Bienvenue dans le bar de Galactus : chaque lundi, une nouvelle page est à votre disposition pour discuter cinéma, télévision et comics au sens large, loin des univers Marvel et DC Comics !
Dans la lignée de la guerre des fourmis (1001 pattes vs. Fourmiz), voici la guerre des robots… Deux semaines seulement après la sortie du Robot Sauvage, c’est donc au tour de Transformers : Le commencement d’entrer dans l’arène avec, là encore, de très bonnes critiques. Mais devant ce succès trop modeste – 119 millions de dollars à ce jour au box office mondial -, la question se pose : de quoi sera fait l’avenir de la franchise Transformers ? A priori, la réponse tient en cinq lettres : G.I. Joe… Sinon, on reste dans l’animation destinée aux grands enfants avec la saison finale de Star Trek : Lower Decks, qui débutera jeudi sur Paramount+. On souhaite donc une belle semaine à tous les Autobots et Trekkies qui sillonnent les colonnes virtuelles de ce site !
Transformers : Le commencement est l’origin story inédite d’Optimus Prime et de Megatron, mieux connus comme ennemis jurés, mais autrefois amis liés comme des frères qui ont changé le destin de Cybertron pour toujours.
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Transformers : Le commencement est réalisé par Josh Cooley et sort en France le 23 octobre 2024, avec Chris Hemsworth (Orion Pax/Optimus Prime), Brian Tyree Henry (D-16/Megatron), Scarlett Johansson (Elita), Keegan-Michael Key (Bumblebee), Jon Hamm (Sentinel Prime) et Laurence Fishburne (Alpha Trion).
Déjà le film film d’animation Tortues Ninja n’avait pas trop cartonné je crois…
C’est con, plus c’est bon, et moins ça fonctionne au box-office.
the Wild Robot est plébiscité de partout et pourtant il n’est qu’à 196 millions de dollars.
ça me fait un peu penser à Into the Spiderverse, encensé comme novateur, devenu rapidement culte, il n’a fait « que » 393M$
ce qui prouve bien que qualité ne rime pas nécessairement avec box office. Si on fait la comparaison avec, par exemple le dernier Moi, moche et méchant, beaucoup moins bon que les précédent, mais qui’ atteint tout de même les 963 millions de dollars … et encore, parce qu’il avait Inside out 2 comme concurrent !
Ya beaucoup trop de personnes qui pensent, malheureusement, que film d’animation équivaut a film d’enfant.
J’ai hâte de voir tous les gamins mater Creature Commandos 🙂
Les parents vont s’étrangler !
@LTH : Je ne sais pas si tu es de la génération DBZ (personnellement, je n’ai pas regardé DBS car beaucoup de connaissances trouvent que c’est too much). Netflix avait annoncé diffuser à J+7 Dragon Ball Daima. Je ne vois rien apparaître. J’ai cru comprendre qu’en choisissant langue anglaise, il apparaissait. J’aurais bien aimé a minima des sous titres en français. Sais-tu si on peut espérer avoir l’anime sur Netflix en français ou avec des sous titres sans devoir passer dans l’illégalité ?
Aucune idée, j’y connais rien de rien.
@LTH : Tu regardes certains mangas ? Merci pour ton retour en tous cas.
Je précise : rien de rien de rien. 😀
Effectivement je l’ai mais en sous titres espagnol 🙁
@Mlk : Arf 😬😬😬 Ils abusent.
Ça débarque sur la chaine Manga ce soir ou demain il me semble. Pas certain de la date. Donc ça devrait le faire. Horaire 22h50 🙂
https://fr.ign.com/dragon-ball-daima/72330/news/ou-et-quand-regarder-dragon-ball-daima
Pas de VF pour le moment.
Bonjour chanelet, netflix a eu du retard mais db daima est désormais dispo 🙂
Franchement tu rates rien.
Une question concernant Transformers: pourquoi il se transforme en camion sur Cybertron? Pourquoi ils se transforment tous? Sur la terre, c’est pour passer inaperçus, mais là? 😛
Sinon, j’ai terminé une deuxième fois Black Myth Wukong. Superbe jeu !! Très hâte de jouer au futur DLC. Je vais tenter Elden Ring, si il n’est pas trop cher.
Fini de lire Les Chroniques du Chevalier Errant de GRR Martin. Excellent ! Même si les enjeux sont moindres comparés a ceux du Trône de Fer 😀 … du coup, je n’ai pu m’en empêcher, j’ai acheter les 2 tomes Feu et Sang.
Cela m’amène a une question pour ceux qui s’y connaissent, si on peut m’aider: y a t-il d’autres livres issus de cet univers?
Et niveau animé, apres avoir « terminé » My Hero Academia qui est vraiment pas mal du tout (mis a part qu’ils nous ont fait la blague d’annoncer que c’était la dernière saison – maiiiiis finalement, elle sera diffusée en plusieurs parties, étalée sur plusieurs mois/années, la bonne blague ! Ils vont sûrement nous faire le coup de L’Attaque des Titans !), Bleach:TYBW 3eme partie vient de commencer (3 épisodes), c’est du top !! L’animation et le dessin sont justes excellents ! Je le conseille fortement !
La dernière saison diluée en plusieurs parties…
La pire idée qui a un peu tué la hype autour de SNK
Heureusement j’avais pu lire la fin en manga d’une seule traite avec l’édition colossale.
Allez hop hop elden ring 😉
Haha, j’ai trouvé ER pas trop cher donc commande passée, je le reçois demain ou jeudi 😎😜
C’est pas pour se cacher, ça les aide à se déplacer plus vite, à avoir plus d’habiletés.
Petite virée horrifique pré-Halloween avec Smile 2 et Terrifier 3.
J’ai trouvé Smile 2 excellent, mariant avec brio l’ambiance pop de la vie de star de la chanson, et l’horreur pure et dure. Superbe prestation de Naomi Scott, pas encore parfaite mais quand-même sacrément douée et débordant d’intensité. Le film ne fait pas vraiment peur mais est très éprouvant, gore et halluciné.
