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Et si le plus grand succès super-héroïque de l’année n’était pas Deadpool & Wolverine, mais… Moi, Moche et Méchant 4 ? Le dernier-né des studios Illumination débarque mercredi sur nos écrans, avec pour attraction principale l’introduction des 4 Fantastiques, Super-Minions. Sans Steve Carell mais pas si éloigné de Space Force, on peut aussi saluer la sortie de To The Moon, la première réalisation d’importance d’un certain Greg Berlanti, bien connu dans ces colonnes pour être le père de l’Arrowverse. Et les plateformes de streaming ne seront pas en reste avec la mise en ligne des séries Sausage Party : Foodtopia (11 juillet, Prime Video) et Vikings : Valhalla (11 juillet, Netflix). Alors, de quoi sera fait votre semaine ? A vos claviers et belles vacances à tous les juilletistes !
Pour la première fois en sept ans, Gru, le super-méchant le plus populaire du monde, devenu super agent de l’Agence Vigilance de Lynx, revient dans un nouveau chapitre aussi hilarant que chaotique de la célébrissime saga d’Illumination : Moi, Moche et Méchant 4. Gru, Lucy et les filles, Margo, Edith et Agnès accueillent le petit dernier de la famille, Gru Junior, qui semble n’avoir qu’une passion : faire tourner son père en bourrique. Mais Gru est confronté à un nouvel ennemi Maxime Le Mal qui, avec l’aide de sa petite amie, la fatale Valentina, va obliger toute la famille à fuir.
House of the dragon: Episode 4
Mon rendez vous du lundi ! (et quand je pense qu’on est déjà a la moitié de la saison, va falloir que je savoure les prochains épisodes)
SPOILER SPOILER (mais pas trop)
Eeeet c’est parti pour l’épisode choc avec ce qui a fait le succès (entre autre) de Game of Thrones: la mort d’un (ou de plusieurs?) personnage important ! Et j’aurais tellement aimé que ce ne soit pas ce personnage là !
Episode centré sur l’action, excellent !! Les dragons entrent en scène !
Superbe bataille, bien rythmé même si …. je me doutais un peu de la fin car quand Vhagar entre en scène, on sait ce qui va arriver a son adversaire 😛
FIN DU SPOIL
Magnifiquement mis en scène, aussi impressionnant que dramatique, le seul bémol reste certains effets spéciaux ne font pas honneur a la série: lorsqu’on voit un Targaryen chevaucher un dragon, dans les airs, avec le décor derrière (ciel ou sol), l’incrustation est mal fait (pour moi)
Pour le reste c’est du tout bon !
La suite et vite svp !!
Il est aussi évident que Deadpool et Wolverine ne rattrapera même pas Vice Versa 2.
Oui, depuis le début.
L’un est un film familial suite d’un gros succès et l’autre est un film classé, donc l’audience de départ est déjà plus limité.
Mais j’espère qu’il dépassera Thor Love & Thunder.
Faut impérativement que j’aille voir « Le Comte de Monte-Cristo » vu tous les retours… Quant à la saga de Gru, j’avoue avoir un peu lâché. À voir si je reprends la franchise pour rattraper le troisième opus, le second des Minions et ce quatrième au cinéma.
Le meilleur épisode de House of the dragon pour le moment ?
Je dirais qu’en terme d’action oui indéniablement.
En termes d’enjeux il y a eu des épisodes aussi puissants en saison 1.
Mais si on mêle le tout, c’est possible
En tout cas, quel bonheur de suivre une telle série.
On voudrait 24 épisodes 🤣
Je ne suis pas sûr que beaucoup d’épisodes puissent approcher l’intensité des derniers instants de Viserys en terme de dramaturgie. Mais si on cherche du dragon, oui faut reconnaître que cet épisode était plutôt réjouissant 🙂
Tout à fait d’accord 😉 mais là il y avait aussi tous les enjeux et la stratégie
Je viens de voir les deux derniers épisodes de House of the Dragon.
« quel bonheur de suivre une telle série. » Tu as tout dit.
