Bien d'accord avec l'idée de Nira

Ce qui a nuit à Dark Knight Rises et qui risque de nuire à Man of Steel, ces films je crois s'adressent à des ''connaisseurs'' de la mythologie du Super-Héros instauré par Siegel et Shuster. Cette mythologie est comparable à la période Gréco/Romaine et Judéo-Chrétienne. Superman est le mythe de l'Ère industrielle depuis les débuts de celle-ci fin 19e siècle et qui a vu à sa suite la création de d'autres ''demi-dieux'' pour partager la condition humaine, comme c'était le cas des dieux de l'Olympe. Tout à fait personnel à moi, je m'intéresse énormément à ce qui a dans la tête des créateurs quand ils sont en phase du processus de création, pour rendre vie à leur super-personnage.
Grant Morrison se rapproche beaucoup, au niveau cinéma, de Nolan/Goyer/Snyder. Morrison a installé chez DC la création du fils de Batman avec Damian Wayne. Son Run sur sa série ''Batman, Inc'' vient de se terminer cette semaine avec la mort de son personnage qu'il a créé. La Bat Family est en deuil. Morrison a écrit une lettre de départ pour son apport à sa création. Dans sa lettre il parle de son processus créatif sur Batman et ce qu'il l'a emmené à créer le fils de Batman. C'est souvent comme ça que l'on cré des légendes et des mythes, la mort de ce Robin a créé des remous dans le milieu du Comics Book, beaucoup s'étaient attaché et identifié à Damian. Tout ça pour dire c'est la même chose avec Superman, quand on vient le rendre en vie. Comme je le disais plus haut, c'est tout le processus qu'on a pris pour en arriver à cette lecture du mythe. Si je n'en tiens pas compte, je risque de voir seulement l'arbre qui cache la forêt, triste de passer à côté de quelque chose, peut-être, d'essentiel.
Voici la lettre de Morrison. Ça aide à comprendre ce qui se passe dans la tête de ces gens.
http://www.dccomics.com/blog/2013/02/25 ... batman-runVoici la traduction:
''En acceptant d’écrire sur Batman en 2006 j’étais loin de soupçonner que je passerai les 6 années suivantes à écrire l’histoire la plus longue qu’on ne m’avait jamais donné d’écrire. Je pensais avoir fait le tour du personnage avec mes runs Arkham Asylum, Batman: Gothic et Batman sur Justice League of America, mais je me trompais.
L’histoire de base était prévue pour 15 numéros avec Batman R.I.P mais quelque chose est arrivé en chemin et comme je faisais des recherches sur son histoire riche, je suis devenu fasciné par l’idée que toute histoire de Batman pourrait être en quelque sorte vraie et biographique. Du jeune Batman un peu sauvage de ses débuts, au Batman représentant une figure paternelle des années 40 ou le Batman psychédélique des années 50, le super Détective des années 60, l’Aventurier des années 70, le vigilante brutal des années 80 ou le Chevalier Noir des années 90.
En étudiant l’histoire complète de sa vie, j’ai pu avoir une approche de Batman sous un autre angle et les différentes facettes de mon personnage ont alors pris forme.
Comment un tel homme pourrait-il être réel? C’est un homme qui a sauvé de nombreuses vies, qui a fait face à d’innombrables périls et qui a même sauvé le monde de sa destruction. C’est un maître en arts martiaux, méditation, déduction, yoga et un grand business man. C’est un homme qui est parvenu à maîtriser ses démons en tournant ses tragédies personnelles en une croisade pour sauver l’humanité.
Prendre ce personnage sérieusement signifiait revoir les idées préconçues que j’avais de lui, sans humour, seul, plein de rage et de culpabilité. Au lieu d’utiliser les idées et les accomplissements de ses vies passées, j’ai voulu travailler un personnage au top de ses capacités, entouré par des amis et associés, tous guidés par son aura.
J’ai fait le choix de construire cette histoire autour du traumatisme de base, le meurtre de ses parents, qui se trouve au coeur de la genèse de Batman. Pour moi, il y avait une part de Bruce Wayne qui en voulait à ses parents de l’avoir quitté, de n’avoir rien pu faire, que son père n’ait pas été Batman ce soir là. C’est donc pour ça que tous les méchants principaux ont une figure un peu paternelle comme Dr Hunt ou une mère sombre comme Talia (celle qui conclura l’histoire).
Ce thème de la famille détruite a été une évidence dans la création de Damian, le premier « fils de Batman ». C’était une histoire tout tracée comme celle de Bruce Wayne et la fin était prévue depuis longtemps. Et donc, après Batman, Batman et Robin, Le Retour de Bruce Wayne et Batman Inc. cette épopée va finalement atteindre sa fin.
Merci à tous les artistes qui m’ont aidé à réaliser ces histoires: Andy Kubert, J.H Williams, John Van Fleet, Tony Daniel, Ryan Benjamin, Lee Garbett, Frank Quitely, Philip Tan, Cameron Stewart, Andy Clarke, Frazer Irving, Scott Kolins, Chris Sprouse, Ryan Sook, Yanick Paquette, Georges Jeanty, David Finch, Scott Clark et bien sûr Chris Burnham.
Merci aux encreurs et coloristes ainsi que mes éditeurs.
Merci à tous les lecteurs qui ont suivi mes écrits et contribué aux débats et diverses analyses.
La conclusion arrive bientôt, il ne me reste plus que 4 numéros. 4 numéros qui dévoileront les facettes les plus sombres de Batman qui n’ont jamais encore été exploitées auparavant. 4 numéros et j’ai terminé, mais Batman en lui même continuera encore ses aventures inimaginables. Il sera encore là, même une fois que je ne serai plus de ce monde et oublié de tous, après le passage de chacun de nous, Batman sera toujours là. Cela a été un plaisir et un privilège de passer autant de temps en compagnie d’un des plus grand personnages de la pop culture même si maintenant cela va être étrange de me réveiller et ne plus avoir le calme et la voix cynique de Bruce Wayne dans la tête.
Batman forever…''
J'ai beaucoup de respect pour ces créateurs de légendes et de mythes, comme dans la trempe de Nolan, Snyder, Morrison. Souvent plus grand que nature ces gens.
''Quelque soit l'homme que tu deviendras, tu changeras le monde'' Jonathan Kent dans Man of Steel