Le bar de Galactus #282 : Mufasa – Le Roi Lion ~ Red One

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Bienvenue dans le bar de Galactus : chaque lundi, une nouvelle page est à votre disposition pour discuter cinéma, télévision et comics au sens large, loin des univers Marvel et DC Comics !

En attendant Blanche-Neige, Lilo & Stitch, Vaiana, Hercule, Les Aristochats, Bambi et Raiponce, voici… Mufasa : Le Roi Lion, la préquelle du remake en prise de vues réelles où rien n’est réel ! Cette fois, Jon Favreau laisse sa place à Barry Jenkins, qui signe ainsi un sacré grand écart après Moonlight et Si Beale Street pouvait parler. Sans doute la sortie-ciné familiale des vacances (à moins de choisir de Kraven the Hunter) ? Sans transition, on peut également signaler la mise en ligne de Red One, blockbuster de Noël avec Dwayne Johnson et Chris Evans. Depuis Avengers : Endgame, ce dernier est passé sur Netflix (The Grey Man), Apple TV+ (Ghosted) et Prime Video (Red One), sans vraiment faire des étincelles. Comme qui dirait qu’il serait temps que son agent lui trouve de meilleurs projets en dehors du MCU ! Alors, qu’avez-vous vu/lu/bu récemment ? A vos claviers et très belle semaine à tous !

Rafiki raconte à la jeune lionne Kiara – la fille de Simba et Nala – la légende de Mufasa. Il est aidé en cela par Timon et Pumbaa, dont les formules choc sont désormais bien connues. Relatée sous forme de flashbacks, l’histoire de Mufasa est celle d’un lionceau orphelin, seul et désemparé qui, un jour, fait la connaissance du sympathique Taka, héritier d’une lignée royale. Cette rencontre fortuite marque le point de départ d’un périple riche en péripéties d’un petit groupe « d’indésirables » qui s’est formé autour d’eux et qui est désormais à la recherche de son destin. Leurs liens d’amitié seront soumis à rude épreuve lorsqu’il leur faudra faire équipe pour échapper à un ennemi aussi menaçant que mortel.

28 COMMENTAIRES

  1. Y a quand même Vaiana et Sonic 3 dans l’équation de sortie-ciné-familiale…

    Comics Star Wars Thrawn Alliance : Y a un problème !! Un gros !! Le tome… il est pas fini !!! Ça se fini au beau milieu du récit avec le mot « fin ? ». Pas trouvé sur internet qu’une suite de l’adaptation comics va se faire… La belle arnaque ! En plus le tome n’est pas numéroté d’où l’impression que le récit était complet à l’achat. Et on ne peut pas dire que le récit est passionnant… les 2 timelines est cool mais dans l’un ou dans l’autre, c’est lent… avec beaucoup d’aller-retours… et on s’y perd dans l’intrigue…

    Du coup, Docteur Aphra est plus plaisant. Porté par la dynamique de Triple 0. Le plus malaisant des droïdes.

  2. Vu « Red One », m’attendant quand même à un truc un minimum efficace, mais non. C’est lourd tout du long, ça se gausse dans des blagues fines comme les muscles de The Rock, quand justement ce-dernier se prend au sérieux x 1 000.
    Disons qu’entre ça, « Gladiator II », « Le Seigneur des Anneaux – La Guerre des Rohirrim » et « Venom – The Last Dance » (et bientôt « Kraven the Hunter » putain…), j’ai besoin de voir un bon truc là sinon ma santé mentale va définitivement me quitter !

      • Je plussoie pour « Conclave » (quelques réserves sur 2/3 trucs mais c’est tellement beau, bien filmé et Fiennes y est incroyable de justesse, j’ai adoré !) ^^

        Très bien aussi « Juré n°2 », plus académique dans sa mise en scène et photographie mais écriture diablement efficace !

        J’ai vu « Hérétique » hier soir, je le conseille aussi, un autre bon film qui rejoint mon Top 2024 🙂

        • Petite question spéciale au sujet de Hérétique, le dernier acte part-il dans le gore ou l’horreur fantastique (du type démon ou autre truc du style possédés) ?
          Je pose la question pck le concept de base me donne envie, mais je n’ai pas trop envie de me retrouver face à ce genre de chose dans le dernier acte.

          Tu peux répondre sans trop rentrer dans le détail stp ? (avec la balise spoil pour les autres bien sûr)

          Et quelles sont tes réserves sur Conclaves ?

          • Pas du tout de démon ou de possession 😜. Si c’était ça qui te freinait. Tu peux y aller.

            Pour ma part le film est un quasi perfect pour moi. Sauf sa fin justement. Mais c’est mon appréciation personnelle. Parce que putain. J’ai apprécié tout le reste. Vraiment.

          • Pour « Hérétique » il y a 2/3 scènes type « jumpscare » et rien de « gore » mais quelques passages un peu glauques/dégueux (je ne sais pas comment décrire davantage sans spoiler ^^’)

      • Juré n°2 dans le top des films de Mr Eastwood. Basique techniquement parlant mais le scénario et l’interprétation des acteurs fait le reste. Si en plus tu aimes les films de procès tu vas être bien je pense.

      • Clint Eastwood a magistralement réussi son coup, analyse complète ici :
        lestoilesheroiques.fr/2024/10/le-bar-de-galactus-275-nautilus-music-by-john-williams.html

        Et puis aussi « L’Amour ouf », « Flow », « Le Royaume », « La Plus Précieuse des marchandises », « Vaiana 2″…

  3. Fini la S2 de « The Bear » :
    comme dit précédemment, j’ai eu du mal à aller au bout de la S1 mais je me suis accroché vu els retours sur la série ici, et cette saison 2 aura été du caviar, jusqu’à l’apogée qu’est le dernier épisode. Une masterclass qui donne envie de se mettre à cet art qu’est la cuisine (la vraie). Ce dernier épisode m’a bluffé, touché, ému, emporté comme le fait une tornade, et fait ressentir avec maestria la tension/pression que ressentent les persos durant le temps d’un (seul) service. Les persos sont écris avec beaucoup de nuance et de soin, et les différentes relations sont captivantes.
    Hâte de me mettre à la S3 qui heureusement pour moi est déjà dispo (j’imagine l’attente pour ceux qui l’ont attendu à l’époque)

    Vu « Conclave » avec notamment Ralph Fiennes :
    excellent, vraiment.
    Déjà la forme, la réalisation est impressionnante de de qualité et de maitrise, avec des plans superbes et ultra précis (faisant écho aux rituels très procéduriers de cette religion et aussi aux fresques ambiantes).
    L’interprétation est parfaite, avec un Raplh Fiennes décidément toujours aussi impeccable.
    Le montage, le rythme et l’intrigue sont eux aussi maitrisés d’une main de maitre.
    Enfin, tous les thèmes abordés et questionnements qui s’en suivent sont passionnants et d’une justesse/nuance fort bienvenue.