Je râlais un peu dans mon coin à me dire que c’était quand même lent et bavard mais si c’est pour arriver à des moments aussi forts, aussi dramatiques et aussi épiques, j’en redemande. J’aurais le même bémol qu’Anthony sur quelques incrustations peu convaincantes mais ça reste très court et tout le reste est tellement de haute volée, que ce soit la réalisation ou les effets spéciaux en général.
HBO met encore une claque à tout ce qui se fait dans le genre. Le Seigneur des Anneaux d’Amazon, le Witcher de Netflix ou encore le Willow de Disney ne peuvent pas soutenir la comparaison.
9 juillet 2024 at 12 h 01 min
Mais on sait qui sont les vrais Moches et Méchants : les Gru haine et leurs minions stupides (noyau dur bien plus dangereux, attendant la bonne occasion pour déchaîner leur violence), qui sont voués à échouer même en ayant de plus en plus d’exposition…
Toujours garder ses pires ennemis le plus près de vous.
Vu :
– » Le Comte de Monte-Cristo » et « Horizon »… Analyses complètes aux Bars précédents, les #257 et #258…
Deux films qui vont dans la même direction : réinterpréter un Mythe (fictionnel ou historique), entrecroiser des intrigues dans une structure en 3 heures/actes – l’un joue sur les années qui défilent, l’autre sur les minutes…
Tout ça avec un Classicisme assumé et jamais sclérosé. Un pari financier qui est aussi suffisamment réussi sur le plan cinématographique.
– « Un village presque parfait »…
Un remake, par le réalisateur Stéphane Meunier (débutant sur grand écran après des séries et des documentaires – « Les Yeux dans les Bleus », c’est lui). Le concept a été suffisamment décliné dans plusieurs pays, mélange de film social (besoin d’une entreprise active pour sauver une région) et comédie de village (Pagnolade dans les Pyrénées).
Des bons sentiments, une bonne touche de mauvaise foi carabinée, et aucun intérêt cinématographique… Juste un joli petit moment à passer, sans grandes prétentions.
– Spéciale Robert Eggers… Réalisateur Arty, Intello mais iconoclaste, explorateur des frustrations et culpabilités que l’esprit humain peut générer. Un peu pompeux, mais il se rattrape toujours au vol :
– « The Witch » (ou avec deux V, comme des canines de vampire)…
Premier film tourné à l’économie, mais avec un grand soucis du détail pour ce qui est de reconstituer un contexte historique, avec son esthétique, ses idomes.
Cette réflexion sur l’obscurantisme et la chasse au sorcières tient moins d’un film d’horreur, car les séquences violentes n’y servent jamais de catharsis – pour ça il faudra attendre la toute fin, avec une apothéose troublante bien que pas si effrayante.
La terreur vient du hors-champ, des ellipses, comme dans beaucoup de films d’horreur modernes (qui misent plus sur l’économie de budget que sur le choc frontal)… et du huis clos en bordure de forêt, tellement isolé de tout que les personnages n’ont plus la notion du temps, présent comme passé (les souvenirs d’antan deviennent même imprécis).
Mais ce qui compte le plus pour l’auteur, c’est cette famille en crise, présentée d’une façon intemporelle et qui s’abstient d’être trop assujettie à son contexte d’époque.
Ainsi, contre toute attente, le père de famille a beau être présenté comme un puritain complet, au point de rejeter sa communauté, trop laxiste à son goût (ce qui contredit les codes habituels des films au climat paranoïaque, avec la folie religieuse qui grandit à cause de la foule)… le film choisit finalement de montrer cet homme comme quelqu’un de fragile, qui ne terrorise pas du tout ses enfants, perclu de honte parce qu’il manque de qualités pratiques, d’habileté. Et Ralph Ineson lui offre toute son étrangeté, et derrière, toute son humanité.
La mère (Kate Dickie) est fragilisée, en butte avec sa fille ainée, le fils ainé est un garçon brave mais troublé par ses premières pulsions sexuelles, les deux derniers gamins sont des petits gremlins – car c’est souvent marrant aussi chez Eggers.
Bref une famille typique, qui s’engueulent entre eux faute de réussir à communiquer. Et dont le destin fait de la peine.
