de Johnny B. » Jeu 10 Oct 2019 20:36 
			
			J'ai vraiment beaucoup aimé.
C'est bien.
C'est pas tous les jours avec les productions récentes en super-héros. J'avais adoré endgame mais avait été déçu de spidey, et de pas mal d'autres (panther, strange, phoenix,etc).
Les Marvel n'offrent pas toujours de la qualité, les DC non plus, mais l'avantage d'avoir fait autant de films de super-héros, c'est qu'on a l'impression d'avoir tout vu, tout dit, c'est toujours plus gros plus explosif, plus menaçant pour le monde et au bout du 5è building détruit, ben perso, je m'en fous, je regarde ça sans être impliqué (Alors que pour un independence day, ça avait fonctionné. Pourquoi? parce que trop trop souvent, trop habitué.), bref, l'avantage, c'est que maintenant qu'on a tout vu, que tout a été fait, il faut faire différent pour que ça marque le spectateur. Moi, en tout cas.
On ne peut plus se contenter d'un antman petit bras ou d'un dark phoenix à moitié écrit ou d'un suicide squad foiré. Marvel a tout explosé avec les deux derniers avengers (que j'ai adoré) et va devoir se reconstruire et innover un peu, et dc a commencé avec ce Joker. 
Je n'ai pas la moindre idée de ce qui va être fait plus tard (ah si, j'ai vu la b-a du prochain film harley quinn et quelques nanas dans le fond là-bas, si, si elles y sont... et ça a l'air tout pourri), mais si on pouvait avoir des projets pensés et réfléchis comme celui-ci, je serai preneur. Attention, pas le même type de projet, hein, ce n'est pas un recette à appliquer, juste des trucs aboutis et de cette qualité.
Certains ici dont je respecte l'avis (de tête lmo et sans doute d'autres), l'ont qualifié de film indé moyen et je ne suis pas d'accord: pour moi, c'est impossible qu'il soit indé moyen puisque rien que la perf de joaquin le sort du tout-venant. Il est affolant. Ce jeu à la fois physique et de regard, de voix, de rire qui se transforme en toux, au début rentré puis de plus en plus extraverti, ce jeu inquiétant mais touchant par moments pour finir dans la folie (j'adore la scène finale dans l'asile qui rappelle les vieux films qu'il regarde sur sa télé ou dont il a les posters) est incroyable de nuances (complètement d'accord avec eagle là-dessus).
Et on ne peut pas détacher cette hallucinant joker du film car il est le film. 
Alors oui, on a tous une façon de percevoir un film: pour certains il faut une ouverture d'objectif, pour d'autres un scénar avec 3 actes, pour d'autres que ça remue, que ça soit drôle, que ça aille vite, etc, etc. . Chaque façon de le percevoir est valable, c'est pourquoi ce film parlera à certains et d'autres passeront à côté. Ce n'est pas grave, c'est comme ça que ça marche l'art. 
Pour la technique, je ne peux rien dire car je n'y connais rien, peut-être que vous avez raison, peut-être que non et que c'est du flan toutes ces histoires, je n'ai aucune preuve de l'un ni de l'autre, ni des intentions des gens ayant travaillé dessus. Ce que je sais en le voyant, c'est que rien de visuel ne m'a choqué. Ca manque peut-être un peu de quelque chose (peut-être, il faudra le revoir pour cela), sans vraiment savoir quoi, mais j'en suis ressorti hanté par ce personnage, par le sens de cette phrase surtout (paraphrase car je n'ai plus le texte exact): Pourquoi lorsque les gens savent que l'on est atteint d'une maladie mentale, il s'attendent tout de même à ce que l'on agisse comme si l'on ne l'avait pas? " .
C'est cet état de malade qui est le coeur du film, entre l'état de penny fleck et celui d'arthur on peut tout envisager dans ce film, on n'est sûr de rien, ni de l'origine du joker, ni de ce que sa mère ou wayne raconte, ni de la façon dont fleck voit le monde.
Et c'est ébouriffant de puissance. 
Tout y est quasiment prévisible du début à la fin et pourtant à chaque moment on se dit qu'il va exploser, qu'à sa place peut-être qu'on réagirait autrement mais qu'on est ni à sa place ni dans sa tête, et on le suit malgré tout.
