Bienvenue dans le bar de Galactus : chaque lundi, une nouvelle page est à votre disposition pour discuter cinéma, télévision et comics au sens large, loin des univers Marvel et DC Comics !
La Comic-Con de San Diego est bouclée, il est temps de reprendre une activité normale… Au programme de la semaine ? Une sortie assez inattendue, un stakhanoviste du doublage et le retour de Monsieur Director’s Cut. Largo Winch : Le prix de l’argent débarque donc sur nos écrans mercredi, 13 ans après Largo Winch II, avec Tomer Sisley et James Franco. Y a-t-il des fans de la bande dessinée et de Jean Van Hamme dans la salle ? Le même jour, Chris Pratt ajoutera une franchise animée à son CV avec Garfield : Héros malgré lui. La grande aventure LEGO, En avant, Super Mario Bros., Garfield… il ne lui manque plus qu’un Disney et un Ghibli ! Enfin, les plus courageux d’entre vous se lanceront peut-être dans le visionnage de la version longue de Rebel Moon. 6 heures de Zack Snyder qui repeint nos écrans avec l’argent de Netflix, cela ne se refuse pas ? A minima, disons que la bande annonce passe bien. Alors, qu’avez-vous vu/lu/bu récemment ? Comme dirait Crâne Rouge, n’oubliez pas de vous hydrater et surtout, belle semaine à tous !
Depuis l’enlèvement brutal de son fils Noom, Largo Winch fait l’objet d’une impitoyable machination cherchant à l’anéantir et à détruire le groupe W. Pour faire éclater la vérité et retrouver son fils, Largo se lance dans une traque sans relâche. Des forêts canadiennes, en passant par Bangkok jusque dans les profondeurs des mines birmanes il ne sait pas encore qu’il devra faire face aux démons du passé.
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Je profite d’être le premier à pouvoir écrire un com (pour une fois) pour refaire un peu d’auto-promo pour mon livre sur la série LOST qui sortira à la rentrée : https://www.editionspixnlove.com/tous-nos-ouvrages/1136-tout-savoir-sur-lost-9782371882867.html ^^
Sinon en dehors de Deadpool, enfin vu Longlegs, proposition forte et intéressante mais décevante dans sa conclusion et sa bascule entre les registres tout le long qui ne fonctionne pas à mon sens. J’espère voir MaxXxine cette semaine et Trap la semaine prochaine, rien d’autre de trop hypant de mon côté en attendant le nouvel Alien !
Oh cool un livre sur lost !
Ça sort en grande surface ?
Ce sera disponible en librairie en septembre (et Fnac, Cultura…) ou via Amazon et co 🙂
Pour les grandes surfaces, pas sûr que ça y soit distribué mais peut-être sur commande sur place s’ils ont un rayon livres.
(Même si y a un peu de frais de port, j’encourage l’achat via les précommandes de leur site, ça permet d’ajuster un éventuel second tirage et envoie un signal fort à l’éditeur ^^)
Ce qui serait intéressant ce serait que tu nous explique au delà de ton ouvrage qui doit être fort enrichissant pour les fans de la série ( et les autr3s comme moi); ton parcours créatif et la méthodologie technique pour transformer une idée en livre commmercialisé! Il y a peut être parmi les Toileurs et toileuses des personnes comme toi qui n.osent pas franchir le pas… bravo en tout cas pour avoir créer ! Respect
Merci beaucoup, ça me touche !
Il y aura un site qui accompagnera le livre où je parlerai un peu de tout cela mais, en gros, tout part d’un article que je voulais écrire pour mon site perso en regardant (il y a 9 ans !) les bonus DVD/Blu-Ray de Lost. Je me disais « tiens c’est intéressant ça, je suis sûr que les fans ne savent pas que ça a été tourné dans telles conditions » ou « tiens, le commentaire audio du showrunner en saison 1 dit cela, mais pourtant en saison 4 il dira son contraire ».
Au bout d’une journée j’avais déjà l’équivalent de plusieurs pages A4 donc je me suis dit : autant écrire un livre et le partager ! Je suis journaliste de formation, j’écris toujours à droite à gauche, donc le côté « écriture » n’a pas été un souci. En revanche il a fallu revoir mon plan de travail plusieurs fois tant il y a énormément de choses à dire. Cela a débouché sur le sommaire que vous pouvez découvrir sur le site de l’éditeur.
J’ai mis plusieurs années à tout finaliser car je manquais de temps pour travailler dessus, il y a donc eu trois grosses sessions de recherches/écriture : août à décembre 2015, décembre 2020/janvier 2021 et janvier 2024. La date anniversaire des 20 ans de la série en septembre était mon objectif.
Ma seule « erreur » a été de tout écrire AVANT de trouver un éditeur, avec le risque que ça ne puisse jamais sortir ou bien en auto-édition. Finalement entre chance, culot, travail et tout et tout j’ai pu trouver un éditeur en or, je suis ravi !
En espérant que ça réponde un peu à ta question ^^
bon alors, ils étaient bien tous morts dès le début du coup ???
Absolument pas ^^
J’explique dans le livre ce qui tend à penser cela mais c’est clairement une erreur.
Mais c’est fou que cette interprétation la de la fin de Lost soit si répandue
Alors que ça m’as toujours paru tellement clair que non c’était pas le cas depuis le premier visionnage
Ils se retrouvent dans un entre deux après leur mort
L’île était réelle, tout a eu lieu
Ceux qui sont mort pendant la série sont bien mort comme on l’as vu
Les rescapés l’ont bien été, certains sont mort des années après l’île
C’est juste leur âme qui sont réunis dans un entre deux mondes (entre la vie et la mort) et il leur fallait s’y retrouver tous pour qu’ils basculent définitivement « de l’autre côté », car l’île a « lié » leurs âmes
(Bon je schématise a donf mais voilà)
Tout à fait, c’est exactement ça ^^
J’avoue avoir du mal à comprendre comment on peut penser autre chose mais c’est lié à plusieurs facteurs :
– l’ajout de vidéos de la carcasse d’avion de la première saison durant le générique de fin du dernier épisode a complètement induit en erreur de nombreux spectateurs (surtout aux US), c’est LE gros regret des showrunners (Lindelof et Cuse)
– certains spectateurs n’ont pas vraiment suivi la série et ont juste regardé l’épisode final, ils ont loupé ou survolé les saisons 4, 5 et 6 donc beaucoup d’éléments leur ont échappé (même si théoriquement juste le dernier épisode devrait suffire à comprendre mais ce n’est pas aussi simple)
– la difficulté d’être assidu et se remémorer « tout » à une époque de diffusion (en France en tout cas) assez particulière : des épisodes en VF (au lieu de VOSTFR, ça joue mine de rien, surtout dans le dernier épisode), diffusés aléatoirement et à des heures très tardives, une fois par semaine puis chaque année à renouveler, etc.