Évidemment l’aînée est le protagoniste principal, d’abord parce qu’elle a une faute sur la conscience (le bébé de la famille, qu’elle a définitivement perdu). Et aussi parce qu’elle est un esprit indomptable, qui n’a pas peur de répondre face à ceux qui l’agace, quitte à se que ça se retourne contre elle – on sait très bien ce qu’il en coûte aux jeunes femmes dans la Nouvelle-Angleterre du xviie siècle.
La révélation de Anya Taylor-Joy, et toute la bizarrerie qui émane indirectement d’elle.
Même si le film crée peu de visions d’épouvante, l’idée qu’il s’agirait surtout d’horreur psychologique (donc créée avant tout par l’esprit humain) ne tient pas longtemps, le Fantastique existe bel et bien dans cette histoire, même s’il doit émerger sous les traits d’un bouc farceur.
Et quand il ne restera plus rien, se posera alors la question du choix de se réinventer, en pactisant avec des forces qui paraissent bien plus libres et vivantes en comparaison…
Ici tout est question de survie plus que de conscience.
– « The Lighthouse »…
Petit pis aller pour celui qui rêvait alors de remaker le « Nosferatu » de Murnau…
À la place il livre un essai plus original, qui émule l’Expressionnisme allemand, que ce soit dans son noir et blanc stylisé, son format d’écran – 1.19, super carré, idéal pour renforcer l’aspect claustrophobique, et faire des gros plans fabuleux sur des acteurs hyper théâtraux (Willem Dafoe et ses yeux grands ouverts est impressionnant)…
Tout en restant dans la continuité de son précédent film, avec toujours la Nouvelle- Angleterre, le soin maniaque apporté à la reconstitution d’époque, les accents etc…
Et dont ce nouvel opus peut être la contradiction de « The Witch » :
Après le drame familial, très triste, là c’est littéralement de la comédie, noire et grotesque. Moins d’ellipses et de hors-champ, mais toujours le huis clos loin de toute civilisation… sauf que les deux gars se partagent une vieille bicoque et un phare – donc un pénis géant.
La frustration sexuelle sera encore plus présente dans ce récit autodestructeur, les personnages n’ayant cette fois rien qui puisse créer de l’empathie envers eux.
Ils sont bêtes, moches, méchants, excessifs (surtout l’un), ils ont une relation de maître à dominé, qui varie régulièrement entre le On et le Off, le tombereau de reproches et l’amitié alcoolisée euphorique (c’est pervers)…
Bref des têtes à claques, et si l’on a bien compris le parti pris iconoclaste de Robert Eggers, on va rire d’eux, créatures pathétiques et pétomanes (surtout l’un), noyées dans de multiples fluides et autres saletés.
L’un n’a aucune chance de survivre à l’autre, la question étant de savoir lequel des deux – lequel va aussi « se faire » l’autre.
Et si justement, ils sont bien deux.
Cette fois le doute est permis jusqu’au bout, quant à être sûr que le Fantastique existe bel et bien (on y voit des espèces de limbes, des mythes marins grecs, de brèves apparitions lovecraftiennes). Ou si Robert Pattinson n’est rien d’autre qu’un équivalent de Patrick McGoohan et cie, prisonnier de sa conscience, tourmenté par sa partie diabolique et bouffonne, tant qu’il n’aura pas réussi à (s’)avouer le crime qu’il a sur la conscience, dans toute son entièreté et sans le moindre déni.
Film mental avant tout, donc tout ça peut donner l’impression de compter pour du beurre, d’être très vain – d’autant que ça tire à la ligne au bout d’un moment, trop long pour tant de va-et-vient entre les humeurs.
Il n’empêche que la démonstration reste stupéfiante et, encore une fois, plus hilarante que effrayante (au premier abord).
– « The Northman »…
Un film qu’on peut considérer comme la synthèse des deux précédents de Robert Eggers – et souvent, un récapitulatif, c’est ce qu’il y a de plus ennuyeux.
