Alors alors alors... alors. Beaucoup de choses à en dire, et je sais pas par où démêler ce... plat de spaghettis.
Niveau ressenti, on peut commencer par là... Le film est blindé de défauts. Mais vraiment blindé, à tel point qu'il est par moment embarrassant. On sent que l'écriture, le tournage et la post prod se sont faites dans la douleur.
Pour autant, il a aussi plein d'idées intéressantes. Pas toujours abouties, pas toujours bien exécutée mais qui donne au film une vraie générosité qui fait plaisir, qui m'a fait plaisir en tous cas.
Flash est un de mes héros préférés (surtout dans sa version Wally West), le perso a eu droit à des scènes de ouf dans ZSJL, donc ça induit forcément pas mal d'attentes, et en même temps empêtré dans le development hell comme il l'a été, je redoutais un nouveau JL. Et au final ouais, il est bancal, mais il propose des choses quand même...
Bon, je verrai si j'arrive à organiser mes pensées mais ça risque d'être décousu
Déjà, on est dans la continuité de
ZSJL avec des mentions de deux scènes de cette version du film, et ça, il y a pas à dire, ça fait plaisir.
Même si je dois bien avouer avoir été plus impressionné que je ne le pensais par le BatKeaton, Affleck démontre vraiment qu'il est LE Batman, son unique scène en costume est vraiment cool

Son plastron fait un peu plastique mais la cape avec les reflets bleus est sublime
La scène d'intro avec le sauvetage des bébés est... étrange. J'apprécie qu'ils aient cherché à donner un aspect particulier à la Force Véloce plutôt que de faire des copiés-collés mal foutus de Quicksilver (kof kofblackadamkof kof), mais le rendu est pas excellent... tout cet hôpital fait vraiment faux en fait, et c'est un soucis qui sera récurrent quasi tout du long. (le gag du
bébé dans le micro onde, ça par contre c'était rigolo

). Et le costume rend vraiment, vraiment bien, très bon point là dessus
Ca m'aurait bien plu qu'on ait un plan, juste un, où on aurait ensemble
Flash dans ce costume, Batfleck avec sa cape bleue, WW dans son costume brillant, Sup', le Cyborg avec son costume comics accurate de la fin de JL charcuté, et Aquaman dans son costume doré. Tout ce début va quand même vite (vous me direz, on est dans le thème)... une seule scène pour
présenter le quotidien de Barry, une seule pour son trauma, une seule en héros, et paf on part pour du voyage dans le temps... ça fonctionnerait pour un deuxième film, où tous ces éléments aurait été au coeur d'un premier... mais c'est pas le cas. C'est pas mal fait, juste un peu trop rushé pour qu'on ait le temps de s'attacher à ce qui est présenté.
La manière de représenter le
voyage dans le temps, avec cet espèce d'amphithéâtre dans la Force Véloce, ces "sables mouvants" qui rappellent le tapis roulant cosmique, est intéressante, même si le rendu 3D y est particulièrement laid.
Ensuite on a toute la phase où Barry rencontre Barry... Qui est plus ou moins drôle selon la sensibilité de chacun, je dirais. Certains moments m'ont vraiment fait marrer, d'autres étaient beaucoup trop lourdingues. Globalement je trouve que Ezra Miller joue bien ce double rôle, et c'est une bonne idée pour coupler une sorte d'origin story à un bon développement du personnage, mais j'ai toujours du mal à associer ce visage à Barry Allen. Peut-être le seul choix de casting de la JL que je ne trouve pas convainquant (même en dehors de toutes ses frasques récentes...).
L'intro de Keaton est... surprenante. Je m'attendais à
un vieil ermite à qui il faut redonner la motivation du combat à la Luke Skywalker, parce que les années de lutte à Gotham l'auraient épuisé. Là on a cette base du vieil ermite... mais qui a réussi à éradiquer le crime à Gotham ? Alors pourquoi pas, mais du coup c'est pas vraiment un défi ou un obstacle de le ramener aux affaires...
Un mot sur le côté adaptation de Flashpoint... on en retrouve pas mal d'idées, pas forcément dans le même ordre (
Batman qui aide Flash à retrouver ses pouvoirs, la libération d'un Kryptonien affaibli...), mais on rate quand même pas mal d'éléments qui faisaient la force du comics que ce soient dans les scènes reprises (quand Barry
retrouve ses pouvoirs, j'ai pas retrouvé le même impact) ou dans les éléments mis de côté (vraiment, quel dommage de passer à côté d'un
Batman joué par Jeffrey Dean Morgan, et d'une guerre entre Wonder Woman et Aquaman, tous les éléments dont on avait besoin étaient posées par les films déjà sortis en plus...
A la place on a un retour de l'invasion de Zod... qui sert plus de toile de fond que d'autre chose, en fait. Et surtout, qui n'est jamais aussi impactant et impressionant que dans Man of Steel. C'est peut-être l'échec le plus flagrant du film, niveau effets visuels, il se fait ridiculiser par son aîné sorti il y a 10 ans et n'arrive jamais à sa cheville quand il le convoque. Chez Snyder, quand Sup' met une patate à Zod, il y a une onde de choc monumentale qui fait s'effondrer le béton sous leur pied, là quand Kara fait la même chose... Zod tombe... et il rebondit mollement sur le sol d'un grand désert en 3D plat et vide. Et c'est pas très beau...

