Bienvenue dans le bar de Galactus : chaque lundi, une nouvelle page est à votre disposition pour discuter cinéma, télévision et comics au sens large, loin des univers Marvel et DC Comics !
Pas grand chose à se mettre sous la dent cette semaine, on se contentera donc de mettre en avant la saison 2 de Star Trek : Prodigy, qui débarque aujourd’hui sur Netflix… alors qu’elle est disponible depuis mars sur la plateforme France TV ! Sinon, entre deux matchs de l’Euro, la Fête du Cinéma bat son plein et c’est pour l’instant Vice-Versa 2 qui rafle la mise. Nous tenons *enfin* le premier milliardaire de l’année (1.015 milliard), ce qui donne plus que jamais l’impression d’un box office à deux vitesses : une prime au vainqueur pour un ou deux films par an qui réalisent de très gros scores… et derrière, un ventre mou inquiétant à 200-500 millions de dollars où vient s’échouer la majorité des blockbusters. Bref, qu’avez-vous vu/lu/bu dernièrement ? Peut-être Zorro : D’entre les morts de Sean Murphy ? Ou le nouvel épisode de House of the Dragon ? Dans tous les cas, à vos claviers et très belle semaine à tous !
Dans la saison 2 de Star Trek : Prodigy, nos six jeunes parias qui composent l’équipage Prodigy se voient confier une nouvelle mission à bord de l’U.S.S. Voyager-A pour sauver le Capitaine Chakotay et ramener la paix sur le monde natal de Gwyn. Cependant, lorsque leur plan échoue, cela crée un paradoxe temporel qui met en péril à la fois leur avenir et leur passé.
Vu sans un bruit jour 1 et le comte de Monte Cristo ce weekend, le premier est sympathique sans plus , tu sens que c’est de la redite sans réel nouvelles idées malheureusement, le deuxième est très bon , ça fait plaisir de voir un des films français de cette qualité, et sinon je lis estrange de François thaurel, je recommande à tout ceux qui sont en recherche de concept , d’idées et d’oeuvres d’art qui sortent de l’ordinaire et en recherche de réflexion sur l’art dans le monde d’aujourd’hui mais pas que
« sympathique sans plus, tu sens que c’est de la redite sans réel nouvelles idées malheureusement » = ben écoute juju c’est exactement ce que pourrait être ma critique pour LCDMC ! Bon après, c’est tiré d’un roman qui a déjà eu mille adaptations et même si c’est toujours 100 fois mieux que ce que pourrait faire Josée Dayan j’ai eu un problème avec le film :[SPOILERS] Comment PERSONNE ne reconnaît Pierre Niney ? Moi je le reconnais ! Alors sa nana… Autant ça peut marcher dans les comics ou une paire de lunettes peut berner une Lois Lane. Mais là c’est censé être plus réaliste. J’ai été sorti du film direct !
Par contre un peu déçu de l’accueil général pour Sans un Bruit, que j’ai beaucoup aimé (suis-je indulgent ??) ! J’ai aimé cette façon de montrer quelqu’un qui veut survivre un film catastrophe alors qu’il est condamné à mort quoiqu’il arrive, j’ai aussi aimé le personnage masculin qui réagit de façon réaliste (crises d’angoisse, paralysé par la peur) ça change des héros qui font des trucs de héros irréalistes ! Je concède que le chat a une plot armor bien lourde, mais hé ! Qui voulait le voir se faire éviscérer ??
Pour moi le fait que ça se passe dans un comics n’excuse pas le fait que lois ne se rende jamais compte que Clark est superman XD , pour le comte ça ne m’a pas dérangé , c’est basé sur le fait que ses ennemis s’en foutent tellement de lui et de ce qu’ils lui ont fait qu’avec un peu de maquillage ça passe ( et puis bon la suspension de l’incrédulité , tout ça), Pour sans un bruit je trouve qu’il n’y a aucune nouveauté en terme de mise en scène , d’exploitation de la nature des aliens ou de réflexion sur les conséquences de tout ça, oui les personnages sont attachants mais comme pour le 2 je me dis qu’on tourne en rond malheureusement
Lu la traversée des temps tome 4. Une saga littéraire absolument géniale, extrêmement enrichissante intellectuellement et culturellement, épique et romanesque dans son histoire (qui n’est nulle autre dans le tome en question que la grande Histoire avec la guerre du peloponaise)
Je conseille fortement Le comte de Monte Cristo. Une véritable perle, que ce soit visuellement, du son ou du jeu des acteurs, c’est du grand cinéma.
Et là pour le coup on voit où est passé l’argent !
Je lis actuellement « Zorro D’entre les morts » : une réinterprétation très originale du personnage, tant au niveau de la temporalité choisie qu’au traitement psychologique de Diego.
Et bien Pirail, Sean Murphy m’a réconcilié avec les comics Batman grâce à son White Knight, peut-être va-t-il réussir à m’interesser à Zorro (je l’ai acheté mais pas encore lu, il attends sagement son tour sur ma pilasse)
J’ai l’impression d’être le seul qui n’a pas accroché à son fameux Zorro… Graphiquement c’est chouette mais la modernisation/itération du mythe m’a laissé de marbre. Je n’ai pas trouvé les personnages attachants en plus… Je devais probablement attendre autre chose.
Pas mal de choses à rattraper au ciné pour ma part, dont Le Comte…, Sans un bruit, etc. mais j’attends énormément Horizon de Kevin Costner qui sort ce mercredi !
L’Euro est complètement éclipsé cette année, j’ai l’impression que tout le monde s’en balec.
J’ai l’impression que Deadpool et Wolverine va un peu se retrouver écrasé par les JO (juste chez nous bien sûr).
Sinon cette fête du cinéma devrait très bien marcher: Vice versa 2, Sans un bruit jour 1, Le comte de Monte Christo, Un p’tit truc en plus, La famille Hennedricks, Bad boys 4, The bikeriders, La planète des singes… on dira pas qu’il n’y a pas de choix.
« L’Euro est complètement éclipsé cette année, j’ai l’impression que tout le monde s’en balec. »
Un peu écrasé par les énormes enjeux politiques.
Mais bon, avec les phases finales et une France encore en lice ça va monter en intérêt.
C’est à dire que cet Euro est nul à chier aussi, avec CSC meilleur buteur XD
Mouais bof la liste de films pour la fete du ciné…
j’irai voir The Bikeriders mercredi pour le dernier jour de la Fête du Cinéma.
J’ai pas trop le temps de regarder des choses, en ce moment je suis une série géniale, House of Cartes, c’est la version française avec un casting de fou : Bardella, Bompard, Macron, y a même Hollande qui fait un caméo c’est dingue personne n’attendait ce retour !
Pour moi, c’est (forcément!) House of the dragon, que j’attend avec une impatience incommensurable chaque lundi (et je déteste être lundi 13h10 car je vais devoir patienter 1 semaine de plus)
Superbe épisode, encore une fois. Certes on sent que le rythme ralentit puisque les choses s’installent (doucement mais surement) mais je trouve l’ensemble tellement bien filmé, tellement bien écrit. Les acteurs sont impec (mention a Emma D’Arcy, Eve Best et Ewan Mitchell)
On retrouve également (enfin ou malheureusement, c’est selon les humeurs et gouts de chacun) les scènes de sexe qui ont fait le sel de Game of Thrones (perso, la première scène c’était pas nécessaire, quant a la scène de Mitchell, pourquoi pas, elle parait utile)
Et cette fin d’épisode juste par-faite !! Qu’est ce que je l’attendais cette scène! On sait très bien qu’il ne se passera rien de tragique, mais cette tension palpable, cette conversation ou on se dit « mais pu… va-t-elle la dire cette pu… de phrase qui a changé a jamais l’histoire des Targaryens !!!!?? » … et puis arrive le moment ou cette phrase sort … et cette réaction …… et ce sort définitivement scellé ! Juste par-fait.
Petit bémol: il y a vraiment trop de personnages !!! Surtout lorsqu’ils sont juste cités, va t’amuser a comprendre tous ces arbres généalogiques. Je crois que (en prenant en compte Game of Thrones) il y a déjà plus de 100 noms cités.
Mais j’ai toujours aussi hâte d’être a lundi prochain. Quelle masterclass tout de même !