Ici il essaie d’avoir un récit plus ample, plus actif, avec plus de budget et de grosses stars. Un pur film de vikings, et qui rentre suffisamment dans le canon des multiples productions du genre : des bourrins, des tripes, des gueulantes, des cheveux longs (et blonds), des tons grisâtres, de la reconstitution fidèle de l’époque…
Las, pas grand chose de neuf dans le genre, dès le début on sent que c’est du déjà vu et revu, même pas mis en scène avec suffisamment de profondeur de champ. Et même si de superbes visions oniriques émergent régulièrement (mêler Yggdrasil avec un arbre généalogique et des cordons ombilicaux), celles-ci sont bourrées d’images de synthèse baveuses, on dirait du Snyder bleu.
Et surtout ce film est bien trop raccord avec le sujet de prédilection de Eggers, c’est à dire des protagonistes à l’esprit dérangé, l’idée principal de cette œuvre étant de mélanger l’histoire du prince fou de Shakespeare (Hamlet donc) avec Conan le barbare, via les récits nordiques d’origine.
La scène introductive fait certes illusion, avec sa voix-off et son volcan. Mais bientôt l’on va se rendre compte que le film est aussi bipolaire qu’un Hamlet, partagé entre deux voies opposées : le récit masculiniste grandiose, avec guerrier berserker et tout le toutim… et sa négation, sa critique intello pour ceux qui n’acceptent pas que la Violence puisse exister. Bien aidée par le fait que Alexander Skarsgård joue le personnage en ayant de faux-airs de… Christophe Lambert. Littéralement bas du front, celui qui a déjà joué Tarzan (comme Lambert) interprète ici un simili Beowulf (toutefois mieux que Lambert). Mais c’est quand même un idiot, par différents aspects, qui court après des chimères, et dont le superbe mantra qu’il récite régulièrement… se révèle vide de sens.
Le point de vue de Eggers (il est question aussi de regard, d’interprétation) ne cesse d’osciller entre la tendresse pour ses personnages, la confirmation de l’existence des mythes fantastiques, la noblesse d’un roi antagoniste, le courage féminin symbolisé par Anya Taylor-Joy – comme pour « The Witch »…
Et, comme dans « The Lighthouse », l’envie pas si secrète de se moquer de ce héros qui a l’air de se faire des films dans la tête, rate une chance de créer des liens avec son jeune demi-frère, et peut même tuer comme un benêt… ou cette reine qui est trop zinzin (Nicole Kidman, forcément) pour qu’on soit ému par sa forme d’émancipation (on passe de la reine Gertrude à Lady Macbeth sans prévenir)… ou ce royaume qui se résume à une plaine plus irlandaise que islandaise (quand la fidélité historique devient anti-cinématographique).
Bref Eggers nous allèche, puis nous retire la chaise où nous étions assis, et là ce ne sont plus ses personnages qui sont frustrés mais nous.
Les masques entremêlés de la Comédie et de la Tragédie peut-être..?
Néanmoins, si on fait la part des choses, il reste quand-même quelques très bons moments qui permettent de se satisfaire, que ce soit ces cadrages toujours au milieu (figurant l’idée fixe de Amleth), de bons plans-séquence avec très peu de trucages visibles, des instants comiques absolument tordants (et cul), dont une compétition sportive insolite…
Et toujours une bonne part d’Expressionnisme, avec un dernier combat apocalyptique (là c’est plus Le Roi Lion que Hamlet) qui rallume in extremis la flamme des débuts.
Il n’est jamais trop tard pour être jouissif.
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– « Freelance »…
Pierre Morel, pas en grande forme pour une supposée comédie d’action, qui nous fait croire qu’on va assister à un « Diamant vert » entre John Cena et Alison Brie…
Sauf que non, il s’agira presque d’une parodie de « The Marine », et d’une resucée de « Un talent en or massif », puisque point d’amourette il sera question avec la mimi Brie – à l’arc narratif sous-traité (une journaliste cherche à retrouver une forme de dignité déontologique), et à la nudité plus que suggérée…
Non c’est avec un dictateur fantoche (Juan Pablo Raba, un peu limité) qu’il y aura une espèce de bromance, tout ce qu’il y a d’inoffensive.
Le tout se permet de placer une critique sur les USA qui se mêlent des intérêts étrangers, et sur les états hors-la-loi qui créent leur propre réalité… ça sonne quand-même comme un gros foutage de gueule (« mais non en fait on est gentils »).