Quand je pense que le point culminant du film, le grand moment, la bataille finale est une interview, assise sur le canapé d'un plateau de tvet que j'en avais le souffle coupé. C'est vraiment quelque chose.
Eagle a raison avec sa critique selon moi, je suis d'accord sur tout. 
C'est une étude de personnage, pas une démonstration technique. Prenez "mon dîner avec Andre", même chose,"Un air de famille", idem, "taxi driver", itou. Y'a des films qui font ce choix, de mettre un peu à côté le tout visuel pour plonger, dans ce cas précis, dans un chaos, celui d'un cerveau qui reflète celui de la société des 70's à new-york..euh à gotham et un peu la nôtre actuelle (cette sensation d'être parfois invisible, de ne rien pouvoir faire face aux puissances qui sont plutôt économiques en ce moment, de ne même pas pouvoir s'expliquer avec quelqu'un lors d'un litige et de devoir passer par un téléconseiller débile puisque son job n'est pas de répondre mais de noyer le poisson) avec beaucoup beaucoup de nuances et d'explications à apporter à ceux qui le verront et n'ont pas le recul intellectuel pour l'appréhender. 
Les gros défauts du film pour moi sont de citer trop ouvertement scorcese de Mean streets à Taxi driver en passant par La valse des pantins.
 Les petits rapports à batman? cool. Et le lien et je trouve très malin, simple, peut-être trop pour certains, qui chipotaient peut-être déjà en 89 avec le joker qui butait les wayne, mais moi j'ai trouvé ça cool, ce truc indirect qui les rapproche.
C'est sur la répétition et la longueur que le film m'a emporté. Au début, on se demande sur quelle route on va, puis ça dure et ça dure et c'est là que j'ai adhéré parce qu'à force, je suis de plus en plus entré dans cet univers, son univers, sa façon d'en prendre plein la gueule et puis arrive le basculement à Arkham auquel je ne m'attendais pas et qui fait que ce joker n'a l'impression d'être personne, de ne pas exister, de ne pouvoir se baser sur rien, lui qui fantasmait son père en murray ou en wayne. Cela fait remonter les moments où même la psy ne l'écoutait pas, où sa mère lui disait qu'il n'était pas drôle, où son employeur ne le croit pas, à son passage au club, à ce moment terrible où il ne sait pas quand rire devant un spectacle, il rit à contre temps où regarde à côté de lui car il ne comprend pas les blagues.. C'est tout l'intérêt du ciné: on est coincé dans la salle avec le film et on doit aller au bout, je ne l'aurais peut-être pas vécu pareil chez moi, à pouvoir me lever ou le couper selon mon temps de dispo.
Alors la violence est surtout mentale dans ce film car il met mal à l'aise, les attaques que subit fleck, celles auxquelles il assiste, sa condition qui fait soupirer les autres même lorsqu'il leur explique, mais quand elle explose physiquement elle est simple, crue, sans ambages et réaliste sans être visuellement plaisante ou fun (une idée qu'on aurait pu se faire de par les autres jokers et on aurait eu raison de se la faire). En gros, l'anti-leto qui misait tout sur l'apparence et les poses. Là, s'il danse c'est parce qu'il a passé son temps à danser avec sa mère et qu'il aime ça que ça reflète son état d'esprit libéré.
Après, j'ai attendu 24h pour en parler parce que je ne pense pas que ce soit un film que l'on digère rapidement.
Je n'avais aucune confiance en ce projet, et j'en ressors ravi comme c'est pas possible d'avoir vu un grand film. Maintenant quoi? D'autres projets d'apparence nase? d'autres projets excitants? Des persos connus ou inconnus? En fait peu importe, c'est la qualité du film qui prime et primera toujours quel que soit son sujet. Refaire douze films harley quinn parce qu'elle vend de la marchandise, n'a aucun intérêt, cette b-a nous le prouve...à moins que l'on fasse un truc grave différent avec elle. 
Faire des projets bancals comme celui-ci? ben attention, le miracle n'aura pas lieu à chaque fois.
Et pitié, ne me calez pas ce joker dans un film moyen juste pour faire une suite (de toute façons, d'après son histoire d'acteur et ses déclarations récurrentes, je pense que joaquin ne sera partant que si le scénar lui plait, et ça ne sera pas facile car il préfère ne pas bosser pendant deux ans plutôt que faire un truc nase selon ses critères).
			The book was better.