de Adanedhel » Mar 23 Déc 2025 16:47
Après À Couteaux Tirés et Glass Onion, la troisième enquête de Benoît Blanc est encore une fois un excellent film, avec une thématique sur la dualité entre l'ombre et la lumière, la foi ou son absence, le besoin de croire et l'abus de pouvoir qui peut en résulter en instrumentalisant les croyances de gens que la vie a brisé... avec une enquête qui réserve son lot de mystères et de rebondissement (en terme d'écriture, les trois films sont absolument remarquables tout en étant très différents dans leur construction, et ça c'est fort, vu à quel point le genre peut être codifié ! )
Des trois films, c'est peut-être celui que j'aime le moins, mais aussi parce qu'il est moins aimable, plus sombre, un peu moins d'humour (même s'il y en a quand même)
Mais il reste extrêmement beau (peut-être un des plus beaux films Netflix), j'adore cette idée de filmer derrière des vitraux, les jeux sur la lumière quand les personnages révèlent leur part d'ombre ou de doute...
Il est moins drôle parce que la galerie de personnage est moins amusante, dans les deux premiers c'est des aristos ou des riches déphasés et ça les rend un peu ridicules, là c'est des gens brisés et manipulés dans leur foi, donc ça en fait des thématiques super intéressantes mais moins marrantes
Dans celui ci, la mise en place est un peu longue, et j'ai la sensation qu'un ou deux personnages (l'écrivain) ou une ou deux fausses pistes (la femme de Jeremy Renner) sont un peu mis de côté, mais c'est encore une fois une enquête super prenante et bien construite, portée par un casting impressionnant, un déroulé totalement différent de Glass Onion et de Knives Out, une mise en scène pas toujours très subtile mais hyper efficace et bourrée d'idées...
Et que dire de Benoît Blanc qui a comme toujours des répliques savoureuses, et est interprété par un Daniel Craig qui semble toujours autant s'amuser ! j'adore la dynamique entre le prêtre très compatissant au passé sombre et l'enquêteur athée projeté au milieu de tout ça, qui vont développer un respect très fort malgré leurs divergences de point de vue !
J'ai entendu une critique qui trouvait bizarre que le personnage de Benoît Blanc change de caractérisation à chaque film, et c'est vrai que dans le premier il est assez espiègle, dans le deuxième il est plus flamboyant et sarcastique, et dans celui là plus sombre et mystérieux, mais pour moi c'est avant tout parce qu'il n'est jamais le personnage principal, c'est respectivement l'infirmière, la jumelle et le prêtre, et du coup j'ai l'impression qu'à chaque fois on voit Benoît Blanc à travers leur prisme, leur regard sur ce que le détective représente et incarne (et qu'en même temps, Blanc est suffisamment malin pour être en lui même un caméléon qui se fond dans l'environnement de l'enquête et donne aux gens à voir ce qu'ils attendent pour mieux qu'ils se révèlent eux mêmes...)
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