspiré des jeux vidéos
- Robert Langdon (les adaptations des romans de Dan Brown) il y a 10 ans
- Gerry Lane (World War Z) il y a 6 ans / inspiré du livre, mais le personnage et l'histoire inventés pour le film
- Robert McCall (Equalizer) il y a 5 ans / même si inspiré d'une vieille série télé
- Newt Scamender (Fantastic Beasts) il y a 3 ans / même si je te l'accorde c'est basé sur l'univers Harry Potter (néanmoins fait pour le cinéma)
De plus, nous avons aussi eu ces 20 à 25 dernières années des succès plus ou moins conséquents mais qui ont tous marqué la pop culture à leur niveau ou leur manière :
- Austin Powers il y a 22 ans / même si parodie gros succès
- Neo (Matrix) il y a 20 ans
- Jason Bourne il y a 17 ans
- Frank Martin (Le Transporteur) il y a 17 ans
- Xander Cage (xXx) il y a 17 ans
- Beatrix Kiddo (Kill Bill) il y a 16 ans
- Selene (Underworld) il y a 16 ans
- Shaun (Shaun of the Dead) il y a 15 ans
- Bryan Mills (Taken) il y a 11 ans
- Dominic Cobb (Inception) il y a 9 ans
- Barney Ross et Lee Christmas notamment (Expendables) il y a 9 ans
- John Wick il y a 5 ans
- Lucy il y a 5 ans
- Kevin Wendell Crumb (Split, Glass) il y a 2 ans
- Amphibian Man (Shape of Water) il y a 2 ans
Ça fait déjà beaucoup plus d'exemples que ceux que tu as cités, même si je suis remonté à 20 ans au lieu de 10 comme ce que tu disais, et y'en a surement auquel je ne pense pas ou que je ne connais pas. Cependant c'est volontaire de remonter si loin, parce que je considère qu'une véritable icone pour que ça ait un impact réellement observable sur le long terme eh bien 10 ans c'est une fourchette bien trop courte !"
ciceron92 a écrit:7) ENfin, sur le budget des films et la concentration sur certains d'netre eux: oui et non. C'est assez vrai pour les blockbusters, mais le cinéma ce n'est pas que ça. Tout ce qui n'est pas blockbusteur ou film de SF (comédie, Drame) s'en tirent avec un budget "classique". Même au sein des Blockbusters, on voit que les studios n'ont pas tout à fait les mêmes ambitions sur les films. Par exemple "seulement" 150 millions pour Captain Marvel. On peut aussi citer le futur film du Joker ou encore Glass
Complètement d'accord avec toi, le problème c'est que Critique Masquée est aveuglé par sa critique des tentpoles et qu'il en oublie qu'à Hollywood il y a encore de nombreux blockbusters à petit et moyen budget qui sont de bonnes factures ET rentables. Sans oublier comme tu dis les non blockbusters (comédies, drames) qui s'en sortent très bien aussi !
Dernière citation de commentaire pour illustrer mon propos :
"Sinon je ne crois pas que la barrière des 10 ans ne soit pas si pertinente que ça (même si le MCU ça fait 11 ans maintenant). Par contre je suis certain de pouvoir te trouver des dizaines de blockbusters archi rentables - dans le cadre - et qui ne sont pas des tentpoles à deux cent ou trois cent millions de dollars de budget hors promotion. Rien que l'un de mes films préférés de l'année dernière en est un : A Quiet Place. Heureusement que les studios ne misent pas tout sur les tentpoles, il y a encore plein de "petits et moyens" blockbusters de derrière les fagots =D De plus, souvent les icônes étant associés à la notion de franchise/licence et donc à des suites eh bien que faisons nous des icônes dont le premier film est sorti il y a plus de dix ans mais une ou plusieurs suites sont "dans le cadre" par exemple ? C'est pas clair..."
NiradZedjati a écrit:
Très intéressant, à noter que la nouvelle structure de Spyglass est composée de l'un de ses anciens fondateurs mais aussi de la société qui a succédé à la Weinstein Company (Lantern Entertainment) + entre autre comme investisseur Cineworld alias le second plus grand exploitant de cinéma.
Peu de temps avant ça Gary Barber s'est fait virer pour une raison inconnue de la MGM alors qu'il devait y rester CEO jusqu'à genre fin 2022 peut-être y a-t-il un lien ? En tout cas ce qui est sûr c'est que ça bouge, y'a beaucoup de transferts !