Le bar de Galactus #254 : Bad Boys – Ride or Die ~ Sweet Tooth

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Bienvenue dans le bar de Galactus : chaque lundi, une nouvelle page est à votre disposition pour discuter cinéma, télévision et comics au sens large, loin des univers Marvel et DC Comics !

La suite du plus gros succès de l’année 2020 débarque mercredi sur les écrans ! Oui, il s’agit bien de Bad Boys : Ride or Die, réalisé par Adil El Arbi et Bilall Fallah, à qui l’on doit deux épisodes de Ms. Marvel et le maudit Batgirl. Ces derniers jours, le duo a également fait parler de lui comme potentiels réalisateurs de Spider-Man 4, Sony Pictures appréciant de travailler avec les mêmes collaborateurs. Mais pour l’instant, cela tient plus du fan-casting que d’une vraie rumeur. L’autre sortie de la semaine, c’est bien sûr la saison 3 de Sweet Tooth, qui servira de conclusion à la série Netflix (6 juin). Et comme c’est le phénomène français de ces dix dernières années avec bientôt 6 millions d’entrées, impossible de ne pas mentionner Un p’tit truc en plus. L’avez-vous vu ? Dans tous les cas, à vos claviers et très belle semaine (enfin) ensoleillée à tous !

Cet été, la franchise Bad Boys est de retour avec son mélange iconique d’action explosive et d’humour irrévérencieux. Mais cette fois-ci, les meilleurs flics de Miami deviennent les hommes les plus recherchés d’Amérique.

22 COMMENTAIRES

  1. – ça y est, l’arc Krakoa est terminé côté comics (reste un super chapitre final à sortir cette semaine). Pour ma part bilan en demi-teinte pour cet arc final.
    – Rise of the power of X et X-men red ont été des petits bijoux (si vous êtes fans de Storm, Magneto et Sunspot X men red est un must-have 😉 )

    – dead X-men et X men forever ont été des petites pastilles sympathique

    – mais la catastrophe réside dans la gestion de fall of the house of X et du titre principal X-men. Entre incohérences, personnages présents à plusieurs endroits, dialogues aux fraises… Bref un peu dommage de finir sur ce bilan, mais aucun regret sur la parenthèse krakoa pour ma part 🙂

    • Je suis en vf, on en est au début de fall of x. Et pour l’instant c’est vrai qu’x-men red est une pépite.

      J’aime beaucoup Immortal X-Men mais les changements de points de vue rendent la série moins unie.

  2. Même si je ne suis pas ultra fan de la franchise, j’espère que ce nouveau BAD BOYS va trouver son public car la situation devient inquiétante.
    On peut présager de succès pour un DEADPOOL & WOLVERINE mais le début de 2024 est rude. Et pourtant, pour avoir vu ARGYLE ou THE FALL GUY, ce sont des propositions honnêtes de blockbusters divertissants. On a connu par le passé bien pire et qui a explosé le box office.

    • La situation est inquiétante parce que Hollywood fait du protectionnisme. Les grèves n’ont pas favorisé l’arrivée de films indiens, coréens, chinois ou autre. Aux US Godzilla minus one et Creation of the gods ont eu des très bons box office. C’est comme les séries coréennes qui cartonnent sur les plateformes. Bref à force d’avoir des scénaristes qui veulent faire du discursif ou qui ne savent pas écrire, on finit par s’effondrer.
      Hollywood est en train d’acheter les droits de romances à succès. On veut féminiser le public, c’est bien. Mais en sacrifiant le public masculin, ce qui est moins bien.

        • l’an passé seulement Barbie et SuperMario Bros milliardaires (encore aucun cette année)
          en 2019, 8 films milliardaires pour accompagner Endgame qui en faisait 2,8 !

          le film d’Artus a énormément de mérite, mais avec ses $33,450,500 worldwide ……..

  3. Aucune appétence pour Bad Boys (un peu de sympathie pour le second opus, le reste m’intéresse peu) donc je tomberai sans doute un jour mais pas au ciné.

    en films et séries ces derniers temps:
    Abigail: Petit film gore sans prétention, beaucoup d’humour, du crado bienvenue. Pas un chef d’œuvre mais 1h30 pas perdue. Assez semblable dans l’ambiance à « Wedding nightmare » un de leurs précédents films, avec un rythme un peu plus bancal.

    La maison de cire: je l’avais jamais vu. C’est chose faite.

    Godzilla Minus one: Très très bien. Beaucoup plus ce que j’ai envie de voir de Godzilla que les opus américain (exception faite de celui d’Edwards). Je recommande. La plongée dans le Tokyo d’après guerre est superbe.

    Pour les lectures:
    Spirou, l’espoir malgré tout: Une mini série en 4 tomes de Emile Bravo. C’est magnifique, ça fait rire et pleurer. C’est à faire lire à tous les jeunes lecteurs.

    Gunnm: J’ai enfin lu Gunnm. Je ne connais pas trop le contexte de production mais tout va toujours trop vite. Les dessins sont superbes et les idées sont là mais les personnages semblent assez peu intéresser l’auteur qui rush leur développement systématiquement…

    Kali (comics) : Un court récit de vengeance en un tome. Illustrations magnifiques. Rythme effréné, c’est splendide.

    Birdking T1: Premier tome d’une saga d’héroïc fantasy. Les dessins mignolesques de Crom sont splendides et les couleurs vives contrastent parfaitement avec l’univers sombre qui est dépeint. Je conseille aussi.