A titre personnel, je comprends le « ils sont tous morts alors ? » car la dimension des flashsideways laisse évidemment entendre cela. En revanche j’ai toujours du mal avec le « ils sont tous morts… depuis le tout début ! » ^^
Merci des réponses; du coup ça me donne envie de tout revoir (en VO of course) et d’acheter le livre
Oui justement, en fait un binge-watch de la série avec les 6 saison « à la suite » (sur une courte période idéalement : quelques jours ou semaine) en VOSTFR ainsi que le petit épilogue méconnu de la série (12 minutes) passe vraiment mieux pour la compréhension globale de la fiction 🙂
Je ne peux qu’encourager à regarder ainsi (tout est disponible sur Disney+ et le sera aussi sur Netflix à partir du 15 août). Et merci d’avance si tu achètes le livre !
(Si tu es vers Paris avec plaisir pour te le dédicacer ^^)
Thomas, est ce vous qui teniez une chaîne YouTube sur la série?
Le livre donne envie 🙂
Hello ! Non je n’en tenais pas, la chaîne la plus connue consacrée à Lost est « Station 7 » de Didi Chandouidoui qui… a participé à l’écriture du livre pour un avant-propos sur les mystères 🙂
Et 2/3 de ses vidéos servent de sources pour certains sujets.
Merci en tout cas ! ^^
Comment peut on Thomas entrer en contact avec toi pour avoir des conseils d.ecriture sans polluer du coup les pages de la Toile?
Oui voilà c’est Didi de Station 7. J’adore ses vidéos. Il ne poste plus et ça me manque.
Merci pour le retour
Largo Winch à l’air pas mal. Malgré quelques bonnes idées visuelles, je doute qu’un montage de six heures sauve Rebel Moon mais par principe, on va quand même tester.
L’absence totale des films de Sony sur l’univers de Spider-man durant la comic con est assez décevante.
Autant pour la distinguée concurrence, ça peut se comprendre, même si un court Teaser de son Superman aurait été cool. Mais l’avenir de SSU est assez flou, l’enchaînement de tous ces films me paraît un peu vain si aucune réunion n’est prévu. Leur univers imparfait est tous de même assez foisonnant pour permettre un film choral appréciable, même sans faire revenir de Spidey. Espérons qu’il ne s’agira pas d’une énième occasion manquée.
Attention, il y a une petite erreur dans l’article: En Avant est un Pixar (celui sortie en plein Covid19). Donc Chris Pratt il a déjà fait un doublage pour le studio à la lampe. Par contre, il n’a pas fait de voix pour un Disney (Walt Disney Animation Studio).
Merci, c’est corrigé. De loin, il donne l’impression d’être le plus Disney des Pixar.
Il ne manquerait pas Dreamworks dans la liste ? Lego c’est Warner Animation je crois
C’était juste pour signifier qu’il collectionne les voix comme Thanos collectionne les gemmes. 😀
Mario c’est Universal/Illumination 😉
[EDIT LTH : Décidément, commenter après les nuits blanches du Comic-Con est une mauvaise idée. ^^]
Cette semaine côté ciné j’ai prévu soit d’aller voir Twisters, soit d’aller revoir The Amazing Spider-Man (malgré sa qualité moyenne). Et côté jeux vidéo je vais me refaire les Uncharted, l’une des meilleures sagas vidéo-ludiques de tous les temps (le 3 est dans mon Top 5 avec UD , DBH , TLOU et RDR2) 😌
P.s : je sais pas vous mais ça fait bizarre de ne plus voir les infiniment longs (mais quelquefois intéressants) commentaires de Flo. Quelqu’un sait pourquoi il n’est plus actif sur LTH , par curiosité ?
[EDIT LTH : De mémoire, ban quelques mois suite à des propos particulièrement déplacés à l’encontre d’un autre commentateur du site. PS : les bans ne sont pas définitifs, donc il reviendra s’il le souhaite à une date ultérieure, quand les compteurs seront remis à zéro.]
TWISTERS
Un vrai film d’action qui en donne clairement a son spectateur.
On n’est pas sur le scénario de la décennie mais l’évolution des personnages est toutefois intéressante.
MOI MOCHE ET MECHANT 4
Gru Jr Minions super héros = un sacré moment de rigolade.
Contrairement à certains concurrents, la saga de Imagination arrive a gardée un niveau de qualité moyen appréciable. Je dirais même que c’est peut être mon préféré après le 1er !
DEADPOOL & WOLVERINE
Très bon moment pour un spectateur qui a grandi avec les films de la Fox.
Reste que ce DEADPOOL « 3 » s’est Marvelisé en étant excellent en première projection mais peur de son évolution dans le temps.
Après, l’alchimie entre Reynolds et Jackman crève l’écran. Et, point (très) positif, le film n’hésite pas a mettre les masques au moment opportun. Ça change du Spidey de Tom Holland a visage quasi toujours à découvert…
LES DESSOUS DE FAMILLE (Netflix)
Une rom com qui serait un téléfilm si le casting n’était pas de niveau important. La chirurgie esthétique fait du mal… Et sur le coup ce n’est même pas Nicole Kidman la plus botoxée !
Tu peux retrouver ses pavés moralisateurs sur Écran Large si ça te manque
en tout cas, le Flo « sévit' » toujours sur Ecran Large !!!
Thanks Mr.LTH 😄
Et comme d’hab, House of the Dragon épisode 7.
L’avant dernier de la saison (que ça passe vite ! Très frustrant)
Un épisode époustouflant, l’un des meilleurs de cette saison ! Ou on voit bcp plus de dragons et plus longtemps. Ou tout s’accélère (ça fait bizarre d’ailleurs tant la série a pris son temps dans les 2 épisodes précédents). Mais je ne boude pas mon plaisir, bien au contraire. La fin est une masterclass. Et ça augure un dernier épisode incroyable !
Visuellement c’est du 99% tout bon (1 plan un peu moyen niveau FX, mais le reste respire l’excellence).
Et d’un point de vue sonore, les « grognement/râles »/bruitages des dragons est un vrai régal !
Le show va me manquer lundi prochain 14h !
Vu:
– House of the Dragon S2 Episode 7. Quel talent! Quelle maitrise du rythme après deux épisodes plus lents, ça repart pour notre plus grand plaisir. Quelle maitrise visuelle aussi. Certains plans sont magnifiques (la confrontation Rhaenyra/Dragonnier inconnu ou la ballade d’Alicent) et la musique est au rendez-vous.
C’était l’épisode du courage: le courage d’un gamin face à un fou sanguinaire, le courage d’un homme face à la mort, le courage d’un roi qui a tout perdu, le manque de courage d’un fantasmeur… tout était particulièrement bien écrit et mis en scène, tantôt touchant, tantôt épique.
On sent un final de fou furieux.
Je rejoins Anthony sur le manque que va créer cette série. Quand Prime, Disney et Netflix s’enfoncent toujours plus aux pays des wookies en délaissant toute qualité, HBO reste décidément une valeur sûre.