A côté de ça je me suis fait plaisir en ayant rematé Rebuild of Evangelion et la série Evangelion (1996). Si la série n’a pas pris un pet de sa superbe, et même si la fin est toujours WTF, j’accroche toujours autant ! Quant a Rebuild, toujours au top mais vraiment compliqué a suivre et a (tout) comprendre, surtout le dernier film et sa fin.
Et sinon, c’est My Hero Academia saison 7 et Demon Slayer saison 4.
Pour MHA, ca reste toujours bon, on est a la saison ultime, donc c’est enchainement de combats. Ca se laisse suivre, c’est cool, meme si il y a toujours « trop de blabla juste avant les 2-3 coups finaux de la mort qui tue », j’aimerais de la vraie bastion qui s’enchaine sur plusieurs minutes.
Quant a DS, rhaaa que ce début de saison est mauvais et mou !!! Tout ce que je déteste, c’est gnagnan, abrutissant, rien n’est développé correctement, ça fait que gueuler et pleurer. Heureusement que vient d’arriver l’episode 63 (episode 8 de la saison 4) qui est juste MA-GIS-TRAL et qui dure 40 min ! On entre dans le vif du sujet et cela annonce des épisodes/combats dantesques ! Très hâte (il etait temps).
Evangelion c’est quand même vraiment très bon. Ça peut choquer ceux qui sont habitués à des shonens classiques car c’est bien différent mais je conseille de lui laisser sa chance.
MHA et DS, j’ai un peu lâché. Les deux souffrent globalement du même problème, à savoir des scénarios convenus, pas assez de drama dans les combats. Mais quand même des réalisations fantastiques, surtout pour Demon Slayer. Je finirai peut être par rattraper le retard un de ces jours d’été.
Surtout que ce sont les finale season pour MHA (7) et DS (4)
J’ai beaucoup accroché a DS grâce aux combats incroyables et qui montaient en puissance (surtout dans la saison 2), moins a MHA.
Sur la saison 4 de DS, l’arc « entrainement des piliers », c’est très très mauvais, mais dimanche a eu lieu le premier épisode de l’arc final, et autant dire que ça donne le ton avec du très haut de gamme visuellement. A voir !
Evangelion est devenu une reference ultime, intouchable, et ca reste toujours aussi beau et très bien animé ! (une grosse claque a l’epoque)
Evangelion jai fait la serie
L’episode final est malaisant et compliqué…
End of Evangelion partie 1 est juste un résumé une partie de la vraie fin
End of Evangelion partie 2 est lequivalent des 2 derniers episodes, sympa.
1.11 juste un remake
2.22 remake et modification
3.33 nul jai arreté
@Nimrod
Il te restait encore le « 3.0+1.0 Thrice upon a time » a voir 😛
Mr LTH, je n’arrive pas a poster mon commentaire, pourquoi? (le commentaire reste classique/poli, pas de mots bannis, etc)
[EDIT LTH : Je viens de le valider manuellement. Aucune idée, ça arrive parfois, le filtre anti-spam a peut-être repéré un mot anglais qui ne lui plait pas.]
Merci Mr LTH !
Moi j’ai essayé de répondre au post qui a posé problème et apparemment le com n’est pas apparu…
Conclusion : le filtre automatique anti-spam a quelque chose contre Evangelion ou Demon Slayer. Malheureusement, faut pas chercher à comprendre.
Je veux bien pour DS … mais pas Evangelion !! Ce chef d’oeuvre est intouchable, partout 😛
Je me suis fait The Marvels hier soir en vidéo, je n’étais pas allé le voir au cinéma, bon, pas grand chose à en tirer, ça se regarde, sans plus. Par contre, je n’avais pas été spoilé, je me suis bien fait surprendre par la scène post-générique
Ah ça devait être kiffant de découvrir entièrement la scène post Gen 😉
En parlant spoil, perso, j’ai fait le choix de ne pas voir plus que le 1er trailer de deadpool 3, et hier au ciné ils ont passé le 2e trailer ! 😱 J’ai dû vite détourner le regard et me mettre les doigts dans les oreilles XD (position de survie face aux spoils ^^)
Ça me rappelle quelqu’un.
Mais petit j’adorais aller au cinéma tôt pour ne pas rater les bande-annonces, et oui, pas d’internet, deux-trois émissions de cinéma par semaine.
Maintenant, juste la première bande annonce voir aucune pour les incontournables.
Et j’apprécie plus souvent quand je ne regarde pas la bande annonce.
Idem Pepou,
Pour moi la séance débutait avec les BA, je voulais être à l’heure pour en profiter.
Mais non seulement désormais, on a plus de pubs que de BA (…), les BA proposées sont sur des films peu ou pas du tout en lien avec ce que je viens voir, et surtout elles sont charcutées au montage lorsqu’elles sont diffusées au ciné…
Et je suis de plus en plus comme toi, je m’efforce d’en regarder le moins possible. Même si c’est dur parce que je suis un fan des BA de façon générale. C’est vraiment un art au sein du 7e art.
Ou tu les regarde après, et tu juges différemment.
Oui c’est ce que je fais, mais ça n’a pas la même saveur, un trailer vu avant le film et vu après.
D’ailleurs j’aime REVOIR les trailers après avoir vu le film.
Encore un épisode très réussi hier pour House of the Dragon. La scène finale est forte en tension et en émotions. On comprend que malgré la méprise sur la phrase prononcée par Viserys, c’est surtout la soif de pouvoir et la relation complexe qui s’était nouée entre ces deux femmes qui est la cause de cette future guerre. Même si l’une des deux avait pu apporter une preuve irréfutable de la volonté royale, rien n’aurait pu les faire changer de direction. Elles vacillent, certes, mais on sent que l’issue est inéluctable depuis leur adolescence, malgré des sentiments forts qui les relient.
Pour le reste, on est sur un épisode que j’aime appeler « échiquier » et si certains diront qu’on s’ennuie car il n’y a pas d’action, je dirais plutôt qu’il faut se délecter de ces moments. Ils permettent aux acteurs de montrer tout leur talent au travers de dialogues bien travaillés. Ils permettent surtout aux futurs combats d’avoir une dimension dramatique supplémentaire et nécessaire. Car qu’elle que soit la qualité d’un affrontement, c’est toujours sa tension dramatique qui en fait la force. On a beaucoup l’occasion d’en parler en ce moment autour de The Acolyte. On peut aussi se souvenir d’une saison 8 de GOT ratée en partie à cause de ces combats pas suffisamment dramatiques et du manque d’épisodes « échiquiers »
« On peut aussi se souvenir d’une saison 8 de GOT ratée en partie à cause de ces combats pas suffisamment dramatiques et du manque d’épisodes « échiquiers » »
Je ne suis pas d’accord. On perd pas mal de personnages durant cette saison, des personnages qu’on connait depuis la saison 1. Perso, je n’ai pas arrêté de pleurer (même pour Cersei) 😄
Il n’y avait plus besoin de mise en scene échiquier, on arrivait a la fin ou toutes les cartes sont abattues (ou pièces de l’échiquier placées :)).
Pour moi le soucis de cette derniere saison, c’est que ca va trop vite (j’aurai aimé 1 saison sur la grande guerre et 1 saison sur la dernière guerre), que ce qui arrive a Daenerys n’a aucun sens et celui qui dirige le trône au final.
Alors je le dis d’une façon différente mais je fais exactement les mêmes constats que toi. Et je pense que ce n’est pas parce que les pièces de l’échiquier sont bien en place qu’il faut les bouger n’importe comment à la va vite si tu préfères.
Mais en fait, on est d’accord sur tout.
J’ai eu quelques émotions également mais rien en comparaison de ce que ça aurait pu/dû être si ils avaient pris le temps (comme tu dis) de déplacer les pièces correctement et sans hâte (comme je dis)
On se rejoint bien alors 😛
Vu Sans un bruit : jour 1
J’avais peur au vu des notes, et malheureusement j’ai compris pk une telle réception.
