Le bar de Galactus #283 : Sonic 3 ~ Nosferatu

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Bienvenue dans le bar de Galactus : chaque lundi, une nouvelle page est à votre disposition pour discuter cinéma, télévision et comics au sens large, loin des univers Marvel et DC Comics !

Et dire que tout a commencé avec une bande annonce qui a défrisé les fans, au point que le studio a du revoir sa copie (cf. le design de Sonic)… Quatre ans après son lancement, la franchise hérissonne vole de succès en succès, au point de rivaliser avec Mufasa : Le Roi Lion. Après la série Knuckles et avant Sonic 4 (printemps 2027), voici donc Sonic 3, avec Monsieur Keanu Reeves en Shadow ! Dans les ombres des salles obscures, vous pourrez aussi croiser Nosferatu, magnifiquement filmé par Robert Eggers (The Northman, The Witch). Alors, de quoi sera fait le programme de votre dernière semaine de 2024 ? A vos claviers et joyeux Noël à tous, avec plein de beaux films et de belles lectures sous le sapin ! PS : la saison 2 de Squid Game n’a pas été oubliée, elle est juste gardée sous le coude pour la prochaine édition du ‘BdG’.

Sonic revient au cinéma à Noël pour sa plus grande aventure. Sonic, Knuckles et Tails se retrouvent face à un nouvel adversaire, Shadow, mystérieux et puissant ennemi aux pouvoirs inédits. Dépassée sur tous les plans, la Team Sonic va devoir former une alliance improbable pour tenter d’arrêter Shadow et protéger notre planète.

33 COMMENTAIRES

  1. 3 jours de vacances et je fais le glouton en loisirs.

    Vu au cinéma :
    – Kraven
    – Mufasa (je deconseille les deux)

    Vu en series:
    – Tales of the empire
    – Le lancement de What if s3

    Joué :
    – enfin fini le Spider-Man 2018 sur PS4
    – Wolfy

    Lu :
    – Les meutres de Molly Southbourn (excellent !)
    – les sorties comics de la semaine dont le TVA #1 qui est très perturbant car il s’agit de la première œuvre qui fait vraiment comme si les comics et le MCU ne formaient qu’un seul multivers. On espère que l’initiative ne sera pas poursuivi…

  2. Vu Nosferatu en avp.
    Sublime, fascinant, des plans iconiques, une direction artistique de fou, du sound design hyper immersif.. J’ai bien kiffé cette version 2.0 du film centenaire. Un classicisme efficace mais saupoudré de quelques partis pris risqués et bien sentis.

  3. Je suis en vacances jeudi, je vais reprendre les lectures comics, me faire quelques marathons de films et puis j’irais voir Nosferatu, j’aime beaucoup Eggers, je me suis refait The Witch et The Lighthouse en Midnight Movie au ciné Lumière Terreaux, je suis dans une bonne dynamique ^^

  4. Fini Dragon age 4, bon sang que de haine sur les réseaux pour un jeu qui est juste bon.

    – le jeu est beau, la direction artistique m’a tout a fait convaincu. Quel plaisir de balader dans le nord de Thédas. Bioware a choisi de se diriger sur des zones semi-ouvertes plus maîtrisées au niveau du level design.

    -le gameplay est bon sans être révolutionnaire, mais a fonctionné pour ma part. Je ne peux juger que pour le mage, mais ce dernier est assez fun à jouer. On est assez loin de la pause tactique du premier, mais plus proche du gameplauly du 2.

    – l’histoire est assez bonne dans l’ensemble, et très généreuse (presque trop, du coup) dernier quart du jeu est assez épique. Les compagnons sont assez fouillés et crédibles (mention spécial au nécromancien Emmerich).

    Là où le bas blesse, va être sur le personnage principal que l’on joue qui peut manquer de profondeur (disons que pour faire court, on est bloqué dans une réunion conciliante de mass effect avec un choix de nuances)

    Pour les choix moraux impossible de me faire un avis tant que je n’ai pas refait de 2e partie.

    Et petite mention à l’optimisation PC qui est une petite merveille.

    Voilà un bon 16/17 pour moi !;)

  5. Je viens de voir le premier épisode de Dexter: Original Sin et je suis sur un petit nuage ^^
    Le retour de ma série préférée de tous les temps, je ne m’y attendais pas et contrairement à Dexter: New Blood, on replonge à Miami Metro avec une vibe 90’s qui n’est pas pour me déplaire. Tous les ingrédients de la série originelle sont là, les plans magnifiques de la ville de Miami, l’OST originale y compris le générique de début et de fin, les personnages principaux et la voix-off de Michael C.Hall, du pur bonheur pour le fanboy que je suis.
    Et si on rajoute à ça un casting de malade (Christian Slater, Sarah Michelle Gellar, Chritina Milian, Patrick Dempsey) et un Patrick Gibson très convaincant dans le rôle principal, l’alchimie est parfaite.
    J’espère que les autres épisodes seront aussi réussis.

    • Alors du coup. C’est quoi l’angle de la série ? Si ce n’est replonger dans l’univers. Alors qu’on connait tous le background de Dexter. Et qu’il ne risque rien. C’est quoi les enjeux et tout ?
      Parce que j’ai vraiment adoré les premières saisons de la série originale.
      Mais la garyus, je vais pas te mentir. Je suis très perplexe.