    Sinon @Boss pour Chris Evans, depuis EG, il a aussi participé (de fort belle manière) et l’excellente série Apple « Defending Jacob » que je recommande. J’avais beaucoup aimé son interprétation. Dommage que depuis il n’ait pas su participer à des projets aussi intelligents/soignés.
    Je recommande.

  4. Pareil pour moi, j’ai vu Red One. Franchement je ne m’attendais à rien et j’ai été très agréablement surpris par le film contrairement à toutes les critiques négatives que j’ai vu sur YouTube du genre : scénario vide, CGI dégueulasses, le jeu d’acteur de The Rock insipide, etc …

    Personnellement j’ai accroché du début à la fin. J’ai apprécié le duo d’acteurs The Rock/Evans, les scènes d’actions, JK Simons en Père Noël, la créature Krampus en tant que frère du Père Noël, le dernier acte (= bataille finale), les quelques extraits de chansons de Noël et la BO du film plus généralement, l’ambiance de Noël tout au long du film. Je suis vraiment client de ce genre de film et puis, la période s’y prête aussi.

    Apparemment le film fait actuellement un bide aux US. Et pour être honnête, je ne comprends pas comment c’est possible. Quand on voit que Deadpool & Wolverine, Vice Versa 2 ou Vaïana 2 ont fait un carton là-bas et pas Red One. Les bras m’en tombent !

    La seule explication possible, c’est que le ricains ont des goûts de mer** parce que autrement c’est pas possible !
    Non mais comment peut-on se déplacer en salle pour aller voir ces bouses Disney et ne pas faire de même pour un film comme Red One ??? Non mais j’hallucine !!! J’comprendrai jamais ces Amerloques !!!

    Conséquences de tout ça : comme le film fait bide au BO domestique, ben il y a peu de chance qu’Amazon fasse une suite SAUF SI celui-ci cartonne en VOD sur Prime ou dans les ventes DVD, blu ray et blu ray 4K.

    Pour moi, c’est l’un de mes meilleurs film de cette année ! Pour preuve, je l’ai visionné 3 fois rien que durant la journée d’hier. Je vais encore me le refaire plusieurs fois d’ici Noël. J’ai tellement envie qu’il fasse une suite pour Noël 2025 ou 2026 bien sûr en gardant les acteurs principaux !

  5. Fini la période Krakoa des x-men.

    Autant je trouve Fall of The House of X / Rise of the power of X plaisants, mais alors x-men #35, l’épisode conclusif de cette immense épopée, est juste terriblement mauvais. Je suis déçu que ce soit écrit autant avec les pieds alors que très honnêtement la période dans son ensemble est réussie.

    • Je l’ai lu à sa sortie, mais pas vraiment de souvenir. Reste juste ce petit moment d’émotion avec Emma Frost apprenant la destinée de Krakoa 🙂

      Reste qu’ils auraient du confier ce chapitre ultime à un seul artiste et scénariste, le tout aurait peut être semblé plus cohérent.

      • « Je l’ai lu à sa sortie, mais pas vraiment de souvenir. »

        Rien que ça, c’est un énorme aveux d’échec. Alors que par exemple la dernière page du run de Grant Morrisson sur X-Men est gravé à vie dans ma mémoire

  6. Juré n°2 n’aura pas eu la publicité qu’il méritait. je lui souhaite une belle seconde vie d’après cinéma car le film vaut vraiment le coup d’être vu. du grand Eastwood. Pas le meilleur mais dans le haut du panier assurément.

    Revu Traning Day car je voulais me refaire une dose de Denzel après Gladiator 2, le film tient littéralement sur ses épaules et n’a pas pris une ride. La mise en scène est vraiment efficace.

    Dragon Ball daima continue… et c’est à peu près tout ce que je peux dire à son sujet. SNIF Ha si quand même pour ceux qui aiment les animés et la bonne baston façon DB je conseille le visionnage de l’épisode 8 juste pour la bagarre à l’ancienne.

  7. PLANETE HULK

    Et dire que Ragnarok dit s’inspirer de cette œuvre… Franchement, Marvel devrait relire ces classiques parfois tant PLANETE HULK est incroyable. La lutte des classes est dantesque. Mention a l’arc autour de Miek.
    Beaucoup de choses potentiellement a lire mais comme le dit la collection : Must Have…

    WORLD WAR HULK

    Suite direct mais plus faible.. L’action prime sur le reste et on sent a des moments que la seule volonté est de montrer uniquement un combat sans autre équivalence. Dommage notamment car l’arc autour de Miss Hulk et son lien privilégié avec le colosse de Jade avait du potentiel. Reste Sentry (première rencontre pour moi : le Choc !).
    A noter un twist final qui m’a légèrement déçu : rien de méchant mais convenu pour moi.

    ESPION A L’ANCIENNE (NetFlix)

    Une série courte en temps à voir absolument. Après je dirai que le public cible est clairement au delà de 25 ans..

