Captain America : La Critique du film + VOTRE AVIS !

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Par où commencer ?… Voir Captain America en étant fan de Marvel, c’est tout simplement deux heures de pur bonheur. Après Iron Man, Hulk et Thor, Marvel Studios réalise la passe de quatre à un an de The Avengers, et présente au public les origines du personnage d’une manière exemplaire. Le film Captain America est à part : pour la première fois, nous assistons à la naissance d’un héros, un vrai, dans le sens noble du terme. Tony Stark est un milliardaire arrogant et égoïste. Bruce Banner se transforme en monstre. Et le fils d’Odin est impétueux et ne mérite pas ses pouvoirs divins. Steve Rogers est différent : il est l’essence même du mot héroïsme. C’est le héros par excellence, un symbole vivant, une figure positive, qui provoquera peut-être chez certains quelques sourires à cause de sa naïveté. Qu’importe.

Tout le film repose sur les épaules d’un seul homme : Chris Evans. En apparence, c’est une montagne de muscles, un type solide, fort, à qui rien ne pourrait arriver. Sauf qu’il doit jouer le gringalet Steve Rogers. Et la magie opère. Grâce aux trucages numériques invisibles, mais surtout avec une énorme dose de talent, Evans prend possession de cet avorton et le rend tel qu’il devait être : touchant, bon, humble, courageux, timide, maladroit, et terriblement attachant. Car à force de voir le héros invincible à la bannière étoilée, on en oublierait presque qu’avant, il y avait ce brave garçon de Brooklyn, qui voulait à tous prix s’engager dans l’armée et servir son pays. Steve Rogers se transforme physiquement, mais il reste celui qu’il a toujours été, un homme bon. Ce trait de caractère (ainsi que la fragilité héritée de sa « vie d’avant »), Chris Evans ne le perd jamais de vue dans sa composition. En cela, il est un Captain America parfait.

Comme c’était prévisible sur le papier, le casting est d’un très haut niveau. Aux côtés de Steve pendant la majeure partie du film, son allié de toujours, James « Bucky » Barnes, incarné par Sebastian Stan. Bucky est le personnage qui s’éloigne le plus des comics, puisqu’au début de l’histoire, les deux jeunes hommes sont déjà amis. Bucky devient ici la figure protectrice de Steve, une inversion des rôles qui provoquera quelques froncements de sourcils chez les fans, mais rien de grave, d’autant plus que c’est la seule liberté du scénario. Stan incarne donc un Bucky plus adulte, qui esquisse le personnage que nous connaissons aujourd’hui… Pour encadrer la recrue Steve Rogers, deux hommes et deux acteurs qui n’ont plus rien à prouver. Le premier est Tommy Lee Jones en Colonel Chester Phillips. Bougon à souhait, chacune de ses répliques ou presque fait sourire. C’est un vieux briscard, qui n’a aucune foi en Rogers et qui ne se prive pas pour le dire ! Le personnage correspond parfaitement à l’acteur. L’autre homme, celui qui va façonner Rogers en Super-Soldat, c’est bien sûr le Docteur Abraham Erskine (Stanley Tucci). Le rôle m’a fait penser à l’Oncle Ben dans Spiderman : une présence peu importante dans l’histoire, mais capitale dans le cheminement et dans la construction morale du héros. Tucci apporte une véritable douceur et une bienveillance au personnage. Puisque nous sommes dans l’environnement militaire, un mot sur le Howling Commando : Dum Dum Dugan (Neal McDonough), Gabe Jones (Derek Luke) et James Montgomery Falsworth/alias Union Jack (J.J. Feild) font malheureusement de la figuration. Ici, c’est le fan insatisfait qui parle et qui en voudrait toujours plus. Mais disons qu’une simple mention du nom du commando n’aurait tout de même rien coûté !

Il reste encore à parler de trois rôles, et non des moindres… Place à Monsieur Howard Stark (Dominic Cooper). Les mimiques, l’attitude, le charme, pas besoin de chercher plus loin : Tony Stark tient tout de son père ! Aucun doute, Cooper a potassé son Robert Downey Jr. avec soin ! Comme le Colonel Chester Phillips, Stark est un personnage qui apporte une touche comique au film, sans jamais interférer avec l’histoire. Mais quand est-il de Peggy Carter (Hayley Atwell) ? Enfin un rôle féminin qui a du punch, une place importante dans le scénario, et qui ne sert pas de potiche ! Tout le monde sera d’accord sur ce point : l’Officier Peggy Carter met au tapis les Betty Ross et autre Jane Foster (la palme revenant à cette dernière qui papillonnait comme une groupie devant son géant nordique). Venons en maintenant à Crâne Rouge. Hugo Weaving a le rôle le plus difficile du film : je n’ose imaginé son personnage dans les mains d’un autre acteur… Ce n’est malheureusement pas le meilleur vilain du Marvel Cinematic Universe. Trop monolithique. Mais c’est la folie de Schmidt qui veut ça : Crâne Rouge est un méchant de comics, à l’ancienne, comme on en fait plus . Il est méchant, fou, et veut dominer le monde : point à la ligne. Le maquillage/FX de son visage est saisissant, le visage de Weaving est toujours reconnaissable. Et l’acteur de V for Vendetta a en plus travaillé son accent et sa gestuelle pour devenir encore plus menaçant.