    Par Toutatis: Les éditions Albert-René devraient donner l’autorisation aux auteurs de s’approprier l’univers d’Astérix. On y gagnerait des récits de qualité, comme ce « Par Toutatis » qui est superbe.

    • Pour ce qui est de Gunnm je pense que l’auteur voulait surtout raconter une histoire à propos d’un monde et pas spécialement s’attarder sur les personnages. Certains sont quand même assez poussés. J’avoue que je n’ai pas autant accroché que je l’aurais souhaité à cette oeuvre.

  4. Je me refais actuellement la série Daredevil.
    Les 2 premiers épisodes, je me suis dit que malgré la qualité évidente, on l’avait peut-être surestimé à l’époque, et puis au fil des épisodes, je constate que même avec le recul c’est vraiment top. Cette écriture, cette maitrise du ton et de la tension montante, ces personnages (Wesley !! :'( ), cette photographie, ces dialogues. Ptete les combats qui sont un peu en dessous lors de ce revisionnage (on voit trop à mon goût le fait que les cascadeurs ne se touchent pas :s).
    Sinon, j’ai eu sur plusieurs épisodes des moments de bugs avec le doublage anglais qui se mettait en fond, et en décalage avec ce que je voyais..

    En tout cas je savoure cette série avec tout autant de joie qu’à l’époque (la surprise et le suspens en moins bien sûr).
    Et je suis retourné voir les articles au sujet des origines du show sur le site 😉 (ça fait bizarre, et j’avais zappé qu’un film reboot était en projet à l’époque, avant la série).

    • Marrant je l’ai revue avec le fiston il y a quelques semaines et j’ai (re)pris une grosse claque.
      A l’inverse, j’ai beaucoup aimé les combats qui font très réalistes « chorégraphiquement » parlant. Le fait que les cascadeurs ne se touchent pas ne m’a pas choqué.

  5. Beaucoup aimé Un petit truc en plus.
    Drôle et touchant à la fois. Artus se fout pas des handicapés. On sent qu’il les respect et ça donne un film fort sympathique. Succès amplement mérité !

  6. Le nouveau trailer d’Alien Romulus est (comme le 1er) très efficace et très prometteur. La pâte du réalisateur semble être de très bonne facture. Et excellentes les 2 idées sonores de la BA (le craquement du début, et le fait de couper le son juste après la fameuse tagline à la fin).

  7. 3 juin 2024 at 12 h 00 min

    Adil et Bilal, très bonne idée… surtout si on pense à l’inclusion de Kamala Khan en alliée.

    Succès un peu exagéré pour Artus : déjà qu’il a évité de faire un film autour du Vrai Sylvain, l’handicapé mental tueur en série, qu’il a créé sur scène dans un sketch dément… ce qui aurait été plus audacieux, plus drôle et tout à fait raccord avec l’auteur, lequel est fan d’humour noir et dérangeant..
    Et ben non, et en plus il base sa promo sur la rareté des handicapés mentaux dans le Cinéma, remontant jusqu’au « Huitième Jour »… Alors qu’il y en a eu bien d’autres, et surtout dans la comédie « Chacun pour tous », qui était bien plus gonflé en comparaison (aussi une histoire d’imposture, mais basée sur une fait réel en plus, et qui a fait scandale).
    C’est « Un Ch’ti truc en plus » que ça aurait dû s’appeler, tellement ça a l’air inoffensif.
    Tant qu’à faire, Artus aspire même des spectateurs au dépend de « Furiosa… » (comme si ça suffisait pas que le film soit incompris partout dans le monde), et ça c’est pas bien du tout.
    Donc n’en faisons pas trop avec ce film, pas vraiment fait pour le grand écran

    Vu et revu : :

    – Fin de la filmographie complète de Yves Robert, acteur/auteur inégal mais qui a toujours assumé les mêmes thématiques, les mêmes envies de légèreté, vantant le monde de l’enfance (ou des grands enfants), l’amitié, et le cinéma inspiré du Muet et du Dessin/Cartoon.
    Aussi, l’un des seuls réalisateur au monde à avoir fait plusieurs opus en forme de diptyques (soit ce sont des œuvres autocontenues qui se répondent les unes les autres, soit ce sont également des suites directes).
    Des films qui font du bien par où ils passent.

    – « Fernand cherche du boulot »…
    Court-métrage à la gloire de Fernand Reynaud, en catastrophe ambulante à tendance homicide (couper les oreilles, provoquer un déraillement de train). Mais protecteur des animaux, comme un avant goût de la suite de la filmographie de Yves Robert.

    – « Les hommes ne pensent qu’à ça »…
    Presque un film à sketches, sur l’art (relatif)de la drague chez les hommes, avec une touche de Fantastique et une course-poursuite avec Louis de Funès qui vaut à elle seule le coup d’œil.

    – « Ni vu, ni connu »…
    Proche d’un roman de Alphonse Allais, ce film à succès privilégie la comédie par rapport à la critique des notables de Province.
    Toutefois Yves Robert réussit à glorifier l’esprit bucolique, proche de la Nature, tendre avec les naïfs et opposé à toutes formes de soumissions.
    Et offre à de Funès l’un de ses rares rôles où il se trouverait de l’autre côté de la Loi, avec les petits, les insolents, ceux qui sont pas les garants d’un Ordre stricte… toujours cartoonesque, il y irrésistible là dedans, nous faisant regretter qu’il n’ait pas eu plus d’emplois dans ce genre.
    « Viens ici Fous-le-camp ! »

    – « Signé Arsène Lupin »…
    Une histoire originale, imaginant un Lupin vétéran de guerre et statique, qui rempile pour une nouvelle aventure rocambolesque et pleine de trahisons. Dommage que Yves Robert passe à côté de l’histoire romantique déçue, que sous-entendait l’histoire… peut-être à cause de l’interprétation de Robert Lamoureux, acteur pas taillé pour la gravité.

