J'ai vu les 6 premiers épisodes de cette deuxième et dernière saison, et bon sang qu'est-ce que ça fait du bien de retrouver une adaptation aussi soignée, bourée d'images magnifiques et d'acteurs et actrices impliqués et super bien castés ! La compression des 6 tomes restants en 11 épisodes (le douzième adaptant visiblement le spin-off sur Death) confère à la série un rythme haletant, on a beaucoup moins de temps morts que dans l'arc Rose Walker en saison 1, mais en plus des arcs entiers qui ont été coupés, ça prive la série de petites séquences, de moments plus légers où toute la richesse de Sandman brille vraiment (comme ce super passage, pendant le périple de Dream et Delirium, où une petite fille lui demande si dans ses rêves elle sait vraiment comment voler, ou si elle imagine juste pouvoir voler, et où rêve lui répond "quand tu rêves, parfois, tu te souviens. quand tu te réveilles, tu oublies toujours")
Les trois premiers épisodes adaptent donc l'arc Saison des Brumes, teasé en saison 1, un arc charnière pour le développement de Dream, et pour la mythologie de l'univers dans son ensemble... la série a restreint le nombre d'invités présent pour
réclamer les clefs de l'enfer, pour des raisons de temps autant que de coûts je pense (Bastet aurait vite pu ressembler à une abomination sortie tout droit de Cats malheureusement

), mais la série tire très bien parti de ces contraintes en mélangeant plusieurs rôles (une partie des répliques de Bastet reviennent par exemple
à Odin).
Excellente idée également de profiter de la présence des envoyés de Faerie pour intégrer Le Songe d'une Nuit d'Été en flash back ! Un peu déçu par l'adaptation de Récits dans le Sable qui me semble perdre un peu de poésie et de subtilité par rapport au comics, mais dans le présent
Nada gagne beaucoup plus de caractère et remet Dream à sa place de façon beaucoup plus satisfaisante !
Au rang des petites déceptions, ne pas avoir montré ce que devient
l'enfer sous la supervision des anges, c'est l'occasion de quelques cases bien crades et tordues... peut-être que la série se réserve ça dans une sorte d'épilogue, j'espère !
Mais ce plan subliminal quand
Dream enferme Azazel... les frissons
Les trois épisodes suivants adaptent donc l'arc Vies Brèves, la quête de Dream et Delirium pour retrouver leur frère disparu, en intégrant au passage les épisodes Orpheus et Thermidor, qui sont cruciaux pour le développement de Dream et pour introduire un personnage crucial dans cet arc, qui détermine toute la suite de la série...
Comme je l'avais dit à de nombreuses reprises, je trouve ça vraiment dommage entre ces deux arcs d'avoir passé à la trappe Le Jeu de Soi, mais c'est là où on sent tout l'amour des showrunners et scénaristes pour leur matériau, ils ont
remplacé le personnage de Ruby, qui est un peu osef, par le personnage de Wanda, le personnage le plus touchant de cet arc oublié, et même si son histoire se trouve forcément un peu plus expédié que dans le comics, les très belles scènes qui la concernent sont là, sont émotionnellement très puissantes et ils ont réussi à lier son histoire aux thématiques de l'arc... très très belle réussite de ce côté là !
Belle réussite aussi avec le personnage de Destruction, l'acteur est absolument PARFAIT, tout le génie de Sandman c'est de déjouer les attentes sur les personnalités des Infinis, la Mort n'est pas froide et cruelle, c'est une jeune fille souriante et pleine de tendresse, le Rêve n'est pas débordant de vie et d'imagination, il est orgueilleux et se morfond sur son sort,
la Destruction n'est pas une brute épaisse, c'est un homme sage, bienveillant, mais usé par sa mission et avec cette lueur triste dans le regard, et l'acteur convoque tout ça à merveille
Comme sur l'arc précédent la compression de l'intrigue intervient en limitant grandement le nombre d'étapes de l'enquête, celles retenues me semblent être les meilleures, et le coeur émotionnel de l'arc est bien présent, c'est le principal.
Dommage d'avoir oublié
les fleurs qui poussent à partir du sang d'Orphée, c'était une très belle idée dans le comics, et le dialogue entre Despair et Desire qui suit
la mort de leur neveu me semble un oubli important, à moins qu'on y ait droit en intro du prochain épisode...
Quel plaisir de retrouver cette adaptation après une si longue absence, et quel dommage qu'elle ait été écourtée de la sorte. C'est déjà bien qu'on puisse avoir l'histoire jusqu'au bout, plutôt que de s'arrêter en plein milieu, mais un plan en 3 ou 4 saisons aurait sans doute permis une adaptation plus complète qui aurait encore plus rendu justice à toute la complexité et la richesse de la série... en tous cas j'ai hâte de voir la fin, qui promet d'être intense !