Vais peut etre m’abonner moi.
– Suicide Squad Isekai: Episode 7
Là aussi la série remonte avec un épisode qui laisse de côté l’Isekai dans une esthétique quasi futuriste pour revenir aux bases de la Suicide Squad: Une équipe de dégénérés, d’enfoirés, de psychopathes. Contrairement aux films, on comprend pourquoi Batman les a mis en prison. A part leur survie, peu de choses importe pour eux.
On a droit à un superbe combat très bien animé entre Harley Quinn et Katana.
Il manque juste un peu de scenario à cette anime pour qu’il soit excellent.
Joué:
– Bright Memory Infinite: Un FPS/Action futuriste chinois à l’ambiance bien chinoise (musiques, décors, voix) très beau, très fun mais beaucoup trop court.
– Stellar Blade: Terminé. Si j’étais moyennement convaincu par le début de l’aventure, la fin a été une apothéose et j’ai adoré. Eve montre enfin son caractère et on vibre avec elle.
Pressé de le recommencer pour voir les deux autres fins disponibles.
Au passage est ce que quelqu’un sait qu’elle est cette nouvelle version de THE SUICIDE SQUAD sur Netflix ?
Le film de James Gunn. Il est pas mal. Et après ça il y a la série Peacemaker a regardé.
Je crois qu’il parle du fait qu’il y a 2 versions dispo The Suicid Squad sur Netflix.
Une normale et une « version doublée ». J’ai buggé et j’ai cru à une version longue. Mais en fait la version doublée c’est juste que la VF du film. L’autre c’est la VO.
Pourquoi ? Je ne sais pas… mais c’est pas la 1ère fois que le service propose que la VF pour un film étranger.
Ok 🙂
Effectivement il y a 2 fiches comme si il proposait deux films différents. Mais non.
@LTH : J’ai vu que vous aviez fait un peu de classement. Notamment enlevé Superman (noir) et Lando. Ça veut dire que les projets sont complètement morts, selon vous ?
Et Constantine 2 qui a récemment refait parler de lui ?
Rien n’est jamais complètement mort à Hollywood, mais en l’état actuel des choses, je pense qu’ils le sont.
=> Superman : zéro avancée concrète depuis l’annonce du projet en 2021 + comme James Gunn est aux commandes, difficile de croire qu’il validera un film avec un Superman concurrent. Ce serait se tirer une balle dans le pied.
=> Lando : Lucasfilm a déjà quatre films en développement, de quoi nous occuper jusqu’à la fin de la décennie + Donald Glover a toujours 1001 projets sur le feu.
Pour Constantine 2 : pourquoi pas, mais ça doit bien faire 20 ans qu’on en parle… et là encore, pas sûr que ce soit la priorité de Gunn.
Curieux de voir Rebel Moon version 6h, ça va sûrement pas sauver les meubles mais ça sera peut-être un peu mieux.
Après à ce niveau autant découper ça pour en faire une mini-série de 6 épisodes, franchement;…
Si Rebel Moon est découpé en chapitres comme son Justice League, je regarderais en plusieurs fois. Parce que bon 6H quoi. Et je n’ai pas toujours aimé ce que propose Snyder. En particulier quand il ne s’agit pas d’une adaptation.
Vu « Twisters » et c’était vraiment sympa’ ! Bon, bien plongé dans l’esprit patriotique américain, film catastrophe oblige, mais j’ai vraiment passé un bon moment.
Reste à voir maintenant si je vais m’enquiller le « Largo Winch – Le Prix de l’Argent »… J’suis libraire BD, donc je me sens instauré d’une conscience professionnelle… reliée à un peu de masochisme.
Sinon je profite des vacances et du beau temps pour explorer quelques tombes virtuelles. Donc quand j’aurai fini la trilogie « Lara Croft – Tomb Raider » des années 2000, je ferai ensuite la trilogie initiée en 2013 et puis ensuite à nouveau la saga « Uncharted ». Aventure quand tu nous tiens.
Salut à tous !
Je tenais à apporter mon petit témoignage concernant le livre de Thomas qui va sortir. J’ai eu l’honneur de pouvoir le lire en avant première et je pense qu’il ravira tous les fans de la série, mais pas que. C’est un ouvrage très bien documenté, qui parle de la série, de ses mystères, mais aussi des coulisses. On y apprend pas mal de choses.
J’ai hâte de le lire « en vrai », beau boulot Thomas, tu vas faire un carton, c’est sur !
Merci beaucoup !! Et merci d’avoir fait partie des premiers lecteurs de l’ombre 👀😁
30 juillet 2024 at 12 h 01 min
Gare aux cuts mal fichus, ça dépense de l’argent pour rien…
Vu :
– Spéciale biopics…
– « Tina »…
Classique biopic musical, réalisé par le fugace Brian Gibson (longue carrière TV, peu de films marquants)… on est bientôt au milieu des années 90, et ce genre cinématographique n’est pas encore devenu une norme prompte à rapporter des Oscars à leurs acteurs (ça n’arrive d’ailleurs pas souvent, et ici pas plus). Des films d’acteurs donc, pas de mise en scène – c’est rare – mais tant qu’il y a un tant soit peu d’énergie, bien aidé par les standards de la chanson… même un film des 90’s, à la photographie un peu voilé, s’en trouve galvanisé.
Et avec une personnalité comme Tina Turner, encore plus.
Film tiraillé entre ses deux titres, celui en VO ( » What’s Love Got to Do with It ») citant la chanson de la renaissance du personnage, pour mieux expliciter le calvaire qu’elle a vécu pendant son mariage avec Ike Turner, bon pygmalion mais bourreau perturbé (Laurence Fishburne, à la sensibilité ambiguë). Tiré des mémoires de la chanteuse, c’est le récit d’un mariage (et même d’une paternité) toxique, qui ose même montrer un viol conjugal, sans l’édulcorer. Même pour une prod Touchstone, filiale de Disney, c’est rude.
Tandis que le titre français, en apparence plus simple et direct, fait référence à la réinvention, puis la réappropriation du nom de scène, d’une femme qui a toujours eu le feu artistique en elle… Et finit par savoir le canaliser toute seule, sans personne sur son dos (et avec l’aide de quelques principes bouddhistes). Réappropriation qui commence lors de sa reprise flamboyante de Proud Mary.
Énergique, Angela Bassette y récolte le rôle d’une vie, qui lui collera à la peau pendant longtemps… avant qu’elle aussi trouve le moyen de se réinventer.
– « Borg/McEnroe »…
Plus un film dramatique pour le réalisateur Janus Metz Pedersen (aussi à l’aise sur des productions étrangères que dans son propre pays, le Danemark).