L’autre réussite, en plus du casting, c’est le rythme et le ton du film. Tous les précédents longs métrages produits par Marvel Studios avaient des baisses de rythme, à un moment ou à un autre. Or Captain America se regarde d’une seule respiration, le film est prenant de bout en bout. C’est aussi un (faux) défaut : le film est tellement fluide que les deux heures passent en un rien de temps. C’est horrible ! Heureusement, comme le dit le générique « Captain America reviendra dans The Avengers« . C’est notre chance à tous, fans de superhéros. Quand nous aimons un personnage, nous savons à l’avance que nous le retrouverons dans une nouvelle aventure. Si Captain America est prenant, une partie se dégage assez nettement : celle contant la transformation de Steve Rogers en héros.

Il faut garder à l’esprit que Captain America est un personnage historique qui a réellement existé du point de vue du film. Voir sa légende se mettre en place, en particulier lors du fameux – et attendu – numéro musical, est un grand moment. J’en avais presque la larme à l’œil, tant la scène est émouvante : la mascotte Steve Rogers chante, danse, fait le show avec une excellente chanson (Star Spangled Man) mis en musique par le grand Alan Menken (Le Roi Lion, Pocahontas, Aladdin), mais il est prisonnier de son rôle de mascotte. L’un des meilleurs passages. L’autre point fort, visible dès les premières minutes du film, c’est l’ambiance à la Indiana Jones : des artefacts anciens, de la mythologie, des nazis, de l’aventure ! Pas étonnant puisque Johnston a été oscarisé pour son travail sur les effets visuels des Aventuriers de l’Arche Perdue… Un agréable petit parfum de blockbuster à l’ancienne flotte donc tout au long du film.

Passons en revue les éléments de déception. Encore et toujours un problème avec l’action. Comme d’habitude (excepté L’Incroyable Hulk), les combats sont soit trop courts, soit ils manquent d’ampleur et d’intensité. Il y avait tout de même un mieux avec Thor, mais il faut dire que le personnage s’y prêtait grandement. Dans Captain America, Steve Rogers botte le cul des soldats de l’HYDRA comme s’il s’agissait de ballons de foot. Soit. Mais à aucun moment il n’est menacé, il n’est d’ailleurs jamais obligé d’aller au bout de ses forces. En tant que Super-Soldat, cela doit être presque une balade de santé ! L’action manque un peu de variété. C’est d’autant plus regrettable que le travail fournit dans le design des véhicules et dans la technologie de l’HYDRA est hallucinant : des chars, des motos, des tanks, des voitures blindées, des hélicoptères, des planeurs… Il y avait de quoi faire ! Un soin apporté dans la création artistique rarement vu dans un blockbuster, mais somme toute assez logique quand on sait comment la carrière de Joe Johnston a débuté (comme artiste conceptuel sur la trilogie Star Wars).

Autre déception vers la fin du film : sur l’un des points, Johnston est en partie responsable, sur l’autre, il est victime. Sans entrer dans les détails, l’une des scènes finales m’a déçu : un enchainement trop rapide des événements, qui mène un climax artificiel… et que j’ai ressenti comme mal interprété par Hayley Atwell. C’est une réaction à chaud, sur le moment : vous trouverez peut-être cette séquence parfaitement jouée. Mais pour moi, il y avait quelque chose qui n’était pas crédible, qui sonnait faux. Là où en revanche Joe Johnston est victime, c’est pour la toute fin du film : complètement abrupte. Après tout, nous sommes habitués avec Iron Man, Iron Man 2 et Thor ! Mais dans Captain America, c’est tout de même le pompon. Dans ce cas précis, le pauvre Johnston ne peut rien y faire, car il n’est pas maître de la suite (The Avengers)… Un mot enfin sur la musique. La partition d’Alan Silvestri n’est pas du tout mauvaise, mais on pourrait la qualifier de prévisible : de la musique militaire, des fanfares et des trompettes. Les morceaux collent bien à l’action, mais il manque le souffle épique audible dans un Thor ou dans un X-Men First Class.