          • La routine semble être la même qu’avec la version adulte, sauf que Harry n’est plus juste dans sa tête…
            Ça rend peut-être Dexter moins dérangé ?

          • C’est justement là où je veux en venir.

            A part l’intérêt d’avoir de replonger dans l’univers. Je vois pas en quoi on puisse avec une implication vu qu’on sait pertinemment ou dexter en es arrivé. Comment. Et avec qui.
            Si a la limite, il n’y avait eu aucuns flashback dans la série originale. J’veux bien.
            Mais l’apprentissage de Dexter avec son daron, on l’a déjà vu au long des saisons.

      • @Benj: « A part l’intérêt d’avoir de replonger dans l’univers », c’est amplement suffisant pour moi et pour les autres fanboys j’imagine.
        On est dans les années 2020. La nostalgie c’est le nerf de la guerre d’Hollywood. On ne sait plus créer, on recycle ce qui a marché en misant sur l’effet nostalgie.
        Et même en en étant conscient, ça fonctionne à fond ^^

        @CPB33: Je trouve à Sarah Michelle Gellar, un charme indéfinissable malgré les années ^^

        J’en profite pour vous souhaiter un Joyeux Noël ainsi qu’à toute la communauté LTH!
        🎉🎄✨

  6. Apres avoir fini Elden Ring, je m’attaque au DLC Shadow of the Erdtree ! Toujours aussi époustouflant artistiquement, toujours aussi prenant, toujours aussi dur (mais pas insurmontable). Un univers, une architecture, un level design, une direction artistique sublimes ! Un régal que de parcourir le royaume des ombres. Jamais je n’aurai cru me faire un jeu FromSoftware et finalement 😌😆
    J’attend du coup leur prochain titre Elden Ring the Nightreign, apparemment il serait possible de le faire en solo !! Si c’est le cas, j’ai tres hâte !

  7. Christopher Nolan qui adapte L’Odyssée, let’s gooooooooooo ! 😀

    Donc ?…
    Matt Damon = Ulysse
    Tom Holland = Télémaque
    Anne Hathaway = Pénélope
    Lupita Nyong’o = Calypso
    Zendaya = Circé
    Charlize Theron = Athéna
    Robert Pattinson = Antinoos

    • Excellente œuvre par un excellent réalisateur= excellente nouvelle.
      J’espère contrairement à toi qu’il saura éviter les polémiques inutiles en incluant pas de diversité débile.

    • Un film péplumique, vraiment ? Garanti sans costards-cravates ?
      Peut-être pas si sûr que ça…
      Par contre on pressent à nouveau une œuvre jouant sur des temporalités parallèles, celle d’Ulysse n’étant pas celle de Pénélope… N’ayant pas le même contexte – Surnaturel pour lui, plus terre-à-terre pour elle.

      Et c’est sans compter la possibilité que le voyage d’Ulysse ne soit traité sous un angle plus SF, voire même rationnel façon Ridley Scott (on peut conseiller de voir la version de Mario Camerini avec Kirk Douglas, qui laisse entendre que son Odyssée n’est peut-être qu’un rêve).

      Et puis Hathaway en mère de Tom Holland, la pauvre… Espérons un autre rôle pour elle ou pour lui.

    • https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Christopher-Nolan-veut-tourner-la-scene-du-Cyclope-de-son-Odyssee-sans-CGI

      Est-ce que ça sera aussi mou qu’avec l’avion de « Tenet »..?

  8. Je viens de finir l’anime Pluto et c’était génial !
    La série aborde pas mal de thématiques identiques à Blade runner/Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Donc même si je ne connaissais rien à l’univers d’Astro, j’étais séduit par la vision – plus sérieuse et noire – de l’auteur.

    Je tenterai sûrement Monster du même auteur. Je n’étais pas happé quand je tombais dessus à la télé mais peut-être parce que j’étais trop jeune et aussi que j’arrivais en milieu de parcours.

  9. Vampérisson Game ? 😁

    Vu et revu :

    Fin de l’intégrale de la série « Boardwalk Empire »…

    – Saison 1 :
    Prenant comme point de départ le livre Boardwalk Empire : The Birth, High Times and the Corruption of Atlantic City de Nelson Johnson, cette série va en garder le côté documenté et précis, tout en restant une grosse série de mafieux… But évident : remplacer « Les Soprano », en version Rétro (les années de Prohibition aux USA).
    Martin Scorsese à la production oblige – et donnant le ton en réalisant l’épisode pilote, avec ses effets de montage et travellings – c’est une série de « vieux » : lente, pas contemporaine, machiste, émaillée d’instants ultra violents provoqués par des connards finis, correspondant à un standard des polars des années 70/80 et à la chaîne HBO.
    Assez poussive quand on a ce trop long générique de début avec Straight Up and Down de The Brian Jonestown Massacre… ou avec une scène de femmes dénudées à chaque épisode, sans faute… ou des personnages limités à jouer les idiots de service comme Eddie Kessler et Mickey Doyle, ainsi que des guests hors de Atlantic City (Arnold Rothstein, Lucky Luciano, ou un Al Capone poupin).

