Bon voilà c'est fait, vous allez me dire ce que vous en pensez, mais je préviens c'est plutôt spécial et je ne suis pas vraiment habitué à écrire des nouvelles alors j'espère que ça rend quand-même bien
(par contre le site ne prend pas en compte mes alinéas c'est un peu relou, ça rend mon texte beaucoup moins lisible
)
Murphy Murphy sentait sa tête s’alourdir tandis que le professeur récitait sa leçon de math… ou d’anglais ? C’était l’un des deux, ça il en était certain, mais lequel, là se trouvait la question. Le son des mots le berçait doucement, c’était d’ailleurs curieux de voir à quel point des mots aussi peu adaptés au sommeil avait le pouvoir de nous endormir. La tendre somnolence commença lentement à l’enlacer, c’était une douce torpeur qui s’installait en lui. Quand, d’un coup, énorme bruit retentit. Cela semblait venir du bout de l’école. On aurait dit un troupeau de bêtes sauvages, essayant de se frayer un chemin dans les couloirs vides de l’école. Cette agitation soudaine fut suivie d’un lourd silence, tout le monde retenait sa respiration, plongé dans une longue apnée. Chacun se regardait du coin de l’œil, la surprise se mêlant à une certaine appréhension, même le professeur avait une lueur de peur tapie au fond du regard. On était à Gotham, chacun devinait de quoi il pouvait en retourner.
Il ne se passa que quelques secondes avant que trois intrus entrent dans la classe en défonçant la porte et en hurlant telle une meute déchainée. C’était de grandes silhouettes enveloppées de noirs qui surplombait la classe. Ils étaient vêtus tout de noir, excepté pour leurs visages cachés derrière un masque grimaçant, leurs grands yeux rouges leur donnant une allure plutôt cocasse. Dans leurs mains des fusils noirs, menaçaient quiconque se permettait de croiser leur regard. Ils aboyèrent quelque-chose et nous nous couchâmes tous sur le champ. Le sol était gelé et le jeune garçon sentit la meurtrissure douloureuse de chacune des blessures qui tapissaient sa peau. Doucement il jeta un regard autour de lui, les autres élèves étaient tous couchés les mains sur la tête, la peur semblait émaner de chacun d’eux, tel un nuage noirâtre. On pouvait, d’ailleurs, même en voir qui tremblait et d’autres qui sursautait à chaque mouvement des preneurs d’otage. Ils entendirent une voix s’élever, elle paraissait très étouffée, il semblait plus que probable qu’elle vienne du toit. Cette voix, bien que déformé par l’effet d’un mégaphone, était grinçante, mais en même temps assez chantante, une voix de clown, un clown particulièrement heureux et fier de lui, si l’on en jugeait de par son ton. C’était le Joker. Bien entendu c’était le Joker, le seul et l’unique. LE clown de Gotham.
Murphy n’avait pas peur. Pourquoi aurait-il eu peur ? Il savait qu’il allait arriver, qu’il allait tous les sauver. Batman allait arriver. Le monde fonctionnait comme ça. Gotham fonctionnait comme ça. Les vilains commettaient un crime, Batman arrivait, les battaient, puis les vilains se retrouvaient derrière les barreaux. C’est pour cette raison qu’il n’avait pas peur, il savait que Batman allait tous les sauver. Il était l’ange gardien de la ville, l’ange gardien de Gotham. Le Joker n’avait aucune chance, il ne gagnait jamais. Un Joker triomphant irait à l’encontre de l’ordre des choses, c’est pour ça qu’il ne gagnera jamais.
Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. L’endroit dans la classe où était couché Murphy offrait une vue parfaite sur l’ouverture béante de la porte. Il aperçut donc un jeune homme aux cheveux noir, habillé d’un justaucorps flamboyant, qui passa devant la porte. Les trois gorilles se tournèrent d’un seul bloc vers la porte, il ne semblait pas avoir vu l’intrus, mais ils avaient bien entendu le bruit. D’un même mouvement ils se tournèrent de nouveau les uns vers les autres. Ils chuchotèrent des paroles qui n’avait pas tellement de sens pour lui, mais visiblement l’échange était animé. Ils avaient peur. Après quelques secondes de débats agités, ils semblèrent enfin avoir trouvé un point d’agrément. L’un d’eux se détacha du groupe et avança lentement vers le couloir. Le silence s’installa. Les deux criminels restant dans la salle, semblaient réellement soucieux, ils ne cessaient de se jeter des coups d’œil. Une tension palpable s’était installée dans la salle de classe. Tout comme Murphy ils savaient maintenant ce qui allait arriver. Ils allaient arriver.
Le rire sonore du Joker retentit, un rire dément, sentant la pleine satisfaction. La suite se passa en a peine le temps d’un battement de cœur. La salle de classe s’emplit d’une épaisse fumée noire. Des cris de peurs se firent entendre, les deux gorilles se mirent aussi à hurler des paroles désarticulées. Des bruits de lutte commencèrent à se faire entendre. Des « Bam ! », des « Kapow ! », ou encore des « Zok ! ». Puis tout cessa. La fumée commença à se dissiper, tandis que le monde semblait sur le point de reprendre son souffle. Après quelques secondes les élèves, ainsi que le professeur commençaient précautionneusement à se relever. En face de Murphy se trouvait Robin, celui-ci lui tendit la main, un grand sourire lui éclairant le visage. Le jeune garçon saisit la main de bonne grâce et se releva. Robin lui tapa amicalement l’épaule, avant d’aller voir si d’autre avait besoin de son assistance. Après avoir fait le tour de la classe il alla se poster près de la porte, toujours un grand sourire fiché sur le visage. Le professeur baragouina quelque-chose à la classe, l’air complètement perdu. C’est au même moment qu’une grande silhouette vint faire son apparition dans l’encadrement de la porte. Une grande cape d’un noir bleuté entra en première, suivi d’une très grande silhouette grisâtre. C’était Batman ! Il vint poser sa main sur l’épaule de Robin, dans un geste paternel, tout en lui signifiant qu’il avait fait un bon travail, puis demanda à la classe si tout allait bien. Batman posa même les yeux sur Murphy, avec ce qui pouvait ressembler à un sourire au coin de ses lèvres ! Il le savait ! Il le savait qu’il viendrait, qu’il les sauverait ! Les méchants ne gagnaient jamais, pas à Gotham !
Un peu plus tard quand le policier lui demanda s’il devait appeler ses parents, Murphy lui répondit que ce n’était pas la peine, au vu de l’heure son père ne serait pas disponible. Le gentil policier lui fit donc un sourire, avant de lui dire de faire attention en rentrant.
Il marchait le long des rues poisseuses menant chez lui. L’air était pesant, les rues sales et mal famée. Autour de lui une foule informe, des gens tous plus indifférent les uns que les autres, ils ne pensaient qu’à une seule chose, s’échapper de ces rues. Rien ne pouvait les détourner de ce but, ce simple but qui était tant important pour eux. Ils ne suivaient qu’une seule direction, leur propre direction. En face de lui se trouvait déjà le pont qui menait à l’appartement où il vivait avec son père. Devant ce-dit pont était assis, voir même allongé, Ron, fidèle à son poste. Ron était un vieillard qui vivait déjà au pied du pont, avant même la naissance de Murphy. Derrière ses longs cheveux et sa barbe, qui semblaient vouloir se faire la course pour déterminer lequel serait plus long, se cachait une âme en or. Enfin, c’est ce que Murphy pensait. Les vieux monsieur, dotés de longue barbe était toujours des personnes remplis de sagesse, cela fonctionnait comme ça dans les histoires. Ron lança un regard appuyé au jeune garçon, tandis qu’il s’approchait de lui. Le vieillard sembla le jauger, ses yeux fixes, presque sans vie, plongeait au plus profond de son âme. Puis il finit par fermer les paupières, maugréa quelques mots et tendit sa main vers Murphy. Toujours le même manège, le jeune garçon enfouit sa main au fond de ma poche et fouilla jusqu’à trouver une pièce rescapée de son déjeuner. Il la tendit à Ron, qui s’en saisit d’un geste vif. Après ça, le vieillard concéda à le laisser passer.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour commencer à apercevoir son appartement. Immense tour obscure, surplombant tous ceux qui osait s’approcher d’elle. Elle écrasait chaque personne qui voulait bien la côtoyer, cette tour était dangereuse, cruelle, elle ne faisait pas de concession, elle n’accordait aucune importance aux autres, seulement à elle-même. Toujours elle-même. Murphy contourna l’immonde statue de chien qui trônait fièrement au milieu de ce que l’on appellerait un parc en temps normal, mais ici il s’agissait plutôt d’une décharge. L’herbe était agrémentée d’une quantité phénoménale de déchets, cela allait de la du pansement usagé aux corbeau mort. Murphy réprima un haut le cœur et pénétra dans l’immeuble.
