Difficile de mater celui-là en tant qu'apostat et l'envie profonde toutes les 5min d'insulter ces chrétiens débiles.
C'était pas si mal... Mais on est toujours sur un problème de fond et de forme (même si ça sonne moins faux que le second).
Car c'était probablement le mieux réalisé des 3 (jamais la météo n'avait été aussi bien utilisée en temporalité filmique récemment), mais absolument le moins bien écris. La faute à deux problèmes principaux :
- l'abandon de la volonté de traiter une thématique sociale sous le prisme du genre du murder mystery pour ici partir directement dans un murder mystery, abandonnant quasi complètement tout le sous-texte politique, pourtant bien là (la caricature de l'état actuel des USA sous Trump à l'ère de la post-vérité, des dérives du conservatisme et du complotisme, etc) mais totalement effleurée & absolument pas développé...
-... Ce qui me permet de rebondir sur le 2e problème : Le cast complètement anecdotique et/ou miscast. RJ s'est tellement pris la tête avec son plot (cf le tweet plus haut qui disait qu'il a mis 8 mois à échauffer son plan avant même de commencer un script) qu'il en a oublié ses personnages (pourtant cœur de ses deux précédents récits). Le comble étant le perso d'Andrew Scott (meilleur acteur du lot et assurément l'un des meilleurs de ce siècle), totalement en retrait, et que sans lui le film ne change pas d'un iota. Ou encore Mila Kunis complètement miscast en shérif désabusée. Et surtout désormais le gimmick pourtant trop-con-pour-être-vrai que c'est la 3e fois en 3 films que le tueur est
un Avenger.
En ressort encore une fois un sentiment de creux, qui donne plus l'impression que RJ a pondu cet opus sous la pression de Netflix d'une suite, que véritablement d'une idée génuine.
Alors oui je ne vais pas compter la prévisibilité du film (car il l'est, encore une fois) en autre problème, car ici on te donne la réponse grosse comme une maison dès le début du film, ce qui intéresse dès lors n'est plus le 'qui' mais le 'comment'.
Cela dit, c'était assurément le plus drôle de 3 (j'ai chialé de rire au
dialogue sur Star Wars, la queue de Walter, le "Screams- I can walk Martha, it just hurts", la chute des escaliers, le jump scare des notes du fantôme de l'opéra, Blanc et le prêtre qui courent tels des enfants), et Craig continue pour mon plus grand plaisir de faire de ses personnages des icones queer en calant des refs par-ci par-là.
On en arrive à regretter que RJ a voulu faire un mystère presque trop (?) capillotracté, et ne s'est pas assez lâché dans la satire politique sus-cité (alors qu'on pouvait déjà en déceler l'envie : la première rencontre avec Cy est littéralement mis en scène comme une scène de discussion dans un documentaire/reportage).
Bref pour le coup je dis toujours pas non à une nouvelle suite, mais je ne serais pas contre que RJ tempère un peu plus et prenne son temps pour bosser une idée thématique qui fonctionne, et pas se mettre à sortir machinalement des random murder mystery sans originalité à la chaîne.