
Le public doit vraiment être en manque pour autant pas se respecter et apprécier ce bidule. Eh oui encore une fois c'était bien nul... Mais cette fois on en ressort déçu. Au milieu de cette écriture abominable, hautaine et méprisante , il y a quelques (très bonnes) idées qui sont à peine effleurées, qui auraient pu en faire un excellent film. Mais non, Marvel Studios et la prise de risques, c'est toujours un mariage impossible.
Ces bonnes idées ? Au final l'originalité de récupérer des figures inconnues, mal-aimées, brisées et moralement complexes, dans l'ombre d'un monde en recherche de figures solaire, pour aller explorer leur trauma intérieur grâce à un outil scénaristique fonctionnel... Est complètement mis de côté. C'est introduit dès le début, ça fonctionne, puis abandonné durant les 3/4 du film, pour au final que ça revienne à la dernière minute, que ça soit super rushé... Et coupé. Oui, tout ce qui aurait pu rendre intéressant ce film, et apporter des émotions envers tous ses personnages, se déroule au final... Hors champ. C'est bien beau de confier tout le poids émotionnel à Florence Pugh (à raison vu son talent), mais il n'y a pas qu'elle...
A la place, on a un piètre film d'évasion qui meuble les 2/3 du film (!), une image
trow d4rk qui a de quoi rendre le film Tokio Hotel côté DC sorti il y a 3 ans totalement jaloux, une vilaine qui cabotine à mort (à côté le Doctor Evil d'Austin Powers apparaît presque comme 'réaliste'), et surtout, une écriture raté : des one liners qui ne marchent pas, des situations beaucoup trop romancées pour que ça soit crédible (non, dans la vraie vie tu ne connais pas ni ne sauves pas quelqu'un qui tentait de t'assassiner 5 minutes avant), un tas
astronomique de blagues (qui en plus ne sont même pas drôle) et majoritairement le traitement le plus bourgeois, hors-sol, complètement déconnecté de la réalité, de la dépression qui existe. Et le pire, c'est que les jeunes edgy et/ou vraiment mal dans leur peau vont s'identifier à ce film... à tord, terrible.
Au final, pour rester dans le genre, c'est Doom Patrol, la folie, la prise de risque, l'excellente écriture et l'exploration complexe et passionnante de la psychologie intérieure, en moins. Dommage.
Allez si, un bon point... Les gens. Enfin, après presque une décennie, on revoit enfin un film de SH avec des
vraies gens qui sont là, dans des décors tangibles, qui donnent leur point de vue (oui, le générique de fin est pour une fois vraiment bien !), qui se font sauver. Je trouve ça juste honteux de se féliciter de ça quand ça devrait être la NORME dans un film du genre.
Et la 'fameuse' post-gen ? Comme dit le boss dans son dernier article, faut bien avoir à l'idée qu'à défaut de reconquérir le grand public, ça rassure les fans restants (en France, du moins). Donc hormis quelques salles de fans parisiennes + le jeune public d'internet, de mon côté les réactions orales dans une séance lambda à la post-gen furent plus des "hein ? / Euh ok, c'est qui ? / Des nouveaux aliens débarquent ??". C'est pas des réactions de ce style qui vont réveiller l'intérêt d'un grand public qui a déjà perdu la foi depuis un moment.
De l'autre côté, je suis plutôt enchanté par cette post-gen et ce qu'elle implique : Comme déjà évoqué une autre fois, je suis plutôt fan de la théorie populaire qui court depuis plus d'un an sur le film des 4F :
ils sont en réalité de la terre MCU, mais se sont retrouvés bloqués sur cet autre monde, obligé de jouer les héros de parade alors qu'en réalité ils cherchent à rentrer chez eux et se fichent de cette terre. Dans leur égo surdimensionnés, ils perdraient ainsi face à un Galactus qui dévasterait leur monde, eux réussissant à rejoindre le MCU à la fin, mais annonciateurs de la menace Doom (comme le fut Hulk en son temps). Cette entrée fracassante, laisse entendre ça. Allez, on croise les doigts pour que cette fois, MS tente de proposer des héros beaucoup moins propres qu'ils n'y paraissent (tel les 4F le sont aussi sur le papier), et prennent ce risque ! Ou pas.