    RANMA 1/2 (Netflix)

    Pas compliqué : j’ai hâte d’être au weekend pour mon épisode quotidien. Mention à la relation Ranma / Ryoga. Lol

    THE HOLE (RTL9)

    Revu hier et ça passe. La notation est au niveau de la moyenne et c’est exactement ce qu’il vaut : des idées mais un sentiment de mouais…

    ABOMINABLE (Netflix)

    Ma compagne ne l’avait pas vu. Elle a très apprécié. Et j’ai été de nouveau sous le charme. Une perle d’animation DreamWorks dont on ne parle pas assez a mon goût

    LES MITCHELL CONTRE LES MACHINES (Netflix)

    A peu près la même réflexion que pour ABOMINABLE mais celui ci a eu le succès mérité.

      • @DarkKane: Planet Hulk est excellent du début à la fin, que ce soit au niveau sociétal ou tout simplement en bon fan de Hulk que je suis.
        World War Hulk est juste un plaisir coupable mais totalement jouissif. Le voir à un tel niveau de puissance, démonter un par un (voire groupe par groupe avec les FF et les X-Men) tous les plus grands héros de la Terre, j’ai vraiment adoré.
        Le traitement qu’en a fait le MCU est juste pathétique: de l’affrontement inversé avec Iron Man dans l’Ere d’Ultron à Thor Ragnarok, il faudra attendre une autre vie pour voir ces deux tomes correctement adaptés. Dommage pour les fans du Géant Vert!

  8. Sortie jumelée pour les deux lions – Mufasa et Kraven, deux films où des auteurs font les « mercenaires » pour un gros studio.
    Et puis ce sont JC Chandor et Barry Jenkins surtout… Voyez leurs films, et regardez ce qu’ils infusent d’eux dans ces opus.

    Vu (beaucoup d’histoires de femmes et d’hommes) :

    — Spécial Mélanie Laurent réalisatrice.
    Des films de femmes, étouffées, torturées, sacrifiées (souvent enceintes), dans des mises en scène (plein de gris bleuté et de plans-séquences) où les instants de sophistication sont moins intéressants, par rapport à ceux qui sont plus fluides ou brutaux – hélas trop rares. Car il y a plus de didactismes que d’aboutissements dans sa filmographie (ses titre se limitent souvent à un seul mot, comme dans un Pixar).
    Mais ce sont aussi de très bons films d’acteurs et actrices, c’est ce qui ressort le mieux de son cinéma.

    – « Les Adoptés »…
    Premier film racontant l’histoire d’une famille de femmes, devant apprendre à laisser les hommes entrer dans le cercle…
    Toute en douceur, pas loin d’être ouateuse, alors qu’il y a une certaine cruauté derrière : une première partie en forme de comédie sentimentale, nous laissant à peine le temps de nous attacher à ses personnages principaux (la toute mignonne Marie Denarnaud, Denis Ménochet en amoureux sensible), tout créant une fausse impression surnaturelle (des individus n’arrivent pas être présents en même temps, comme s’il y avait des visions fantomatiques)…
    Et d’un coup, la romance s’arrête abruptement, on passe à un autre point de vue, puis encore un, et c’est vers un récit d’entraide, d’amitié et de résilience qu’on se dirige.

    – « Respire »…
    Quasiment le contrepoint du précédent film, où cette fois le clan féminin fait l’inverse de se serrer les coudes : stérilement soutenues par quelques proches, mère et fille adolescente encaissent les humiliations de la part d’individus toxiques mais intimes – ex mari, meilleure amie… cette dernière (Lou de Laâge, vamp) entreprenant une domination sur l’héroïne principale (Joséphine Japy, si mignonne).
    Et tout est d’une évidence folle dans ce film, adapté du roman de Anne-Sophie Brasme : un titre qui conjugue l’asthme de Charlène avec l’oppression qu’elle va lentement subir… L’atmosphère lourde et de plus en plus en huis clos… Une méchante aux dents longues face à une gentille petite souris.

    Jusqu’à ce que, à la fin (qui est le début dans le roman, devenu ici linéaire)…
    L’emprise est implacable, le spectateur impuissant se fait happer, l’antagoniste invincible a beau avoir quelques circonstances atténuantes, elle reste inarrêtable.
    C’est peut-être là que se trouvent les limites du film, dans cette la volonté de ne pas tomber dans le pur thriller et de se contenter du drame plein d’amertume, alors qu’il y avait de quoi muscler la tension – par exemple avec une scène de traque en vue subjective, puis en plan-séquence, bien mise en scène… on aurait pu en avoir plus.
    Parce que la finalité du film, sera surtout de prévenir du harcèlement scolaire, enfants ou adultes. Mais où un regard face caméra comptera moins qu’une bouleversante scène de panique, où l’on arrive à reprendre peu à peu sa respiration.

    – « Plonger »…
    Adapté du roman de Christophe Ono-dit-Biot, ce film est comme une synthèse des deux d’avant :
    D’un côté une histoire d’amour avec une maternité difficile à un moment donné, avant un drame, puis un changement de point de vue…
    De l’autre un couple funeste (raconté là aussi de manière linéaire contrairement au roman) dont l’horizon menace de se réduire de plus en plus (Respirer sera aussi la clé), la faute à un mélange de mal-être, de mystère féminin et de domination de l’un sur l’autre – mais sans méchanceté cette fois. Et avec une ouverture d’esprit qui se fera à travers le personnage qui n’en avait pas autant besoin.

    Si tout est à nouveau évident là dedans (la simplicité du titre, le contexte Arty et Écolo dont les détracteurs de Mélanie Laurent font les choux gras, la résolution d’une mort qui est loin d’être au niveau d’un thriller), il reste des acteurs agréables à voir en action, dans des rôles complexes et pas faits pour être sympathiques.
    Gilles Lellouche fait vivre les différentes facettes de sa filmographie d’alors, à savoir les mecs terriens, bonnes pâtes ou bien brutalement cassants…
    Pendant que María Valverde est une découverte, sensuelle, au personnage de surdouée torturée (la réalisatrice se voit-elle personnellement comme ça ?).
    Si on est un peu curieux, on peut se laisser perdre dans ce film, polyglotte et morbide, allant paradoxalement de plus en plus vers la lumière.