    On est plus proche d’une chronique de toute une époque, garnie d’un tas d’acteurs peu connus et de personnages dont on peut difficilement se rappeler le nom – la VF, pleine d’acteurs reconnaissables, aide à faire passer la pilule (mais tout de même, Emmanuel Curtil pour Stephen Graham/Capone !?).
    Les rebondissements arrivent souvent n’importe comment, les acteurs en sont tributaires, même s’ils sont plutôt bons (Michael Pitt et son air de Casey Affleck blond, le côté inquiet de Kelly Macdonald, la folie raide de Michael Shannon, la brutalité épaisse de Shea Whigham, la dignité de Michael K. Williams, la sensibilité de Jack Huston…)
    Une série qui met un temps fou à se mettre en place dans la première saison… pour enfin être un peu pertinente.
    Visuellement c’est bourré de détails (costumes, musique, décors, fonds verts, ça coûte cher), quoique un peu glacé… Scénaristiquement aussi, pour les geeks des Années Folles – y en a ?

    Nucky Thompson étant peut-être Le grand rôle de Steve Buscemi, en squelette antipathique, businessman avec quelques vues politiques (ça sera le cas de son équivalent réel, du nom de Johnson), et salaud malgré lui.

    – Saison 2 :
    On prend les mêmes et on recommence : toujours du Scorsesisme, bien fichu, plus abouti, où il faut assumer de se salir plus les mains… et qui vire même à la tragédie grecque, Œdipe inclus. Ça tombe bien, ça fait partie du cahier des charges de HBO, celui qui mêle morts surprises et cul osé (surtout avec les débuts de « GoT »).
    Donnant un rôle crucial à Gillian Darmody, victime originelle dont on attend le moment où elle cessera de se mentir à elle-même (en plus de manipuler tout le monde), et se rendre compte de tout le mal qui l’entoure elle et son fils Jimmy – lequel est lui-même brisé de l’intérieur depuis trop longtemps. Avec elle et Margaret, on se permet de glisser des réflexions sur la place des femmes dans cette époque, mais sans que ça ne soit le sujet principal – quoique ça soit aussi quelque chose qui a grandement influencé Nucky par le Passé, comme ça nous est confessé dans une scène bien touchante.
    La sophistication de la série passe par le montage plus que par la facture visuelle, toujours élégante… les micro détails dans telle ou telle scène, par exemple Nucky qui se confesse à Margaret, jusqu’à ce que une bouilloire siffle au moment où sa parole semble devenir moins sincère.
    À moins que non, c’est juste une série trop lente et ennuyeuse, pas la peine d’y chercher quoi que ce soit d’intelligent ?

    – Saison 3 :
    Ayant réussi à se débarrasser de certains acteurs principaux (personne n’est à l’abri), la série va de l’avant mais n’oublie pas de traiter les conséquences de la précédente saison.
    Et nous offre enfin un vrai antagoniste… monstrueux – Bobby Cannavale, Énorme soupe au lait opportuniste et pervers, qui a droit à une scène explosive à chaque épisode.
    Avec un Nucky qui perd de sa splendeur petit à petit, des ennemis plus offensifs, un entourage plus actif (Margaret, sur le chemin de l’indépendance)…
    On passe à la vitesse supérieure, avec même un peu plus d’action (la grosse guerre des gangs a beau avoir lieu hors-champ, elle est résumée via un montage old school jouissif).
    Et c’est de meilleure qualité malgré les automatismes habituels – et quelques personnages dont on ne sait pas quoi faire au milieu d’un casting qui s’étend toujours trop – Van Halden ? Bon ben comme ça on a une occasion pour passer du temps pas loin de Capone (lequel a droit a de jolies scène avec son fils, le seul capable de le nuancer). Quant à Chalky White, il est mis de côté jusqu’à la fin, à son bénéfice.
    Et aussi la belle montée en puissance du personnage de Richard Harrow, gueule cabossée et rare héros vertueux du show.

    – Saison 4 :
    Un bond dans le temps, on marque le pas, on ralenti le jeu et on laisse certaines choses en l’état sans les reconstruire – Nucky et Margaret.
    Passer à un antagoniste joué par Jeffrey Wright, inversement calme par rapport à Gyp Rosetti, se fait au détriment du rythme de la série, plus plan-plan, n’arrivant pas assez à mettre enfin le focus sur la communauté noire de Atlantic City. Tout au plus on a des Fédéraux plus actifs (et un J Edgar Hoover obséquieux), mais c’est presque comme si c’était pour mieux remplacer Van Halden. Et le personnage que joue Ron Livingston n’est rien d’autre qu’une pirouette scénaristique.
    En plus on passe encore moins de temps sur la Promenade, Nucky cherchant à faire des affaires à d’autres endroits (Patricia Arquette méritait mieux)…
    Pendant que les autres mafieux finissent par lasser : la série étant trop fidèle à la réalité, chaque fois qu’ils sont mis en danger compte pour du beurre tant qu’ils n’ont pas atteint leur « date de péremption ».
    Quant aux personnages fictifs, il devient souvent trop tard pour leur offrir des scènes à la hauteur – le sort de Eddie Kessler par exemple, poignant mais bien trop vite expédié.
    Reste Richard Harrow, beau personnage tragique et c’est une bonne chose que ce soit lui qui conclut cette saison – on saura s’en rappeler pour la fin.