    – « La Famille Fenouillard »…
    Une adaptation littérale de l’une des premières bandes-dessinées du monde. Fin du XIXe siècle quand-même… Donc très, très désuet, la caricature ne passant pas toujours l’épreuve du temps (la niaiserie bourgeoise, le Japon mis en scène comme si c’était la Chine). Ne reste que l’hommage perpétuel au Film Muet, qui donne quelques scènes visuellement stimulante.

    – « La Guerre des boutons »…
    Un de ses premiers films culte, où Yves Robert (aux commandes de sa propre société de production, avec sa compagne Danielle Delorme) célèbre cette fois ouvertement l’enfance. Le roman de Louis Pergaud trouve son meilleur écrin dans cette adaptation, indépassable… mais moins légère qu’on ne le croit :
    On y voit le spectre de la Guerre, que les gosses refont en miniature, dans la même lignée que « Jeux interdits »
    Et aussi l’enfance battue, l’avenir sans issue – alcoolisme et pensionnat. Mais dans un ultime pied de nez, en évitant encore de se soumettre, le temps de la jeunesse et de l’entraide.

    – « Bébert et l’Omnibus »…
    Vendu comme une sorte de suite de « La Guerre des boutons », juste parce qu’il réutilise la bouille de garnement de Martin Lartigue… c’est en fait la troisième fois, mais la première en personnage central.
    C’est aussi un film peu inspiré qui chasse sur les mêmes terres que « Les 400 coups » et « Zazie dans le métro », en mode BD.
    Assez rigolo, et rien à raconter là dedans, à part peut-être le fossé de plus en plus grand entre les adultes et la jeunesse de l’époque.

    – « Les Copains »…
    Un des nombreux films « prototypes » de Yves Robert, ici pré « Un éléphant… »(la bande de potes, les transfuges du Conservatoire), et aussi pré Mai 68. D’après le roman de Jules Romains, une virée gentiment anarchiste et un peu clipesque, dont seule subsistera dans les mémoires la fameuse chanson de George Brassens, écrite librement pour l’occasion – mais sans jamais correspondre au contexte.

    – « Monnaie de singe »…
    Encore un pré film à succès, pas très loin du « Grand Blond… » (un gus lunaire se fait manipuler par des ambitieux, mais à main malin qu’il demi)… Film de commande lorgnant manifestement sur les comédies de gangsters coproduites par des américains et des européens.
    Encore un film totalement oublié, encore un film contenant quelques jolies saillies muettes/cartoon, et qui a pour effet positif de mettre en avant Jean-Pierre Marielle, Jean Yanne. Et, surtout, le moins évident Robert Hirsch, avec son talent élastique qui peut le faire passer d’un accent à la Fernand Reynaud, à un numéro de danse comme Pierre Richard en aura l’honneur de faire (que des acteurs passés chez Yves Robert, en somme).

    – « Alexandre le bienheureux »…
    Un grand film prônant les vertus de la paresse, ou plutôt de la liberté de prendre son temps. Histoire d’un homme en pleine dépression, où les femmes n’ont pas le bon rôle (c’est de toute façon rare chez le Yves Roberta d’alors), et met lui aussi en avant la désobéissance face à un ordre établi, face au consumérisme… quitte à devenir un élément perturbateur influent. Assez évocateur à l’aube de Mai 68.
    Très BD, très beau, très poétique, très touchant, l’un des plus beaux rôles de Philippe Noiret entouré de plusieurs acteurs qui feront partie de la bande de Yves Robert.

    – « Clérambard »…
    L’adaptation de la pièce de Marcel Aymé est presque une contradiction du film précédent, son antithèse (comme désabusé après les évènements de 68). D’aspect moins séduisant et abouti, un peu trash, on reste quand même dans la continuation de « Alexandre… » : un homme malheureux fait sa crise de conscience (et de la quarantaine), trouve une forme d’illumination qui peut contaminer son entourage.
    Avec une place prépondérante laissée à la Religion, c’est d’ailleurs le seul film d’Yves Robert contenant ouvertement du Surnaturel.
    Curieux et difficile d’accès, mais pas inintéressant… et la rencontre cruciale avec Jean-Loup Dabadie.

    – « Le Grand Blond avec une chaussure noire »…
    Un sommet, où toutes les parties s’équilibrent les unes les autres, en harmonie :
    Le jeu lunaire de Pierre Richard, insaisissable centre de l’attention…
    Le script de Francis Veber, qui théorise sur ce qu’on voit et ce qu’on projette avec obstination…
    Tous ces acteurs supers, servis par des dialogues à la précision laser…
    La comédie qui peut passer du burlesque au sexy, en passant par le noir (les morts pleuvent, pour de vrai)…
    La critique de ceux qui nous surveillent, se surveillent entre eux et ne sont surveillés par personne…
    Et cette musique de Vladimir Cosma et Gheorghe Zamfir, dont la légèreté confine à une absurdité digne du « Troisième Homme ».
    Quasi parfait…

    Alors l’intérêt d’en faire une suite, « Le Retour du Grand Blond », ne se justifiait pas au delà du fait de capitaliser sur le succès… Ce deuxième volet se chargera alors de boucler la boucle en jouant cette fois ouvertement au pastiche de James Bond, en châtiant les derniers salopards, en rendant leur liberté aux « petits » dont la vie a trop souvent été manipulée…
    Malgré les redites et quelques déceptions (réduire Mireille Darc a un simple enjeu ?), le film arrive à être encore suffisamment satisfaisant… parce qu’il ne fait que 1h15, plus court encore que le précédent, et allant toujours à l’essentiel.

