de Azarion » Ven 5 Mai 2023 21:22
Je l'ai vu mercredi (en VOST) mais je me suis laissé un peu de temps avant de rédiger quelque chose.
Et effectivement, le film est vraiment réussi. Pas exempt de défauts, mais réussi. Fait avec cœur, par un réalisateur qui aime ses personnages, l'équipe qu'ils forment et ce qu'ils ont chacun à y apporter.
Rocket étant mon perso préféré (avec Nebula), c'est pas moi qui allais bouder mon plaisir en voyant un film qui allait explicitement graviter autour de lui.
Mention spéciale à Nebula qui a inversé les rôles avec Gamora (être la plus consensuelle de la sororité et même de l'équipe), une ironie qui appuie très bien l'évolution de son personnage au cours de la Saga de l'Infini.
Alors oui, le rythme est parasité par des flash-backs un peu insérés à la truelle, mais comme ils racontent une histoire magnifique, qui sert thématiquement le film, on s'en cogne et on se laisse porter par la tragédie de Rocket.
Oui, le film est en surcharge pondérale de personnages et ne peut pas tous leur rendre hommage, mais même dans les sempiternelles bouffonneries de Drax le Destructeur, on arrive à y trouver des petites choses qui font mouche, tant pour lui que pour sa famille adoptive. Il y a toujours de bonnes idées, aussi infimes soient-elles, et aussi peu exploitées soient-elles, pour servir le film.
Et oui, le film frise parfois le pathos, mais ce côté mélodrame est plus que bienvenu pour relever la tragédie sous-jacente de ses protagonistes, lui donner la catharsis dont elle a besoin, maintenant qu'on aborde la fin de la saga. Il fallait appuyer cette mort et cette renaissance symbolique des héros.
Rocket est un personnage totalement versé dans la tragicomédie. Jusque là, on avait surtout appuyé la comédie (acerbe) du personnage ; il était temps d'assumer le sérieux, le moribond de son histoire. Quand on voit les résonances qu'elle a avec les autres Gardiens, on comprend tout à fait le choix (et les mots) de Gunn à propos de son film.
Je reviendrais pas des masses sur toutes les bonnes choses presque unanimement dites et répétées :
- La réalisation qui a toujours autant de cachet, avec un univers fourni, coloré et impressionnant.
- Les bastons (notamment celles du couloir) qui font mouche. J'ai même été surpris par la violence de la première apparition d'Adam, qui arrive comme une chape de plomb sur l'ambiance douce-amère du début.
- Le bon équilibre entre le premier et second degré (je l'ai même préféré au Vol. 2 qui partait un peu trop en vrille, et dans un second degré beaucoup trop cartoonesque), un cocktail que seul Gunn arrive à faire boire goulument aux spectateurs Marvel, là où tant d'autres de ses pairs divisent (n'est-ce pas Waititi).
Au final, tant qu'à regretter une chose, et puisque le film est "tire-larmes" à souhait, c'est le fait de n'avoir provoqué et assumé aucune mort. Celle de Rocket devenait presque impossible à concevoir, tant tout le film tient scénaristiquement sur sa guérison (dès son coma provoqué, je n'y croyais plus). Et avec la promo qui appuyait lourdement sur le mal-être et la mort potentielle de Rocket - parce qu'on connaît Marvel Studios maintenant -, on pouvait se douter de la fausse piste.
Mais par contre, celle de Star-Lord aurait été bienvenue, et surtout, elle aurait donné du sens à cette dissolution de la première génération des Gardiens. Qui plus est, l'image aurait été forte :
- Mort en chef, en assumant qu'il doit faire passer sa famille et des otages avant soi.
- Mort dans le vide de l'Espace en se sacrifiant pour les autres, comme son père adoptif avec lui.
- Mort dans une énième pirouette Star-Lordienne, celle qui fait habituellement rire après coup, après qu'on ait été en apnée pendant que le feu de l'explosion frôlait le héros fuyant à toute vitesse. Sauf que là, ça aurait été le scénario catastrophe, la pirouette de trop, celle qui ne suffit plus. Un retournement à 180 degrés de ton, à l'image de ce film avec le reste de sa saga.
- Mort en inspirant Rocket, qui a une piètre estime de soi. En voyant son ami courir autant de risques pour lui, jusqu'à l'ultime sacrifice, reprendre le rôle de capitaine des Gardiens aurait eu une connotation symbolique très forte. Ça serait sa manière d'exprimer sa gratitude, que son sauvetage n'a pas été vain ; tout en honorant la mémoire de Peter Quill.
On peut trouver ça facile de choisir de tuer un personnage pour provoquer de l'émotion, mais ici, avec la trajectoire globalement réussie de la trilogie, et le ton maîtrisé de cette conclusion, on aurait laaaaargement pu s'en permettre une. Finalement, cette quasi-mort de Star-Lord en devient inutile, un drama artificiel et inconséquent.
Mais on boude pas son plaisir, malgré ces quelques lourdeurs, ces quelques imperfections. En fait, il est d'autant plus grand que quand on va voir ce film, comme les deux précédents volets, on n'a même plus l'impression d'être devant "un Marvel". On se laisse facilement prendre dans cette bulle à part entière, qui a transcendé son étiquette de franchise super-héroïque, mais aussi de space-opera.
Cette trilogie était définitivement au top de ce que Marvel Studios avait à proposer.
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(Pour ma défense je suis arrivé à 14h02 pour la séance de 14h!)
Et ouaip, tu vois, une bonne entracte ne ferait pas de mal. 