Déjà, déception de mon côté, ce qui était particulièrement attirant avec ce projet, c’était justement le potentiel innovant du jour 1 (par rapport aux 2 premiers). Ça promettait un certains chaos à une échelle plus grande que dans les autres films, et aussi de montrer comment le monde s’est adaptée à cette soudaine invasion. Mais non on passe très (trop) vite au concept habituel avec des personnes qui captent très vite comment procéder. L’intro du 2 faisait bien plus ressentir le chaos engendré par l’arrivée de ces bêtes, alors qu’on était dans un bled. Là dans NY, avec une telle phrase en intro,cest très peu exploité. Même le coup des hélicos, ils auraient dû davantage jouer dessus.
Les personnages ne sont pas assez bien écrits pour les rendre véritablement attachants. On voit qu’ils essaient, mais pour ma part ça n’a pas marché. À la limite, j’ai trouvé la relation entre l’héroïne et son infirmier plus impactante que celle avec Éric. Le chat rend le film bien moins réaliste.
Le tout dernier plan est stylé, intrinsèquement, mais tout ce qui le précède ne fonctionne pas pour moi. On cherche à nous faire ressentir des émotions fortes à la fin, mais pour moi le film n’y arrive pas. Idem pour la scène dans le bar, c’est long et mal conçu à mes yeux. Pourtant le film commençait très bien vis-à-vis de l’approche intimiste (tout ce qui précède l’attaque).
Je note tout de même quelques nouveautés vis-à-vis des bêtes (ces œufs ou plantes dont ils se nourrissent, le plan avec celle posée/calme dans un trou, leur utilisation de leur écorce faciale pour se repérer au toucher).
Un beau potentiel, qui pouvait le démarquer dans cette saga, mais pas bien exploité. Dommage.
J’avais adoré le premier, avec l’introduction mémorable qui te prend par surprise et le reste du film.
Le second film, j’ai surtout aimé la scène d’intro, même si je crois que l’acteur qui joue le plus jeune n’est pas le même.
Le 1er était vraiment très bon, cette intro qui ose ce que peu de film ont osé (hyper impactant), la découverte de cet univers, des idées géniale (la scène de l’accouchement).
Le 2e m’avait déçu (excepté l’intro et quelques rares idées), peu d’idées nouvelles, beaucoup de redite, et un sentiment de danger moins mis en valeur.
J’espère que le futur 3e (pas ce préquel) saura proposer quelque chose de vraiment captivant et distrayant.
Prochaine sortie ciné ça sera Le Comte de Monte Christo ! (Avant Deadpool & Wolverine à mon retour de vacances).
Sinon House of the Dragon toujours très qualitatif !
Après surtout du gaming en ce qui me concerne, avec beaucoup de rétro, je suis sur Luigi’s Mansion 2 (version 3DS) et Metroid : Zero Mission et j’ai terminé Donkey Kong Country Returns sur 3DS et re-terminé le premier Donkey Kong Country sur SNES.
Marrant je refais Tropical Freeze en ce moment même avec mon fils
Ah je l’ai fait récemment, j’ai adoré, je trouve que c’est vraiment l’aboutissement du excellente série !
Dans 10-11 ans, Superman et Batman seront dans le domaine public.
A partir de ce moment, Disney pourra t’il faire un Superman et Batman dans le même Univers que Marvel ?
Je sais pas si ils pourront.
De plus il s’agira des toutes premières versions des personnages.
Fini enfin Casa de Papel dernier partie. La fin est vraiment absurde. Ce serait dû être un échec pour faire un contrepoids à celle victorieuse sur la Maison du Papier. Plus réaliste mais non. C’est incongru que la foule continue à aduler les braqueurs devenus littéralement meurtriers qui volent l’argent du pays, enlevant ainsi par occasion leur sécurité. Et le texte après la fin… WTF ?! Il reste que je préfère le Casa de Papel à ses débuts avec les braqueurs avec un code moral, jetant de l’argent au peuple, comme des Robin de Bois et pas en roue libre… Parties 3, 4 et 5 sont un perplexe pour faire sortir Rio, autant préparer un évasion. Elles sont inutiles, contrairement à Berlin.
Fini The Umbrella Academy. Mitigé. Sachant qu’il n’y a eu que trois comics, la fin aurait dû s’arrêter là, de façon douce-amère, ça se voyait. Ou alors la saison 4 n’est qu’une prolongation de celle 3, dans le thématique de l’hôtel Oblivion avec 6 épisodes au lieu de 10. Globalement, c’est bien dans les cordes de ses précédentes mais je suis déçu que l’intrigue autour de Sparrow Academy est vite évincé. Certains épisodes sont inutiles comme celui du mariage de la fin du monde.
Nouvelle photo du costume de Captain America Falcon sur l’instagram d’Anthony Mackie
J’ai regardé Le flic de Beverly Hills 4 sur Netflix.
Vraiment pas mal 😉
Et j’ai terminé The Last Kingdome. Une tuerie même si le film enchaîne trop de choses en 1h50.
Maintenant je cherche des titres aussi bon.
2 juillet 2024 at 12 h 00 min
Vu et revu :
– Spéciale Gilles Grangier, honnête artisan de comédie et polars, se permettant même de commenter la société contemporaine…
– « La Vierge du Rhin »…
Première collaboration avec Jean Gabin, pour cette histoire de retour à la vie sur fond de jalousie et cupidité… Un duo qui marcherait pendant des années, avec de fidèles seconds rôles à leurs côtés (Paul Frankeur etc).
– « Poisson d’avril »…
Première rencontre avec Bourvil, ici tête d’affiche d’une gentille comédie champêtre (en partie), émaillée de quiproquos conjugaux. Avec un premier duel de la star contre De Funès, dans son rôle de prédilection d’inquisiteur sournois.
– « Le Sang à la tête »…
Encore Gabin, encore une histoire d’adultère (bien réelle cette fois), révélatrice de la jalousie des gens envers ceux qui ont fait fortune dans la vie.
– « Le rouge est mis »…
Polar Gabinien semblant classique, mais très bien troussé – il faut faire avec quelques passages moyennement crédibles, surtout avec le recul (une évasion qui se passe les mains dans les poches, dans un commissariat vide ?)… Et une histoire simili fratricide, prise entre un cadet naïf et un frère d’arme psychopathe (Lino Ventura, à l’époque où il jouait des brutes encore plus impulsives).
Super final, noir, spectaculaire et sans concessions.
– « Le Désordre et la Nuit »…
Gabin en inspecteur père peinard, arpentant les nuits chaudes et jazzy, et amoureux protecteur de jeunes toxicomanes aux rêves inaccessibles. Et dont le pendant inverse est incarné par une Danielle Darrieux ambiguë. Néanmoins, un film optimiste, pas misérabiliste et suffisamment pragmatique.
– « Archimède le clochard »…
Gabin se requinque et soumet l’idée de jouer un clochard fort en gueule (ça parle très fort là dedans), peut-être inspiré de celui que joue Charles Laughton dans « La Sarabande des pantins ». Très amusant.
– « 125, rue Montmartre »…
Ça commence comme un futur scénario de Francis Veber – surtout parce qu’il y a un Lino Ventura agacé, et un Robert Hirsch aussi catastrophique qu’un Perrin/Pignon (mais bien plus acrobatique)…
Et puis ça mute étrangement en polar, où Jean Desailly vole un peu trop la vedette à Ventura, jusqu’à ce que la pauvre pomme se remue à nouveau et fasse jouer des coups de poings… Pas facile à appréhender comme mélange des genres.
– « Les Vieux de la vieille »…
Gabin, Pierre Fresnay et Noël-Noël, à peine vieillis et et très forts en gueule (ça parle sacrément fort là dedans !), dans une comédie légère et un petit peu anarchiste, illustrant bien l’adage selon lequel la vieillesse est comme une seconde jeunesse. De garnements incontrôlables en l’occurence.
– Le Cave se rebiffe »…
Le titre est trompeur, le « cave » n’est qu’un second rôle dans cette comédie de pieds nickelés, dominée par un Gabin qui déteste les esprits médiocres – la plume d’Audiard aura maintes fois l’occasion de dézinguer les idiots.
– « Le Gentleman d’Epsom »…
Comédie pas toujours très facile à suivre dans le milieu des turfistes – et ceux qui, comme le margoulin en titre (Gabin !) savent nager en profitant des gogos.
Sympa mais un peu vain.