    – Saison 5 :
    Conclusion assez hâtée – en avance sur ce qui était initialement prévu, avec un plus gros bond dans le temps et 8 épisodes au lieu de 4.
    Finalement c’est pas plus mal, alors que l’ensemble commençait à tourner en rond, et que chaque élément est là pour servir à l’évolution finale de Nucky Thompson (pouvant s’écarter du Nucky réel), sans avoir à viser l’exhaustivité à tout prix : les événements hors-champ sont vite résumés, l’histoire est déjà écrite pour les survivants – qui sont aussi les gagnants – pas besoin de trop en faire sur la Grande Dépression, ni d’enchaîner sur le passage aux casinos d’ici à Las Vegas, ni même avec l’inclusion de Trump à l’époque moderne (c’était dans le roman).

    On finit juste là où on a commencé, avec la Prohibition (bientôt abrogée). Il est surtout l’heure de solder les comptes pour une partie des personnages, touchant au tragique comme au pathétique (les increvables Van Halden et Mickey Doyle). Capone en particulier ayant enfin à nouveau droit à des moments touchants dans son ultime ligne droite (il était devenu un insupportable décalque de De Niro/Joe Pesci), et ça fait du bien de voir ce personnage conscient de son sort, même s’il est toujours en représentation.
    Ça renforce le fait que la série traite surtout de gens ne sachant vivre en famille, malgré les efforts qu’ils y mettent (faire des tas de gosses, sortir les billets de banque, ça ne suffira jamais). Et du déni, des mensonges qu’on se raconte et des péchés originels. Ceux qu’on ne peut pas rattraper, ni compenser par de bonnes actions.

    Alors que la série libère sa mise en scène avec des flashbacks sur les débuts de Nucky, peu didactiques (on est là pour ressentir les situations, pas pour qu’on nous les explicite), pour une fois sur une musique extradiégétique (qui se confondra avec le Présent sur la fin)… on a des instants oniriques, nostalgiques d’une époque innocente et perdue (la première rencontre avec Mabel), qui préparent à un recentrage bouleversant autour d’un noyau dur de personnages qui se sont construits et faits du mal les uns les autres. Un conte à rebours tendu, jusqu’à ce qu’on arrive à l’instant irréparable – et ses conséquences futures.
    Il serait cruel de snober l’élément crucial sur lequel va reposer la conclusion, sous prétexte qu’il repose moins sur des rebondissements polardeux viril, que sur l’intime, une trahison et un traumatisme.
    Après tout, si les auteurs ont écrit ainsi le Passé des personnages, il faut l’assumer jusqu’au bout. Sinon, ça serait comme cautionner les pires horreurs du monde.
    _

    « Borgo »… (Beau regard)
    Après La Fille au bracelet, La Femme au collier d’or…
    Stéphane Demoustier semble ainsi dans la continuité de son précédent long-métrage, description des limites d’un système judiciaire, parlant de culpabilité, montrant un personnage féminin insondable, jugée pour son attitude plus que pour des actes qu’on essaie officiellement d’établir.
    Mais ici il va inverser absolument Toute la structure du film, ainsi que les types de personnages qu’on y croise – on passe d’un huis clos statique où ça parle beaucoup, sans tout savoir… à un presque huis clos très mobile, où tout se sait mais personne ne parle.
    Le thème de la trahison n’y est pas traité de la même manière, mais ça sera encore un film où quel que soit l’angle de vue qu’on y appose, on est finit par relier tous les points entre eux (par exemple une scène pittoresque avec un explosion au loin, mais qui révèle sa gravité dès la scène suivante, avec ses conséquences)…
    Et nous nous retrouvons dans une impasse fascinante :

    Inspiré d’un réel double assassinat en Corse, qui aurait bénéficié de la complicité indirecte d’une surveillante de prison. Fait divers qui est présenté dès le début (mais après coup), le film se racontant sur deux temporalités parallèles, l’une d’entre elle étant une enquête sur ce meurtre dans un aéroport, à partir de vidéos prises sur les lieux.
    Un petit effet à la Brian de Palma, une coquetterie de mise en scène qui apparaît comme facultative car on comprend très bien la finalité de tout ça, et ces séquences là ressemblent peu à l’expression de la Fatalité à venir… Mais plutôt à créer des interrogations, que les scènes au Passé vont peu à peu lever.
    Et des parenthèses involontairement comiques, puisqu’on y montre Michel Fau et Pablo Pauly (deux acteurs dont les attitudes suscitent aisément la drôlerie) en train de galérer à trouver des images exploitables… jusqu’à ce que à la fin, il n’y ait plus de quoi rire.

    Car entre-temps on y suit le parcours d’une antihéroine, se plaçant dans une série de films très remarqués du moment : ceux tournant autour des problématiques insulaires corses (chez Thierry de Peretti, ou « I Comete »)…
    Et dans la continuité d’un « Ravissement », où l’on voyait déjà Hafsia Herzi jouer un personnage renier son éthique professionnelle à des fins égoïstes, jusqu’à s’enfermer dans une spirale de mensonges dangereux.
    L’actrice est toujours fascinante à regarder, à entendre, à la voir bouger surtout puisque sa physicalité détermine une bonne partie de son personnage – en uniforme, ou en short et cheveux au vent, elle garde une posture solide et déterminé, alors que ses repères moraux sont quand-même en train de vaciller et que la nature exacte de sa complicité se précise de plus en plus.