Comme à chaque critique d’un film Marvel, un petit focus sur l’univers et la « vision du fan ». Captain America est incontestablement le film Marvel Studios qui se rapproche le plus de l’esprit comics. On se croirait littéralement propulsé dans nos bonnes vieilles aventures de Cap contre l’HYDRA (Pim, pam, poum !). Plus que jamais, après quatre films, nous pouvons déambuler dans un univers partagé cinématographique : c’est hallucinant d’en être arrivé là en seulement quatre ans. Oh, une référence à la mythologie asgardienne ! Mon Dieu, le Cube Cosmique ! Mieux encore, le cameo d’un superhéros (seul les « vrais fans » seront capables de le discerner…) ! Et que dire de ces références discrètes concernant le futur de tel ou tel personnage… Bien sûr, le grand public ne remarquera rien. Mais il aura droit lui aussi à des clins d’œil plus visibles comme Papa Stark, Nick Fury ou Stan Lee… C’est juste jubilatoire. [Un dossier sera prochainement mis en ligne sur le sujet, donc merci à ceux qui ont vu le film de ne pas dévoiler/spoiler toutes les références cachées dans les commentaires. Merci.]

Mais j’allais oublier… n’y aurait-il pas un petit quelque chose après le générique de Captain America ??? Il faudrait prendre chacun d’entre vous en photo lorsqu’il découvrira le teaser de The Avengers sur grand écran. Voir ce teaser en qualité médiocre sur un écran d’ordinateur, c’est une chose. Attendre les longues minutes à trépigner sur son fauteuil, pour enfin remettre ses lunettes 3D et regarder quelques secondes de The Avengers… ça c’est ENORME !

Bonne séance à tous.

La Trinité Marvellienne est enfin complète au cinéma.

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3 COMMENTAIRES

  1. Je viens de le revoir Lundi et comme je n’avais pas mis de commentaire à l’époque…
    Pour rebondir sur les lignes ci-dessus, on peut le dire sans ambages, Steve Rogers représente l’esprit old school des serials des années 20 qui pullulaient à l’écran, la radios ou les pulps. Un héros qui sait d’instinct prendre les bonnes décisions comme dans un bon vieux western et qu’on a envie de suivre partout en tout confiance, nous les spectateurs/lecteurs et eux, les soldats/autres super héros (à rapprocher de Superman par exemple, costume bariolé en sus et leadership en plus).
    Le bon petit gars de Brooklyn est raccord avec le style et la personnalités de feus Joe Simon et surtout Jack Kirby (eh! Yancy Street!) très mis en avant au cinéma l’année passée.
    Du point de vue de l’action, c’est vrai que ça a l’air bien désuet mais si on voit le film en se disant que tout est justifié par l’époque et le style ça passe de la même manière que pour John Carter, ce que personne n’a précisé à sa sortie et entériné encore plus son échec.
    Citons pour les personnages secondaires le jeu régulier sur la « mort » de Bucky (« il est mort au front, non il va y passer sur la passerelle, à mois que sur l’aile volante vu dans les news, ah! non c’est sur le train! ») qui a longtemps eu cours dans les comics depuis le retour de Steve en 1963, représentant sa plus grande culpabilité et augurant d’un retournement formidable et j’espère obligé dans une suite vu le traitement que lui a fait subir Ed Brubacker.
    Les autres acteurs sont au diapason de l’ambiance, guère sans plus, et on regrette un peu le petit manque de grandiloquence de Crâne Rouge, censé être l’ennemi de tout (et aussi la coloration noire-cuir nazi des tenues de l’Hydra).
    Mais c’est vrai que dans la deuxième partie, l’action est plus resserrée sur la destruction des usines du Crâne pour permettre d’arriver plus vite au climax de fin. Sachant qu’il y a nombre de flashbacks dans les comics sur les missions secrètes de Steve et ses amis (et les Envahisseurs? vu qu’au début du film on aperçoit un certain Jim Hammond), il faudra en core attendre la suite pour avoir un hitoire complète, ce qui est un peu la norme des blockbusters de notre époque, obligés de fidéliser le public pour espérer le voir revenir, comme dans les séries TV (ou les sérials etc…).
    Pour finir, ce qui vient appuyer tout ce que déroule le film c’est incontestablement la scène finale qui nous révèle que Steve Rogers est au bout du compte un homme qui n’est à sa place nul part.
    Enfant de la Grande Dépression, rejeté par l’armée, pantin malgré lui des politiques, et au finish homme hors du temps. Si vous cherchiez le côté tragique et humain du personnage, c’est là qu’il faut regarder.
    Et comprendre son destin.

  2. n’étant pas fan de comics à la base (mais j’aime bcp les films en général), je ne connaissais Captain America que de nom…

    Et bien j’ai été agréablement surprise !

    l’ambiance très old fashion passe merveilleusement bien et je trouve Chris Evans en Captain America vraiment crédible. Ce que j’ai apprécié, c’est que le personnage garde ce regard doux et reste bon et profondément gentil même après qu’il ressemble à une armoire à glace (dans les images du comic que j’ai vu, il avait un air plus « dur »)
    du coup, ça rend le personnage très humain…

    j’ai aussi bcp aimé les seconds rôles (Peggy, Stark, le général…) et Hugo Weaving joue décidément très bien les méchants…

    Je suis impatiente de voir Captain America 2 du coup (qui, théoriquement, doit se situer après Avengers non ?)

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