– « Maigret voit rouge »…
Gabin « mange » la personnalité de Maigret, qui s’efface derrière le numéro habituel de l’acteur (avec un peu de polar entre France et Amérique)… et ne laisse plus grand chose du commissaire, témoin de l’humanité.
– « La Cuisine au beurre »…
Entrée dans Fernandel dans la filmographie de Grangier, face à son émule Bourvil. Rencontre au sommet et clash des départements (Nord et Sud) ainsi qu’en coulisses au détriment de Bourvil. Ce scénario autour d’un Ménage à trois, quatre etc reste bien amusant.
– « L’Âge ingrat »…
La même chose que le précédent film, avec cette fois Gabin dans le rôle de l’homme du Nord. Et des enfants à marier au milieu, si tant est que leurs parents puissent comprendre quelque chose à leurs atermoiements. Antagonismes géographiques et générationnels, enfin, surtout dans les dernier tiers dû film… le reste étant plutôt cordial, mené par un Fernandel qui en fait des tonnes pour être un parfait hôte, et Gabin qui lui renvoie la balle avec force tranquillité.
– « L’Homme à la Buick »…
Fernandel dans un rôle taillé pour Gabin (un chef de gang incognito, aux airs affables), en plus amusant. Une comédie qui moralise plus les abus criminels que le crime lui-même – qui ne paye quand-même pas.
– « Sous le signe du taureau »…
Jean Gabin en grand patron spécialisé dans les fusées, décidément on aura tout vu… Heureusement ce n’est pas ça qui importe le plus – d’ailleurs, l’homme n’oublie pas de rester un gars du peuple, qui attend les résultats d’un lancement en se terrant dans un bistro… C’est encore l’histoire d’un individu d’âge mûr, qu’il se retourne sur sa vie, fait le bilan ainsi que la tournée des proches pour quémander de l’aide… alors que tout le monde le lâche, sa femme y compris. Ou presque.
Une sorte de « Train sifflera trois fois » pour industriels blasés.
– « Quentin Durward »…
Feuilleton télévisé de l’ORTF, en couleurs et avec un rythme bien répétitif : les puissants complotent, les joyeux compagnons traversent un territoire dangereux… puis, après de jolies passes d’arme, la cavalerie arrive juste à temps pour tout stopper.
Cette adaptation du roman de Walter Scott repose à la fois sur les intrigues politiques (Louis XI est l’antihéros principal, joué par le savoureux Michel Vitold) et sur l’élan naïf et romantique du héros en titre (Amadeus August aura une destin similaire à Rock Hudson)… Il y a presque du « Capitaine Mystère » de Sirk dans cette mini-série, avec son protagoniste qui triomphe tout le temps de périls dont il ne comprend rien, trop occupé par une envie de liberté et de romantisme.
Troisième personnage fascinant, le Gitan Heyradin (André Oumansky, aux faux airs du Sean Connery de « Zardoz »), qui n’est fidèle à aucun camp… seulement à son honneur.
_
– « Ulysse »…
Mario Camerini, honnête artisan, se met au service de Dino De Laurentiis (et donc de Silvana Mangano) pour emballer un péplum pas bien lourd – mais grec en fait.
1h40 pour rendre compte de l’Odyssée d’Ulysse, c’est peut-être bien court… surtout qu’on met du temps avant d’arriver à lui, les premières minutes étant offertes à Mangano/Pénélope racontant l’histoire de son mari, cheval de Troie inclu (toute une séquence quasi muette, semblant sorties d’un autre film).
Puis, quand on en arrive à lui, c’est déjà un homme neuf, « propre », touchant pour la jeune Nausicaa…
Et lorsque remontent le souvenir des aventures de son groupe, c’est le seul instant où les créatures mythiques apparaissent. Dont certaines jouées par les mêmes acteurs que lors des scènes au pays. Ce qui laisse entendre que toute cette fameuse odyssée est métaphorique, servant à ce que ce roi à l’intelligence arrogante se remette en question – et nous spectateurs en premier (Polyphème n’est qu’une pauvre bête après tout, et les compagnons de Ulysse seront de moins en moins confiants, même quand il a toujours raison).
Le portrait d’un homme juste mais toxique, qui ne peut s’empêcher de manipuler ses proches pour arriver à ses fins (même sa femme est testée), et dont les mains ne seront jamais assez lavées pour éliminer le sang qui les entache.
_
– Spéciale Jeff Nichols…
Le cinéma de Jeff Nichols se définit par un style et des thématiques récurrents, dans quasiment Tous ses films :
La famille au centre de tout, la communauté tout autour. Et une menace extérieure qui plane et risque d’anéantir le quotidien bien régulé des protagonistes.
Malgré tout, la banalité du quotidien tente de subsister, avec ses propres menaces – notamment économique, gouvernementale, ou bien la marche de l’Histoire elle-même. Ce sont avant tout des films dramatiques, assez psychologiques car on a beaucoup de non-dits, de tempêtes sous le crâne. Mais ce qui peut continuellement agacer chez Nichols, c’est le fait qu’il y ait dans ses scénarios beaucoup de va-et-vient intempestifs, de superpositions d’intrigues, et également de superposition avec des films de Genre… Au détriment de ces derniers, dont il n’embrasse pas totalement le style, le rythme, l’émotion.
Il réutilise des thèmes de films à suspense, Polar, Fantastique ou SF, et aligne des tas de références hyper évidentes, copiant des réalisateurs cultes mais sans y entrer complétement. Ni se contenter d’un seul épilogue,
On est tenté de le mettre dans le même sac que certains cinéastes se réclamant de grands films, qu’ils remettent au goût du jour (sequels, remakes) en les dévitalisant complètement… ce qui est une interprétation bien réductrice : déjà, les grands films ne sont jamais effacés par leurs émules au petit pied, et on peut toujours les voir et revoir indéfiniment. Un bon cinéphile sait où chercher, et ne va pas être rebuté par une œuvre datant de plusieurs dizaines d’années, sans le même rythme, sans couleurs etc…
Les réinterpréter avec les moyens techniques et la vision d’aujourd’hui, c’est y ajouter un autre point de vue, plus critique, et parler de l’époque présente (quelle horreur pour les réacs et pour les vrais nostalgiques !). Dans le cas de Nichols, on a un artiste un peu intello, qui fait partie d’une lignée de cinéastes Sudistes comme David Gordon Green, David Lowery, se réclamant aussi de Terrence Malick – sans atteindre sa grâce élégiaque. Green a finit par se casser les dents en voulant réinventer des franchises, Lowery n’a pas eu d’ambitions aussi mal placées (son « Peter et Eliott » était aussi beau que bouleversant).
Nichols lui ne s’inscrit dans aucune franchises officielles, et ses films gardent un charme certain par leur imagerie, antidote aux gros films trop artificiels – très belles compositions visuelles, filmées en pellicule mais sporadiques. Et aussi parce que sa lenteur est moins une question de mollesse que de retenue, de modestie, bref de contexte culturel.
Le Sud donc, la musique Folk, le folklore aussi. Et ces personnages (avec aussi des acteurs non professionnels, du pays – même si on en aura de moins en moins au fil des films)… des gueules, qui pourraient passer pour des archétypes de rednecks, toujours prompts à péter les plombs.
Mais non, ce n’est pas du tout ce que Nichols veut montrer. On a des individus simples, cols bleus (dont il ne fait pas partie, plutôt marginaux, qui sont taiseux quand ils n’ont rien à dire. Et qui répondent directement quand leur pose des questions – souvent maladroitement, sans savoir trouver leurs mots, créant ainsi du didactisme à l’écran… mais toujours avec franchise.
Généralement honnêtes, souvent idiots et avec de grandes fragilités internes. Ce sont aussi des films d’acteurs, qui sont filmés avec un petit truc en plus qui les rend attachants, voire même fascinants.
Films opaques, dont une foule de détails scénaristiques plus ou moins cohérents se révèlent au fur et à mesure de la narration, ou alors laissés hors-champ (mais bien contenus dans la tête de son auteur et des acteurs)… L’autre motif d’agacement, c’est que nous spectateurs devront remettre en ordre le puzzle qu’il a méthodiquement mis en place, et extrapoler à l’infini sur tout ce qu’il y suggère – à divers moments, ça ressemble plus à des chroniques.