    Et ensuite, grande curiosité, les USA en ont fait un remake, « L »Homme à la chaussure rouge « … Production à petit budget, typique des années 80, qui explicite certains points, et inclue des gags et une morale américains. Lesquels n’arrivent pas à faire la synthèse des deux films français.
    On peut tout de même jeter à un œil à Tom Hanks, pas vraiment taillé pour ce rôle de gugusse élastique, qui n’a pas conscience de la réalité qui se crée dans son dos (attendons plutôt le Jim Carrey du « Truman Show »). Mais qui contient déjà quelques bribes du futur Forrest Gump (un naïf ordinaire qui passe entre toutes les mailles du filet, et fait tomber les belles blondes en rébellion).

    – « Salut l’artiste »…
    Hommage touchant au métier d’acteur anonyme, avec l’une des plus belles stars qui soit, Marcello Mastroianni. Lequel s’y connait bien en rôles auto-dépréciateurs.
    Tout ce qu’on y voit sent le vécu (les rôles alimentaires de figurants, de doubleurs… les metteurs en scène qui ne vous calculent même pas etc). Et Yves Robert y joue encore avec la réalité de ce qu’on y voit (le prologue façon film historique, jusqu’à ce que…).
    Ça y est, on commence (déjà !) à être dans la dernière partie de sa filmographie, celle de la maturité, celle où il fait le même cinéma que son ami Claude Sautet – en plus drôle.

    – « Un éléphant ça trompe énormément »…
    Avec Dabadie à l’écriture, un autre sommet où il fête l’amitié masculine, tout en en raillant le côté machiste et séducteur adultérin – lequel n’est pas toujours assuré.
    Ni par un Victor Lanoux, beauf et toujours à la bourre…
    Ni par un Guy Bedos, qui nous y refait ses sketches de pieds-noirs avec sa terrible mère…
    Ni par un Claude Brasseur aussi flamboyant que l’était son père Pierre (et audacieux pour l’époque)…
    Surtout avec un Jean Rochefort dont les dialogues sont systématiquement en contradiction avec ses actions, dont l’assurance flegmatique est digne d’un Peter Sellers – narrateur en voix off obligatoire pour tous les films d’Yves Robert, à partir de là.
    Malgré tout, on leur pardonne car il ne sont jamais méchants.
    C’est sautillant, c’est encore tendre, ça met un peu plus les femmes à l’honneur, enfin – la Libération est passée par là, et Danielle Delorme se permet d’entrer dans la bande… D’ailleurs, c’est l’inspiration référentielle pour tous les « films de bande » ultérieurs, et souvent inférieurs même une fois passée l’épreuve du temps.

    La suite (pas vraiment directe) « Nous irons tous au paradis » en remet une couche avec plaisir : Rochefort pastiche encore plus Sellers, les autres ont plus de temps de présence, des arcs narratifs plus importants…
    Avec le défilé continu d’acteurs, on y perd alors en équilibre… Mais encore une fois, on pardonne, et on s’aime tous.

    – « Courage fuyons »…
    Une variation du Rochefort de « Un éléphant… », une nouvelle fois mythomane persuadé d’être victime d’une malédiction familiale – lâcheté chronique.
    Il se retrouve héros séducteur malgré lui, une fois qu’il aura décidé de prendre d’improbables risques pour les beaux yeux d’une étrange aventurière – Catherine Deneuve tout de même, dont la vraie nature du personnage sera surprenante, mais tellement logique.
    Après l’ode à la paresse de « Alexandre… », celle de la couardise mais pour mieux en extraire les instants les plus positifs. Ceux qui révèlent la bêtise des autres.
    Au titre du film, antithétique, on pourra alors ajouter « pour vivre heureux, vivons cachés ».

    – « Le Jumeau »…
    Une tentative de changer de style, en adaptant un roman de Donald Westlake, à l’issue assez sombre…
    Pas dans le style de Pierre Richard (le public ne suivrait pas) ni dans celui de l’optimiste Yves Robert.
    Néanmoins, le côté polardeux est bien présent dans les codes, les archétypes, les décors… Et Pierre Richard reste quand-même à contre-emploi, jouant la précision, le côté sûr de soi, et la séduction impénitente plutôt que accidentelle – donc, échec au cinéma.
    Dans ce panier de crabes où règne également l’avidité, c’est encore la liberté sexuelle qui triomphe. Une trahison du roman qui offre plus d’originalité.

    – « La Gloire de mon père »…
    Yves Robert se la joue à nouveau bucolique avec cette mignonne adaptation des mémoires de Marcel Pagnol. Beau et complètement inoffensif, avec beaucoup de gentillesse et d’amitié filmée comme une romance.
    Et tout de même une petite critique de l’hypocrisie humaine, vers la fin.

    Mais c’est dans sa suite, « Le Château de ma mère », que Yves Robert se fait plus audacieux : non content raconter une sorte d’histoire d’amour impossible centrée sur la mère de Pagnol, le film se voit comme une mini odyssée avec l’équivalent d’une sirène (Isabelle Cassignol), des plans machiavéliques, des traversées interdites, un garde/cyclope auquel se confronter…
    Et une conclusion loin d’être idyllique, qui révèle l’alcoolisme d’un sauveur, puis fait des bonds dans le temps morbides, jusqu’à arriver à l’âge mâture… celui où l’on définitivement conscient des failles de ses proches (la fameuse scène du Boulanger), et où un petit Œdipe peut vous traumatiser des décennies après.
    C’était bien une grosse madeleine de Proust, sur un temps qui a complètement disparu et ne reviendra jamais plus.