Terrifier 3 est une expérience un peu plus convenue et avec moins de moyens, mais il est toujours aussi jouissif que les deux premiers opus, avec une esthétisation de la violence la plus sauvage possible qui ne laisse pas de marbre. Art le clown fait désormais partie des grandes figures de la série B horrifique, au même titre que Freddy ou Jason.
Je me suis lancé dans terrifier premier du nom hier. Parce que tout le monde parle du côté Pulp et second degré de la franchise. Mais j’ai trouvé ça d’un ennuie mortel. 😔
Le 1er n’est pas spécialement bon, juste choquant sur son premier meurtre. Le 2eme est plus cartoon dans l’esthétisme de sa violence
Pour les lecteurs fans de manga et d’animation japonaise, Netflix a, ENFIN, mis en ligne le premier épisode de DRAGON BALL DAIMA 🙂
Sinon sortie demain de Venom 3 en Chine avec l’objectif des 100 millions de dollars de recettes comme Alien Romulus.
Oui mais non, les cybertroniens ne sont pas des robots, machines programmées pour être au service des humains.
Et puis une maman d’un côté, des guerriers ados de l’autre… Certes ça sent l’hystérie enfantine (voir plus bas à propos du « Robot… »), mais au moins ça semble plus justifié pour les « Transformers ».
Vu et revu :
— Spéciale fictions sur l’identité noire…
Première partie.
— Barry Jenkins et sa sensibilité à fleur de peau :
– « Moonlight »…
Une anomalie au moment des Oscars : Mahershala Ali récompensé comme second rôle alors qu’il n’y apparaît que peut-être 20 minutes ? « La La Land » battu, ou presque, alors qu’il apparaissait comme plus hollywoodien pour l’Académie ? – sauf que non, c’était plus critique qu’on ne le croit envers le show-business.
Mais alors « Moonlight », de Barry Jenkins, n’était-il pas plus académique qu’on ne le croit..?
Est-ce une question d’apparence plus que d’appartenance ?
Ce qui aurait pu être un simple film indépendant américain à bas budget, à l’image un peu pauvre et sale, sécurisé par du huis clos (puisque c’est adapté d’une pièce de théâtre de Tarell Alvin McCraney), est sublimé par une apparence plus aérée et sophistiquée – et une production idem (le studio A24, bien que ce sont les films de genre qui feront sa réputation par la suite) :
La photographie de James Laxton (très belles couleurs, belles peaux noires à l’écrasante majorité), le montage de Joi McMillon (en) et Nat Sanders, la musique de Nicholas Britell, les personnages qui prennent le temps de développer leurs dialogues en temps réel… tout ça crée une atmosphère envoûtante, délicate mais où on sent que quelque chose d’important va se passer à n’importe quel moment.
Bon sauf que comme dans un Wong Kar-wai ou un Kore-eda, on va attendre longtemps, il sera plus question de retenue et ce sera le sujet principal du film…
Ne pas montrer ce qu’on a au fond de soi, arborer une façade cool ou impressionnante. Sinon vous êtes une cible facile, surtout dans ces quartiers pauvres d’un Miami rarement vu à l’écran comme ça.
Bien sûr on y parle aussi de déterminisme social, du rapport entre violence et virilité, ainsi que de l’identité qu’on choisit ou qu’on vous impose.
Dans cette série de chroniques sur 18 ans, le fait d’avoir trois âges de la vie d’un personnage, désigné sous trois alias différents, n’est pas exploité à fond – son vrai prénom reste entendu, donc on n’a plus l’impression que ce sont trois individus distincts, comme c’était le cas dans la pièce originelle.
Tant mieux car « Chiron », ça reste un nom évocateur d’un point de vue mythologique – et on sait que beaucoup de noirs américains ont été baptisé avec des noms d’ascendance gréco-romaine :
Un centaure, donc quelque chose de très masculin mais aussi de « deux choses à la fois »…
Un mentor, et c’est justement en adoptant une partie de l’apparence de Juan (avec un peu du bagout de Kevin) que Chiron va se forger sa carapace de gros dur…
Et puis « Chiron » est aussi fils de nymphe, liée à l’Océan. Or l’eau est tout le temps présente dans ce film, refuge de ce garçon (dans les salles de bain). Uniquement consommée à l’âge adulte, pour éviter d’être désinhibé par l’alcool et trahir sa véritable sensibilité.
Et enfin la mer, endroit où d’autres hommes ont pû être intimement près de lui de façon bienveillante – Juan lui apprend à nager (le baptise ?), et c’est à la plage qu’il se sent en confiance avec Kevin.
Bref on peut extrapoler beaucoup de choses avec ce film, très ouvert et soutenu par de beaux et bons acteurs, sans avoir besoin d’en rajouter :
Alex R. Hibbert et Ashton Sanders, Jaden Piner et Jharrel Jerome qui se partagent les rôles de Chiron et Kevin jeunes…
Trevante Rhodes et André Holland qui les incarnant à l’âge adulte en ayant une apparence différente – et pourtant, c’est pile poil le même jeu lorsqu’ils sont réunis.
Naomie Harris qui ne tombe pas dans les clichés des mères toxicos.
Et Mahershala Ali, immédiatement protecteur tout en n’étant pas vraiment un modèle à suivre – la scène où il prend le temps d’expliquer le sens d’une insulte, mais aussi le rôle indirect qu’il joue dans la vie de Chiron, c’est d’une justesse folle (ou comment parler à un enfant avec intelligence).
Et ça mène à une petite métamorphose, initiée à chaque fin de segment : commencer à moins faire confiance, puis utiliser la violence brute, et enfin réapprendre à faire confiance et lâcher prise.
Peut-être aussi que la dernière image du film, un petit Chiron (Charon ?) bleu sous un clair de lune, est moins un flashback ou une scène onirique… Et que ce sont tout les âges que l’on vient de voir qui ne sont que rêveries et cauchemars d’un enfant tentant d’imaginer quel sera son destin – « Il était une fois en Amérique » sans l’opium.