    Certes la mécanique de l’emprise criminelle sur une personne honnête et stricte (peu de sourires pour l’actrice, et c’est justifié), via une forme de sympathie envers des malfrats « au repos », c’est un ressort dramatique bien connu des polars.
    Ici ça devient plus original lorsque le petit jeu de séduction se fait avec un voyou de bas étage, mais extrêmement calme et rusé – joué par le juvénile Louis Memmi, qui contraste fortement avec la galerie de gueules qui peuplent la prison… peut-il être comme un amant potentiel ou comme un enfant à protéger ? Idem avec un autre incarné par Cédric Appietto, qui se révèle très touchant à des moments cruciaux.
    Original aussi quand on y utilise les particularités typiques de la prison de Borgo, où la circulation aisée devient un enjeu… Avec une très belle scène à base de chanson de variété retraduite, où chaque porte déverrouillée continue le chant (il y a quelques bonnes idées de mise en scène dans ce film, qui bénéficie aussi d’une superbe musique de Philippe Sarde.).

    Très vrai aussi quand on y utilise les particularités typiques de la Corse, et là on peut rapprocher le film du « Stillwater » de Tom McCarthy : immersion à la fois d’un réalisateur Et de ses personnages dans un milieu où l’intégration va mieux se passer pour une personne que pour une autre, mais via des arrangements dangereux avec la Loi…
    En l’occurrence cette Mélissa (avec elle aussi un collier en or, qui a une petite importance scénaristique) est dès le départ montrée comme la cheffe de famille, très forte grâce à son expérience de vie personnelle et professionnelle, ne se laissant intimider par personne, et surtout pas des voisins intolérants.
    Tandis que son compagnon, on en a la certitude au fur et à mesure que tombent des informations sur leur passé, passe pour quelqu’un de trop faible et passif, celui pour qui tout le monde se sacrifie afin de lui offrir de bonnes opportunités… Au risque de voir sa femme se détourner de lui, le considérer comme l’un de ses enfants (elle en a déjà deux à elle) et préférer le frisson de corses qui ne laissent pas faire.

    Faire exister ce compagnon joué par Moussa Mansaly, ça sera aussi l’une des grandes réussites du film à mesure que l’on se rapproche de la conclusion (et qu’on boucle la boucle)… nous faire vivre en détail les faits.
    De sorte que lorsqu’on se retrouve à la fin, avec les policiers qui interrogent et qui ne sortent pas de nulle part puisque eux aussi, on les a suivi (est-ce d’ailleurs Michel Fau qui passe à un moment dans un tabac ?)…
    Tout nous ramène à l’histoire de ce couple dans le film, au mal qu’ils se sont indirectement fait, et à la nécessité de faire bloc et se couvrir mutuellement pour sauver leur foyer (a priori sans avoir à se parler).
    Et comme dans « Stillwater », pour y raconter les dégâts provoqués par un choc des cultures, où de faux espoirs rendent tous liens inconciliables, tandis que d’autres relations peuvent à nouveau être rétablies – seule compte la famille…
    Puis le regard changera, mais la culpabilité restera, et c’est sur une émotion immense que tout finira.
    Mais la dernière scène des films de Demoustier et McCarthy restera toujours pleine d’ambiguïté.
    _

    – « Tout sauf toi »…
    Tout est une question d’apparences ici, rien d’autre.
    Sydney Sweeney et Glen Powell s’insèrent le genre Comédie Romantique, qu’ils peuvent donc ajouter à leur CV, et il n’est pas question pour le réalisateur Will Gluck de le révolutionner – des riches dans un pays carte postale (avec un portefeuille illimité, jamais de problèmes et donc difficile de tous s’identifier aux personnages), un mariage à célébrer, des disputes qui cachent une bonne entente… que du classique. Sans faire les malins, même en revisitant Shakespeare pour les nuls.

    Manquant quand-même de folie, d’idées, de personnages utilisables (l’ex petit ami ne sert pas à grand-chose), et nous donnant surtout un espèce d’antidote aux Barbie et Ken de Greta Gerwig : ceux-ci sont tout aussi indécis sur leur avenir, leur façon d’envisager une aventure sentimentale, mais comme bien des jeunes gens des générations Y et Z. Mais ça a a lieu sans guerre des sexes, sans revendications (tout le monde se fiche qu’il y ait un mariage gay). Et en profitant du charisme des acteurs, même s’ils sont obligés ici de jouer l’un contre l’autre, sans être dans du désir ultra passionné.

    De la bonne petite screwball comedy avec quelques mini-répliques marrantes, quelques gesticulations rigolotes et un peu de bon sexe semi explicite.
    Rien qu’un bon petit film de vacances.
    _

    – « Saint Ex » et Mufasa : Le Roi Lion « . Analyses complètes au Bar précédent, le #282…
    L’exemple de divertissements pour enfants brouillant les frontières entre réalisme et onirisme, gravité et légèreté.
    Pas assez dense pour l’un, beaucoup trop pour l’autre… en tout cas, ça reste aussi de vraies propositions artistiques.
    _

    Lu :

    – Suite du Hellblazer par Garth Ennis…
    L’arc narratif Sang Royal, qui en met plein la figure à la Couronne et aux salopards de ronds de cuir, tout en surfant involontairement sur From Hell (idée facultative, surtout pour son explication).