Vraiment le choix de décors est catastrophique.
Un bon point de cette scène, ça reste les pouvoirs des Flash qui sont très bien pensés.
Du coup un mot sur Kara, l'actrice est top, son costume est une réussité totale, mais sa présence dans le film est finalement très anecdotique.
Et puis on embraille sur le final
dans la Speed Force... le twist sur ce Black Flash se sent venir assez vite, mais il fonctionne assez bien. Ca manque quand même un peu d'impact... Exemple typique d'une des bonnes idées du film qui ne va pas tout à fait au bout.
Et puis il y a le petit défilé de caméos. Le Jay Garrick est très cool, ça fait... plaisir de voir Christopher Reeves et Helen Satler en 3D moche, je suppose, et j'étais deg de m'être fait spoiler la présence de Nicolas Cage mais j'avoue que je m'attendais pas à l'araignée géante
Pour la représentation du multivers... avoir les mondes représentés par ces espèces de scènes de théâtre collés ensemble comme une bobine, c'est une chouette idée visuelle, mais les faire briller comme ça donne un côté boule disco qui finalement rend pas si bien que ça... encore une fois une bonne idée mal exploitée.
La scène avec
sa mère est d'une simplicité et d'une sincérité authentiquement touchante, elle a réussi à me tirer les larmes et rien que pour ça, le film fonctionne pour moi.
Et puis il garde une dernière cartouche pour
ce caméo final de Mr Clooney en personne... qui m'a bien fait rire je dois le reconnaître. Je me suis d'abord attendu à un retour de Christian Bale... Pour un film qui n'aura quasi aucune conséquence sur la suite, c'est marrant d'avoir poussé le délire. La question qui se pose vu la post-gen, est-ce que ça veut dire que Aquaman 2 se déroulera dans ce nouvel univers et donc que Affleck y sera vraiment coupé au montage ?
Je verrai si une écoute à part révèle quelques subtilités, mais la musique est totalement plate et oubliable, et la continuité thématique à géomérie très variable. Parmi les
persos du défunt DCEU, WW est décidément la seule dont le thème est respecté. Ici on a une esquisse discrète du thème de Batfleck, mais pas assumée jusqu'au bout, et absolument rien pour Zod 
Niveau note je suis très embêté, parce que sur du pur ressenti j'ai bien envie de lui mettre 7 ou 8, mais vu la quantité de défauts je me sens pas d'aller au-dessus de 5 ou 6... Vraiment paradoxal, ce film

En fait j'ai l'impression d'avoir vu une version préliminaire bourrée de potentiel, qui nécessiterait quelques reshoots pour la peaufiner et une bonne année de post-prod pour finir les effets spéciaux...
Sur le spectre des films de super-héros qui utilisent le multivers, je le placerais derrière un Dr Strange in the Multiverse of Madness (où le voyage multiversel était vraiment utiliser pour donner corps aux thématiques du film), évidement très très loin derrière les Spider-Verse, il serait dans un spectre similaire à No Way Home, ils ont en commun des éléments ramenés pour la pure nostalgie et résumés à des coquilles sans substance, mais une bonne écriture du personnage principal qui donne du coeur à l'ensemble... là où il surpasse No Way Home c'est clairement sur la mise en scène qui, si elle réussit pas tout, tente au moins des choses, là où Jon Watts devait être dans un état proche de la catanonie derrière sa caméra.