Un film moins communautaire qu’on ne le croit, plus universel qu’on ne l’aurait cru…
Populaire et pas trop explicite. Néo Académique ?
– « Si Beale Street pouvait parler »…
Adaptant cette fois carrément James Baldwin (pile 20 ans après que Robert Guédiguian l’ait fait librement – « À la place du cœur »), Barry Jenkins ne change pas beaucoup de style.
Photographie de James Laxton (toujours de très belles couleurs, les deux amoureux étant notamment réunis au début par une même palette bleue et orange clair), montage de Joi McMillon et Nat Sanders, musique de Nicholas Britell, les personnages qui prennent le temps de développer leurs dialogues en temps réel, avec peut-être une trop grande déférence envers le texte original de Baldwin. Toujours cette atmosphère envoûtante, délicate mais où cette fois quelque chose d’important et de grave s’est déjà passé : emprisonnement d’un fiancé pour viol.
La chronique est faite de petits riens, répartis cette fois entre une temporalité Présente (années 70), et un Passé proche sur lequel on ne reviendra pas de façon linéaire, dépendant seulement du lien avec l’action présente.
Petits riens certes, mais en fait très importants, comme la présentation d’une grossesse aux familles, la délicate première fois d’une fille, la recherche d’un appartement, le travail (inclusif mais moyennement idéal) dans un grand magasin.
Mais derrière ces instants banals, il y aura toujours un sous-texte moins confortable, que ce soit des parents qui croient souhaiter ce qui est bon pour leurs enfants, les plus rebutants (une mère bigote mais surtout malade, un père défenseur mais en fait violent) ne pouvant être jugés si facilement par rapport aux parents plus cools et énergiques.
Ou bien la location d’un appartement qui nous révèle la mélancolie du propriétaire.
Et puis il reste quand-même une part d’ambiguïté chez le personnage de Fonny, puisque s’il est accusé de viol, rien ne vient prouver qu’il est réellement innocent (ou pas). Toute l’histoire étant narré via la voix-off de Tish, celle qu’il aime, prend-elle également en compte tous les moments où elle n’était pas présente, et qui lui ont peut-être été raconté par autrui ? Et qui seraient interprétés selon son point de vue : Fonny en prison révèle-t-il un visage plus dur, ou bien est-ce l’environnement seul qui influe sur lui ? A-t-il fait des aveux parce que son ami Carty lui a avoué avoir fait de même pour être plus tranquille ? La mère de Tish a-t-elle rencontré une femme qui a peur de son agresseur ou bien d’un tiers qui la menacerait ? – et l’histoire de se retrouver piégée entre la défense d’une minorité et celle d’une autre (latino)… ainsi que celle des femmes tout court, quelle que soit leur couleur.
On repense alors à la scène d’amour sous un autre angle (dissociation ? Ou bien il est innocent, donc sincère à 100 % ?).
Pareil pour les scènes avec Ed Skrein, méchant désigné seulement dans la tête de Tish, et celle des spectateurs connaissant les innombrables vilains archétypaux de sa filmographie.
Toutefois ça n’est pas complétement un film à suspens, un combat judiciaire sans sauveur (blanc), épuisant toutes les ressources… dont l’issue sera amère, puis résiliente.
Après tout, il faut bien qu’on traite de l’Injustice envers les minorités, et surtout le manque d’égalité dans leurs droits à être écoutées comme n’importe qui d’autre – encore une fois, qu’ils soient coupables ou non, présomption d’innocence oblige…
Tout en restant un pur récit romantique et naïf, où la beauté peut être partout.
— Jordan Peele et son regard iconoclaste :
– « Get Out »…
Sorti des sketchs avec Keegan-Michael Key, la comédie n’a finalement pas quitté Jordan Peele alors que ses films de réalisateur s’orientent vers l’horreur à tendance malaisante, et une touche Arty un peu snob.
Pourtant son premier film reste bien une comédie familiale classique, en week-end, avec présentation de petit ami dans un endroit isolé où ça va tourner à la catastrophe…
Non pas à cause de tensions entre parents et futur gendre aux opinions opposées (de « Devines qui vient dîner… » à De Niro/Ben Stiller), mais plutôt à un excès de politesse libérale, même avec le sempiternel « fils taré de service » (Caleb Landry Jones, qui d’autre ?). Ainsi qu’au « sixième sens noir », flairant vite l’embrouille quand trop de blancs s’invitent au mètre carré.
Ce qui peut passer pour de la paranoïa comique la plupart du temps devient sarcastique en imaginant un véritable complot (avec carrément une mythologie, que Peele ne développera pas), reposant sur quelques-uns des péchés fondateurs de l’Amérique : l’expropriation, la confiscation – et la jalousie.
Glaçant à certains moments – c’est du body snatching, mais avec un passager dans le coffre…
Et pourtant toujours avec un grand fond ironique – le meilleur pote, complotiste à la Roland Emmerich (il n’y a que dans un film que ces lascars là peuvent tomber juste)… des noirs jouant des blancs serviables, mais qui ont finalement l’air de serviteurs à l’image… un esthète aveugle, sophistiqué (le héros est photographe et donc son regard est son grand atout), empathique mais plus habile… un sauvetage grâce à du coton… une petite amie qui empêche tout le monde de foutre la honte, alors qu’en fait elle essaie de garder le contrôle.
C’est avec elle (Allison Williams, fascinante) que le film prend une touche plus émouvante, lorsqu’on se rend compte qu’il s’agit surtout d’une histoire romantique déçue.
La nonchalance de Daniel Kaluuya se mêle alors à de la tristesse plus qu’à de la terreur (et beaucoup de débrouillardise et de violence vengeresse), alors que remonte de douloureux souvenirs affectifs.
Ben finalement, on est mieux entre mecs, à se raconter des conneries.
– « Us…
Un peu la même chose que pour « Get Out » : une comédie de famille, cette fois avec une famille noire à la plage, les voisins qui ont du pognon, les gags avec les bateaux et les maisons démolies.
Par contre le retournement scénaristique dans celui-ci se fait un peu au forceps, reposant beaucoup plus sur des fausses pistes.