Ça peut être difficile pour certains de ne pas décrocher en cours de route.
À chaque fois il s’essayera à des styles de mise en scène différents, pour chaque opus… mais ce sera constamment le même film qu’il fera (toujours avec Michael Shannon, toujours avec David Wingo à la musique). Fondamentalement les mêmes histoires de gens prêts à se défendre, mais qui restent malgré tout de grands pacifistes :
– « Shotgun Stories »…
Son premier film est son plus équilibré (son meilleur ?), histoire de deux fratries liées par le sang, vouées à s’entretuer, empoisonnées par leur ascendance – surtout les aînés, une famille déshumanisée (chacun a un prénom qui limite leur intelligence).
Lorsque la mort de leur père commun mène le premier fils (père et travailleur discret) à lancer publiquement les hostilités, les plus jeunes se mettent à suivre et les provocations vont mener à la violence… Bien aidé par la présence d’un espèce d’idiot du village, oiseau de mauvaises augures, qui remet de l’huile sur le feu à chaque fois qu’il fait le rapporteur.
La question est de savoir si on peut empêcher que les choses empire, que la bêtise soit enfin exorcisée et qu’on puisse avoir le droit de mûrir et de (littéralement) réparer ce qui ne marche plus.
La sobriété va bien au teint de Jeff Nichols, et l’apaisement aussi.
– « Take Shelter »…
Un opus sur la maladie mentale, déguisé en film catastrophe à tendance prophétique. Michael Shannon y met toute sa folie naturelle (en mode rentrée et douloureuse), à nouveau dans un rôle d’honnête travailleur, et de père, et de fils.
Et tout est très vite évident : chaques visions qu’il va avoir d’une tempête cataclysmique, vont se succéder régulièrement dans ses cauchemars, jusqu’à ce qu’on comprenne leur nature avant même que des personnages ne commencent à l’énoncer ouvertement – à partir de là, on ne verra plus ces visions pendant longtemps, elles seront juste décrites par Curtis lui-même quand il se confiera enfin à autrui…
Tandis qu’il voit des médecins en cachette, essaie de contrôler son état pour mieux protéger sa famille, et que paradoxalement il s’obstine à renforcer un abri souterrain (c’est comme une version paranoïaque de « Jusqu’au bout du rêve »), creusant dans ses finances – l’une des peurs principales ici, c’est aussi la précarité financière, où Jessica Chastain y représente le personnage fort du couple.
En même temps, la façon spectaculaire dont sont mises en scènes ces visions laisse planer un doute (sont-elles vraiment une métaphore ? ou bien des peurs qui finissent par s’engendrer d’elles-mêmes, comme lorsque son meilleur ami se retourne contre lui ?).
Doute qui sera levé non pas lors d’une séquence incroyable au sein de l’abri anti tempête, qui aurait déjà pu faire un superbe épilogue à la Spielberg… Mais dans une ultime scène en forme de pied de nez à la Richard Matheson (même si le film s’inspire plutôt d’une nouvelle de Philip K.Dick).
Conclusion facultative, qui viendrait tout gâcher ? Pas sûr : la manière dont on y filme ce qu’on y voit, sans le montrer directement (détail savoureux, leur fille est sourde muette)… la façon dont un père arrive à réagir, et comment sa femme va lui répondre… c’est impressionnant.
En fait tout était question de communication dans un couple, sans que ni le volet psychologique, ni le volet surnaturel ne soient laissés de côté.
Mais tout de même, avec une plus grande préférence pour le premier.
– « Mud : Sur les rives du Mississippi »…
Là c’est vers Mark Twain qu’il lorgne, avec plus de mouvements de caméra gracieux, et aussi une touche de réalisme magique.
Un bateau bloqué dans un arbre, une petite île que étrangement personne n’arrive à localiser… Pas même une bande de tueurs à gages, à la poursuite de « Mud » (juste Mud), vagabond tatoué, amoureux de Reese Witherspoon et beau parleur, interprété par le Matthew McConaughey en état de grâce d’alors – mi Shane, mi philosophe redneck.
Évidemment au bout de la troisième rencontre entre lui et les deux gamins qui s’amusent à lui filer un coup de main – Tye Sheridan et Jacob Lofland, on dirait des enfants de Tom Hardy… on comprend bien qu’il raconte aussi n’importe quoi, ou en tout cas qu’il enjolive certaines choses. Ça nous est même confirmé par ses proches, au cas où si vous n’aviez pas compris (toujours francs dans le Sud).
Une bonne occasion manqué de s’inspirer de « La Nuit du Chasseur », mais ce n’est pas ce que recherche Jeff Nichols.
Dans ce portrait de l’enfance il y a bien sûr du danger, des désillusions, notamment romantiques, mais ces histoires se font échos entre elles d’une génération à une autre. Celle de Mud, qui en fait n’a jamais grandi, et a besoin de terminer de mûrir auprès de son père de substitution (qui mieux que Sam Shepard pour ça).
Et celle de Ellis, qui saura s’en remettre à temps, et apprendre à évoluer lui aussi hors de sa zone de confort, sa famille étant forcée de sortir de la marginalité à cause du gouvernement US.
Et ce ne sont pas les seuls échos du film, entre les allers retours réguliers sur l’île, la gémellité des jeunes acteurs, les parallèles entre les divers fils, entre les pères réels ou adoptifs, la morsure de serpent prophétique etc…
Tout se tient, avec un excès de logique, et malgré une séquence de fusillade finale, comme si s’y superposait un film de baston à la « Road House » (en plus Joe Don Baker est dans le coin). Moment d’action qui jure avec le film, ainsi qu’avec Toute la filmo de Jeff Nichols…
Mais heureusement, le (double) épilogue est très réussi, très beau.
– « Midnight Special »…
Là c’est « Rencontre du troisième Starman »… Bref les références de ce film sont assez écrasantes, et ça ne va pas en s’arrangeant à mesure qu’on avance dans ce nouveau récit de Jeff Nichols, qui a l’avantage d’être ouvertement SF, et plus du tout statique, tout le temps en mouvements (nocturnes, souvent splendides).
Une fois cela posé, ne pas s’attendre à la création d’un sentiment d’émerveillement semblable à du Spielberg, Nichols avoue ne pas pouvoir rivaliser. Mais il exploite bien ses autres qualités, notamment une immersion au sein d’une traque à travers plusieurs états, une famille étant coincée entre une secte en quête de messie, et le gouvernement US en quête d’une arme humaine, le tout pour avoir la mainmise sur un enfant dont les capacités sont mystérieuses (pas longtemps, on comprend assez vite ce que sont ces pouvoirs).
Rien que l’entame du film est un modèle de présentation : une cavale au sortir d’un motel, puis en voiture (ça deviendra un rituel récurrent dans l’histoire). Avec d’un côté un père « vrai croyant » (re Michael Shannon), dont on va constamment interroger les limites de ses actes. Et son ami d’enfance retrouvé, qui est son guerrier protecteur et aussi son garde-fou – Joel Edgerton, qui ressemble à un des enfants de « Mud » devenu adulte. D’ailleurs les thématiques père-fils font ici la synthèse entre « Take Shelter » (l’angoisse qu’il arrive quelque chose de mauvais, comme c’est arrivé à Nichols avec son propre fils) et « Mud » (il faut peut-être lâcher prise).
C’est à une odyssée qu’on assiste là, où la destination est écrite dans le marbre mais où des forces dangereuses sont à l’œuvre pour empêcher une destinée de s’accomplir… Reste à savoir laquelle, et les réponses auront peut-être un goût de déception devant leur manque d’originalité – c’est un peu le même problème que dans « À la poursuite de Demain », avec qui il partage les routes désertes, les champs de blé, les visions de mondes… superposés (en moins cartoon, c’est donc plus équilibré chez Nichols).
Encore ici, c’est l’histoire qu’on ne raconte pas qui est aussi touchante que celle qui nous est montrée. Une amitié et un couple (Kirsten Dunst en mère sensible) qui se reforgent brièvement après avoir été séparés contre leur volonté… ce même père dont le sens du sacrifice est proche du fanatisme…
Mais jamais on ne remettra en cause le fait que ce sont des gens biens, refusant clairement la violence irraisonnée, au service d’une grande cause qu’ils n’ont pas besoin de comprendre pour y croire.