    – Fin de la série Top Ten…
    Alan Moore ne boucle pas toutes ses intrigues, et se résigne à un énième pastiche méchant envers les super-héros – l’utilisation de vrais héros sous licence n’est même plus cachée derrière des équivalents originaux à un moment donné.
    Un peu tard aussi pour traiter de xénophobie dans l’histoire, bref c’est un projet qui vaut pour quelques scènes touchantes (les derniers instants de deux badauds accidentés par exemple), et les dessins méga détaillés de Gene Ha.

    – Du Dawn of Superman (action !), Batman (une nouvelle origine de trop pour le Joker ?), Jay Garrick : The Flash (très cool), Wonder Woman (très drôle avec cette virée shopping), Green Lantern : War Journal (pas mal mais pas toujours très compréhensible).

    – Fables : La Forêt noire…
    Un long chapitre supplémentaire (12 épisodes !) qui mène surtout à de la baston, et pas assez d’exploration du statu quo des Fables dans un monde maintenant conscient de leur existence.
    Juste pour avoir le droit d’utiliser un Peter Pan entièrement libre de droits ? Oui, mais aussi pour passer du temps avec la famille Wolf.

  10. Tonique 3

    On est toujours au delà des a priori négatifs avec cette série de films « Sonic », par le sympathique artisan Jeff Fowler :
    S’assumant comme des divertissements semi-cartoonesques (on ne rationalise pas ces créatures d’un autre monde, arborant donc des grands yeux et des gants blancs), où le mélange avec les éléments réels atteint une juste harmonie…
    Comédie Pop et geek, avec des personnages archétypaux (le vantard au grand cœur, le petit geek, le bourrin à la Drax le Destructeur, les humains faire-valoirs), plus avides d’affection que immatures – ça n’empêche pas les nombreuses ruptures de ton comiques pendant les deux tiers du film…
    Adaptations très fidèles du lore des jeux vidéos, avec ce petit plus VF (la voix de Malik Bentalha renforce le côté « gamin sensible » de Sonic, le rendant moins irritant)…
    Très généreux en scènes d’action et autres money-shots – même si ici on va mettre plus l’emphase sur la baston que sur les effets de vitesse.
    Et un enthousiasme innocent, qui maintenant va s’autoriser à faire surgir plus d’émotion et de surréalisme.

    Grâce en soit rendu à Shadow, enfin un antagoniste plus complexe, plus tragique, qui charrie avec lui toute une thématique sur les expériences sur les animaux, la défiance envers les institutions militaires, la trahison, la vengeance et le nihilisme…
    Dans les limites d’un film d’action pour enfants bien sûr : tout y est compréhensible, mais tout est simplement exposé, sans être traité plus en profondeur – l’étrange gémellité inversée de Sonic et Shadow, l’absence de réactions de Ivo Robotnik par rapport à Maria…
    D’ailleurs il faut 25 minutes pour installer toutes les situations principales : éveil de la menace, présentation du quotidien équilibré des héros, première attaque (qui dépote et nous donne une jolie carte postale japonaise), nouvelles alliances… Par rapport au précédent film, qui digressait trop avec les personnages secondaires (le mariage de Rachel etc), là c’est un peu précipité pour ce que ça veut raconter.
    On reconnaît aisément ce type de rythme, fait pour les personnes (enfants ou non) qui veulent que ça aille direct à l’essentiel.

    Mais dès le moment où Shadow et les Robotnik sont réunis, le film décolle.
    L’un, au premier degré absolu (normal, c’est Keanu Reeves en VO), apporte la touche de gravité qui sert d’enjeu émotionnel principal, dans une histoire qui ne triche pas trop avec la mort…
    Tandis que du côté de Jim Carrey on franchit un nouveau pallier dans l’art de l’acteur, lequel nous gratifie d’une nouvelle double performance mais simultanée cette fois (Eggman et son grand-père), mêlant histrionisme et Méta. Le tout avec une fluidité ahurissante – et ultra jouissive. Rien que pour lui, ça vaut déjà le coup d’y aller.
    Quand à l’action, elle augmente petit à petit, jusqu’à lorgner ouvertement sur du Dragon Ball Z (Super Saiyans et Apocalypse)… et ne plus donner l’impression d’être devant un opus trop inoffensif pour susciter le moindre intérêt.
    Et même en zappant les scènes post-générique, mettant en place de futurs films basés sur des histoires bien connues, cet épisode là est déjà suffisamment contenu et généreux pour créer de la satisfaction.

    (Seul) produit d’appel à la gloire de Sega, sans la moindre parcelle créatrice, ça reste tout de même un très bon moment à passer.
    Contrat rempli, heureux sont.

    • … »Interstellar », c’était pas déjà une variation sur l’Odyssée ?

      Le deuxième film « Kaamelott » est aussi un événement – tant que ça ne devient pas à nouveau un petit pétard mouillé.