Pendant inverse de « Get Out » sur plusieurs points – dominantes rouges au lieu de bleu (pour la typographie du générique, pour les habits – derrière il y a encore une touche Arty entre Michael Jackson, performance artistique et uniformes de condamnés)… décors de moins en moins clos au fur et à mesure… invasion du foyer, alors qu’avant c’était plus une proie qui se faisait piéger… de l’action pendant quasi toute l’histoire, ce que Peele n’arrive pas à maîtriser sur le long terme (déjà dans le précédent, c’était un peu abrupte), pas plus qu’il n’arrive à gérer le spectaculaire – le final dans les collines, anti climax.
Et le personnage féminin qui ment devient ici l’héroïne principal (Lupita Nyong’o, très intense.s), mais ça on ne le comprend qu’à la fin… Ou plutôt on se rend compte que tout ce qui a précédé a servi à masquer un retournement shyamalanesque qu’on pouvait deviner très vite.
Ce qui au final passe un peu pour un twist gratuit et peu cohérent (à moins d’accepter qu’il y aurait un refoulement émotionnel).
Pas très clair, on se demande même la raison du tube I Got 5 On It (ben ils sont 5 ?), tandis que d’autres idées sont un peu plus évidentes – de Alice au pays des merveilles/derrière le miroir, à la petite référence à « CHUD ».
Mais tout ça n’est pas trop grave.
Car Peele continue à nous parler de soumission (encore une histoire de société secrète non développée), de convoitise, de réappropriation, cette fois de manière moins métaphorique.
Bref « US » c’est aussi bien « Nous » que les « United States » – « nous sommes des américains ».
Donc aussi une critique du modèle familial américain (blanc ou noir), où les pères ont beau être rigolos (Winston Duke en mode Baloo), ils déçoivent et laissent la place à des leaders femmes impitoyables.
Et de l’idéal d’intégration (pas seulement à l’américaine), qui ne peut se faire qu’en prenant la place de quelqu’un d’autre… encore du body snatching en somme.
Ce qui nous donne donc un diptyque plutôt cohérent.
– « Nope »…
Encore une comédie pour Peele, cette fois entre un frère renfrogné jusqu’au bizarre, le bien mal nommé « OJ » (Daniel Kaluuya)… et une sœur attachante, survoltée comme une tornade, forcément appelée « Em » (Keke Palmer).
Le Clown blanc et l’Auguste d’un autre récit de réappropriation, mais d’abord pour le réalisateur. À savoir via l’Histoire du Cinéma, mêlant les pionniers de l’image (le fameux cavalier noir du film de Eadweard Muybridge) et ceux des grands espaces de l’Ouest, donc les cowboys – noirs dans la réalité, blancs sur grand et petit écran (sauf si on s’appelle Harry Belafonte).
Vaste programme qui englobe aussi les familles de cascadeurs et les sitcoms américaines, liées via le traitement de la célébrité et des animaux, incompatibles les uns avec les autres.
Ça prend son temps pendant une bonne partie du film, assez lente et désinvolte, alors il faut s’accrocher avant de commencer à voir notre patience récompensée.
Car tout ça permet de placer d’abord le contexte géographique du film : les grands espaces désertiques, où se dressent comme seules villes des attractions de western en toc – et les fringues de leur Mr Loyal itou, Ricky « Jupe » Park (Steven Yeun, faux cul à l’air fragile). Le premier antagoniste des héros, dont l’histoire nous est raconté par des flashbacks autour de cette fameuse série familiale nunuche, subissant un incident si banalement horrifique qu’on en viendrait à croire que ça fait partie de l’intrigue surnaturelle du film.
Aucun lien en vérité, si ce n’est pour rappeler à quel point il ne faut pas jouer longtemps avec la Nature sous peine qu’elle décide de se venger un jour. Une leçon que n’a donc pas retenu « Jupe » (si seulement il avait pu faire un check à ce chimpanzé fou ?), continuant alors à capitaliser sur un drame, une coïncidence (la chaussure debout, réellement ?) et sacrifiant des chevaux en pensant dompter une autre bête. Contrairement à « OJ », pas dupe, respectueux des animaux, et refusant de jouer le jeu du showbiz quitte à sacrifier son confort.
Et le contexte fantastique cette fois, le vrai : il y a une bête qui rôde dans les nuages. Pour lui échapper il faut être humble, il faut être malin, il faut la feinter… Se faire du fric ok mais avec une image, et ainsi une preuve qu’il y a danger et qu’il faut mettre les gens à l’abri.
Et pour ça, il faut réviser son Spielberg… C’est à dire ne pas le regarder dans l’œil, façon dinosaure – nope, nope…
Puis surtout préparer la chasse avec les appâts, et là c’est Tout « Les Dents de la mer » que Jordan Peele nous refait.
Dans le ciel, en partie en analogique (utilisant le cliché des engins aliens qui provoquent des EMP), armé de caméras, avec son Robert Shaw maison (Michael Wincott en vieux briscard génial), son chouchou qui fait des blagues, le grain de sable dans la machine, une musique Williamesque totale, une vengeance explosive en bonus, et même une touche de Japanim’ – un peu de « Evangelion » et une référence super cool à « Akira ».
Et ça marche du tonnerre, car malgré le fait que la créature ovniesque ressemble juste à un gros drap (encore cette touche Arty chez Peele), tout fonctionne par le découpage, le rythme, l’ampleur (les images IMAX incroyables de Hoyt van Hoytema), le hors-champ. L’auteur, qui n’avait pas une grande maîtrise de l’action jusque là, vient de muscler son jeu de façon fulgurante – et les attaques nocturnes précédentes sont pas mal non plus, notamment une qui finit par un déferlement à la « Shinning ».
Si bien qu’on oublie très vite le look tout doux de la menace, pour se focaliser sur les surgissements dangereux de celle-ci, tout de même titanesque.
Réussir ça, c’est déjà un exploit. Y rajouter aussi une imagerie western héroïque et dynastique, pour finir par un plan de cadre dans le cadre légendaire (mort ou vivant ?), là c’est formidable.