Peut-être que ça devrait être pareil pour les spectateurs de ce film – de tous les films de Nichols ?
– « Loving »…
Nouvelle révolution pour Jeff Nichols, une histoire vraie, douce, dans une temporalité passée – les années de luttes pour le droits des noirs aux USA, auxquelles le couple Loving (oui !) ne va Pas participer directement… mais malgré eux.
Tout simples et directs qu’ils sont, ils vivent dans la même communauté, ils s’aiment, se marient là où ils en ont le droit, se font traiter de criminels car ils ne sont pas de la même ethnie, se font menacer d’emprisonnement s’ils restent dans leur pays, se décident à déménager (décidément Nichols à une dent contre les expulsions gouvernementales)…
Et finalement c’est Mildred (Ruth Negga, délicate) qui va s’exposer un peu plus, poussée par quelques avocats et journalistes (toujours Michael Shannon)en quête de symboles de liberté.
Pendant que son mari Richard (Joel Edgerton, brave) ne va suivre le mouvement qu’avec quelques réticences.
Pas de cris à foison, toujours pas de mélo lacrymal, c’est d’une pudeur qui honore la discrétion de ces gens, qui donneront leur nom à une loi emblématique dont l’utilité se fera ressentir encore des décennies plus tard (le droit au mariage sans restrictions à cause de préjugés).
Tellement calme qu’on croirait qu’il n’y a pas d’enjeux… et finalement c’est peut-être le cas. Puisque rien ne pouvait les empêcher de s’aimer. Même en dépit de l’amertume (le sort futur de Richard).
– « The Bikeriders…
Encore une évolution chez Jeff Nichols : certes on n’est toujours dans le Passé, dans une histoire inspirée de faits réels – ce livre de photos et interviews de Danny Lyon.
Mais cette fois on s’éloigne du Sud pour aller dans le Midwest. Et on met littéralement de côté la famille pour ne garder que la communauté de marginaux. De motards en l’occurrence…
Sont-ce des Anarchistes ? Non, pas encore, parce que l’histoire raconte le moment d’avant, quand il ne s’agissait que d’une bande de durs qui aiment se réunir pour glander à motos, en parallèle de leur travail, de leur vraie vie officielle (qu’on ne verra d’ailleurs pas beaucoup).
D’ailleurs ce sont les petits instants du quotidien, émaillés de quelques bastons et provocs, qui vont rythmer ce film visuellement élégant… où Tout le casting est d’une évidence !
Tom Hardy, plus sobre et grave que ses dernières années (il fait un peu « vieux singe »), Austin Butler en sempiternel rebelle séducteur Rétro… Mais aussi Damon Herriman, Boyd Holbrook, Michael Shannon (c’est la première fois que Nichols le filme en mode « tronche de traviole ») etc… que des gueules ! Et pendant qu’on y est, rajoutons aussi Norman Reedus en cousin californien, encore plus crade que d’habitude (c’est un exploit).
C’est simple, Pas Un Seul acteur principal à contre-emploi là dedans, ils font tous « ton sur ton ».
Même Jodie Comer, narratrice ploucarde, membre d’un triangle affectif où elle et Hardy convoitent Butler… elle a beau avoir calé son jeu et sa diction sur la vraie Kathy du livre, on a quand-même l’impression de retrouver le comique décalé et éberlué que déployait l’actrice dans « Killing Eve » (on dirait même Louise Bourgoin).
Ce qui en fait avant tout une comédie un poil dramatique, qui serait aux « Sons of Anarchy » ce que « Les Soprano » étaient pour « Les Affranchis » (en inversant films et séries) : le portrait d’un groupe de machos pas très malins, qui ont trouvé leur inspiration dans des films (le spectre va de « L’Équipée sauvage » à « Easy Rider »), qui se la racontent beaucoup, qui ont des règles un peu bancales, une morale à deux vitesses… et qui meurent plus à cause de pépins du quotidien plutôt qu’à cause de règlements de compte sanglants. Comme chez David Chase, l’énergie rock et la violence de mauvais goût ne font pas tout… le dépit et la mélancolie doivent avoir une place encore plus grande.
Et puis leur beau rêve (pas si américain) ne peut que se casser la figure quand, un peu comme dans « Loving », la grande Histoire leur rentre dedans. Notamment la fin des idéaux de leur pays (Vietnam, drogues, insécurités), ce qui va gangrener les clubs, faire fuir les fondateurs et transformer une bonne partie en organisations criminelles…
La famille (le couple en l’occurrence, avec madame aux commandes) peut-elle représenter une bonne échappatoire, même pour les jeunes casse-cous ?
Ça, on n’en est pas si sûr à la fin…
Tant mieux !?
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– « 47 Meters Down »…
Le meilleur film de Johannes Roberts est un Survival marin et sélacien – c’est toujours plus efficace qu’avec des pieuvres ou des oursins. Mais que l’on ne s’y trompe pas, ce ne sont pas les requins qu’il faut craindre à tout prix.
La menace qui plane sur nos deux héroïnes archétypales (la trop débrouillarde, celle qui est moins fragile que prévue, la transcendance en frôlant la mort), c’est plutôt l’isolement, coincées dans un environnement où la lumière et les communications sont aussi limitées que l’oxygène. Comme si on réinventait « Les Dents de la mer », en restant entièrement sous l’eau plutôt qu’en surface (heureusement, il y a assez d’équipements de plongée spéciaux pour que ça reste lisible).
Et il s’agit aussi d’une question de confiance, à la limite de la paranoïa… Certes le sujet aurait été similaire avec des protagonistes masculins. Mais le fait que ce soient deux jeunes femmes, l’une (l’énergique Claire Holt) semblant moins frustrée que l’autre (Mandy Moore, qui joue sa sœur ainée en plus), et qu’elles soient entourées d’hommes dont on ne sait pas s’ils vont abuser d’elles, ou bien les laisser tomber, en profitant du fait qu’on est au milieu de l’océan… Tout ça crée une angoisse bien plus particulière.
Rien que la voix du capitaine que joue Matthew Modine, si calme, bienveillante et neutre, génère l’effet inverse puisqu’on est toujours au fond avec elles, on n’a jamais de contrechamp sur ce qui se passe à la surface – après tout, c’est sa cage à requin (ou plutôt son treuil) qui s’est détaché… et toutes les tentatives que lui et les autres hommes vont déployer pour aider les filles semblent vaines.
C’est simple : dans ce contexte, on ne sait jamais complètement si les pires prédateurs ont des nageoires ou des orteils – un comble suprême quand on sait que les Weinstein sont aussi crédités à la production !?
Autre détail très appréciable : non seulement le film n’est pas avare en péripéties agaçantes (« va-t-elle y arriver, oui, non, ‘chier ça y était presque, foutez lui donc la paix !!! »)… Mais il contient aussi en son sein un tiraillement entre deux types de cinéma, qui arrive à se cristalliser dans le dernier tiers de l’histoire (évidemment ça fait penser à un autre Survival sauvage, féminin et claustrophobe)…
Dans lequel on oppose d’un côté, un climax hollywoodien, dont Johannes Roberts a préalablement exposé la possible artificialité – jusqu’à ce que l’action trépidante nous le fasse oublier, et nous emporte totalement.
Et de l’autre, un climax plus triste, amer (plus européen ?), qui nous coupe l’herbe sous le pied et nous ramène les pieds sur terre… alors que paradoxalement, la dernière image restera confinée sous l’eau.
À nous de choisir laquelle retenir sachant que, intoxication oblige, les deux peuvent être aussi factices l’une que l’autre.
Devenir une super-héroïne combattante, ou une héroïne résiliente ordinaire… L’un de ces statuts vaut bien l’autre.
– « Rose »…
L’artiste multitâches (surtout dans la chanson) Aurélie Saada passe à la réalisation avec un portrait de femme d’âge mature retrouvant une ultime jeunesse.
Film superbement offert à Françoise Fabian, une des dernières icônes de la mythique « bande du Conservatoire » (mais la plus discrète aussi), dans une ambiance à la fois douce-amère et joyeuse, sur fond de culture juive tunisienne.