L’idée principale étant que « l’homme machine » Borg est en originellement le vrai sanguin, dès son enfance, hargneuse. Et le spectateur de trépigner inutilement dans l’attente d’un pétage de plomb… qui n’arrivera jamais à l’âge adulte – joué par un Sverrir Gudnason qui illustre bien l’expression de la tempête sous le crâne.
Tandis que le rebelle grande gueule McEnroe a d’abord été l’enfant prodige – à mettre forcément en parallèle de son comédien Shia LaBeouf, dans ce qui est à la fois l’un de ses derniers meilleurs rôles… mais aussi le plus utopique.
Les prises de conscience se font en parallèle chez les deux (se décoincer ? se calmer ? que donner au public ?), même si c’est Gudnason qui aura la priorité à l’écran, prod finlandaise oblige.
Jusqu’au fameux match – 20 minutes de tensions, même avec beaucoup de doublures – qui va enfin les réunir, et faire d’eux plus ou moins des âmes sœurs.
C’est aussi de ça que ça parlait : l’union de deux solitudes, qui ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre.
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– Spéciale Jean-François Richet…
Réalisateur dont les films se racontent en des suites de séquences pas toujours fluides, laissant souvent une grande place au réalisme pour donner l’impression de toujours raconter une histoire vraie (même quand il n’adapte pas des faits réels). Avec un trop plein d’intrigues et une identité beauf très visible… l’ensemble de sa filmographie ne manque toutefois ni d’idées, ni d’audaces.
– « Ma 6-T va crack-er »…
Après son premier film, « État des lieux », chronique sociale de l’ordinaire banlieusard, Richet reste dans le même registre en se focalisant sur la jeunesse dans les quartiers difficiles.
Avec une énergie souvent redoutable (quelques plans-séquences circulaires, sa marque de fabrique) la caméra suit ses gamins qui se la racontent, rentrent dans le lard de tout le monde y compris entre eux, mais sont aussi capables de dialoguer avec avec une certaine lucidité à divers moments.
Trop tard bien sûr pour empêcher une suite d’événements qui vont aboutir à un triple climax – une fusillade digne d’un film d’action, une course-poursuite et une bagarre en boîte… nous amenant à une séquence d’émeute impressionnante, ainsi qu’une façon de voir la Police qui est contradictoire.
L’épilogue ajoute un pessimisme lui-même matiné d’ironie. Chez Richet, qu’on se le dise, tout est gris.
– « Assaut sur le central 13″…
Après un pas de côté étonnant (« De l’amour », tragédie romantique – mais tout de même avec des jeunes de banlieue), Richet se met une première fois au service de Hollywood, mais avec la bénédiction et le soutien de John Carpenter. Sûrement qu’il doit aimer chez Richet cette contradiction entre la défiance envers la Police, et l’envie de ne pas non plus la diaboliser – puisque ici ce sont eux les antagonistes principaux (des corrompus, mais avec des familles à charge).
Et qu’on ne veut pas dupliquer l’effet Surnaturel du film originel, trop efficace pour être reproduit à nouveau, d’autant que Florent-Emilio Siri venait déjà de passer glorieusement par là avec son « Nid de guêpes », avant de sortir son propre film américain, « Otage » – coincé entre les deux, Richet aurait pû passer pour un parent pauvre.
Il s’en sort tout de même bien, même si son film ne passe pas facilement l’épreuve du temps : à trop vouloir jouer surprendre le spectateur (et se faire lui-même plaisir), il compile plusieurs films en un, n’ayant souvent rien à voir les uns avec les autres, créant même du hors-sujet – on est dans le froid, dans la parano, forcément on a même un hommage à « The Thing » mais inséré de force.
Beaucoup de frime tout de même (la scène introductive, les personnages qui blablatent, et tout Laurence Fishburne), mais avec des personnages qui restent suffisamment assez attachants, surtout quand ils finissent par disparaitre. Dans une intrigue pas toujours prévisible et même un chouia osée (on y convoque des images terribles qui faisaient partie de l’actualité, même si ce n’est pas toujours pertinent).
Mais le huis clos à suspense est toujours pas mal, comme dans de bons films d’action de la fin des années 90 (« Négociateur », ce genre là) avec un chouïa de Renny Harlin aussi.
– « L’Instinct de mort »…
Adaptation luxueuse de la vie rocambolesque de Jacques Mesrine, débutant à partir de l’Algérie (sa formation à la violence, en somme), on a un bon Polar Rétro à propos d’un criminel à la personnalité insaisissable – tout comme son corps, incapable de tenir en place…
Ce qui veut dire encore plusieurs films en un, passant des bars et bordels aux braquages à la Bonnie et Clyde… puis au thriller avec séquestration, puis une partie westernienne météoritique, puis au film de prison et d’évasion (et d’assaut – oui, encore).
Évidemment Vincent Cassel (au milieu d’un panel de stars extra, même pour quelques minutes) bouffe l’écran avec ce rôle plus grand que nature, mais encore en formation à cette époque là – et plus empathique aussi.
Le parcours d’un homme malin, habile, charmeur, mais quand-même bête et méchant dès lors qu’il se cache derrière un supposé code de conduite que même ses alliés remettent en question (« moi au moins je ne met pas de flingue dans la bouche de ma femme »).
De tout le film il aura systématiquement besoin d’une compagne pour chacune de ses nouvelles révolutions identitaires… puis plus du tout à la fin, alors qu’il commence à imaginer avoir des causes à défendre (le passage en QHS a été sacrément éprouvant).
Mais après les usuels cartons de fin, Richet lui refusera une part d’ambiguïté à cet instant : c’est bien un tueur, impitoyable, et rien ne peut l’absoudre de ça. Son destin est écrit et même montré dès le début, et c’est pas pour rien que ça s’appelle « L’Instinct de mort ».
– « L’Ennemi public n° 1″…
Là on passe presque à la comédie parodique, entre Depardieu dans « Inspecteur la Bavure » et Kad Merad. On croirait même voir dans le Mesrine des années 70 l’inspiration pour la carrière de… Patrick Sébastien ?!
Grande gueule popu, festival de postiches, insoumis, victimisation, blagues de beauf… tout est là, dans sa version violente.
On se retrouve avec un personnage seul, insupportable avec chaque nouvel allié, se sortant de diverses galères avec autant de coups de bol que d’ingéniosité. Une figure publique pseudo politique (c’est l’époque des Goldman, et des grands groupes terroristes européens, qu’il vient émuler opportunément)…
Plus beaucoup de femmes, maintenant il consomme des pin-ups, et s’amourache d’une femme-enfant (Ludivine Sagnier, pas si passive que ça) alors qu’il s’est coupé de sa fille…
Et alors que tout le film se présente comme l’antithèse du précédent, refaisant diverses scènes selon un point de vue plus critique (la séquestration d’un vieux riche, la séquence de confrontation puis d’exécution dans une grotte avec le journaliste…), ce sont maintenant des hommes qui deviennent ses alter ego, mais inversés.
