J'ai pu lire ici là "cette suite ferait passer le premier pour un bon film", et ça m'a bien fait rire.

Mais en réalité, il va surtout le plomber, je pense.
Etrange spécimen que cette suite, dont je fus ô combien heureux de regarder sur lecteur (comme dit le boss, l'avance rapide m'a sauvé la vie, face à ces impersonnelles chansonnettes sans véritable cœur !), car je n'aurais pas tenu en salle.
Plus que dire c'est de la merde, c'est surtout qu'on se demande même en quoi c'est nul.... Car on en retient pas grand chose. C'est sans intérêt, difficile à suivre (pas de complexité, mais simplement... parce que ça ne décolle jamais ? Et vu que ça ne raconte rien de spécial, je comprends les histoires de gens qui partent au fur et à mesure de la séance), et... absent ?
J'ai beau déféqué sur Phillips pour son repompage egotrip raté de Scorzizi dans le premier, au moins tu sentais que son ego le motivait. Ici, que ce soit lui, ou même le reste du casting...
Tout est... Absent. Aucune envie, aucune émotion, aucune volonté. Les décors sont vide et peu variés, Gaga n'est qu'un outil scénaristique (et qui fait réaliser que le casting de son personnage ne devait être qu'un simple "blonde qui sait chanter". Dur pour ses fans, et même son talent), les scènes s'enchaînent mécaniquement sans monter en puissance (les choses arrivent, point). Et même Phoenix qui était magistral dans le premier... Est à l'image de son Arthur ici-même : absent. Il brille dans seulement un scène (facile, celle où il 'joue' pour de vrai !) qui est vite évanoui car le scénario décide qu'il faut avancer/conclure. Les choses se passent parce que le scénario le dicte, rien ne se fait naturellement, tout est... mécanique, sans âme.
Et pour couronner le tout, ça ne racontes rien de spécial, hormis repenser les événements du premier film, ce qui le démystifie en grande partie. Alors qu'il y avait la matière : rentrer dans la psychologie d'Arthur, s'intéresser aux proches des victimes (qui sont en plus là !), s'intéresser à l'avis du peuple (qui sont là aussi, mais on ne les voit jamais) alors que le message du premier film était justement sur la société.
Le film aurait pu être une gigantesque thérapie judiciaire de la Dr.Harleen Quinzel d'Arthur qui devient folle de la contradiction interne de son patient, entrecoupé d'hallucinations musicales émotives d'Arthur, que ça aurait déjà été plus intéressant, et surtout plus justifié. Car bon, justifier
la passion de Joker par le personnage de Gaga avec un simple "j'ai vu ton film 5 fois", c'est sacrément faible comme matière pour caractériser son personnage. Surtout qu'au final, on ne s'intéresse jamais plus que ça à elle.
Donc vraiment, on finit ça en mode " Ah ? Bon, ok." Et c'est dommage, j'ai beau trouvé le premier bof et ne pas être un de ses fervents défenseur, le film commençait à s'instaurer comme une petite référence dans l'histoire du Cinéma. Cette suite, je pense, va couper court à cette destinée.
La fin, arrivant difficilement, ressemble à un aveu final de Phillips : parfois quand on a pas envie, ça ne marche pas.