De la même façon que Robert Downey Jr. EST Tony Stark, Chris Hemsworth restera à jamais Thor. Son interprétation, mainte fois sujet d’inquiétude, est parfaite, d’autant plus que son personnage subit une réelle transformation psychologique (c’est la clef du film), qui l’oblige à jouer une multitude de sentiments et d’attitudes. Présenté comme impétueux, vantard, emporté (mais courageux), Thor est au départ un anti-héros, loin de l’image du roi idéal. Hemsworth s’amuse, il a une carrure à la hauteur de ses ambitions guerrières, et il croque du monstre au petit-déjeuner. C’est un plaisir de voir un personnage se moquer des convenances, des ordres, et qui n’hésite pas à suivre sa vaillance, plutôt que sa tête. Mais Hemsworth n’est jamais meilleur que quand il touche le fond, brossant un dieu déchu très convainquant, qui ne fait que renaitre plus héroïque que jamais à la fin du film. A chaque moment de la vie de son personnage, l’acteur australien vise juste, dans un rôle beaucoup plus complexe que ceux proposés par Marvel Studios jusqu’à présent.
Pour l’accompagner, deux acteurs oscarisés. Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin : sortez vos comics, regardez les représentations d’Odin : Anthony Hopkins colle totalement au personnage. Il lui apporte une puissance et une détermination qui se traduit dans chacune de ses paroles. L’écouter tempêter contre son fils, ou déclamer un monologue, c’est comme s’il était présent dans la salle de cinéma, devant nous sur une scène de théâtre. Odin est sensé être le « Père de toutes choses » et je peux vous assurer qu’à aucun moment, on ne doute de cette affirmation ! Natalie Portman hérite du rôle le plus casse-cou. A l’origine infirmière, Jane Foster est ici transformée en scientifique, pour renforcer son statut et sa place dans l’intrigue. Donner du relief à la traditionnelle « fiancée du héros » n’est pas chose aisée : heureusement l’alchimie entre Hemsworth et Portman fonctionne bien à l’écran. Ce ne sont pas les meilleurs moments du film, mais nous sommes loin de la niaiserie romantique d’un Star Wars Episode III ! Et puis il est tout simplement impossible de résister à son sourire craquant. Après Black Swan, nous la voyons radieuse et amoureuse, pour le plus grand bonheur de Thor.
J’avais de réelle appréhension sur le rôle de Loki. Trop souvent concentré sur leurs figures héroïques, les films Marvel ont parfois délaissé à Thor (pardon, c’est la première et la dernière fois) les personnages de méchants. Or Tom Hiddleston a su capter toutes les subtilités et postures de son personnage. Son plan machiavélique est logique, motivé, pas follement original, mais crédible. Visage d’ange, mais langue de vipère, Hiddleston le rend tour à tour innocent, charmant, méchant, mais en même temps émouvant (un petit secret de famille que les fans connaissent…). Il apparaît, disparaît, sort de derrière une colonne au gré du film : on se croirait dans une case de comic !
Venons en aux Trois Guerriers et à Sif, le genre de personnages que seuls les fans attendent au tournant ! Rassurez vous, ils sont présents, et bien caractérisés : Fandral, rien que dans son style de combat, est toujours aussi flamboyant ; le corpulent Volstagg n’a pas renoncé à la chaire… Seul Hogun est en retrait – mais à moins de faire un long métrage de cinq heures… Quant à Sif (Jaimie Alexander, ravissante), le girl power est en action, et elle a droit à son petit moment de gloire. Personnage clef (pardon), le gardien du pont Bifröst, Heimdall : difficile de juger la prestation d’Idris Elba, puisqu’il est entièrement casqué, mais il respire le calme et la force, la partie vocale de son rôle étant assurée avec brio ! J’allais l’oublier : Kat Dennings joue Darcy. Un rôle qui donne de la fraîcheur et de l’humour au film, mais son personnage s’avère quelque peu anecdotique: j’en ai plus appris sur elle dans le dossier de presse qu’au cours de la séance.