  11. https://www.superpouvoir.com/netflix-la-strategie-qui-inquiete-hollywood-et-change-nos-series/

    Quelle horreur !
    Mais y a pas que chez eux : dans « The Batman », quand il reçoit l’enveloppe du Riddler, à son nom, écrit en très gros… Et que Gordon s’écrie « Mais, ça vous est adressé !? ». Et rebelote avec Alfred juste après, la même phrase, à l’identique…

    Merci pour les non-voyants ? 😮‍💨

  12. Feras-tu la noce..?

    La question qu’on devrait se poser en premier, puis à nouveau juste après avoir vu ce film, c’est : quel intérêt, au final ?
    Parce que oui, comme beaucoup de cinéphiles, le « Nosferatu » de FW Murnau a profondément marqué le réalisateur Robert Eggers, il l’a souvent dit, ainsi que son envie d’en faire un nouveau remake – même s’il n’a pas (encore ?) la stature d’un Werner Herzog…
    Mais ce film d’horreur originel, n’existe-t-il pas déjà en creux dans la filmographie de Eggers ? Dans des plans de « The VVitch » et « The Northman » ? Dans la folie expressionniste de « The Lighthouse » ?
    Et comment faire pour se réapproprier et réinventer un opus qui a beau être une variation de Dracula… il en garde tout de même la structure de base ?
    Laquelle est ultra connue à travers les temps : c’est simple, passé un certain âge, tout le monde connaît l’histoire du jeune clerc de notaire, du vieux comte dans son château, de la fille qu’il convoite quitte à envahir toute une ville…
    Et tout le monde connaît les métaphores que charrient cette histoire, qu’elles soient sexuées, sociétales ou même contradictoires (est-ce de la xénophobie envers les peuples de l’Est, ou bien un avertissement face à la montée du fascisme ?). Toutes pouvant aisément résonner avec l’époque présente, plus que jamais préoccupée par le sort des femmes, et les épidémies biologiques ou idéologiques.

    Au vu du résultat on pourrait penser à la démarche de Peter Jackson quand il fit le remake de « King Kong » (là aussi d’abord un film de monstre séminal, qui a également eu un remake à la fin des années 70) : garder entièrement la trame original, sans changer l’ordre des séquences, et y apporter une plus-value personnelle pour en faire un bon film de genre de notre époque…
    Avec beaucoup de déférence, et c’est là que ça commence à coincer dans le cas de ce « Nosferatu ».
    Parce que Eggers, en tant qu’auteur, est connu pour avoir des ambitions Intello et Arty… ce qui lui donne régulièrement un air pompeux.
    Mais il se rattrape toujours au vol avec un Iconoclasme qui fait rudement plaisir, surtout quand ça concerne l’arrière-train de ses personnages. 😆
    Et il y a aussi du mystère dans ses scénarios, qui fait qu’on sort toujours de ses films avec des images fortes plein la tête, mais aussi sans être complètement sûr de ce qu’on vient de voir, créant des interrogations passionnantes (Fantastique ? Mental ? Les deux à la fois ? Les deux en alternance ?)…
    Tandis que pour ce « Nosferatu », rien de tout ça, Niet.
    Premier degré à fond, sérieux comme un pape, aucun mystères, s’empêchant toutes digressions (toute la partie dans le domaine des Carpates aurait pu faire un superbe film de château hanté, à elle seule)…
    Même l’arrivée de Willem Dafoe, si elle réveille le film, n’a pas le niveau d’excentricité auquel l’acteur nous a habitué, surtout chez l’ami Eggers.

    D’ailleurs sa présence est symptomatique de l’évidence, assez forcée, du casting. Pas seulement parce que son rôle de vieux fou expérimenté n’est pas très original… Mais aussi parce qu’il a déjà été Max « Nosferatu » Schreck dans la fiction « L’Ombre du vampire ».
    Lily-Rose Depp ? Son père Johnny est un fan de monstres de cinéma et il a déjà joué deux simili Nosferatu (dans « Dark Shadows » et « Strictly Criminal »)… elle baigne là dedans depuis toute petite…
    Nicholas Hoult ? On est maintenant habitué à le voir jouer les jeunes premiers veules, en plus d’avoir récemment interprété Renfield (face à un Nicolas Cage tentant l’amalgame de tous les Dracula, comme l’a aussi fait son oncle Francis)…
    Bill Skarsgård ? Ça fait combien de fois qu’il joue les monstres surmaquillés et dégoûtants ?..
    Aaron Taylor-Johnson ? Ça fait combien de fois qu’il joue les pièces rapportées viriles ?..
    Pas un seul contre-emploi parmi tous ces acteurs, donc pas la moindre surprise, même si ça fait plaisir de retrouver Ralph Ineson (grand habitué des films de genre) dans un rôle de médecin chaleureux.
    Et Simon McBurney en équivalent de Renfield du nom de… Knock – encore une évidence, accidentelle cette fois : la pièce du même nom date de un an après le film de Murnau, et Louis Jouvet le jouait quasiment comme un vampire, ayant la main-mise sur la petite ville (et sur les fesses de ses habitants).
    Le fait d’avoir un tel casting donne aussi l’impression d’un film fait pour rassurer les investisseurs, moins Arty (le producteur Chris Colombus veille), pour que les spectateurs adultes ne soient pas perdu… mais derrière, la plus-value n’a pas l’air d’être aboutie.