Un divertissement jouissif, qui réinvente les films d’aventure.
— Des productions de Peele, sous la bannière Monkeypaw…
– « Lovecraft Country »…
Adapté d’un roman de Matt Ruff, coproduit entre autre par Jordan Peele et JJ Abrams, et supervisé par la « terrible » Misha Green, la question de la réappropriation explose cette fois toutes les limites.
Ce que la scène introductive de cette série nous annonce d’emblée : un mashup onirique jouissif, composé de tranchées, de HG Wells, de Edgar Rice Burroughs et de HP Lovecraft… Auquel Jackie Robinson vient foutre un grand coup de batte de baseball.
Enfin à Cthulhu surtout, coriace et revanchard. Manière métaphorique de donner le ton du show… La xénophobie et le sexisme, on va littéralement les infiltrer, puis leur mettre une bonne tarte dans la gueule.
Et comme ils se relèveront toujours, alors recommençons.
Normalement ça devrait suffire, mais non, les auteurs et producteurs ont encore faim d’aventure rocambolesques et surtout de Pulp… rien que cette désignation est synonyme d’échec automatique en 2020, donc autant foncer droit devant, sans se retourner, comme si demain n’existait pas – ça sera le cas, pas de saison 2… laquelle avait prévu de carrément créer une nouvelle Amérique, modifiant l’histoire de fond en comble.
En attendant le résultat se permet de tordre le cou aux écrits de Lovecraft, que certains dissocient de l’homme, tandis que d’autres ne se prononcent pas beaucoup – signe des temps, la série « Watchmen » venait à peine de redéfinir le roman graphique de Alan Moore en y citant le Massacre de Tulsa… Moore dont les œuvres ont rarement mis en scène des personnages d’origine africaine, même s’il a toujours joué avec les clichés et dénoncé l’obscurantisme.
Ça pose la question de « est-ce qu’on peut apprécier les œuvres de Lovecraft sans avoir à y déceler des horreurs xénophobes dans chacune de ses créations ? »
La réponse consistera ici à accepter que la haine puisse exister indéfiniment, mais que le plaisir de la création fictionnelle finisse par l’emporter… Quitte à ce que ça soit de la manière la plus foutraque qui soit, déjouant toutes les promesses qu’on se serait imaginé un peu trop vite.
Donc non, cette série ne va pas être un road-movie à travers l’univers de l’auteur, à la recherche d’un père (ça sera réglé dès le deuxième épisode) et avec des personnages qui se trouvent être également noirs. Ils ne vont finalement pas beaucoup bouger à travers l’Amérique et le Monde, revenant sans cesse à leur point de départ…
Non les agressions qu’ils vont subir ne deviendront pas une métaphore monstrueuse, une vue de l’esprit. Car les créatures Et les maux humains cohabitent bel et bien…
Oui tous les blancs qu’ils croisent seront une menace grimaçante (ou ambiguë dans le cas de Christina) vouée à se faire démastiquer de façon gore et jouissive. Et il faudra attendre la marche historique pour Emmett Till pour en voir quelques-uns solidaires, perdus dans la foule…
Oui tout ça est très exagéré, presque « Camp », construit plutôt comme une anthologie fantastique – un coup les monstres de la forêt, puis la secte, puis de la maison hantée, du Indiana Jones, du body snatching… et tant qu’à faire, allons voir un démon en Corée (dur de trouver une utilité à Jamie Chung, puisqu’elle existe surtout dans sa propre histoire), baladons nous dans un Multivers SF, faisons un commentaire méta sur le roman originel de Matt Ruff.
Certes l’héritage et l’intégration seront une sorte de fil rouge entre toutes ces épisodes… mais très ténu.
Tout est fait pour sublimer les acteurs et actrices, certaines ayant droit à un épisode entièrement consacré… D’autres développant leur partie au fur et à mesure, dans ce show qui n’est rien d’autre qu’une version adulte et tragique de « Scooby-Doo » – avec leur propre véhicule bien cool :
Atticus serait un Fred bien sombre (Jonathan Majors, un peu pataud)…
Leti serait une Daphné qui cogne fort (Jurnee Smollett-Bell, boule d’énergie)…
Hippolyta serait une Véra plus puissante (Aunjanue Ellis, de plus en plus impressionnante)…
Et pour jouer Montrose, le Sammy de service, couard et faux jeton, c’est Michael K Williams s’y colle. Il finit par transcender ce personnage, trouvant des nuances bouleversantes dans cet énième individu gay complexé, traumatisé, au point de déjouer tous les pronostics (à chaque fois on s’attend à un sacrifice, et finalement il s’accroche).
Toute la culture noire y passe, comme par exemple la reconstitution des photos de Gordon Parks, le Green Book, les villes « coucher de soleil », l’Afro Futurisme etc… Comme si on avait fait en sorte de créer le plus gros cauchemar qui puisse exister pour un xénophobe, qui serait incapable de tenir cinq secondes devant.
Et pour ceux qui n’ont pas de problème avec une autre culture, mais qui auront aussi envie de se barrer devant un résultat aussi bourrin et désinvolte ? Est-ce un moyen de les culpabiliser de manière taquine ?
Peu importe si toutes les intrigues qu’on y aborde auraient pû être développées sur trois fois plus d’épisodes ? Et si la fin (amère et abrupte) contient un dernier pied de nez étrange ?
Peut-être bien… Et ça c’est marrant.
– « Monkey Man »… Mais où est O’Brien ? 😉
Et qu’est-ce que se passe avec les primates en 2024 ? Après le retour de King Kong, et en attendant celui de la Planète des Singes, sort ce film dont la prod a été reprise en cours de route par Jordan Peele… dont la société de production s’appelle Monkeypaw. Même sans afro-américains, la présence de Peele est justifiée par le contenu du film, qui traite de luttes des classes dans un pays où tout repose sur les castes. Ou bien la façon dont on se réapproprie des mythes et récits fictionnels, avec des intentions aussi bien négatives (ceux qui exproprient les innocents au nom d’un pseudo progrès) que positives (devenir un symbole au service du peuple opprimé).
