de Johnny B. » Lun 19 Mai 2014 20:42
La plupart des choses ont déjà été dites sur ce film, à juste titre car en gros mes impressions se retrouvent dans les diverses critiques.
Moi, j'ai trouvé que la principale qualité du film était également une limitation pouvant être vue comme un défaut, c'est-à-dire le point de vue humain, ras-du-sol. Ca donne quelque chose d'incroyable visuellement, je n'avais jamais ressenti visuellement la monstruosité gigantesque de cette manière, c'est très impressionnant et on se prend une grosse claque, rien qu'en voyant un pied. D'abord parce que les effets sont ultra réussis, et ensuite parce que c'est présenté de telle manière qu'on a toujours un rapport d'échelle pour voir à quel point ces monstres sont hors de proportion(par opposition à un pacific rim où on manquait de point de comparaison).
Mais ceci devient un défaut à la longuecar on a l'impression qu'on ne verra jamais de baston au bout de deux coupures nettes de vision après les deux premières rencontres entre godzilla et le muto, coupées net par une porte ou un "cut", un peu à la façon dont game of thrones coupe les batailles.
Alors c'est frustrant mais on voit des images ensuite sur les écrans tv qui conduisent à une anticipation de la bataille finale dans la tête su spectateur et on aura droit à un énorme final où on comprend pourquoi on n'a pas vu grand-chose avant: godzilla est limité dans ses mouvements par son physique et c'est un combat animalier, compliqué à chorégraphier et voir ça 3 fois aurait tourné à la répétition des mêmes choses et même façons de se battre, ça aurait lassé.
N'empêche que ce combat-là justifie le prix du ticket.
Pour le reste, le film tient la route niveau scénar, ce qui est souvent le point faible de ce type de film, là, ce n'est pas révolutionnaire du tout mais c'est à peu près réglo. On évite le cliché du professeur geek un peu cinglé car cette fois-ci on a un japonais monolithique qui regarde toujours dans le vague.
En ce qui concerne deux remarques que j'ai vu dans les critiques: la queue s'allume avant qu'il crache son jet d'énergie: ça c'est la base du classique godzilla de tous les films (sauf emmerich), la seule différence étant que ce n'est pas rougeoyant mais bleu.
Quant au fait que le film s'appelle godzilla et qu'on ne le voit pas trop, sans vouloir justifier ce choix (moi aussi j'ai trouvé qu'il manquait un peu), c'est aussi un classique dans ces films-là car on passe toujours plus de temps à voir l'ennemi et les humains que godzilla lui-même car il n'est qu'un monstre par super développé. J'imagine que c'est une volonté de respecter le cahier des charges godzillesque. Au moins on a échappé à l'île aux monstres.
En dehors de ça, j'ai été très surpris par l'élimination en 25 minutes de Binoche et Cranston, je ne m'y attendais pas et pire je pensais revoir Binoche dans la zone interdite. Et j'ai trouvé qu'il manquait quand même des explications sur ce qu'il s'est passé en 54 pour vraiment piger l'ampleur de ce qui se développait aujourd'hui.
J'ai trouvé godzilla super bien fichu, avec le bon look, référencé à celui d'origine, et je l'ai trouvé bien dur à cuire dans une attitude de cow-boy solitaire qui sort de nulle part, qui règle son compte au vilain après l'avoir pourchassé, et qui une fois sa bataille gagnée, s'en va dans le soleil couchant sans rien demander en retour à part une forme de paix. La classe.
Je dois même avouer que quelque part,le massacre des oeufs de muto et la réaction des parents m'a touché. Il a été fort sur ce coup, Edwards, car les vilains du truc restent simplement des animaux dans l'esprit et font ce qui est bon pour eux, c'est juste qu'ils ne se soucient pas de nous, sans réelle animosité(un peu comme nous face aux insectes ou même aux autres animaux voire à la nature). On retrouve un peu de ce qu'il y avait de bon dans Monsters (la scène de fin touchante, la zone interdite, la gigantisme parfaitement retranscrit) et de moins bon (les humains bof).
En fait dans ce film au niveau des monstres géants, j'ai eu, même si le dosage était parcimonieux, ce que je n'avais pas eu dans Transformers (où ça va trop vite et on ne voit rien) et Pacific rim (où il fait nuit tout le temps et on n'a pas de rapport d'échelle).
The book was better.