Ce sont d’abord une suite de longues séquences en groupe (fête de mariage, veillée funéraire puis dîner d’intellos), où Rose se trouve noyée par la foule, définitivement pas le centre de l’attention…
Jusqu’à ce qu’elle reprenne peu à peu le pouvoir, avec beaucoup d’humour et de sensualité (elle initie même son propre dîner à la fin), pendant que ses enfants s’embourbent dans leurs propres problèmes, bien plus irritants en comparaison.
Bref c’est beau et joyeux à la fois, ça enjoint à prendre goût à une existence délestée de ses soucis.
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– Début de la quatrième saison de « Magnum » moderne, à nouveau avec une diffusion cochonnée par TF1 – pas non comme s’il y avait des épisodes ambitieux plus graves…
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– « Une année difficile »…
L’essence de la défaite. Car après l’aboutissement que représentait « Hors normes », le duo Toledano/Nakache est à nouveau en mode automatique au cinéma, comme c’était le cas pour leur film sur des organisateurs de mariage. On n’a à nouveau qu’un enchaînement de séquences qui sont quasiment indépendantes les unes des autres, ne se combinent pas au sein d’une grande structure scénaristique (fléau moderne de spectateurs trop accros aux vidéos courtes)… De toute façon, la dynamique ce ces séquences ne fonctionne déjà pas du tout.
Faire de la comédie italienne, avec tout de même deux acteurs (Pio Marmaï et Jonathan Cohen) qui ont le jeu et le physique de l’emploi, ça ne marche pas ici puisque ça manque de grivoiserie bien méchante, bien sale (la mise en scène est trop léchée pour ça) et de toute façon complètement éculée aujourd’hui.
Et même l’idée de montrer deux petits frères des « Apprentis » de Pierre Salvadori, monter de petites affaires lucratives en profitant d’un groupe d’activistes écologiques, ça n’est pas mené jusqu’au bout… c’est à dire jusqu’à confronter la précarité financière mais débrouillarde, à un idéalisme choisi par des gens quasiment à l’abri du besoin. Lesquels pourraient tout aussi bien tendre la main à ces gars dans la dèche, sans les juger pour leur pauvreté – ou bien en dévoilant qui sont les plus hypocrites parmi les activistes (le personnage de jaloux que joue Grégoire Leprince-Ringuet n’a aucune substance).
Ne fonctionne pas aussi l’histoire d’amour entre Marmaï et Noémie Merlant, l’actrice étant présentée de façon régressive (compte tenu de son talent), comme un flirt à conquérir entre les deux zigotos, sans avoir autre chose à jouer qu’une pasionaria un peu lunaire. D’ailleurs tous les rôles féminins de ce film sont à la même enseigne, décevants par rapport à leurs actrices (Luàna Bajrami, la participation rapide de Margot Bancilhon…). Toledano et Nakache ont-ils maintenant un problème avec les femmes pour les rendre aussi unidimensionnelles ?
Ne fonctionne pas également tout ce qui concerne le seul Jonathan Cohen, qui met sa tête de clown triste au service d’un rôle qui est trop clairement écrit pour Alban Ivanov, dont le propre jeu disruptif était plus adapté à cette partition de mec aussi énervé que amer. Il aurait fallu l’adapter pour Cohen, et en l’occurrence ça n’est pas suffisamment le cas.
Pas énorme non plus le comique de répétition avec Mathieu Amalric (ni même la plupart des scènes comiques), et certaines incohérences sont agaçantes – un visage qu’on ne reconnaît pas même après avoir eu le nez collé à lui, des situations qui auraient pu se régler par le dialogue (bien que la honte soit un des ressorts du film), les idées trop tordues des personnages, personne qui demande pourquoi ils portent des costards sous leur combinaison verte…
Le résultat donne l’impression d’assister à une parodie de « 120 Battements par minute », mais moins bien rythmé, sans fluides corporels, sans morts visibles et avec bien plus d’indécence envers des jeunes gens (et une pas trop) qu’on montre comme des donneurs de leçons ridicules, croyant équilibrer une économie instable en n’y participant pas…
On frôle même le cynisme quand, sur fond de valse de Jacques Brel, on ouvre sur une satire du Black Friday, et on ferme sur un Confinement « idéalisé »… donc en datant le film à une période où il y avait des milliers de morts, bien réels eux, bien actuels – on n’est pas dans la même sensibilité que dans « En thérapie ».
Comme on a déjà du recul là dessus, ça représente une parenthèse factice avant que la surconsommation ne se relance de plus belle.
Pour la première fois, les deux réalisateurs nous introduisent à un groupe dont les antihéros principaux ne font pas initialement partie et s’y intègrent artificiellement, de façon opportune – ce qui fait d’eux une projection des cinéastes qui, même en ayant été en contact avec des activistes, vont rester trop longtemps à distance de leur sujet et ne jamais réellement s’y émerger. D’où le manque d’empathie que provoque ce film.
Une conceptualisation difficile, pour un résultat cinématographique pas bien heureux.
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Lu :
– X-Men Futur antérieur : la Genèse…
Même si c’est pour pour combler le vide scénaristique qui mène à la domination des Sentinelles, l’écriture de Mark Guggenheim est de bonne qualité.
– Début du Captain America de JM Straczinski…
Pas mal du tout, et pertinent dans sa description de la montée des fascismes.
– Le Thor de Al Ewing recrute les meilleurs des meilleurs (Thor), et c’est super – tandis qu’un Horrible prépare son retour.
– Spider-Man a droit à une énième revanche de Kraven, et on y ressent une certaine noblesse…
Plongée dans le passé inconnu du Superior Spider-Man, avec de vilaines conséquences en perspective.
– Iron Man commence sa contre-attaque sur Feilong..
– Dr Strange commence sa contre-attaque sur le Général…
– Les Vengeurs dans un épisode « pour du beurre », étrange introduction pour des antagonistes qui se sont fait attendre.
4 juillet 2024 at 12 h 00 min
– « Horizon » (lointain, longtemps).
Costner réalisateur, western numéro 4 ! En « pauvre » cowboy solitaire cette fois ci, aussi bien à l’écran devant sa caméra, que derrière et à la production, et au financement (pour la petite histoire en coulisses).
Et à nouveau un film Classique, cette fois plus proche du format carré d’origine, très Premier degré – donc, où les moments d’humour émergent toujours d’instants insolites, de petites ruptures de ton qui aèrent le récit…
Car il est loin le pistolero foufou de « Silverado », personnage qui n’a jamais fait partie de la persona de l’acteur. Une erreur de débutant chez celui qui, ça s’est révélé au fur et à mesure, a toujours été dans la lignée de James Stewart, celui des rôles sérieux dans les époques contemporaines et dans les westerns – ceux de Anthony Mann, où sa violence bouillonnait avant d’avorter in extremis…
Et dans la lignée de Clint Eastwood, le mutique, son réalisateur de » Un monde parfait », celui qui n’aime pas perdre de temps avec des idiots et qui, lui, laisse exploser sa violence. Que des rôles contradictoires (l’intello et la brute sadique).
Il suffit de tracer une ligne entre la scène finale avec Billy Drago dans « Les Incorruptibles », et celle avec Kim Coates dans « Open Range », son dernier opus de réalisateur. Un de ses nombreux films qui n’ont pas été compris – car bien moins glamour par rapport à son « Danse avec les loups », qui a accumulé tous les suffrages, et semblait avoir déjà tout dit sur ce qui a fondé son pays, l’Amérique.
Mais ça n’a jamais suffit pour Kevin Costner, continuellement il a voulu enfoncer le clou. Dans ses rôles d’acteurs, dans ceux tournant autour du sport (américain principalement), même si une bonne partie alternait avec le portnawak, l’indigent. Pour d’autres, on lui a pardonné à chaque fois.
Même « Postman », sa guerre de Sécession post-apo, on l’a réévalué, mais toujours pudiquement. Car l’homme a ce « défaut » d’avoir des projets personnels non seulement orgueilleux (lui, en grande tête d’affiche), donneurs de leçon… Mais en plus, c’est un grand sentimental, allergique au cynisme et à l’ironie. Pour paraphraser le titre français d’un célèbre néo-western (genre auquel il est aussi allergique) « non, ce pays du Cinéma n’est plus pour la star des 90’s ».