    – « Le Bal des casse-pieds »…
    Encore une variation du personnage de prédilection de Jean Rochefort, dans un faux film à sketches avec une ribambelle d’acteurs stars, familiers ou non…
    Plus que de boucler boucle avec son premier film (centré sur les raseurs cette fois), il se permet aussi d’avoir une héroïne (Miou-Miou) dès le départ à égalité avec le protagoniste. Jusqu’à leur faire partager la narration à un moment donné.

    – « Montparnasse-Pondichéry »…
    Ça fait partie des films testamentaires, dont les auteurs (et les spectateurs) n’avaient pas encore conscience au premier abord… puisqu’ils avaient encore d’autres projets.
    De plus, c’est une jolie révolution, tout en étant très personnelle : Miou-Miou en héroïne émancipée (courtisée par un tas d’olibrius)… Yves Robert lui-même pour jouer avec elle une amitié platonique malgré tout – or, ils avaient déjà une relation en coulisses.
    Mais qu’importe, il s’agit d’une très jolie comédie dramatique, un peu sociétale (la pression sur les femmes, sur les étudiants), sur les opportunités manquées et qui regorge littéralement de spiritualité…
    Puis, une conclusion très mélancolique, et salut !
    Pas mal pour tirer le rideau de fin.
    _

    – « Furiosa : Une saga Mad Max »… Analyse complète sur la page consacrée, au Bar #252…
    Adendum :
    Clairement un film pas bien compris, ce qui n’a rien d’étonnant quand les analyses d’œuvres se font maintenant en fonction de la tête de ceux qui sont aux commandes, et pas de ce que ça raconte (ni de comment).
    Bien sûr, les Mad Max, leur statut précède de loin les blockbusters de références de beaucoup de commentateurs (Cameron, McTiernan, Spielberg). Lesquels sont un peu plus « propres » en comparaison, et conçus aussi comme des machines de guerre commerciales, avec une morale assez optimiste.
    Rien de ça pour Max, qui n’est pas vraiment une franchise, et dont le statut est un peu plus adulte, plus rare et donc plus précieux. Tous ceux qui ont aimé les films de Miller sont passés à autre chose faute de mieux… et n’attendent rien de moins qu’une proposition radicale similaire, dans un paysage de blockbusters qui en manque.
    Pas de bol, « Furiosa… » n’est pas ce genre de film. D’un certain point de vue, il peut même être considéré comme meilleur, demandant au spectateur de l’explorer plus en profondeur à chaque nouvelle vision.

    Déjà ça ne correspond à l’histoire archétypale qu’on associe généralement à un « Mad Max », c’est à dire un solitaire errant, qui se retrouve au sein d’une communauté qu’il finira par aider malgré lui, avant de repartir seul de son côté. Un classique scénario de western, de lonesome cowboy.
    Or ce genre d’histoire, George Miller n’a commencé à la raconter qu’à partir d’un deuxième film, celui qui fait référence. Avant de la décliner dans le troisième et quatrième film, à l’identique.
    Tandis que le premier opus, que tout le monde a tendance à oublier (alors qu’il est assez essentiel à la Saga), décrit surtout un monde en déliquescence. Puis raconte une histoire de vengeance… et c’est vers cela que l’on revient dans « Furiosa… » Ce qui en fait un Vrai film « Mad Max », qui a toute sa place dans la série de films.

    L’histoire fait une boucle : ça commence par une traque dans le désert par la mère. Et ça finit idem avec sa digne fille.
    Miller a choisi pour incarner sa mère une interprète mannequin (comme souvent dans ses derniers films) avec un certain charisme… pas une cascadeuse. D’où la scène avec la doublure numérique.
    Une mère qui est quand-même moins masculinisée que Ripley et Sarah Connor.
    Mais si on se rappelle de « Mad Max 2 », là aussi il y avait des accélérations avec les personnages (l’enfant sauvage, quand il rattrape son boomerang). Doublures numériques ou non, on retrouve aussi ça avec des acteurs de « Furiosa… » dans des scènes où il n’y a pas de moments d’action dangereux.
    C’est sûrement le Cinéma Muet qui a inspiré Miller, parce que ce type de mouvements rapides ou saccadés, on le trouvait dans ces films-là… on peut donc supposer qu’il s’agit d’un parti pris esthétique.

    Mais c’est aussi une fiction probable, puisque racontée du point de vue du History Man – comme pour Korg dans le tout aussi incompris « Thor : Love and Thunder » : c’est le point de vue biaisé de celui qui raconte une histoire de morts et de renaissances. Ce qui justifie encore plus le côté ouvertement factice dans la facture visuelle du film.
    Et une mauvaise interprétation des effets spéciaux chez les analystes, ces dernières années : une image réaliste n’est pas une garantie automatique de qualité – le manque de force de « Dune », ou bien le vide de « Civil War », devenu une mauvaise référence en matière de dystopie.
    Tandis qu’une image artificielle n’est pas forcément nulle, quand elle trouve sa justification grâce à sa narration.