    – « Galveston »…
    Parenthèse américaine, Nic Pizzolatto adaptant en scénario (sous pseudonyme) son propre roman éponyme, et Mélanie Laurent y développant un peu plus le personnage féminin.
    Presque la même configuration que « Plonger » : un homme assez rude, une jeune femme, un(e) enfant, mais cette fois dans un Polar/Road movie assumé, chez les prolos US, à la Nouvelle Orléans, et dans le Passé.

    Comme galvanisée (!) par ses acteurs, la réalisatrice libère plus sa mise en scène, joue avec la mythologie américaine, ses territoires extrêmement photogéniques… Et même si ce qu’on nous y raconte n’a rien de bien neuf, avec l’évidence de récits déjà éprouvés plusieurs fois au cinéma, reste que sa violence y est plus explicite, souvent virtuose (la scène d’évasion meurtrière en plan-séquence), tragique autant que douloureuse. Comme dans un bon classique des années 70.

    Grâce en soit donc rendue à la graphique Elle Fanning, à un casting secondaire solide (dont Beau Bridges en mafieux méprisant)…
    Mais surtout à Ben Foster, en petit truand cassé par la maladie, les salauds et le dégoût de soi, s’étiolant peu à peu mais tenant le coup, se battant encore avec les forces qui lui restent… dans le cas où l’espoir devrait resurgir, un jour – on le sait depuis cette époque, la maturité sied très bien à l’acteur.
    Comme quoi, changer de style ne fait pas de mal.

    – « Le Bal des folles »…
    Passage au long cours sur les plateformes (dommage pour l’ampleur), ici sur Prime Video avec cette adaptation du roman de Victoria Mas sur les internements abusifs à La Pitié Salpêtrière au XIXe siècle, est avant tout porté par ses deux actrices principales (dont Mélanie Laurent), dans une histoire où la solidarité féminine doit se confronter au respect de la Science… Devant se remettre alors à du Mystique, insaisissable (car jamais visuellement représenté), et par la désobéissance et la fuite.

    Ça passe par un enchaînement de séquences qui révèlent peu à peu les caractéristiques des personnages (dont l’ambiguïté de deux des antagonistes collaborant avec « l’ennemi »), qui y ajoute des épreuves rudes dans ce qui est un classique « film de prison » – mais psychiatrique.
    Ainsi que la présence de misogynie féminine, pour retourner ensuite les points de vue, sauf pour les personnages masculins (mis à part un frère, plus sensibles), tous confinés dans leur raideur stricte.

    Vraiment dommage que ça ne libère pas plus son énergie (surtout quand on est porté par l’impressionante Lou de Laâge) pour devenir complètement un pur film d’évasion à la fin, où le suspense et la tension seraient construits via la mise en scène. La résolution devient ici plutôt molle, trop pour faire mieux passer le sacrifice final et le sentiment de plénitude paradoxal qui s’y déploie.
    Ce n’est pas parce-que c’est vu par un regard féminin, absorbant la violence avec contrition, que ça devrait s’empêcher de redistribuer cette même violence pour atteindre l’émancipation.
    Dans un tel cas, on l’aurait pardonné sans se poser la question.

    – « Voleuses »…
    Sur Netflix cette fois, avec un film de pépettes qui papotent, oubliant un tantinet que c’est aussi censé être un film d’action, avec des braquages trépidants…
    Pas trop le cas, mais il faut plutôt mettre ça sur le compte de la BD La Grande Odalisque de Jérôme Mulot, Florent Ruppert et Bastien Vivès, que Mélanie Laurent adapte. Et qui reposait sur le décalage entre la repompe de Cat’s Eyes/Totaly Spies, façon désinvolte et peu travaillé, et les échanges rigolos entre les filles, qui font que…
    C’est plus une comédie qu’un récit d’action, au look simplifié. Et le film idem, malheureusement pas transcendé pour gagner en nervosité, ni en vitalité, ni en rythme, ni en explosivité, ni en idées (pour celle qui venait juste de tourner chez Michael Bay, y a pas beaucoup d’inventivité).
    Par exemple la course-poursuite impulsive en moto à Bastia, qui passe pas loin de deux salles de cinémas (faut connaître)… ça aurait été pas mal de les filmer, non ?

    Ou peut-être pas, vu que ce n’est pas un film pour le grand écran. Même les acteurs manquent de justesse pour une fois, que ce soit la réalisatrice elle-même (qui aurait eu la maturité nécessaire pour le personnage de Sam, à la place de Manon Bresch), ou bien Isabelle Adjani en pilote automatique de diva… l’enjeu principal, à base de grossesse devant inclure une part dramatique, que Laurent ne fait même pas aboutir – peut-être parce qu’elle l’a déjà trop fait dans ses précédents films.
    Seule Adèle Exarchopoulos s’en sort bien, assumant sur ses larges épaules le côté marrant du film, puisqu’elle est le bourrin de service – quand on a une scène avec un lapin, comment ne pas penser aux « Ailes de l’enfer » ?
    Il aurait peut-être mieux valu un groupe homogène dans ce clan de femmes qui n’ont pas besoin des hommes (à nouveau). Où elles auraient été toutes des grandes gueules, plutôt que une seule entourée d’une bohème et une gamine.

    – « Libre »…
    Retour sur Prime Video pour Mélanie Laurent avec l’adaptation de l’histoire de Bruno Sulak, gentil cambrioleur (avec son équipe) de supermarchés puis de bijouteries, sans violence car avant tout mû par la recherche de… ben c’est dans le titre.
    Et c’est tout, ce qui est un peu dommage : par rapport à d’illustres prédécesseurs comme « Luke la main froide » ou « Point Break », on ne ressent pas assez le souffle libertaire, qui ne peut que s’accompagner d’un propos politique dès le moment où un individu arrive à se jouer des pouvoirs en place, et devenir un ennemi à abattre – tout au plus ou verra un portrait de Mitterrand à un moment donné, histoire de montrer que le passage a un gouvernement de Gauche n’a pas changé grand chose. Sans compter qu’on n’y traite pas assez l’impossibilité d’échapper à la violence (une scène de braquage manque de tourner au massacre, de pousser Sulak à se remettre en question… et finalement, plus de peur que de mal).