    Commencer par un prologue sur le personnage féminin principal amène la fameuse clé de lecture inédite de Eggers : cette Ellen est elle aussi une sorte de « créature », via des pouvoirs psychiques incontrôlables. Orlock et elle étant deux pôles puissants, se rapprochant peu à peu… Et si lui est une force inarrêtable, on devrait normalement s’attendre à voir le personnage féminin subir une forme d’oppression dans le monde des vivants, être réduite à une hystérique dangereuse, se prendre des seaux d’eau glacée à l’asile, puisque c’est d’époque… Las, le film touche à peine à l’exploration des frustrations et culpabilités que l’esprit humain peut générer, grande thématique du cinéma de Robert Eggers. Et pas assez à la condition féminine (seul Knock sera vu en asile, et pas beaucoup en plus)… puisque, restant sur les rails de l’histoire originelle, tout le monde autour d’elle reste très patient, très accueillant, très bienveillant, à peine irrité quand le Mal frappe en partie par sa faute et qu’on lui demande alors de « rester à sa place ».
    Étonnante partie, où Eggers semble nous dire qu’un monde moderne, plus tolérant, n’est peut-être pas un monde capable d’appréhender des réalités horribles, qui sont au delà de tout cartésianisme. C’est même dit explicitement par Dafoe, dans ce film souvent didactique (à une ou deux reprises on nous répète les mêmes phrases), et qui avance à la manière de Orlock lors de sa première apparition à l’écran : avec des semelles de plombs, littéralement. Et au son lent et tonitruant.
    Un peu comme si le film de Murnau nous était projeté (dans sa version colorisée) en vitesse x 0,5… sauf que en 1922, c’était aussi un film muet. La théâtralité des acteurs passait énormément par le visuel, au diapason de l’esthétique expressionniste.
    Et en 2024, comme tout le monde y parle beaucoup, sur la musique balèze de Robin Carolan, on est plutôt dans un grand spectacle fait pour les salles de cinéma.

    Alors que nous reste-t-il ? :
    La performance de l’actrice principale, entre courage, fragilités, sordides pensées et contorsions. Ses scènes de transe créant à nouveau des liens cinématographiques clairs (« Possession » de Zulawski, donc Isabelle Adjani, donc le « Nosferatu » de Herzog)…
    Une reproduction très peu fétichiste (pas de format carré, pas trop d’imitation du style européen)…
    Des scènes de violence horrifiques plutôt bien fichues…
    Une imagerie gothique, filmée en pellicule dans cette bichromie auteuriste usuelle (bleu-orange-noir, pas plus), mais avec le superbe travail de Jarin Blaschke sur l’obscurité, la sous-exposition, le hors-champ via des mouvements de caméra hyper précis, etc…
    Ce qui sert bien le personnage de Orlock, exemple de réinvention étonnante, même si plus fidèle au roman originale de Bram Stoker. Loin du look de « rat » bien connu, on a là une espèce de cadavre de Raspoutine, menace diabolique, massive, toujours aux ongles longs, violeur et dévoreur goulu… La promo Et la mise en scène gardant très bien son allure dans l’ombre, même s’il s’agit d’un faux mystère dans son cas – on le verra plusieurs fois plein pot, et on se fiche de ne pas connaître ses origines.
    Une machine à tuer, ce qui le prive définitivement de tous contrastes dérangeants, puisqu’il est impossible de ressentir la moindre empathie pour lui… après tout, le Nosferatu originel était déjà le pendant « inhumain » de Dracula, c’est l’impression qu’il laisse dans la Pop Culture (voir par exemple les Reapers dans « Blade II »).
    Monstre réussi donc, mais rien de plus que ça – de toute façon, c’est Ellen qui concentre toutes les ambiguïtés de l’histoire.

    Peut-être devrait-on alors considérer cette version comme un compagnon du « Dracula » de Coppola, lui aussi un blockbuster d’auteur baroque et furieux, censé nous donner la version ultime du vampire mythique.
    L’un a la passion, les contrastes, une explosion de couleurs (dont le rouge) et de techniques cinématographiques ancestrales…
    L’autre est plus froid, plus uni, plus mesuré dans ses compositions, et surtout plus pessimiste dans ce qu’il raconte.
    Jusque dans sa dernière scène, amère, anti hollywoodienne, coutumière du réalisateur et justifiant peut-être qu’il ait épargné tous sévices physiques supplémentaires à Ellen, pour mieux en faire une brave héroïne tragique.
    Conclusion qui peut aussi nous laisser sur notre faim, de par son caractère abrupt.

    Dommage que Robert Eggers y perde un peu de son identité au passage, comme s’il avait été en quête d’une respectabilité plus « académique », mariant ses ambitions narratives radicales avec un certain formatage auteuriste (métaphore des noces contre-nature entre Ellen et Orlock ?)…
    À moins que ce monolithe du cinéma d’horreur n’ait été beaucoup trop intimidant pour lui pour pouvoir le bousculer un peu plus, au final.
    En tout cas, il a réussi à aller jusqu’au bout de son obsession, mieux que certains auteurs respectés – mais là, on pensera plutôt à un autre film récent de Coppola. 😉

    Nos fiers têtus

  13. J’ai vu Sonic 3 au cinéma le 9 février et j’ai adoré. J’ai été ému par le sacrifice de Robotnik (respect à Ivo pour son sacrifice) et de Shadow (même si ce dernier a fini par survivre) et la mort de Maria était triste. Le film était plus sombre que les 2 premiers, ce qui était un plus. Vivement le 4e pour savoir QUI a envoyé les Metal Sonic (je pense personnellement que Sonic a atterri dans un autre Univers et qu’on va explorer le Multivers, ou alors, c’est Black Arms qui a créé Metal Sonic, ou une version alternative de Robotnik plus fidéle à la version des jeux vidéos).

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