    Pour ce qui est de l’expressivité de Furiosa, tellement décriée, il s’agit quand-même d’une fille impénétrable et impitoyable, parce qu’elle semble entraînée par sa mère pour être une guerrière, vouée à la protection de leur foyer, voila pourquoi elle tente de saboter les motos avant que les tarés fouillent un peu plus loin… et qu’elle ne révèle jamais le chemin jusqu’à chez elle…
    Elle est déjà formée pour être une débrouillarde et s’adapter aux situations… Elle est donc bien plus en avance qu’un Conan le Barbare – certains recherchent vainement la comparaison entre les deux.
    Elle semble avoir été marquée sur la nuque dès son enfance, quand on en a fait une promise Et un tribut, créant du lien avec le gang de Dementus. Comme elle a les cheveux longs, on ne la voit évidemment pas – d’ailleurs avez-vous remarqué que sa coupe de cheveux est quasiment la même que Immortan Joe ? Scellant son destin de successeur.
    Quant au faux crâne que met George Miller à Joy (c’est quand-même bien bombé), bien entendu le tournage ne se fait pas dans l’ordre chronologique, surtout quand les scènes les plus spectaculaires sont souvent réservées à la fin (en cas d’accident). Peut-être que si Miller n’a pas privilégié un crâne rasé avec une perruque dessus, c’est pour éviter qu’elle risque régulièrement de se décrocher à cause de la rudesse des cascades… et pour avoir un peu de mouvement de cheveux naturel.

    Et ça servirait à quoi d’en faire un clone de Theron, au lieu de laisser faire Joy (bien plus talentueuse que la Theron caricaturale de maintenant, il n’y a qu’à comparer leurs derniers rôles) ?.. alors qu’elle joue le personnage jeune, avec d’autres forces, pas encore expérimenté à ce point – donc qui joue correctement la partition qui correspond au personnage à ce moment de sa vie.
    Anya Taylor-Joy, cette actrice que personne n’aime plus aujourd’hui, étrange non ?
    Alors qu’il y a pas longtemps, « Le Jeu de la Dame » etc… Tandis que quand elle est dans une production avec un point de vue plus féminin, là c’est un échec – « Last Night in Soho » (grâce auquel Miller va l’engager), et ici.
    N’est ce pas une possibilité que ce sont des réactions majoritairement masculines qui rejettent ce film, pendant que des voix plus féminines ou plus ouvertes (mais qui je se font pas du tout entendre) ont compris comment fonctionnait ce film ? – outre le fait qu’il s’agit aussi d’un récit picaresque, et pas du tout du sempiternel (et assez réac) « parcours du héros à la Joseph Campbell »…
    Sans occulter le fait que ça manque quand-même de scènes bouleversantes et opératiques, pour mieux lier chaque segments les uns aux autres – en gros, c’est du « Bon, la Brute et le Truand » que ce film s’inspire, sans réussir à atteindre le même niveau du premier coup.

    Peut-être aussi que le public cible (plus sensible à ce type d’histoire) n’y est pas allé à cause de sa violence et ses grosses cylindrées, et peut-être un rejet des vieux auteurs, et Artus a aspiré plein de spectateurs avides de bienveillance légères…
    C’est un Tout. Qui peut se rattraper en faisant carrière sur la longueur, façon « Fight Club ».
    À comparer aussi avec le diptyque « Kill Bill » : le premier est très Action, très Geek, ne raconte rien mais le fait avec virtuosité. Le deuxième n’essaie pas de l’égaler, ça serait absurde… mais il est plus grave, et raconte vraiment quelque chose à propos de l’histoire affective contrariée de deux antagonistes.
    La Thèse, et l’Antithèse.
    Souvent c’est la deuxième qui est plébiscitée par le public (« L’Empire contre-attaque » par exemple)… Mais quand le premier volet est constamment trépidant, le deuxième ne peut pas rivaliser et doit explorer d’autres directions.
    Tarantino avait néanmoins réussi à créer plus d’émotion dans le deuxième… mais ça, personne n’en parle jamais, comme pour « Furiosa… » : seule compte la réputation – Hélas.

    C’est un peu la même chose ici – mis à part pour le temps d’attente entre les films : le premier volet est trop évident, il attire l’attention notamment en créant une identité iconique redoutable…
    Même si faussement original : le Tarantino sample génialement un max de références, dont un look de Bruce Lee pour les connaisseurs. Mais aussi pour ceux qui… n’ont pas vu beaucoup de films de Bruce Lee (soit ils vont se mettre à les voir, ainsi que Sony Chiba, le Frelon Vert etc, soit ils ne se contenteront que des ce film).
    Et l’écrasante majorité des fans de « …Fury Road » n’a pas vu « Le Mécano de la Générale », ni aucun films muets, influence principale de George Miller… Donc pour eux, ce film fait référence aux « Mad Max » précédents, et surtout aux jeux vidéos de courses de voitures, de Mario Kart à GTA.
    Pourtant c’est dans les films suivants que les auteurs ont vraiment plus de trucs à dire : dans « Kill Bill », La Mariée y retrouve un vrai nom, une identité, sa fille… et on comprend qu’on est en fait dans une histoire d’amour tordue entre deux super-vilains (le monologue de Bill sur Clark Kent, typiquement un point de vue de méchants).
    Et pour Miller, ça sera l’histoire d’une enfant perdue qui refuse d’avoir un père de substitution… pourtant, c’est bien ce qu’est Dementus pour elle. Mais comme ça se passe à rebours, il manque un détail particulier, capital pour lier les deux films : Chris Hemsworth aurait dû intégrer des traits de caractère de Charlize Theron à son jeu, pour signifier l’influence implicite qu’il devrait avoir sur Furiosa.