    De plus c’est un film qui s’inscrit dans une époque qui a déjà été exploitée dans le cinéma français depuis le début du millénaire, avec un tas d’autres bandits rebelles (Roberto Succo, Mesrine, Spaggiari, Goldman)… et on y retrouve des scènes identiques – speech au tribunal, évasion au culot.
    C’était le moment où jamais pour en faire un commentaire méta (pourquoi il y en avait autant dans les années 70/80 ?), ou au moins ne pas oublier de les citer.
    À moins que ça ne se serait fait qu’au détriment de Sulak, qui avait surtout pour lui d’être plus joli, plus galant, fort en tout, bref un peu lisse et pas assez torturé ?
    Étant donné que le film ne fait que s’inspirer de son histoire (en accord avec la famille du disparu), ça aurait été aussi bien de prendre des initiatives s’éloignant plus de la réalité, et aussi de construire plus les personnages – le commissaire Georges Moréas qui le poursuit personnellement (Yvan Attal, looké comme Alain Souchon), il aurait fallu montrer ses frustrations dans sa vie privée, pour renforcer son antagonisme avec Sulak, mâtiné d’un peu d’envie.

    Toutefois la mise en scène n’est pas trop somnolente, a toujours quelques fulgurances (ce montage central avec la caméra qui tourne sans répit)… et puis il y a la mise en avant de Léa Luce Busato, et bien sûr de Lucas Bravo dans le rôle titre…
    Un peu sosie de Gerard Butler jeune. Surtout une projection de Mélanie Laurent elle-même : yeux très clairs, mâchoire carrée, attitude qui passe pour arrogante, envie de n’être soumis par rien ni personne…
    Quitte à se confiner sur petits écrans..?
    _

    – Fin de la saison 3 de « Boardwalk Empire »…
    Un antagoniste monstrueux, un Nucky qui se décompose petit à petit, des ennemis plus offensifs… On passe à la vitesse supérieure, et c’est de meilleure qualité malgré les automatismes habituels – et quelques personnages dont on ne sait pas quoi faire.
    _

    — Bonne idée de programmation de TF1, complémentaire :

    – Fin de la première saison de « Escort Boys »… (Labbé fier, avec consentement)
    Ces mecs alors..! Tout ce qu’on aimerait voir : des gars sûrs, à peine fragilisés, et dont le métier repose sur la mise en confiance, le soutien et le respect… même en vendant son cul.
    Crédibilisé par le fait que trois d’entre eux sont déjà dans le culte d’un corps sain, leur affaire pour gagner du pognon commence presque là où « The Full Monty » finissait, puis se développe comme un manifeste de ce qui existe aujourd’hui en terme de sexualité, avec tout ce que ça amène d’évolution chez la plupart d’entre eux.
    Et avec des scènes crues mais jamais gratuites, servant le propos sans verser dans la gaudriole à la française (le sujet s’y prêtait, et la série l’évite complètement).

    Casting un peu inégal, car si le rôle (du) ténébreux Simon Ehrlacher n’est pas beaucoup traité (il est déjà dans le métier au début, et verrouille ses sentiments), que le personnage que joue Corentin Fila est encore assez immature, et que celui de Marysole Fertard est moyennement risqué (la DASS à 17 ans, avec un corps et une voix déjà mature)…
    Guillaume Labbé est comme toujours génial en héros alternant la solidité, les cœurs brisés et les têtes d’ahuri, un vrai Chris Evans à la française. Et Thibaut Evrard est d’une tendresse monumentale – sans compter les guests très amusantes.

    La Camargue ensoleillée filmée par Ruben Alves, la détresse contrecarrée par l’entraide, et un ton qui est tenu jusqu’au bout malgré quelques petits cliffhangers (tribus aux plateformes), peu utiles car vite désamorcés – la partie cinéma et celle avec les gitans ne s’incluent pas toujours bien dans l’intrigue.

    Franchement, ces hommes, on aimerait les avoir comme potes – ou plus.
    _

    – Fin de la première saison de « Cat’s Eyes »… (Labbé fière, avec douceur)
    Ces filles alors..! Tout ce qu’on aimerait voir : des meufs sûres, à peine fragilisées, et dont la mission repose la planification, la virtuosité et les coups tordus… même avec un budget gadgets sorti d’on ne sait où.
    L’adaptation du manga de Tsukasa Hōjō, devenu un Animé célèbre, n’étant pas un job bien difficile : un groupe de femmes d’action, aux talents complémentaires, c’est quelque chose de très connu dans la Pop Culture, des Drôles de dames aux Totaly Spies en passant par le Heroic Trio.
    Il suffisait juste de respecter les particularités de l’histoire originelle (elles ont leurs propres codes couleurs, elles cherchent la vérité sur leur père, elles ne flinguent et ne tuent pas, et ne volent pas pour le profit)…
    De ne pas se sentir obligé de raconter quelque chose sur la condition féminine d’aujourd’hui, ces femmes sont juste nos contemporaines…
    Et crédibiliser leurs talents par le fait que ce sont à la base des sportives (quelques dialogues le confirment), aimant la compétition, même entre elles – quand elles font la course dans la rue ou chantent en karaoké, c’est pas juste de la complicité un peu nunuche…
    En même temps, elles restent des êtres humains, essoufflées dans l’effort et pas encore rôdées à de la cambriole risque-tout – c’est une origin story aussi, qui se raccorde astucieusement au canon officiel à un moment donné.

    Casting plutôt équilibré, et on peut affirmer que Camille Lou Est Tam. Plus précisément l’actrice a toujours eu des rôles faisant partie de cette même catégorie de grandes filles toutes simples, bons petits soldats, un peu cœurs d’artichaut, une vraie Jennifer Garner à la française – avec ici un côté mi autoritaire, mi impulsif et bordélique, pile comme ses deux sœurs… logique, elle est celle du milieu.
    La plus petite Alex est redéfinie comme une jeune femme plus teigneuse et street cred’, follement éprise de sa petite amie et plus boudeuse. Et Claire Romain garde sa rousseur (pas besoin d’avoir une teinte homogène pour les trois sœurs) et a sa propre coupe de cheveux déstructurée.
    Mais la plus complexe c’est forcément la plus mature, Sylia. Et Constance Labbé le lui rend bien, que ce soit en étant en concurrence pour le leadership de l’équipe, puis en garde-fou de ses sœurs (elles qui sont restées des filles à papa, alors que Sylia est plus lucide), et surtout en amoureuse mélancolique, empêchée à cause de ses responsabilités.