L’un (Michel Ardouin – retrouvailles avec Samuel Le Bihan) étant les muscles mais avec du contrôle…
Un autre (François Besse – Mathieu Amalric, étonnant) étant son opposé physique et intellectuel…
Le dernier (Charlie Bauer – Gérard Lanvin en mentor du Sud) représentant la tentation de l’extrême gauche pour un type qui n’a jamais eu de camps à défendre…
Et enfin une Némésis (le commissaire Broussard – Olivier Gourmet toujours bon), son double version flic…
L’occasion d’un autre partis-pris final de la part de Richet quand, après avoir suivi l’ultime traque du point de vue de flics morts de trouille, il fait plus que suggérer une exécution dont Broussard sera à peine exhorté.
Pour finir par un plan final impressionnant, et ses gouttes de sang perlant une à une d’un cheveu…
Rideau !
– « Un moment d’égarement »…
Jean-François Richet s’inscrit lui aussi dans cette mouvance (jamais nommée), qui a vu des cinéastes français spécialisés dans l’action et le style accepter la commande d’une comédie à la papa – du burlesque, des remakes.
L’ambition de voir des comédies françaises ayant plus de mise en scène et de belles images, pourquoi pas ?
Richet s’empare d’un des films les moins emblématique de Claude Berri, mais ne se l’approprie pas complétement. L’écueil principal étant François Cluzet, dont le rôle appartient plus à du comique français en surrégime caricatural.
Refaisant littéralement la même chose que dans « Les petits mouchoirs » (hôte maniaque proche de la séparation, on remplace juste la traque des taupes par des sangliers), on a un « roi des beaufs », corse du Continent qui regarde du Patrick Sébastien etc…. Corsé oui.
On comprendra alors que l’enjeu sera la résilience plutôt que la bête virilité vengeresse (traditionnelle)… mais seulement quand on arrive à la toute fin.
Entre-temps Richet garde assez d’énergie motrice, et utilise les paysages corses (remplaçant le St Tropez d’origine), mais sans mettre assez en avant leur part de dangerosité westernienne.
Mais on peut mettre à son crédit le fait de réaliser un film explicitement sexué et tabou, opposant crise d’adolescence féminine et crise de la maturité masculine, où tout le monde a sa part de responsabilité. D’une morveuse ayant un aussi gros pet au casque que son père, à un adulte coincé malgré lui dans le mauvais rôle…
Le fidèle Vincent Cassel y jouant l’antithèse de son personnage dans « Mon roi », voir même un contre-emploi à sa virilité naturelle.
Petite ambition, mais pas moche à regarder.
– « Blood Father »…
Retour aux USA, après que divers projets n’aient pas abouti… Et par la petite porte.
Pas du tout un thriller noir et terminal comme on aurait pu s’attendre de manière radicale, comme le fût un « Rambo Last Blood » par exemple.
Plutôt une petite comédie d’action brutale, et comme toujours plein de beaufitude. Où seule l’aura de Mel Gibson, et tout ce qu’elle charrie de chaotique et de signifiant dans le sillage de sa carrière et de sa vie personnelle, fait tout l’intérêt (Jean-François Richet n’y est qu’un exécutant, un peu fan mais sans plus).
La vision d’une Amérique (droitière), semi dégénérée au milieu du désert, inscrit moins le film dans la même lignée que les opus à la Cormac McCarthy ou Taylor Sheridan (trop de burlesque ici)… mais plutôt comme un mini Mad Max.
Et en modifiant quelques points de scénario, ça aurait aussi bien pû faire un bon épisode final de « L’Arme Fatale », mettant une fille en colère (la mimi Erin Moriarty) à la place de Danny Glover, pour venir faire contrepoint à la folie furieuse de Gibson… toujours présente depuis presque 40 ans.
– « L’Empereur de Paris »…
Richet ne choisit décidément pas la facilité : il s’engage sur une grosse production d’époque, avec un protagoniste à la fois réel et mythique (Vidocq)… Et le résultat n’est Pas un grand film historique épique, virevoltant, comme ont aurait pû (dû) s’y attendre. Mais plutôt la reconstitution minutieuse d’un âge (transitoire) qui vient influencer la psyché du héros, qu’on identifie clairement comme un Mesrine inversé : certes un évadé continuel, quelqu’un qui fraye constamment avec l’illégalité, et toujours interprété par Vincent Cassel.
Mais à la culpabilité évidente de l’un répond l’honnêteté de l’autre. Au machisme beauf de l’un, le romantisme fragile de l’autre. À la gêne humiliante que l’un représente pour le Pouvoir en place, le bénéfice ferme que représente l’autre. À la folie théâtrale de l’un, le calme olympien de l’autre – sauf dans une scène impressionnante où il rappelle sa place réelle par rapport autres criminels, tout en faisant preuve d’une part de compassion.
C’est un peu le problème de ce film : il ne peut exister individuellement, pas sans le diptyque « Mesrine » dont il représente une sorte de prequel. Mais quand on le comprend, il en devient plus abordable, et demande plus d’exigence de la part du spectateur.
Et il y a encore plusieurs opus en un – on passe d’un film de prison/évasion, à un film d’équipe, pour aller vers un revenge movie, le tout mâtiné de plusieurs apartés politiques (la baronne « mafieuse » que joue Olga Kurylenko a un intérêt limité)
et autres commentaires habituels sur le système policier. Bien entendu le casting s’en donne à cœur joie, et les interventions de Luchini en Fouché sont particulièrement savoureuses de cynisme.
Chaque séquence se voit comme un petit tour de force – une mise en scène plus calme, des idées de cadrages étranges – mais qui ne s’amalgame pas avec le reste, à l’image de l’équipe que constitue Vidocq, constituée d’individus disparates qui ne sont pas destinés à survivre (notamment l’ex guerrier napoléonien que joue James Thierrée, dont l’allure et la virtuosité physique font déjà partie d’un autre temps).
Et avec un antagoniste très bd (August Diehl se prend-il pour le Joker ?), symbole de la propre culpabilité du héros, on a comme un « Vidocq Begins » qui se contentera de décrire la formation de ce personnage tragique… Condamné à vivre glorieusement mais sans être libre, car il est trop utile à beaucoup de monde.
Comme le souligne un dernier plan significatif montrant l’équivalent d’une cage, jusqu’à ce qu’on comprenne enfin qui est ce fameux Empereur de Paris.
– « Mayday »…
Énième retour aux USA de Richet pour une série B (beauf mais pas trop) à la gloire de Gerard Butler… celui qui est un peu plus à taille humaine comme dans « Greenland », et pas comme du Steven Seagal – l’un faisait aussi la cuisine, l’autre c’est juste l’avion et pas grand chose de plus à part une prise d’étranglement. À part une jolie scène de baston en plan-séquence, qui le laisse sur le carreau, c’est Mike Colter qui représente les muscles dans ce film catastrophe qui est une variation de son « Assaut », des films d’action noëliens de Joel Silver, avec une touche de « Lost saison 5 » (en gros Butler, c’est Frank Lapidus).