Indirectement aussi, le cousinage avec John Wick (Peele et Key ont joué dans la petite parodie « Keanu ») : un costard noir, une vengeance, de la baston qui tâche, des mafieux à foison, un gentil chien qui passe, un héros maso à l’allure douce et mince…
C’est à dire Dev Patel, acteur anglais effectivement mince et doux, mais au regard noir pouvant être impressionnant de colère.
Fera-t-il un caprice de star en acceptant de prendre les commandes d’un film d’action à sa gloire, et accessoirement à celle de sa culture Indienne ? Slumdog Wick, vraiment ?
C’est moins simpliste que ça : on n’a pas là un croque-mitaine surpuissant et repenti, évoluant dans un Underworld criminel, où la réalité n’existe pas – Wick c’est du jeu vidéo, les personnages sont trop coriaces, les figurants sont immatériels, l’envie de renverser les puissants est une fausse promesse… c’est bidon ! Et ses avatars du même genre, pas mieux.
Non « Monkey Man », c’est une histoire bien classique, convoquant les films d’action coréens et une touche de Bruce Lee (corps sec et petit clin d’œil à « Opération Dragon »), la vengeance mûrie depuis l’enfance, l’entraînement, la tour à investir étage par étage, avec quelques hommes de mains et des Boss à affronter (ok, là c’est bien du jeu vidéo). Avec une ambiance qui vibre, qui vit, qui sent la chaleur, la saleté et la frénésie. Et des scènes de baston tentant d’être le plus fluide possible, et en tout cas très satisfaisantes dans leur énergie, leur brutalité cathartique, et enfin l’envie concrète de renverser un pouvoir en place.
Long-métrage conçu lui-même dans la douleur, toute une production devant être délocalisée en catastrophe en Indonésie à cause de la Pandémie, avec des figurants recyclables, Patel au four et au moulin, bouts de ficelle, main cassée, studio qui lâche l’affaire…
Défauts d’un premier film, Patel semble essayer de traiter plusieurs idées, qu’il ne va pas complètement mener à bout, voir même pas du tout.
Il y a tout ce qui tourne autour de l’icône du dieu-singe Hanumān, dont le personnage principal copie basiquement le parcours mythologique.
Ou bien les scènes de confrontation sur le ring, où Kid (c’est le titre sous lequel il est crédité, sinon c’est un autre « homme sans nom ») va régulièrement affronter et volontairement perdre devant des personnages de Rudyard Kipling… pour sous-entendre quelque chose à propos de la récupération de la culture Indienne par des occidentaux, dans une cité néanmoins fictive.
Désappointement aussi pour certains personnages secondaires : les éléments comiques, comme Sharlto Copley qui cabotine – mais c’est justifié – et Pitobash Tripathy (sorte de Danny DeVito local) ? Éjectés du film après la dernière scène sur le ring, sans qu’il y ait de fin satisfaisante à leur rôle, ni de suite prévue.
La jeune prostituée jouée par la belle Sobhita Dhulipala ? Elle représente un idéal affectif inaccessible, pour devenir brièvement utile à la fin (elle se venge aussi, au passage). Seulement il y a la même chose dans le film avec… un chien.
Sauf que tout ça n’est pas loin d’une fausse piste.
Même le traumatisme initial du protagoniste, avec à la clé une expulsion de gens modestes, n’a pas grand chose d’original, on en trouve des équivalents dans la culture occidentale… mais il y a quelques particularités typiquement indiennes, donc liées aux castes, et c’est là ça devient plus intéressant :
Après une première heure à raconter le parcours de Kid comme un débutant, déterminé mais un poil brouillon et impressionnable (mise en scène incluse, que ce soit l’action et les flashbacks)… grimpant l’échelle sociale par la servitude, puis échouant devant un adversaire cruel et coriace… puis mutant l’histoire en film de course-poursuite dingo…
L’anti-héros va finalement être recueilli par la communauté transgenre Hijra, une des plus discriminée de l’Inde. Puis se reconnecter (littéralement) à ses racines indiennes, remettre ses souvenirs traumatisants en ordre, trouver une forme de plénitude et reprendre sa vengeance à zéro. En ayant déjà balisé le terrain, certes (jeu vidéo encore, il fait le même parcours mais en ayant augmenté ses aptitudes). Mais avec cette fois une cause à soutenir, pas juste une obsession égoïste.
Enfin, le film est maintenant raccord sur plusieurs sujets, alors qu’on y questionne le fait qu’on puisse être « deux en un », sans que chaque partie n’annule l’autre.
À la fois Homme et Femme (la partie la plus agressive n’est pas celle qu’on croit, à voir les alliés qui déboulent armes en main)…
Adulte urbain tourmenté, et Enfant de la Nature paisible…
Homme et Singe… Et qui dit homme-animal dit aussi super-héros, lutte contre la corruption façon Batman Year One (le pouvoir est ici au main d’un gourou spirituel, antagoniste inattendu), élévation jusqu’au rang d’icône…
Ainsi que résilience et sacrifice.
L’auteur, en cherchant à faire une grande fresque à partir de quelques idées, trouve une pertinence à son scénario en cours de route, en décidant de se focaliser sur un point de vue précis.
Donc en laissant tomber tout ce qui ne sert pas son film, tout ce qui représente des archétypes – donc le meilleur pote (qui devait avoir une fin rude mais courageuse), la fille (potentielle amoureuse), le chien (symbole d’innocence).
Y compris l’envie d’avoir des scènes plus excitantes, la fin choisissant d’être moins spectaculaire lors des ultimes affrontements. De revenir à une dimension humaine et surtout extrêmement triste, mélancolique quand se superposent (via deux chutes) une nuit infernale face à un leader populiste, avec les instants joyeux d’un paradis perdu avec une mère adorée.
Film torturé et sans pitié, où la violence extrême finit par laisser un goût amer dans la bouche…
Moins bancal qu’on ne le croit. Honnête dans ses intentions.