    Le reste du casting est plutôt bien loti, Quentin (Mohamed Belkhir/MB14) n’étant heureusement pas réduit à un rôle de flic nigaud – genre qui a tellement alimenté de productions Europacorp qu’on comprend que Besson a tout pompé sur les japonais. Certes il reste un homme aveugle mais volontaire, et laisse la majorité des gaffes à son collègue Théo.
    Les autres personnages de la série ont droit à de libres modifications (c’est pas comme s’ils avaient une grande importance avant), et le scénario est musclé par la présence de vrais vilains, tueurs impitoyables.
    Ceux-ci sont traités de telle sorte à qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer avec – par exemple, à peine on se lasse du numéro mafieux habituel de Gilbert Melki que Boum, on dégaine un nouvel antagoniste bien pire… et ainsi de suite.
    La seule constante étant la tueuse « psycho » que joue Élodie Fontan, mini clin d’œil à « Nicky Larson », véritable épine dans le pied, et bonne occasion pour enfin utiliser le visage acéré de l’actrice pour un rôle bien hargneux.

    Pour le reste, la série garde la structure « un épisode, un casse pendant la moitié du temps, un lieu ultra sécurisé (dont des monuments de Paris), une feinte mais aussi un ou deux grains de sable »… Avec quelques variations, d’un segment à l’autre (avec ou sans repérages, avec ou sans succès etc).
    Et elle fait ça très bien, le créateur Michel Catz (!) et son réalisateur Alexandre Laurent ne se contentant pas d’expédier l’action en une poignée de minutes (gros défaut des fictions françaises)… Non ils les étirent au maximum, multiplient les jeux du chat et de la souris, et lorsque vous vous faites duper il est souvent trop tard.
    Le ton est sacrément pêchu, le générique (stylisé et chanté en deux versions par Anne Sila) est hyper entraînant, les échanges verbaux sont souvent savoureux, les rebondissements très cools… Ton qui n’est toutefois pas tenu jusqu’au bout malgré quelques très bons cliffhangers, toujours justifiés et rudes à résoudre.
    Certes les bastons et cascades n’ont pas la fluidité d’un Animé (ça serait balèze), Camille Lou a quelques difficultés à bien courir, et la série abuse un peu du juke-box à certains moments. Privilège de riches, pas toujours bien canalisés (le dernier casse réparti sur deux épisodes, ce n’était peut-être pas si pertinent)…
    Mais l’énergie et la sympathie, elles sont bel et bien là, suffisamment pour donner la patate.

    Franchement, ces femmes, on aimerait les avoir comme potes – ou sœurs, ou plus.
    _

    – « Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim ». Analyse complète au Bar précédent, le #281…
    Bonne proposition, dénuée de lourdeurs formelles (contrairement aux références – il doit y en avoir, genre, 5).
    Un beau spectacle qui ne mérite pas d’être boudé.
    _

    Lu :

    – Début de la quatrième intégrale des Tortues Ninja modernes…
    Remake de la « mise au vert » à Northampton, aussi touchant mais à sa façon.

    – Hellboy et BPRD : La Bête de Vargu…
    Une série d’enquêtes, dont une où Hellboy ne sera pas le deus ex machina.

    – Fin de la première Intégrale de Black Science…
    Cascade de drames, trahisons et auto apitoiements.

    – Kingsman : Le diamant rouge…
    Scénarisé par Rob Williams cette fois, mais toujours aussi bourrin. Ce que la Monarchie se prend dans la tête par contre, ça fait sourire.

    – Fluff Fairyland Tome 2…
    Comme un gâchis : à peine s’était-on attaché à Gert sous sa nouvelle apparence, que la série fait sa relou multiverselle, et régresse. Espérons que ça peut s’arranger, surtout avec un retournement final dantesque (ou bien à l’issue prévisible ?).

  9. « Saint-Ex »…

    Les films de Pablo Agüero, jusqu’ici sous bannières latinos, se racontent comme des contes ou des mythes… Et cet opus là, franco-belge et sortant pour les 80 ans de la disparition de Antoine de Saint-Exupéry (qui fait bien sûr partie de l’enfance du réalisateur), ne fait pas exception. Il l’est même encore plus explicitement :
    Plutôt qu’un énième biopic, consacré à l’auteur-aviateur, on a une sorte de film d’animation en action réelle (!), assumant une simplicité des sentiments et un aspect factice dans ses scènes aériennes – qui sont d’ailleurs très belles, mêlant les espaces majestueux et un peu du mythe d’Icare.
    C’est à la fois poétique, en accord avec la sensibilité de Saint-Exupéry (et d’autant plus personnel pour Pablo Agüero que ça se passe près de la Cordillère des Andes, pas loin de là où il a été élevé)… et c’est aussi un divertissement sans fioritures, qui va droit au but et est plus focalisé sur l’action que sur la construction des personnages, tous des spécimens très reconnaissables.

    Dès le début, on a une longue séquence de sauvetage qui passe par divers rebondissements, et annonce la couleur : dans ce trio d’acteurs (au nez crochu), Louis Garrel est un Saint-Ex casse-cou et inventif, Vincent Cassel est un Henri Guillaumet aventurier aux nerfs d’acier, Diane Kruger est une femme inquiète… tous sont des habitués des films Rétro, on est en confiance avec eux. Et tous ont juste à jouer les situations, l’histoire enchaînant les courses contre la montre pour faire survivre l’Aéropostale, autant que les pilotes, alors que nous sommes à la fin d’une époque. Quand le boulot était aussi une aventure exaltante, autant que dangereuse.
    Rien d’autre qu’une suite spirituelle de « Seuls les anges ont des ailes » de Howard Hawks, mais où « faire le job » (et se sacrifier pour ça) ne suffit plus… L’humain devient primordial, et les « hommes-enfants » sont au même niveau que les bonshommes virils qui font tourner leurs compagnes en bourriques.