Paradoxalement, Thor est le film Marvel Studios le plus humain, le plus terrien. On y voit une famille se déchirer. On y voit les habitants d’un petit bourg américain, dans leur vie quotidienne (les bars, la cuisine). Et Branagh prend le temps de poser sa caméra dans des plans calmes que seul un réalisateur comme lui pouvait nous proposer. Après Stark et Banner, nous redescendons redescend littéralement sur Terre. Par ailleurs, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le film Thor est respectueux, à la fois des personnages et de l’univers. Et rien que ça, pour un fan, c’est de l’or en barre ! Passons maintenant aux aspects plus techniques du film, qui comportent les quelques reproches qui me sont venus en sortant de la séance.
Concernant la réalisation, elle me semble assez sage, avec certains choix que l’on aurait pu éviter. Citons par exemple le dutch angle à répétition (la caméra penchée) et l’usage des ralentis : à moins de s’appeler Snyder, ici, ils sont inutiles. En particulier lors d’une scène dramatique, où l’intensité du moment s’envole à cause de plans interminables et de musique sirupeuse (j’y reviendrais). Il faut bien parler de l’action : si le film était du niveau de la première demi-heure tout du long, il aurait été parfait. Malheureusement, il y a un manque d’envergure dans les combats qui suivent l’introduction. C’est soit trop court, soit pas totalement lisible, alors qu’il aurait fallu sublimer ces instants : car voir Thor avec sa cape rouge et son marteau, combattre un ennemi, j’ose le dire, c’est BEAU ! Attention, voir Thor, ce n’est pas s’ennuyer dans son fauteuil, loin de là : Thor contre les Géants de Glace, contre le Destroyer, contre Loki, il y a de quoi de faire. Mais il manque un petit quelque chose (c’était le cas aussi pour Iron Man premier du nom, avec son final expédié – Marvel garde ses sous pour les Vengeurs, ça doit être ça !)… Ce manque relatif d’échelle est heureusement compensé par la solidité de l’histoire et par la performance des acteurs. Et gardons aussi à l’esprit qu’il s’agit du premier blockbuster de Branagh…
Arrêtons nous un instant sur l’aspect visuel du film. C’est sans problème le plus riche de tous les films de superhéros. Des costumes par centaines, et surtout la fascinante Asgard. Posé sur un rocher, brillante comme dans un dessin de Jack Kirby, son aspect futuriste m’a convaincu, alors que je suis partisan d’une représentation plus moyenâgeuse. Si l’action est parfois en retrait, les décors et les plans de la cité ne le sont pas (idem pour Jotunheim). Il faudrait d’ailleurs en faire une exploration plus poussée ! Un mot sur la 3D, tant le sujet est lié : les retours étant globalement positifs, je ne me permettrais pas de juger sur une seule séance. Le relief n’est ni bon pour le film, ni mauvais : il n’apporte rien. J’espère (et je pense) qu’il en sera tout autrement en Imax 3D ! Car justement, la 3D assombrit les images à l’écran : il n’y a donc pas besoin de s’inquiéter sur le côté « clinquant » d’Asgard et de ses décors ! Là encore, une séance 2D permettra d’y voir plus clair.
Évoquons la partition de Patrick Doyle : il y a de l’excellent et du mauvais. L’excellent avec les scènes d’action et ce thème héroïque qui colle à merveille à l’atmosphère du film et au caractère du personnage. C’est chevaleresque, épique, et surtout on retient la mélodie ! Ce qui n’était pas le cas des Iron Man et du Hulk. Pour le mauvais, il s’agit des scènes intimistes, avec ce fameux moment au milieu du film, où une sorte de musique sirupeuse est venue me gâcher le spectacle. Heureusement, le meilleur succède au pire : juste après le thème héroïque revient, Thor revient, et j’étais limite au bord des larmes tellement c’était beau (vous verrez, vous verrez !). Car il faut reconnaître une chose au duo Branagh-Doyle : il y avait un moment à ne pas rater, et ils ne se sont pas trompés ! Quand je pense un instant, que c’est le type de scène qui remplira le film The Avengers, je ne sais que dire tant cela va être énorme !