À suivre…
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– « Zombillénium »…
Adaptation du premier album de la série de Arthur de Pins (qui coréalise avec Alexis Ducord), tout en étant une sorte de préquelle – ce qui veut dire que la sorcière Gretchen n’en est pas à sa première « transformation à la Hellboy ».
Qu’importe, le film se suffit à lui-même, assez ouvert et enfantin, même si on a un contexte dramatique – l’endroit infernal créé à partir d’un accident dans une mine, et la mort qui est explicitement citée.
Les graphismes de l’auteur sont respectés, manquant juste d’un peu de fluidité dans les mouvements, dans le rythme du film – alternant quelques moments trop lents, et d’autres calibrés pour les bambins qu’il ne faut pas endormir.
Les piques contre les vampires de « Twilight » sont évidentes (critique des œuvres expurgées de leur radicalité, lissées).
Et le casting vocal se permet d’avoir quelques pros comme Emmanuel Curtil, Kelly Marot, Alexis Tomassian ou Emmanuel Jacomy.
Pas très abouti, mais bon complément (roublard) à la BD.
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– « Le Robot Sauvage »… Analyse complète sur la page consacrée, au Bar #272…
C’est vraiment étrange de tomber régulièrement sur des gens qui louent la beauté, la sensibilité de ce film…
Et qui occultent complètement son côté survolté, fatigant, où tout le monde blablate sans cesse, incapables de laisser un peu parler le silence.
Surtout si c’est pour dire des énormités, avec beaucoup de maladresses, dès le début :
Quand la maman opossum remarque avec désinvolture un de ses enfants se faire croquer, et continue quand-même son speech, ça n’a rien de cohérent avec la thématique maternelle qui va être ensuite développée (les protéger même si c’est pour échouer, ça ne veut pas dire qu’on doit être insensible).
Et quand on voit, dans la foulée, que le gamin s’en est en fait sorti, là c’est malhonnête : si on veut être sarcastique, il faut l’être jusqu’au bout et donc s’aliéner les gosses spectateurs.
Si par contre on ne veut pas assumer la violence, alors il faut compenser avec la mise en scène. Le petit qui se fait bouffer hors-champ, normalement c’est pour ne pas avoir à montrer le drame… s’il doit finalement survivre, la scène aurait été bien plus juste et drôle si elle s’était focalisée sur le combat du petit opossum pour rester vivant, tout en ayant le dialogue de sa mère en off.
Il fallait faire le contraire donc. Et ça n’est pas la seule erreur du film, bien avant qu’on arrive à la bataille finale « réglementaire » (où même le titre est cité).
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– Début de la saison 2 de « Master Crimes »…
Toujours le même rythmique légère et insolente, et quelques fils rouges en parallèle.
Mais on attend surtout de voir si les dopplegangers du groupe vont servir à quelque chose – parce que ça c’est très drôle.
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Lu :
– Intégrales Hachette Flash Gordon, de 1938 à 1944
Les mêmes scenarii à chaque fois : Flash est en cavale, l’occasion d’explorer tout l’écosystème de Mongo.
Dale alterne entre jalousie (toutes ces femmes qui convoitent le héros), passivité et action (tant mieux).
Les traîtres portent leur perfidie sur leur apparence.
Et niveau tyran, on va passer de Ming le cruel (l’exécution de sa femme à peine épousée !) à Bravor, sans y perdre au change.
Petit aparté intéressant, un retour sur Terre pendant la Guerre (mais sans citer l’Allemagne). Pas longtemps, la série préférant parler de ça de manière métaphorique.
Et toujours les superbes dessins de Alex Raymond.
Il me semble que Lovercraft Country a bien marché.
Il devait y avoir une suite et finalement non. Comme pour plein d’autres séries ( Watchmen)
Oui a priori c’était une question d’ambiance en coulisses qui a forcé l’arrêt de la série… Mais les spectateurs n’ont pas beaucoup protesté, pour autant.
Ce genre d’objet audiovisuel bizarre à la « Twin Peaks », ça ne perdure pas en général.
Apparemment, Blade n’a plus de date, du tout.
Même pas repoussé cette fois….
A quel champion du monde, on doit la sortie quasi-simultanée de Transformers One au ciné en France et en numérique aux US? 🤣
Ceci étant Moi moche et méchant 4 était sorti en numérique aux USA et il est sorti une semaine après en Italie et est devenu top 2 de l’année avec le même chiffre d’entrées que le 3. Comme quoi….
Tant mieux ! J’avais prévu de me faire un marathon sur la fin d’année avec tous les films qui sortaient au cinéma, sauf que mon colocataire étant atteint d’une sale infection, isolement pour tout le monde, j’ai dû déménager temporairement, c’est la galère. Donc pas de cinéma avant au moins 1 mois !
9.1 millions de dollars pour Venom pour son premier jour en Chine. Pas trop mal.
One néo Transformers…
Déjà il y a un constat d’échec de la part des studios qui ont produit les films « Transformers » : essayer de transposer en action réelle une histoire cartoonesque, elle-même adaptée de jouets bi-fonction. C’est à dire humanoïdes et objets, reposant sur l’anthropomorphisme que l’on peut s’amuser à projeter dans notre tête en regardant n’importe quel engin inanimé… ce qui est déjà une obsession des cartoonistes (vous avez déjà vu un robinet de dessin animé, ressemblant à un nez qui goutte ?).
Certes avec de bons effets spéciaux modernes, ainsi que le sens du découpage et l’œil particulier de Michael Bay, on a semblé résoudre cette équation et avoir de gros succès, en forçant les spectateurs à croire à un univers qui n’a absolument aucun sens même avec toute une mythologie derrière. Ou qui, si on le développait avec plus de crédibilité, rimerait quand-même avec débilité.
La faute à des personnages intégralement conçus comme des archétypes (humains comme aliens), sans être capables d’aller au delà, là où on pourrait intéresser les sensibilités plus adultes. Les « Transformers » restant des films pour enfants, faussement reliés entre eux, ayant déjà un propos politique parlant de xénophobie et de défiance envers les gouvernants, sur un ton basique… Mais avec une imagerie qui, elle, devrait être plus sombre, virile et violente qu’elle le devrait.