    La première moitié du film étant aussi émaillée de références au Petit Prince, Fan-Service laissant croire que l’auteur aura trouvé l’inspiration grâce à des rencontres et visions improbables, mais heureusement sans être trop poussifs (on ne verra jamais les dessins, on n’insiste pas trop).
    Et quelques flashbacks sur son frère perdu renforçent sa motivation alors qu’il va tenter plusieurs vols à haut risque, plusieurs initiatives ingénieuses, pour essayer de retrouver son meilleur ami, périple pourtant impossible.
    Mais à mi-film on oublie le Conte, le Survival se fait plus présent (la Mort est partout), et l’Histoire réelle rattrape insidieusement les personnages, jusqu’à un épilogue amer où l’humanité est poussée dans ses retranchements.
    Partie un peu poussive et naïve (on y voit quelques vrais méchants), mais comme on reste dans un classique film pour enfants et autres spectateurs bon public.
    L’important c’est que le spectacle est là, les rebondissements, les héros… et les airs, dans lesquels se perdre.

    Pas d’erreur de Saint-Ex.

  10. « Mufasa : Le Roi Lion »

    Méfiez-vous des mauvais parleurs…

    Un premier film qui était l’équivalent d’une Remasterisation, avec des idées en plus, du cartoon ringard en moins, sans effacer le film original (enfin, si on ne tient pas compte le « Roi Léo » de Osamu Tezuka). Tous les studios ont le droit d’adapter tous les contes et mythes du monde, et Disney le fait en gardant son identité particulière – à une époque où les studios de cinéma, ceux au public large, n’ont plus aucune identité, c’est plutôt une bonne nouvelle (même pas besoin de les aimer pour ça)…
    Des personnages existants comme des vrais, plus par leur gestuelle et leurs voix (aussi chantées), car ça reste des animaux faits pour être réalistes, donc pas surexpressifs…
    Un tour de force technologique, faux film en Action Réelle (ainsi on ne vient pas perturber l’écosystème de vrais animaux sauvages), utilisant les outils modernes de création des jeux vidéos – dont la Réalité Virtuelle. Brouillant les frontières entre les informations réelles et celles artificiellement fabriquées…
    Et également bel et bien un petit film d’auteur, Jon Favreau continuant une thématique récurrente dans son cinéma, qui confronte toujours un orphelin à un ou des parents conflictuels.
    Simple à comprendre, non ?

    Et pas beaucoup de critiques n’ont fait l’effort de pointer ces parti-pris artistiques, même avec les limites manifestes du résultat… non, faire polémique c’est encore plus facile. Mais ça ne raconte rien du film, c’est de la réaction faiblarde et bâclée, et ça n’a aucune excuse pour ça (on n’a que ses yeux, son cerveau et ses doigts pour écrire une analyse, et ça ne coûte rien).
    On aura sûrement de mêmes réactions pour ce « Mufasa… », dont la structure est encore plus acrobatique – donc absconse pour les nostalgiques du film de 1994 (les mêmes qui ne se privent pas de railler cette nostalgie).
    Force est de constater qu’il tend sacrément le bâton pour se faire battre, et c’est courageux pour Barry Jenkins de s’y coller, petit intermède ludique dans sa carrière faite de films Adultes…
    Sauf que : un scénario à la « Parrain, 2e partie », à la fois suite du premier, et majoritairement récit des origines d’un futur patriarche, dans l’exil et la violence…
    Non ? Si, mais c’est évidemment expurgé, ça va c’est pas traumatisant pour les petits.
    Hasard du calendrier, le film d’animation « Transformers : Le Commencement » faisait la même chose, contexte politisé en moins (quoique). Là aussi, un héros valeureux et aventurier inconscient, son frère d’adoption qui fera bientôt sécession par frustration et jalousie, des antagonistes oppresseurs, toute la bande historique qui se forme au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’une quasi révolution se fasse avec fracas.

    Hasard numéro 2, un autre film d’animation vient aussi d’arriver, « Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim », prequel quelque peu explicatif, dans lequel un récit nous est raconté par un narrateur en fin de compte peu fiable. Donc quoi qu’il arrive, amenant une réflexion sur le pouvoir de la Fiction.
    Idem ici, mais de manière plus poussée, plus Méta (incidemment, c’est aussi un hommage à un James Earl Jones maintenant disparu) et aussi comique. Timon et Pumbaa y jouant le rôle de chœur antique, ramenant la part cartoonesque qui avait été expurgée précédemment…
    Évidemment ils seront agaçants pour les plus intolérants, et rigolos pour les enfants, public principal du film.
    Pour répondre aux interrogations de la petite lionne Kiara, un conteur malicieux (Rafiki) va surtout passer son temps à la rassurer, en ces temps incertains, tout en lui offrant une autre perspective sur l’histoire de sa famille… Et au bout d’un moment les interventions des deux comiques seront moins des interruptions intempestives, et plus des commentaires acerbes sur la qualité du récit, se substituant à ceux que pourrait avoir le public…

    Car, est-ce que tout ce qu’on nous relate est vrai ? Confus ? De la part de Rafiki ou de Barry Jenkins lui-même ?
    Ou juste une manière de détourner l’attention d’une petite fille pour rendre sa vie moins angoissante, tout en ne l’infantilisant pas ? – toutes ressemblances avec le public en salles…
    Encore une fois se brouillent réalité et virtualité, maintenant aussi bien à l’écran que dans le scénario. Puisque dès le moment où celui qui raconte inclut aussi des instants où il n’a Pas été présent dans l’histoire, le doute ne peut que s’installer. A-t-il d’ailleurs réellement des pouvoirs mystiques de chaman, ou est-il juste un doux dingue ? Les deux ?
    En tout cas un personnage dont les « mensonges » sont au service d’une cause peut-être plus égoïste que bienveillante, ce qui sera aussi le cas de Mufasa, de ses parents, de Taka… Imaginant un monde idyllique, ou s’arrangeant avec les faits pour créer une réalité plus agréable, sans qu’un résultat positif ne soit garanti.
    Des parias également, dans une fable sur l’intolérance, sur tout ce qui fait qu’un être puisse accéder à la noblesse (c’est à dire par ses actes, et par le choix du peuple), et qui nous est exposée sans trop de complexité à l’écran…
    La preuve que le réalisateur Barry Jenkins a pu inclure tout aussi explicitement les thèmes et visions stylistiques qui composent ses films – montrant ainsi que son cinéma ne repose pas juste sur la sensualité.

