Critique : Le Livre d’Eli

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L’Apocalypse selon Hollywood : quatrième partie ! Les spectateurs américains et français ont en effet la « chance » de vivre sur leurs écrans la fin du monde, et qui plus est, chronologiquement ! Tout à commencer avec 2012 (lourd mais efficace) avec la catastrophe en elle-même. Puis a déboulé Bienvenue à Zombieland, un hilarant manuel de survie en milieu hostile post-invasion de zombies. Dix ans plus tard, voici La Route, une très belle réussite, où l’absence d’espoir se fait sentir. Mais rassurez-vous ! Avec Le livre d’Eli, l’espoir revient…

Une chose est sûre, le spectateur à tout pour être confiant, car le cocktail proposé ne peut être qu’une réussite ! Prenez Denzel Washington, toujours impeccable quel que soit son rôle (du contrôleur du métro 123 au guerrier expert dans l’art de la machette), donnez lui un film d’action réalisé efficacement, avec un scénario solide qui réserve son lot de surprises, et le tour est joué ! Nous voici donc trente ans après le « Flash » qui a détruit en grande partie l’humanité. Les derniers humains vivent dans un monde ravagé, où la violence et la méfiance règnent en maître. Dans ce décor, Eli, un homme seul, traverse les Etats-Unis, avec dans son sac, un mystérieux livre qu’il veut protéger à tout prix…

La réussite du film repose d’abord sur les épaules de Denzel Washington. Son interprétation est parfaite, et demande presque une seconde vision, afin d’observer avec plus d’attention certaines subtilités qu’il a glissé dans son jeu. A ses côtés, Gary Oldman en méchant très méchant, diabolique à souhait, qui veut s’approprier le livre. Le personnage est intéressant, à un but précis, et n’est pas juste présent pour envoyer ses sbires contre le héros. Dans ce monde de brutes, une touche féminine, Mila Kunis, un choix de casting judicieux. Elle parvient à exister au milieu de ces grands acteurs (le rôle devait être initialement tenu par Kristen Stewart, un peu trop jeune pour faire le poids).
L’autre élement contribuant à cette réussite est l’univers visuel. Réalisation recherchée des frères Hughes, scènes d’action efficaces (80 millions de budget), et lisibles. Les deux frères parviennent à créer une vraie atmosphère, un monde solide entre paysages apocalyptiques et décors westerns, une vision moins rude que La Route, mais tout aussi réaliste (violence, cannibalisme, problèmes du quotidien). Et surtout, ils ont pour base une histoire qui repose sur deux questions qui tiennent en haleine : qui est Eli, et pourquoi le livre qu’il transporte est-il si important ? Impossible d’en dire plus à ce sujet sans dévoiler la fin du film, mais le récit est très bien mené, sans temps morts, et apporte des réponses. Malgré tout il n’échappera à personne que le titre, et le prénom biblique d’Eli est un indice. Il serait d’ailleurs intéressant de revoir le film en ayant à l’esprit l’histoire de ce personnage. Un certain public très hostile à la religion pourra ne pas apprécier le film, tant pis pour eux, tant mieux pour les autres, d’autant plus que le propos est intéressant, et nuancé.

De la même façon qu’Inside Man était plus qu’un simple film de braquage, Le livre d’Eli s’élève au-delà de l’énième métrage d’action post-apocalyptique, ce qui fait du film l’une des premières bonnes surprises de l’année 2010 !

Notation : 16/20

Etoiles : ***

1 COMMENTAIRE

  1. Hello
    Je vais me refaire un marathon Marvel et en profiter pour relire toutes tes critiques 🙂
    J’en profite pour mettre un commentaire sur la première critique du site ! J’adore ce film !
    A bientot !

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