Puisque nous sommes sur un site de connaisseurs éclairés ^^, parlons des cameos, clins d’oeil et autres surprises, sans rien dévoiler, je vous rassure. Les « erreurs » d’Iron Man 2 semblent avoir été digérées par Kevin Feige et le studio : les fans ont leur lot de surprises, mais il n’y a plus ce besoin d’explication qui pouvait parasiter la bonne marche de l’histoire. Le SHIELD est là en force (c’est une donnée intégrée après trois films), Oeil de Faucon a droit à son petit moment, des artefacts sont dissimulés… J’ai sauté sur mon fauteuil, vous sauterez sur le vôtre aussi, mais 99% des gens n’auront rien vu/ou comprendront uniquement lors de The Avengers. La scène post-générique est à cet égard un parfait exemple : un bonheur pour les fans, mais un mystère pour le commun des mortels. Disons seulement qu’en terme d’intensité, il faut bien avouer qu’il était difficile de faire mieux que Les Vengeurs/Nick Fury dans Iron Man, et le marteau de Thor dans Iron Man 2… Un mot encore sur la fin : surprenante… Mais résonnons avec notre époque : Marvel propose une saga cinématographique sur une échelle inédite, et donc pas seulement un film « unitaire » !
Pour conclure, j’ai adoré l’épopée filmée par Kenneth Branagh. Les bases nécessaires pour la compréhension du personnage sont posées, grâce à une histoire solide et à des acteurs en parfaite adéquation avec leur rôle. D’une richesse visuelle jamais vue pour un film Marvel, l’envergure du récit aurait néanmoins bénéficié d’un plus, lors des scènes d’action. Mais par la barbe d’Odin, je veux y retourner le plus vite possible, pour revoir ce vaillant fils d’Asgard combattre, pour revivre sa déchéance et sa renaissance, et pour vibrer de nouveau en suivant ce prince asgardien devenir un futur Vengeur ! Oui-da !
Autour du film
Rien à redire sur ce qui est dit plus haut.
Je l’ai revu hier et je voudrais juste rajouter que: un grand costaud qui vole avec un cape rouge et venu d’un royaume funeste dans les étoiles, ça ne vous rappelle pas un certain Kryptonien ?
Car si le but de Stan Lee en créant Thor était d’avoir son Superman, ce film là me fait avoir les mêmes sensations qu’à la vision du film de Richard Donner.
Jusqu’au générique, copie carbone du précédent, mais inversé (ici à la fin du film, on va de la Terre à Asgard via les branches d’Yggdrasil, dans Superman c’est de Krypton à la Terre).
Tout ça pour dire que j’ai été super enthousiaste l’an dernier lorsque Marvel Studios nous ont sorti 2 films célébrant une idée pure et idéalisée du « super héroïsme » via des personnages de Jack Kirby proche de l’archétype classique, comme dans les anciens pulps style Doc Savage ou dans un bon vieux western.
Des héros old school qui savent instinctivement ce qui est bon et juste (sauf quand Thor est en colère), ça nous offre de la variété après l’ultra (faux) cynique Stark et le schizo monstrueux Banner.
😀
J’ai beaucoup aimé, même si je dois retenir quelques petites déceptions…
Premièrement, les aspects positifs :
– Chris Hemsworth EST Thor, ça ne fait aucun doute, et il arrive vraiment bien à faire passer ce côté chevaleresque et légèrement désuet tout en arrivant à être moderne et actuel
– Odin/Anthony Hopkins est parfait, comme d’habitude
– Jane est adorable et ses acolytes hilarants (surtout sa copine, véritable geek et fangirl)
– Asgard est très bien faite
– Loki ! Loki ! Loki ! (je suis fan grave !)
Maintenant, le petit bémol que je mettrais, c’est qu’en fait, je m’attendais à davantage de temps passé sur Terre… Au final, je pensais pas que la majeure partie du film se passerait sur Asgard et du coup, même si c’était très bien fait et épique, c’était un peu trop « irréaliste » à mon goût. Mais gageons que Thor 2 rectifiera le tir et fera se retrouve nos deux amoureux…
IL EST TROP BIEN.
Perso moi j’ai surtout kiffé le premier: http://www.idee-film.com/Thor.html (http://www.idee-film.com)
Le reste c’est du BIS repetita !!