Et donc le même type d’histoire que pour n’importe quel film catastrophe : s’en sortir, survivre, s’enfuir, être content d’être encore en vie, basta !
Y a juste les méchants de « John Rambo » qui s’insèrent au milieu, et ils sont très salauds. Suffisamment pour mutiler de pauvres otages, et donc pour les voir eux-aussi se faire salement exploser – mais il faudra être patient pour ça, et même Gerard aura droit à son petit moment (puisque lui il sait faire que l’avion, on aura droit à une gâterie fendarde).
Encore une fois Richet conçoit un film comme si c’était une histoire qui se serait vraiment passée, au risque de devenir anti cinématographique aussi bien dans la caractérisation des personnages (pas énorme pour les passagers, pas très critique en ce qui concerne la façon dont la compagnie aérienne gère la situation de son côté) que du rythme de l’action et des rebondissements.
Mais c’est aussi le film le plus optimiste de son auteur, qui évite de sombrer dans trop de noirceur et fait l’éloge du Système D (vous avez déjà vu un Zinc qui sauve des gens en sautant d’une île à l’autre ?), sans que ça soit naïvement gaga.
Un bon petit moment à passer.
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– Spéciale Cédric Kahn, acteur/auteur inégal mais qui a toujours exploré les mêmes thématiques sur la réussite individuelle, le poids de l’hérédité, l’isolation et l’insoumission à un ordre établi.
Ses films se suivent et se ressemblent :
– « Roberto Succo »…
Kahn réalise une sorte de film-enquête, tendu, foisonnant, plein de rebondissements… mais également chronique de l’Europe du début des années 80, marquée par divers actes de terrorisme anarchiste.
L’histoire étant ici centrée sur trois points de vue :
Léa (Isild Le Besco), adolescente s’éveillant à la sexualité et à l’indépendance, et qui côtoie de très près cet être bien souvent flippant.
Un flic (Patrick Dell’Isola), qui croisent régulièrement les meurtres qu’il a commis, jusqu’à établir les liens entre eux et remonter la piste.
Et enfin le personnage en titre (Stefano Cassetti, premier rôle de sa vie, indépassable), élément perturbateur et lui-même très perturbé, imprévisible et brisé… ce n’est que vers la fin que son nom véritable sera enfin prononcé.
Et qui se révèlera comme une personnalité toxique, brisée, pathétique (sa tentative d’évasion foirée, véridique).
Mais avant cela, combien de vies bouleversées pendant un bref moment ? Ou bien plus long ? Ou encore à jamais ? – les meurtres, effectués hors-champ pendant les deux tiers du film, ne nous montrent que le résultat, jamais l’acte monstrueux.
C’est là que réside la fameuse chronique ordinaire, qui sépare tout d’abord l’horreur (dès le début, avec des cadavres dans une baignoire dont on ne découvrira l’identité que plus tard) d’un quotidien banal, un peu voyou.
Puis réunira les deux facettes en un, pour mieux pointer du doigt les faiblesses (et les limites) des institutions policières, juridiques et médicales, incapables d’avoir su arrêter à temps un tel désaxé.
Lequel laisse entendre que Roberto Succo est de toute façon mort depuis longtemps, que ce n’est plus le nom qu’il veut porter… pour ne pas faire face à la gravité de ses actes ? Ne reste plus qu’un individu détraqué, qui emportera avec lui tous les secrets de sa psyché.
– « Une vie meilleure »…
Un rôle typique pour Guillaume Canet, celui d’un petit chef obsessionnel, n’écoutant personne jusqu’à ce qu’il aille droit dans le mur… bref un connard, qui a encore quelques valeurs (l’honnêteté, l’envie de réussir et d’être reconnu pour ça) dont il sera forcé de s’en départir à mesure que la réalité économique va le broyer.
Car c’est un film qui démontre par quels genres de procédés (hasardeux mais séduisants) on peut se retrouver pris dans la spirale du surendettement, et se faire complètement spolier.
D’un autre côté, il va aussi se retrouver face à des responsabilités censées être temporaires (prendre soin de l’enfant de son ex compagne, dans des scènes qui ont une grande part d’improvisation sur le vif (la pêche sur le bateau par exemple). Ce qui va lui mettre du plomb dans la tête, jusqu’à ce que la plongée dans l’illégalité devienne plus une brève nécessité qu’une honte – qui atteint aussi la mère du petit, jouée avec sensibilité par Leïla Bekhti.
Des fois, y a plus le choix : il faut abandonner ses rêves (ou les remettre à un hypothétique futur), et fuir pour se réinventer, ensemble… quitte à ce que ça soit en se dissolvant littéralement dans la nature.
– « Vie sauvage »…
Un rôle familier pour Matthieu Kassovitz, celui d’un petit chef obsessionnel, n’écoutant personne mais arrivant à ses fins à force de persévérance… bref un rebelle, qui a semble-t-il de bonnes valeurs (écologie, l’envie de sérénité, de voir ses enfants devenir des êtres autonomes et non corrompus). Il ne se rendra pas compte que tout devra être remis en question à mesure que la réalité de ses actes va se faire plus évidente pour ses garçons.
Puisque c’est un film à propos de l’histoire vraie de ce père, qui a bafoué son droit de garde pour continuer à élever ses fils dans des communautés rurales autonomes et anti système…
Milieu que leur mère a fini par rejeter pour revenir à une forme de « normalité » (assez beauf)qu’elle avait jadis quitté, nous racontant ainsi les désillusions d’une génération qui croyait trouver un idéal en se rapprochant de la Nature… pour découvrir que ça pouvait finalement être trop dur.
Tandis que du côté du père, il se retrouvera ensuite face à des jeunes adultes (après une ellipse de quelques années) censés être contre les autorités, ce qui inclut aussi forcément celle des parents.
Comment alors savoir quels choix viennent de votre libre-arbitre, ou de la façon dont on vous a formaté, même avec de nobles intentions ? Ce qui va grandement perturber les deux fils (de sang, car un troisième issu d’une précédente liaison de la mère lui sera opportunément laissé), jusqu’à ce que la révélation de leur clandestinité devienne un fardeau trop lourd, qui oblige leur mère à revenir dans leur vie – elle est jouée avec sensibilité par Céline Sallette.
À un moment donné, il n’y a plus à fuir : il faut trouver un compromis ensemble… quitte à ce que le père s’efface quelque peu devant la mère (Cédric Kahn a choisi cette voie au montage, sans donner le bon rôle à l’une plutôt qu’à l’autre).
Mais dans le même registre, « Leave no trace » de Debra Granik ira bien plus loin, avec une forme de déchirement émouvant. Sûrement à cause de l’amplitude de la Nature dans un pays comme les USA, où il est encore possible de… s’y dissoudre.