Tant pis, il le fait quand-même (comme Clint) : merci à ceux qui ont continué à user de l’acteur dans leurs films à travers les décennies, à cause de son aura passée, toujours intacte. Même en tournant un peu de tout, en restant dans son registre de prédilection (digne et un peu las), ça fait suffisamment d’argent à mettre de côté.
Il ne lui reste plus qu’un retour de baraka assez bourrin – la peu subtile « Yellowstone » – pour (se) relancer, et raconter à nouveau tout ce qui l’intéresse… lui, et lui seul ?
Il n’y a qu’à voir l’introduction de « Horizon » : un poteau servant à la construction d’une ville, s’enfonçant au milieu de fourmis. Boum, tout est dit ! – la civilisation qui perturbe le groupe d’autochtones. L’horreur qui arrive ensuite hors-champ. Et les leçons qui n’ont pas été retenues (« on a juste construit sur l’autre rive »).
Vous avez encore du temps devant vous ? Alors on va commencer à déployer une histoire qui va sauter d’un individu principal à un autre (jamais celui qu’on croit au premier abord), et construire quatre segments distincts, pour le moment.
Certains liés superficiellement entre eux (la famille Kittredge), mais voués à tous se rejoindre un jour, au sein de la ville de Horizon… qui n’existe pas encore, projet lancé par une poignée de pionniers en quête d’un havre de paix. Aussi virtuel qu’un terrain de baseball rêvé (!), ou bien que le propre Opus en plusieurs volets de Costner. Qui ne sera pas une série télé, contre toute logique, mais réservé au grand écran.
Vanity project, son équivalent des « Avatar » de James Cameron : pas trop violent, avec des enfants prodiges comme dans « …La Voie de l’eau » (ils ont quasiment la même destinée que les Na’vis), bien plus impartial envers ses indigènes pas du tout angéliques… en moins spectaculaire, sans se planquer derrière de la métaphore SF geek – il y a même Sam Worthington dedans, c’est pour dire.
Place à l’hommage aux aînés, ceux du temps du « vrai » Western, c’est à dire avant que celui-ci ne s’hybride avec d’autres genres et cultures. Quitte à s’aliéner les spectateurs qui n’ont pas les références, ne sont pas habitués à ce type d’intrigues et de jeu d’acteur.
À John Ford, Costner rend hommage en citant par exemple « La Prisonnière du désert », et en mettant en scène des massacres qui se répondent d’un bout à l’autre du film (contre des colons, puis des apaches). Mais c’est bien à « La Charge héroïque » qu’on pense devant le segment se passant dans une garnison de soldats, qui est surtout empli de romantisme mélo.
Tandis que celui avec les pionniers, évidemment que c’est « Le Convoi des braves », avec Luke Wilson à la place de Ward Bond.
Costner se « coltine » bien sûr une intrigue à la Anthony Mann (un vieux garçon qui se coltine les ennuis, surtout venant des femmes), et une dernière partie avec des chasseurs de scalps sonne comme du Don Siegel.
Tout ça se passant en parallèle, le montage faisant le va-et-vient à partir d’éléments anodins (on jette du café dans un plan, on enchaine avec un whisky servi dans un autre)… Pas de fondu au noir, pas de chapitrage, c’est à nous de détecter à quel moment et dans quelle section de l’histoire on se trouve – et à part la colorimétrie bleue dans le Nord, il faut toujours un petit temps d’attente pour s’y retrouver.
Quant à la temporalité, elle se développe sur un laps de temps assez resserré, avec une seule ellipse entre deux époques, symbolisée par une scène où un Natif d’une autre tribu se fait traquer (on en comprendra plus tard la raison, évidente).
Le Temps, c’est le luxe que s’autorise Costner au sein de chaques séquences, pour mieux développer les détails de son univers (où il n’y a aucune guest star appartenant à l’Histoire réelle). Décrire le quotidien plus ou moins banal de ses protagonistes compte autant que de suivre les intrigues basées sur l’action – en l’occurrence il s’agit d’une série de poursuites entre divers personnages, par vengeance ou par profit.
C’est bien sûr ce dernier point qui sera l’axe principal de l’histoire, où des individus sont en conflit entre l’idée de posséder (un territoire, une personne), ou bien la possibilité de partager. Entre le capitalisme sauvage, ou bien le commerce équitable. Bref, parler de l’Amérique et du Monde d’Aujourd’hui via le Passé, car les humains ne changent jamais.
Le goût du Mélo suranné de Costner le voit même mettre en scène des « vieux sages », en train de prédire exactement ce que le pays va traverser… et pourquoi pas ? Rien ne dit qu’il n’y avait pas de gens philosophes dans le coin, à cette époque.
Peut-être que tous ces dialogues vont sonner bizarrement à cause de l’absence de grandes stars au générique du film. Non pas que ces acteurs soient limités, bien au contraire – Sienna Miller, Danny Huston (pour une fois dans un rôle positif), Jena Malone etc c’est le bon moment de se rappeler que ce sont des bons. Et on est aussi toujours contents d’avoir des gueules comme Michael Rooker et Jeff Fahey. Mais quitte à étirer des scènes jusqu’à plus soif, ça manque un peu de folie décontractée… par exemple une scène de tension dans laquelle Costner se fait titiller sans cesse par un excité de la gâchette (jusqu’à ce que…), ça marche extrêmement bien, uniquement grâce à la présence de l’acteur principal.
On n’est pas chez Tarantino ici, pas de grosse coolitude pour mieux faire passer la pillule (et encore !).
Film très classique donc, et c’est ce parti pris qui devrait nous rassurer. Car s’il se permet aussi des moments plus modernes (ne jamais oublier qu’on fait toujours un film au Présent), il ne le fait pas de manière forcenée mais dans les marges de son histoire intemporelle à base de colons, de soldats, de Natifs et de hors-la-loi…
Notamment un jeune couple faisant partie du grand convoi, sorte d’équivalents des Instagrameurs. Ils préfèrent immortaliser ce qu’ils voient au lieu de le regarder attentivement, ils pensent d’abord à leur bien-être et oublient celui de leur entourage. Mais en épinglant les travers de notre époque, Costner ne se contente pas de les juger, et pose aussi des questions : ces deux « parasites » naïfs n’aident pas la Communauté, mais en les éduquant au mieux ils peuvent peut-être faire leur part… tandis que deux autres membres du convoi semblent représenter une menace, sauf que eux montrent largement leur utilité au sein de la Communauté.
Peut-on alors se fondre dans le moule sans devoir renier ce qu’on est ? Tolérer des abus au nom du Bien commun ? C’est encore une des contradictions qui font intrinsèquement partie du cinéma de Kevin Costner, où règne l’ambiguïté morale.
Autre atout de ce film, le fait qu’on y montre des femmes de caractère, qui décident de choisir elles-mêmes avec qui elles veulent passer du temps, sans penser à leur réputation, et sans que ça ne passe pour une histoire ostensiblement féministe.
Mine de rien, le résultat s’avère plaisant, avec quelques scènes mythiques (l’attaque de la maison, la cavale à cheval du garçon dans la nuit, le face-à-face entre le chef statique et le guerrier qui ne tient pas en place, toutes les séquences avec Jeff Fahey)… et se concluant sur le moment où les protagonistes principaux prennent une décision cruciale pour leur avenir. Ce qui en fait un film plutôt autonome.
En particulier parce que Costner inclut en guise d’épilogue un montage de ce qu’il va se passer dans la suite, constitué de moments prévisibles, d’autres moins, et laissant peut-être certains en suspens (qu’est ce qui est vraiment arrivé à Ellen ?)… ce qui permettrait également de se passer des épisodes suivants, et de se contenter de tout ce qui est laissé à l’état de promesses – cohérent avec la fragile espérance que représente la fondation de la ville d’Horizon.
Cette quasi bande-annonce muette est toutefois tellement longue (elle aussi !) que l’auteur aurait tout aussi pu terminer sur la scène où on le voit se retourner et tirer sur ses poursuivants. Ce qui aurait donné un joli hommage final au film muet « Le Vol du grand rapide », et son cowboy qui flingue les spectateurs…
Mais ça aurait été peut-être trop pompeux pour Costner, indécrottable romantique.
Et vers l’horizon, nous irons…