    Au final le parcours de cette anti-héroïne ne va pas dans une direction fixe, puis demi tour complet – ça, ça sera son acte ultime, dans « …Fury Road ».
    Pour l’instant elle est donc coincée dans une boucle, comme tous ceux vivants sous le joug des divers chefs barbares. Elle va accumuler les victoires trop brèves, et les échecs (idem pour sa mère, au début), ce qui nous donne un récit reposant beaucoup sur la frustration, les actes manqués, et ça ce n’est pas du tout appréciable pour le spectateur lambda – vous n’avez qu’à comparer avec les films Pixar de ses 5 dernières années, et ainsi vous comprendrez ainsi pourquoi ils sont moins populaires.
    Et plutôt que de sortir de la boucle en se déportant vers l’extérieur, pour enfin retrouver son monde natal, Furiosa va s’enfoncer plutôt vers l’intérieur… ça devient donc une spirale, qui la rapproche de plus en plus de l’objet de sa vengeance – Dementus, dont le nom/pseudo est associé aussi bien à la Démence qu’au Démenti (c’est un manipulateur).
    Et ça la rapproche aussi de Immortan Joe. Donc de la place de Grand Chef.
    Conclusion : pour être libre, soit on sort du cercle vicieux, soit on en devient le centre (ce qui arrivera donc à la fin de « …Fury Road »).
    _

    – Début de la mini-série « Les Gouttes de Dieu »…
    Remarquable, il y a une belle exigence formelle (héritée entre autre des mangas, avec aussi leurs codes spécifiques), tout en étant une réinvention très pertinente.
    _

    – « Uncharted »…
    Toujours la même chose avec les adaptations de jeux vidéos : la licence attire l’œil, mais le projet n’a pas lieu d’être sans qu’on puisse profiter de l’expérience du joueur – autant s’y mettre tout de suite plutôt que d’être simple spectateur.
    Surtout qu’on est également en terrain connu aussi bien pour Ruben Fleischer (réalisateur sans vision, à part pour ses « Zombieland ») que pour les blockbusters modernes (alourdis par des tas de protocoles – l’ouverture des castings n’en fait pas partie) : c’est une suite de scènes d’action et de comédie , qu’on peut fractionner et regarder sur Youtube, mais qui ne s’amalgament pas entre elles. Parce que aucune ne prend assez de temps pour créer du suspense, où de l’émotion, ou bien de la gravité, ni même un chouia de réflexion. T’as fait ta scène, les techniciens ont suffisamment travaillé… hop à la suivante !

    Pire encore lorsque l’on y adapté un jeu qui intègre déjà des éléments familiers aux films de Indiana Jones et Pirates des Caraïbes (les trahisons à gogo), et que rien de plus n’y est apporté, cinématographiquement parlant… À part le fait que les aventuriers principaux sont tous des gamins, les vingtenaires ressemblant plus à des ados ne dépassant pas le mètre 73… et leurs accompagnateurs matures se comportant de façon infantile (Mark Wahlberg se croyant dans « Ted 3 », Antonio Banderas en fils à papa qui se fait dégager de manière indigente).
    Quant à la façon dont l’intrigue va raccorder peu à peu aux fétiches du jeu vidéo (du holster à la moustache), c’est amené artificiellement.
    Reste le charme canaille de Tom Holland, et ses capacités physiques que l’on plaît à nous exposer sans coupures… Mais quitte à assurer ses vieux jours, autant le mettre sur la liste des successeurs de Tom Cruise pour les « Mission Impossible ».
    _

    Lu :

    – Les Vengeurs savent remporter de belles victoires…

    – Fall of X n’en finit pas de chuter, mais la contre-attaque est proche…

    – La Sorcière Rouge en pleine réunion de famille, et on a même un combat méta entre les deux meilleures séries tv du MCU (celle de Wanda et celle de Loki)…

    – Ghost Rider part à la chasse avec Wolverine, et c’est bien dégoûtant…

    – Moon Knight se prépare à son plus grand défi…

    – Fin du court run de Alyssa Wong sur Deadpool, encore une autrice qui n’aura pas apporté grand chose de nouveau au gugusse (si encore il s’était moqué de ses adversaires, mais non cet homme est très ouvert).

    – Ultimate Invasion se dégonfle et ne sert qu’à relancer cet univers.

  8. 11 juin 2024 at 12h 01 min

    « J’suis un Bad Boy tu va, tu va faire quoi ?
    J’suis un Bad Boy – va z’y ferme ta bouche ! »

    En 1995, c’était surtout un espèce de téléfilm clipesque, au scénario faiblard, mélange du « Flic de Beverly Hills » et de « L’Arme Fatale » (leur deuxième épisode en particulier, plus racés et bourrés de gros mots).
    Au moins, pour le premier film de Michael Bay, Will Smith et Martin Lawrence y déployaient leur meilleure énergie, celle de la jeunesse. L’un était en quête de virilité, l’autre était plus une petite teigne au sale caractère…
    Ça sera la seule et unique fois qu’on aura ce format d’écran, cette VF, ce look à la Tony Scott.
    Puis, comme pour « L’Arme Fatale », les suites sont destinées à devenir des machins plus axés sur la Famille, avec des vieux un peu bouffis (et même rond, dans le cas de Lawrence) qui blablatent beaucoup, mais toujours avec ce côté explosif et ordurier.