Seul le film « Bumblebee » arrivait à construire quelque chose avec ces personnages (deux principaux seulement, facile), en usant plutôt d’un charme et une sensibilité rares.
La tentation de faire un prequel sur Cybertron faisait partie des projets possibles, peut-être même excitants… et qu’on pouvait craindre aussi, tant on aurait conjugué ces personnages en CGI photoréalistes dans un environnement lui-même intégralement photoréaliste. Et non organique. Loin de la reprise du « Roi Lion » par exemple, performance toujours inouïe.
Comment faire pour que ça ne soit pas encore plus pénible visuellement, les films précédents étant souvent une épreuve pour les yeux ?… quand ce ne sont pas les caractères des personnages qui étaient eux-mêmes artificiels, se calant alors sur ces êtres de métal, de verre, d’huile et de gomme, dont les visages manquaient toujours trop d’expressivité (lorsque Bay daignait les filmer).
Il n’y avait pas le choix : il fallait revenir à de l’animation moins réaliste, comme pour les dessin-animés créés pour la télévision. Images (de synthèse) stylisées, entièrement homogène, totalement enfantin – et pour les grands enfants aussi.
Pourquoi ça reste la meilleure chose à faire ? Parce que ainsi, tout ce qu’on voit à l’écran ne peut qu’être ouvertement une métaphore de notre propre monde, de nos propres mythes, vu au travers du prisme d’un univers techno-vivant comme il n’en existe Aucun autre dans la Pop Culture.
Pour rester dans la continuité thématique de la Saga (avec toujours la présence des animateurs de ILM, et la gestuelle particulière des personnages), le film s’ouvre sur un plan où un Transformer tout petit est en train de grimper un immeuble immense. Donc cette fois-ci, ce sont les héros principaux qui seront « les humains », les apprentis. Tandis que le gigantisme habituel, on le retrouvera dans l’environnement, et là où il y a du danger.
Et pour le reste, Tout sera d’une évidence à 100 %, jusqu’à la fin, scène post-générique comprise. Que ce soit Chris faisant son Hemsworth, dans sa performance de prédilection d’aventurier rigolard et quelque peu égoïste, permettant à celui qui deviendra Optimus Prime de sortir un instant de ses postures sentencieuses (qu’il est destiné à endosser avec panache)…
Ou Scarlett Johansson en héroïne trop forte et sérieuse (et encore Audrey Fleurot pour faire sa VF robotique)…
Ou Keegan-Michael Key (et Philippe Lacheau en VF) en futur Bumblebee et vrai rigolo décalé…
Sans compter telle Métropole souterraine divisée en castes, tels liens amicaux, telle découverte, telle trahison d’un leader (même sans connaître le personnage en question), telle évolution de caractère, tels yeux rouges, tel retour messianique, telle explication de noms, telle musique de Brian Tyler etc… et ne citons même pas les références connues de la Saga. Ou bien le fait que le réalisateur soit Josh Cooley, qui avait déjà l’expérience des jouets métaphoriques avec « Toy Story 4 ».
C’est complètement prévisible, on a vu ça une tonne de fois à droite à gauche. Mais d’une certaine manière, ça fait du bien de voir le film assumer de n’être rien de plus que ce type de récit fondateur.
Et que, dans la grande tradition des blockbusters Tout Public, c’est dans le contexte de son histoire que se trouvent les éléments les plus pertinents.
Que les héros soient des mineurs – au sens prolétarien, et par rapport à la taille, ou l’âge – ce qui fait que la lutte des classes est aussi un conflit de générations…
Que l’on ose nous présenter un État fasciste, vendu, élitiste, adepte de post-vérités, eugéniste, réfutant toutes libertés individuelles – notamment le choix de disposer de son apparence…
Et que la seule façon de contrer ça, c’est par une Révolution. Laquelle ne peut pas se faire sans violence, celle-ci étant inéluctable.
D-16 / Megatron devenant peut-être le vrai (anti-)héros du film, et Brian Tyree Henry lui prête aussi bien son humour austère que sa colère sourde face à l’oppression, qu’on sentait gronder dans « Si Beale Street pouvait parler ».
Et qui finit par éclater avec autant de fureur que d’amertume, sans qu’on n’ait l’impression que ça ne sorte de nulle part… Au contraire, on assiste peu à peu à la perte de ses repères en même temps que ses amis, et de quelle manière cela résonne différemment chez lui. Et comment on le comprend, certains spectateurs pouvant peut-être même valider ses actions.
Un leader né, aussi charismatique que Optimus (leur évolution se passe en parallèle), en bien plus radical.
C’est aussi là que le film est réellement excitant, parce qu’il ne cache pas la brutalité, utilisant ces corps non organiques pour faire passer des scènes de mutilation, d’exécution, d’éviscération. C’était déjà le cas chez Bay, sauf que chez lui c’est naturel.
Alors que là, ça reste un film joli, coloré, avec des héros aux joues rondes (plus expressifs que dans les films en action réelle)… et c’est la guerre civile qui va commencer, avec ses alliances néfastes, ses instants pas confortables du tout.
Un peu précipité comme film, l’ambition étant sacrifiée sous l’autel du rythme, trop typique d’un divertissement Tout Public.
Mais il se garde quelques beaux moments visuels – l’exploration de la surface de la planète, avec un superbe couché de soleil.
Et de l’action trépidante, entre gags (les beignes de métal, les premières transformations qui foirent), et moments pas loin d’être épiques – la course de la ville de Iacon (elle aussi un défi contre l’élitisme), le rassemblement des divers combattants, quelques petits money-shots cools.
En étant simple et direct, et en nous gardant tout le temps en alerte sans jamais être bêtement infantilisant, « Transformers : Le Commencement » est plus qu’un agréable opus…
Il arrive même à être stimulant et galvanisant.
Quand l’Optimisation prime…