En face de lui se trouvait maintenant la lourde porte noire de son appartement, celle-ci était légèrement entrouverte. Murphy poussa avec précaution la porte, une désagréable odeur lui sauta au visage. C’était une odeur enivrante, mais pas dans un sens agréable, c’était le genre d’odeur enivrante qui n’était synonyme que de peur et de haine. Mais cela voulait dire une seule chose. La chose qu’il craignait le plus.
Il était là.
Il était encore là. Toujours là. Murphy s’avança doucement dans l’entrée, le sol était poisseux, ces chaussures collaient au sol. Il ne fit aucun bruit, c’était à peine s’il osait respirer. Sa seule chance résidait maintenant dans le fait qu’il réussisse à aller se réfugier dans sa chambre sans faire un seul bruit. Il continua d’avancer sur la pointe des pieds. Il avait peur, tellement peur, mais il continuait, essayant de se contrôler autant que possible. Arrivé au bout du couloir il se pencha au coin du mur, ne laissant qu’un bout de son visage dépasser et là il le vit.
Il était là, dans le salon. Sa grande silhouette noire se profilant menaçante, monstre de ses cauchemars. Cependant pour l’instant il était endormi et là reposait toutes ses chances. Murphy devait continuer à avancer sans bruits, il réussirait, il l’avait déjà fait. Le fait qu’
Il était endormi ne pouvait qu’être un signe, il était destiné à réussir, cette fois encore il lui échapperait.
Murphy était quasiment arrivé dans le petit couloir menant à sa chambre. Il sentait la peur couler le long de son corps, son cœur battait à tout rompre. Ses chaussures faisaient des petits ploucs, ploucs, sur le sol mouillé, mais ce n’était pas un bruit suffisant pour l’inquiéter, il faudrait beaucoup plus que ça pour le réveiller. Il voyait enfin la porte de sa chambre lui tendre les bras, il pouvait presque la toucher. Il continua, le soulagement et un sentiment de victoire commençant à l’envahir. Il avait gagné contre le monstre, cette fois c’était lui qui l’emporterait. Juste quelques pas de plus. « CRAC ». Murphy venait juste de marcher sur l’un des nombreux bouts de verres qui jonchaient le sol de l’appartement. Le silence qui régnait jusqu’à présent dans l’appartement explosa, remplacé par une tension assourdissante.
Il ouvrit les yeux rapidement, puis vint poser son regard rougeâtre sur Murphy. Ce dernier sentit son cœur s’accélérer toujours plus, il était prêt à imploser. Il pouvait entendre chacun de ses battements résonner à ses oreilles. « Boom », « Boom », « Boom ».
Il commença à se lever à se lever, le monstre grognait, ses yeux remplis d’une haine dévorante semblaient prêts à engloutir Murphy.
Il commença à s’approcher, son odeur intolérable se répandant à chacun de ses gestes.
Murphy sut qu’il était perdu.
Personne ne viendrait. Ici on ne le sauvera pas. On ne le sauvait jamais.
Pas de Batman.
Personne.