    De sa série « The Underground Railroad » on retrouve la fuite pour la survie à la recherche d’une quelconque terre promise, certains rituels venant d’Afrique, et du réalisme magique…
    De « Si Beale Street pouvait parler » on retrouve ses visages cadrés (très) régulièrement de face, comme regardant directement le spectateur – encore du Méta. Et du sous-texte caché et peu confortable, entre un fils qui héritera de l’intolérance de son père, ou bien des ennemis qui sont eux-mêmes le résultat d’un rejet dû à leur apparence – évoquant aussi bien la peur des blancs (là aussi on avait une narratrice dont on ne pouvait être sûr du point de vue), que les lions originels de Tezuka, ce qui est une idée gonflée…
    Et de « Moonlight », c’est le récit de jeunes hommes à travers divers âges, l’importance de la communication pédagogique, les changements d’alias, le Mythe, l’immensité céleste… Et l’eau. Partout, omniprésente, vectrice aussi bien d’union que de division. De Vie comme de Mort.
    En fait c’est sûrement le hamletien « Roi Lion » qui a inspiré le cinéma de Jenkins, parce que la plupart des éléments de son cinéma étaient déjà présents en 1994. Normal pour une histoire qui visait l’universalité, pour mieux parler de personnes subissant l’ostracisme.

    Il a emmené dans ses bagages ses fidèles collaborateurs, son chef opérateur James Laxton, sa monteuse Joi McMillon, et son compositeur Nicholas Britell…
    Tous ayant l’occasion de mettre un peu leur touche dans un opus où Disney fournit le gros du matos, déjà établi en 2019 (pour la technique), et depuis des décennies pour ce qui est du studio (l’accessibilité, les chansons, la bienveillance, un beau casting vocal)… se couler là dedans est un acte d’humilité, car il faudrait fou pour penser révolutionner Disney, au risque de les faire ressembler à d’autres studios. 100 ans d’âge passé, ça se respecte un tantinet.
    Par contre, comme nous ne sommes plus dans l’exercice du remake (quoique avec Timon et Pumba, on n’est pas très loin du « Roi Lion 3 : Hakuna Matata »), tout le monde a la possibilité de libérer un peu plus la mise en scène. Et Barry Jenkins ne s’en prive pas, plongeant tête la première dans le film d’aventure et d’action, à la caméra voltigeuse impressionnante, en plans-séquences (surtout quand elle se positionne entre les éléments), aux effets de style étonnants, traversant des territoires dangereux, mettant en scène des destructions etc…
    C’est beau (ça l’a toujours été)… maintenant c’est plus énergique, et plus écrit.

    Trop, sûrement, le résultat étant tellement dense que même deux heures arrivent à peine à contenir tout ce que Jenkins voulait raconter – au moins, ça nous évitera plusieurs suites supplémentaires. L’un des impératifs dans un divertissement Tout Public occidental étant de ne jamais cesser d’alimenter le long-métrage en péripéties, pour garder l’attention des spectateurs (de tous âges)…
    Forcément avec cette méthode, on y perd en gravité dans la narration, et les évènements s’en trouvent précipités, incapables de laisser durer quelques secondes de plus une scène cruciale, pour lui donner toute l’attention qu’elle mérite, ne serait-ce que pour renforcer le côté mythique du conte – ça permet au moins de ne pas s’appesantir sur les références pour fans, qui passent assez vite.
    Une scène de mort en particulier, essentielle pour justifier une partie des motivations d’un ennemi, arrive prestement hors-champ, attendant que ça soit quelqu’un d’autre qui nous apprenne ce qui s’est passé. Censure très dommageable, créant de l’incohérence, et mettant en évidence les limites du studio pour nous présenter une histoire où on est censé avoir des bêtes sauvages.

    C’est comme si un grand film épique et tragique était contenu dans une version plus douce, calibrée pour une satisfaction immédiate et pas trop perturbante – même s’il y a là dedans quelques très beaux plans « en suspension » (par exemple, Mufasa qui flotte entre la vie et la mort), où l’émotion affleure.
    Il devient alors plus intéressant pour le spectateur érudit et curieux d’extrapoler ce que peut être ce film caché… peut-être même plus que si on avait eu ce dit film devant nos yeux. Ce qui demande une attention particulière, car on peut vite décrocher devant les divers rebondissements…
    À l’inverse, on a aussi des instants didactiques (de rapides flashbacks), censés nous aider à rester sur les rails. De plus, les chansons de Lin-Manuel Miranda n’ont pas toujours l’air très inspirées, reposant trop sur la répétition d’un même couplet.
    Répétitions qui sont évidemment au cœur d’un récit qui repose lui-même sur les cycles. Ainsi certaines scènes familières du/des premier(s) film(s) resurgissent, avec des variations souvent intéressantes, notamment pour celui qui deviendra Scar, pas loin d’être le parfait anti-héros de l’histoire – qu’on se rassure, savoir comment il a récolté sa cicatrice n’est pas l’enjeu principal du film.

    Dans un superbe montage parallèle, on voit une fille et son grand-père se répondant à des années de distance, annihilant les frontières entre Passé et Présent…
    Alors puisque l’histoire n’est qu’un éternel recommencement, comme le dit le sacro-saint film de 1994… ces remakes alternatifs Disney ont donc toute leur pertinence.
    Et cet opus-ci est assez honorable, et pas si impersonnel que ça.

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