Même au niveau du rythme de l’action, c’est pas excitant du tout, le gros morceau étant la scène introductive (elle-même perfectible)…
Un produit vite fait, et vite vu.
Son DVD contient comme seul bonus les bandes-annonces des films qui ont inspiré tout ça…
Lu :
– Fall of X continue sa résistance…
– Fin précipitée de Scarlet Witch, contre une ennemie sans grande substance (et avec un clin d’œil à la ressemblance entre Darcy et Zelma)…
– Les Gardiens de la galaxie font leur nouveau rodéo et éclaircissent le mystère de Groot…
– Blade part à la chasse à la déesse diabolique, et échoue lamentablement (dommage pour les dessins de Elena Casagrande, ils méritent un scénario moins centré sur l’action basique)…
– Un peu de Moon Knight avant sa fin…
– Star Wars : Dark Droids s’achève dans un mouchoir de poche, et laisse le sort de certains en suspens…
– Un peu de la troisième Intégrale des Tortues Ninja modernes, avec une leçon pour les héros dont on devine facilement le twist.
11 juillet 2024 at 12 h 01 min
– « Choisis la pilule bleue et tout s’arrête, après tu pourras faire de beaux rêves et penser ce que tu veux. Choisis la pilule rouge : tu restes au Pays des Merveilles et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre…
– Euh, et si je prenais cette autre couleur primaire, la pillule jaune, qu’est-ce qui va se passer ?? »
Et bien les Minions, voilà ce qui est arrivé… Soit un mélange d’anarchie surréaliste et de confort pépère, ce qui est évidemment antinomique.
Clairement, depuis 2010, les studios d’animation Illumination sont un sous-Pixar. À l’un une lampe vivante en guise d’emblème, une seule ampoule allumée (symbole d’une idée émergente). À l’autre un logo illuminé en grosses lettres… et des idées écrites à gros traits, ainsi que des histoires qui ne racontent pas grand chose.
Couleurs bonbon (un peu comme pour « Toy Story »), identité américaine très marquée (comme DreamWorks), références Rétro, jolies chansons de Pharrell Williams, rythme cartoonesque et parodique digne des meilleurs courts-métrages animés – sauf que ce sont censés être des films.
Et leur opus inaugural, « Moi, moche et méchant », d’être un sous-« Indestructibles »… Mais avec un côté politiquement incorrect qui le rendait savoureux, moins conservateur – forcément, c’est un projet français à la base : un univers avec plein de super-vilains, mais sans le moindre super-héros… un protagoniste principal qui correspond au cliché de l’ennemi venu de l’Est au gros accent (entre Dracula et Blofeld – ou le Dr Denfer en l’occurrence)… des petites créatures absurdes qui font leur show de leur côté… un mauvais esprit et beaucoup de burlesque…
Tout était dit en un seul film, où Gru préférera se fabriquer une vraie famille à partir d’une fausse, plutôt que d’accéder à une gloire de toute façon éphémère.
Qu’à cela ne tienne, il y aura quand-même des suites… comme tous les films Illumination (les quatre mêmes franchises, entrecoupées de quelques adaptations de Dr Seuss et peu de films autonomes), chaque nouvel opus tournera en rond et plongera de plus en plus Gru dans la moralité :
Impossible qu’il n’y ait que des super-vilains sans personne pour agir, il faut une super-agence, et donc Gru qui les rejoint…
Impossible d’être un père célibataire, il faut qu’il rencontre l’amour, et donc offre une mère à ses filles…
Impossible de rester un cliché sur pattes, on lui offre donc une jeunesse dans des spin-offs (certes plus centrés sur les Minions) et une famille un peu plus étendue…
Obligé de faire un énième volet (toujours facilement rentable), le studio répète sa formule et déçoit tout le temps artistiquement, en s’interdisant de développer des idées pourtant intéressantes.
Alors pour le quatrième film on se retrouve à nouveau avec une histoire éclatée entre les différents membres du groupe, toujours au détriment de personnages féminins qui n’ont pas grand chose à faire alors que l’intrigue les pousse à changer de vie et devenir des témoins protégés, à cause de la menace d’un vilain sur toute leur famille. Quelqu’un censé être encore plus méchant que les autres, surtout parce qu’il veut voler et convertir un bébé.