    Bay en fit un deuxième, qui poussa les curseurs plus loin, au point que beaucoup d’analystes y prônent l’avènement d’un auteur au style déviant… mais néanmoins, ça restait des films qui ne créaient rien du tout (un paquet de scènes piquées à « Police Story » ou « La Relève »). Et surtout, qui ne racontaient Rien du Tout – défaut récurrent de la majorité de la filmo de Bay, qui n’arrive pas à utiliser la Forme (foisonnante) pour générer du Fond. Auteur oui, mais raté la moitié du temps.
    En dehors des moments d’action désaxés, la seule chose que le public retient de ces films, ce sont les personnages principaux (plutôt Bad Cops, sans la corruption).
    Définitivement des idiots amusants, des clowns : l’Auguste (Lawrence), imbécile dont chaque nouvelle lubie, chaque pensée philosophique, vire à la catastrophe… Et le Blanc (sans jeu de mot – Smith), se croyant plus élégant, digne et sérieux.
    On les croirait calqués sur Buzz l’Éclair et Woody.

    Pas toujours besoin de Michael Bay (qui peut trop laisser ses acteurs en roue libre)… plutôt besoin d’un vrai scénario ?
    La reprise par les sympathiques artisans belges Adil El Arbi et Bilall Fallah, pour un troisième film, a remédié à ça.
    Un peu, n’exagérons rien. Mais entre deux scènes d’action cools et avec un peu de trash, on se retrouva avec un volet contenant les meilleurs antagonistes de la saga (facile), quelques électrochocs (la mort du capitaine Howard)… et avant tout une ambiance flirtant avec le morbide, puisque les héros y méditent sur leur héritage et leur mortalité. D’autant qu’il s’agit aussi de deux acteurs américains parmis les plus pénibles qui soient, n’ayant pas une aura très éclatante au fur et à mesure qu’ils avancent en âge… Indirectement, ce film traite de la confiance qu’on continue malgré tout à garder envers eux, en se demandant si ça n’est pas une question de nostalgie mal placée.
    Très bon volet, plus attachant, même si ça reste encore perfectible – et très incompris par des exégètes peu motivés.

    Le quatrième épisode, par les mêmes réalisateurs, n’ajoute pas grand chose de plus, et décide de continuer sur sa lancée, d’enfoncer le clou et être un film de transition… fini à la va-vite (4 mois avant sa sortie – il y avait sûrement des gens qui bossaient sur le montage pendant les grèves).
    Quitte à radoter, avec des tas de scènes familières à la saga (l’épicerie, un mariage improbable, le retour de Fletcher – mais en évitant tout crossover avec la série « Los Angeles : Bad Girls »…). Ou bien avec des idées correctes, mais qui n’ont pas beaucoup d’originalité (complots, ralentis, caméras volantes et FPS, chute libre en hélicoptère, Ioan Gruffudd, crocodile en vadrouille).
    Et de développer tout ce qui avait été laissé de côté dans le précédent épisode, sur un modèle proche des « Fast and Furious » – famille cachée, vengeances, rédemptions, se rapprocher de la « ligne d’arrivée ». En moins aseptisé, toujours avec l’identité noire mise en avant.

    Problématique aussi est la présence d’encore plus d’acteurs gravitant autour du duo, certains s’en trouvant sous-écrits et seulement au service du scénario.
    Eric Dane, impitoyable, aurait pû être aussi impérial que lorsque il jouait dans la série « The Last Ship » (produite en partie par Michael Bay)… Malheureusement il s’agit à nouveau d’un méchant trop basique, limite transparent.
    Quant aux personnages féminins, elles n’évoluent que par rapport aux agissements des personnages principaux – Rhea Seehorn et Paola Núñez méritent mieux que ça.
    Il y a aussi la petite déception de voir le récit se refaçonner à chaque nouvelle attaque des ennemis, sans avoir plus de temps pour approfondir une situation prometteuse – le premier tiers du film qui a une chasse aux ripous… le deuxième, où le duo se transforme en trio, avec l’inclusion d’un Armando qui fonctionne plus au premier degré et apporte du contraste… et le final qui vire au gros ramdam collectif, mais dans un mouchoir de poche.

    Et pourtant, pourquoi ça reste encore plaisant ?
    Parce que on rit toujours devant le comique pleurnichard de Martin Lawrence, roi de l’auto humiliation depuis des années, complètement perché…
    Parce que Will Smith a beau être en pleine contrition (question d’image publique), il nous rappelle qu’on l’aime bien quand il assume lui-même d’être une tête à claque, émotionnellement fragile…
    Parce que confronter à nouveau les héros à la mort etc, c’est pas dégueu comme thématique. En attendant le moment, semblant être l’idée directrice des réalisateurs, où le rideau sera tiré définitivement, dans le sang et les larmes…
    Parce que ici le caméo de Michael Bay raconte quelque chose de son cinéma (oui il ne sait pas freiner, et souvent c’est une qualité – « Ambulance » est exceptionnel)…
    Parce que il y aura toujours suffisamment de rythme et quelques scènes d’action qui foutent la patate, comme celle où Armando (personnage Œdipien étonnant) casse des têtes avec des poids d’haltérophilie, avant d’avoir une lueur d’humanité. Ou bien un ennemi qui se fait dégommer par rien de moins que l’hélice d’un avion qui s’écrase.

    Et puis le gendre Reggie, jadis au centre d’une des scènes les plus tordante du deuxième film, et qui a maintenant droit à son heure de gloire. C’est même sur lui qu’on finira, comme si El Arbi et Fallah avaient décidé qu’il était le reflet du public, et que donc chaque nouveau retour au sein de cette famille de dingues était un plaisir caché… allant jusqu’à nous faire croire qu’on pourrait même y participer.
    Le salut que Smith et Lawrence lui adressent, c’est à nous qu’ils le font…

    Merci pour eux !

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