– « La Prière »…
Un rôle de prédilection pour Anthony Bajon , celui d’un jeune homme perturbé mais très volontaire, plus ou moins attentif aux adultes jusqu’à ce qu’il trouve sa propre voie… bref un héros tout le temps sur le fil, qui a quelques problèmes à résoudre avant d’atteindre une forme de maturité.
Peut-être au sein d’une communauté en montagne, loin de tout, dédié au travail manuel et à la foi… et au bout, la quête de l’Illumination ?
Perdition et tiraillements, entre autodestruction violente, et soumission religieuse et culturelle. Cette dernière devenant un moyen de s’en sortir plutôt qu’une finalité, dans la recherche de la paix intérieure et d’un idéal, même s’il sera plus charnel et sentimental que spirituel.
Où comment partir vers les sommets, plus près du Seigneur pour finalement mieux se trouver au plus proche de la terre, à fouiller à la recherche de vérités historiques.
Tout pour l’acteur, le mutisme et la douleur de cet électron libre en fait un héros contestataire, malgré ses moments de bonnes volontés.
Ni intégré, ni désintégré.
– « Fête de famille »…
Un rôle récurrent pour Emmanuelle Bercot, celui d’une femme rude et instable, ne pouvant compter sur personne jusqu’à ce qu’elle aille… droit dans la table (Attention ! scène à la limite du grotesque).
Bref, un élément perturbateur, qui a subi des indignités (enfant illégitime, sa famille s’est largement servi sur son héritage personnel) dont elle n’arrivera pas à s’en départir à mesure que les parents, frères, enfants etc préfèrent faire bloc pour protéger le clan… Plutôt que de reconnaître les erreurs commises, et trouver un moyen de se racheter.
Un typique film de famille décomposée en huis clos campagnard, avec les membres archétypaux : papa soumis à maman très chère – Catherine Deneuve la reine-mère, mais jamais volontairement écrasante…
L’aîné chiant qui veut tout contrôler, et le réalisateur Kahn l’interprète lui-même, forcément – d’ailleurs il y est entouré de beaucoup d’autres acteurs/réalisateurs (y compris la jeune Luàna Bajrami, dans un rôle qui en devient méta)…
Les gosses qui voient tout ce qui se passe, et le cadet glandeur et irresponsable (Vincent Macaigne) dont la véritable nature tombe un peu comme un cheveu dans la soupe du twist… et qui se révèle aussi manipulateur que révélateur
À l’arrivée, Kahn ne fait pas un simple film de règlement de compte explosif à la « Festen », avec peu de contrechamps… Ici l’intérêt est dans l’absence réelles de confrontations, qui permettraient de tout remettre à plat.
Ne rien faire, tout taire et éviter les compromis… c’est d’un pessimisme ahurissant, face aux cris de détresse d’une femme malade d’amour, qui ne sera jamais complètement acceptée parmi les siens.
– « Le Procès Goldman »… Goldman sac (de nœuds).
Le rôle d’une vie pour Arieh Worthalter, qui endosse donc la défroque de ce militant d’extrême gauche désenchanté, complexé par son ascendance, espèce d’émule de Dimitri Karamazov, se disant révolté par une xénophobie d’état et prêt à foncer droit dans tous les murs pour se faire entendre… bref un tragédien, impulsif qui en fait des caisses, et dont on peut toujours douter de la validité des valeurs qu’il prône (intègre jusqu’à quel point ?).
Film de huis clos, reconstitution très détaillée de ce procès et de quelques apartés avec Georges Kiejman, devant se décider à mettre sa judéité dans la balance alors que se prépare sa plaidoirie décisive.
Image superbe, avec peu de contrechamps, une lumière du jour subliminale (on ne le voit pas, mais il y a une verrière au dessus), encore plusieurs acteurs/réalisateurs au casting, et des figurants libres de réagir à leur convenance à chaque évolution d’une audience qui essaye de déterminer quelle est la personnalité de cet homme si controversé (ou habile à créer la controverse).
Alors, avec une efficacité redoutable pour ce qui est de filmer des portraits dans l’assemblée ou parmi les divers témoins…
De dresser un portrait pragmatique de la France (d’alors, d’aujourd’hui et de demain)…
Tandis que l’on tente en vain d’aboutir au portrait complet de cet individu (lui-même représenté à un moment donné par une photo grandeur nature)…
Et dont l’ambivalence sera totale, pour l’éternité.
– « Making of »…
Cédric Kahn nous présente un classique film dans le film (forcément une comédie), où tout va de travers et nous renseigne aussi sur le conditions de production et de tournage… À savoir que, comme toujours, ça peut devenir un métier de cons, où on court partout sans savoir si on va s’en sortir.
Le plus intéressant dans ce long-métrage – qui ne réinvente pas grand chose – est que le film tourné (un équivalent de « En guerre » de Stéphane Brizé, en plus beau) est non seulement à mettre en parallèle avec la situation sur le plateau (dans trois chapitres distincts), entre les petits privilèges des artistes et le manque à gagner des gens de la technique – ce qui est sacrément pertinent.
Mais qu’en plus, le résultat à l’écran tient la route, et pourrait être un vrai film, crédible (souvent les « films dans le film » sont très mal fichus).
Alors au jeu de la mise en abîme, on pourra s’amuser de retrouver Jonathan Cohen en star imbuvable, complètement inconscient de la bêtise de certaines d’entre ses interventions (il peut vous voler la vedette tout en donnant l’air de faire preuve de bonne foi)… mais toutefois capable d’être un bon soutien lors d’instants critiques. C’est surtout ahurissant alors que ce film arrive après « Une année difficile », qui s’était cassé les dents sur la représentation de la pauvreté dans un film confortable.
Et si Denis Podalydès est évidemment un double du cinéaste mais en version pessimiste, car très angoissé, enchaîné à un producteur complètement faux-derche (Xavier Beauvois, dans une drôle d’imitation physique de Bouli Lanners – et il y a encore plusieurs acteurs/réalisateurs au casting)…
Le réalisateur du making-of en titre (plutôt un carnet de bord), joué par Stefan Crepon, ressemble plus à une version jeune, naïve et idéaliste de Kahn – il y a même un faux-air entre les deux.
Sa petite romance avec la prometteuse Souheila Yacoub semble servir à atteindre un équilibre (pas pour rien si le film est émaillé d’extraits de l’opéra Roméo et Juliette ?), là aussi à mettre en parallèle des discussions de producteurs quant à la teneur symbolique d’un film…
Faut-il se penser au dessus d’un sujet, et frôler le misérabilisme, pour mieux être à la fois dans la dénonciation et la catharsis ?
Ou bien faut-il se rappeler de la morale des « Voyages de Sullivan », laquelle dépend autant de l’envie d’un artiste et du public, que de celle des argentiers du Cinéma ?
Kahn a quelques films à son actif qui prouvent qu’il a déjà longtemps tranché sur la question.