Insatisfaction pour ce Maxime Le Mal : non seulement il est conçu sur le même modèle que de précédents adversaires de Gru – des envieux se comportant de manière infantile… Mais en plus c’est Will Ferrell qui le joue, soit les retrouvailles de l’acteur avec son presque homonyme Steve Carell. Or non seulement Maxime Le Mal n’a pas du tout les traits de Ferrell (c’était d’ailleurs le cas dans « Megamind », autre sous-« Indestructibles »), ce qui fait qu’on doit se passer de la gestuelle particulière de l’acteur, de ses yeux de dingue – avec Alex Lutz à la VF, ça passe un peu mieux…. Mais en plus ses aptitudes sont elles-mêmes sous-employées.
Il est à peu près français, bof. Il s’est greffé des pouvoirs de cafard (banal) et ne fait rien de dégoûtant, rien qui puisse tester sa résistance à tout, rien de kafkaïen.
Il va surtout passer sont temps à traquer Gru, en cassant quelques trucs au passage et en se plaignant.
Et son armée de bestioles casquées ne va même pas se battre contre les Minions ?! Ça sent les scènes coupées sous l’autel du rythme.
Reste deux autres segments parallèles, un peu plus consistants, dont l’un où les Minions vont être transformés par l’agence AVL en super-héros (Enfin ils émergent !.. mais on n’expliquera pas pourquoi ça a mis autant de temps). Sauf que comme ce sont des catastrophes ambulantes, ceux-ci vont devenir un commentaire sur les adaptations de super-héros, de plus en plus rejetées par un public énervé, et c’est un peu plus pertinent que chez les justiciers de Brad Bird. Même si étonnamment, les pouvoirs qui sont parodiés désignent directement Superman, les 4 Fantastiques, Hulk et les X-Men… Soit que des franchises absentes au cinéma depuis des années, et longtemps très difficile à monter (maintenant ça va plutôt faire office de teasers pour leur prochain retour).
L’autre segment se consacre à Gru chef de famille essayant d’avoir une vie normale. Et aussi en tant que mentor d’une nouvelle génération.
Si les gags avec son bébé ont encore un air des Indestructibles, n’apportant rien de neuf, le plus intéressant réside dans la relation qu’il va nouer avec une adolescente voulant elle-même devenir une vilaine. Non seulement la façon dont elle va l’obliger à lui faire commettre un casse a quelque chose de malsain – la scène où elle lui fait du chantage en faisant de la balançoire en rythme, limite choquante… Mais en plus il ne lui fera aucune leçon de morale, ne la dissuadera pas, quand bien même ils vont s’attaquer à son ancienne école de vilains.
Hélas ça ne sera pas développé bien loin, les personnages éviteront encore de se poser quelques minutes pour réfléchir à leur statut actuel, à leurs possibilités. Le film devant avant tout satisfaire un public majoritairement enfantin et décontracté, qui veut que ça aille vite, que ça pète de couleurs, que ça soit découpé en de multiples gags et tant pis s’il n’y a pas de liant entre eux, tant pis si la notion de danger y est très relative…
À la fin tous applaudiront alors que tout rentre dans l’ordre en chansons (vintage), allant même jusqu’à suggérer une conclusion définitive alors que plusieurs guest-stars passeront une tête (mais pas la voix), histoire de montrer que le Bien triomphe toujours du Mal.
Et on peut se dire que ça que correspond à une vision du monde, non pas de Illumination mais carrément du studio Universal et toutes ses franchises, tous ses films, que ce soit les Fast and Furious, les Jurassic et même « Oppenheimer » !
À savoir que la famille c’est plus important que tout, même si on a de la difficulté à s’aimer sincèrement. Et les armes de destruction massives doivent être contrôlées à tout prix… et c’est tout.
Pas énorme comme propos, mais ça n’empêche pas les énormes cartons au box office.
Et le patron Bob Iger voudrait que Disney aille vers ce modèle là, ultra inoffensif ?!
Pillule Rouge, vite !