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– « Deadpool et Wolverine « … Analyse complète sur la page consacrée.
Un soupçon de colère devant cette presque arnaque, pas assez mongolo-gonzo pour pouvoir se payer de monstrueuses barres de rire… Et pas assez grave pour qu’on en ait quelque chose à faire des personnages.
Tous les défauts accolés au MCU (manques d’enjeux etc – vous connaissez les éléments de langage) sont concentrés là… et quoi, tout le monde s’en fout ?
En fait c’est pas du tout emmerdant dès le moment où le studio ne file pas de rôles importants à des personnes dites « indésirables », on a bien compris le message (de xénophobes à la con).
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Lu :
– Thor et sont équipe de choc sont formidables….
– Iron Man s’en sort encore…
– Dr Strange conclut avec honneur sa bataille contre le Général…
– Les Vengeurs (Beyond) sont assez légers…
– Fall of X commence un peu à tirer en longueur.
8 août 2024 at 12 h 00 min
Vas-y, fait tourner le Winch…
On sait un peu comment ça se passe quand le cinéma français produit des films d’action basés sur un modèle éprouvé par les richissimes américains. Les films d’aventures et d’espionnage exotiques ayant souvent un arrière-goût de sous-James Bond, en général on salut quand-même l’effort quand un film français traite le genre avec suffisamment de premier degré (où en le détournant habilement, dans le cas des « OSS 117… »).
Et pour leurs adaptations de BD franco-belges, c’est encore autre chose (un festival de cosplays, et de recasts à chaques suites).
Le Largo Winch de 2008 – après une série télé fort sympathique – devait faire avec un matériau BD d’origine qui émulait déjà Bond mais aussi le Business-Thriller, genre narratif qui peut vite devenir très chiant si on n’est pas capable de doper les dialogues, plein de jargon réservé aux initiés.
Ces films « Largo… » ont finalement choisi de ne pas trop se focaliser dessus… forcément, qui est-ce que ça fascine de voir du blabla financier de ronds de cuir ? Même Aaron Sorkin aurait du mal à en tirer un truc excitant – ou alors faut que ça soit hyper cynique, comme dans « Succession ».
De succession il sera surtout question dans les films de 2008 et 2011, mâtinés de quelques bonnes scènes d’action brutales, avec un Tomer Sisley très impliqué, ainsi que l’idée de se focaliser principalement sur l’entourage non-européen de Largo… et, heureux hasard, en racontant une histoire proche d’une autre adaptation de bande-dessinée, arrivant au même moment sur grand écran : « Iron Man ».
Un diptyque (par un même réalisateur – Jon Favreau ou Jérôme Salle) autour d’un milliardaire super débrouillard et intelligent, philanthrope, écrasé par son hérédité et les rapports compliqués avec son père, et se demandant quoi faire du pouvoir qu’il a maintenant entre les mains. Le deuxième film avait même de l’avance sur Marvel Studios en révélant qu’il avait lui-même un héritier à choyer plus que tout au monde… Bref, des opus qui se caractérisent plus par leur émotion que par leur côté pétaradant.
Mais alors ce troisième film, très tardif, va-t-il se mettre carrément dans les pas d’un « Iron Man 3 » ? Oui… et non.
Parce que là aussi on a des similarités, à savoir que le héros doit gérer tout ce qu’il a créé en tant que personne publique, pour le bien de l’humanité, se faisant accompagner par une jeune personne joviale et émule potentiel. Tout en faisant face à des fantômes venus d’un lointain Passé, bien décidés à détricoter toutes ses réussites, par vengeance et traîtrise…
Ça s’arrête là, le nouveau réalisateur Olivier Masset-Depasse est loin d’être comme Shane Black, qui amenait ses propres tropes et obsessions pour mieux dynamiter la franchise de l’intérieur (attention, ça tâche).
Tout au plus on retrouve quelques thématiques communes à ses précédents films (la peur de perdre un enfant), et il saura se débrouiller un peu avec les scènes d’action obligatoires – il n’y en a pas beaucoup de marquantes, la plupart étant de classiques scènes de poursuites Bondiennes, et autres combats Bourniens au corps à corps contre un James Franco… dont le personnage semble lui aussi sortir d’un Bond (avec Pierce Brosnan).
L’acteur américain s’en sort bien dans un rôle de némésis (jusque là le gros point faible des films Winch), portant une capuche qui lui donne une tête de cobra… mais sa présence fait le même effet que celle de Sharon Stone dans le 2 : ce sont des acteurs un peu tricards aux USA, c’est peut-être pour ça qu’on peut facilement se les offrir. Pire, ce vilain est logé à la même enseigne que les autres personnages quand il s’agit de faire de la mise en scène significative, c’est à dire avec pas beaucoup d’efforts – par exemple on a une scène en plongée où il marche sur le portrait de Nerio Winch, et la caméra passe ensuite à de banals champs-contrechamp, se gardant bien de composer un dialogue selon ce point de vue radical… dommage, c’était pourtant une image forte !
De plus, il est bien trop invincible (physiquement, mentalement etc), empêchant même le film d’aboutir à une conclusion satisfaisante. Signe qu’il s’agit d’une histoire rognée pour éventuellement tenir en deux parties (après tout, ça s’inspire déjà d’un diptyque BD)… alors que rien dans la promo ne nous le laissait entendre. Après toute une chasse au dahu, et un empire financier qui se relève de toutes les calomnies grâce à l’influence de la jeunesse (!?), on reste forcément sur notre faim quand ça se termine.
Le résultat nous donne un épisode un peu moins cinématographique que les deux précédents, moins rythmé, moins ample (plus de Alexandre Desplat et sa musique – d’ailleurs plus aucun acteurs secondaires des précédents films, sans compter le remplacement de Miki Manojlović par François-Éric Gendron)…
Les rebondissements scénaristiques ayant la fâcheuse tendance à débouler sans avoir été suffisamment préparés à l’avance, on a souvent l’impression d’être devant un téléfilm de luxe qui n’a pas conscience de ses limites – ça fait maintenant trois films qu’on passent beaucoup dans des territoires asiatiques… et avec la partie au Québec, on n’échappera pas à une dose de ridicule, la faute à des années de sketches se moquant des accents.
La jeune Élise Tilloloy y échappe de justesse (précisons qu’elle n’est pas du tout québécoise), même si son arc narratif ne tient pas toutes ses promesses.
Et Tomer Sisley a beau tenir le rôle avec ce qu’il faut de robustesse, de maturité, et
d’une part de fragilité… il a néanmoins toujours son allure de jeunot décontracté, ainsi qu’une identité majoritairement liée à la télé, pour bien plus de rôles récurrents que Largo.
Alors peut-être faudra-t-il qu’on ait l’histoire complète afin de mieux juger cet opus qui, pour l’instant, ressemble plus à la première partie d’un bon film d’action du dimanche soir.