DC Studios : Netflix remporte la vente aux enchères pour acquérir Warner Bros…

Adjugé, (presque) vendu ! Depuis cette nuit, les grands médias américains rapportent que Netflix a remporté la vente aux enchères visant à acquérir Warner Bros. (30 dollars/action), coiffant au poteau Paramount et Universal. Des négociations exclusives vont donc s’engager entre les deux parties, avant un long processus de vérification du deal par l’administration américaine, notamment à cause des lois antitrust. Autant dire que rien n’est encore joué, tant Netflix représente la concentration verticale – la maîtrise de toutes les étapes de la commercialisation d’un produit, de sa conception à sa distribution – et quand on sait que Paramount est désormais possédé par la famille Ellison, des proches de Donald Trump. Toujours est-il que la tumultueuse histoire de Warner Bros. se poursuit, trois ans seulement après son mariage arrangé avec Discovery…

Quel sera l’impact d’une telle acquisition sur le DCU ? Il est bien évidemment trop tôt pour répondre à cette question. Et c’est d’ailleurs une autre, bien plus importante, qui s’impose : quel sera l’impact d’une telle acquisition sur l’avenir du cinéma tel qu’on le conçoit aujourd’hui ? A peine la nouvelle a-t-elle été annoncée que la DGA – la guilde des réalisateurs américains – a fait part de sa préoccupation et demandé un rendez-vous avec Netflix. Car ici, ce n’est pas un studio qui rachèterait un autre studio (cf. Disney/20th Century Fox), mais un studio qui se fait racheter par une plateforme de streaming. De la part d’une entreprise qui n’offre qu’une sortie *très* limitée à certains de ses films (Frankenstein, Knives Out), il y a effectivement de quoi être inquiet ; même s’il est probable que Netflix, dans un premier temps, jure main sur le cœur que tous les futurs films Warner Bros. sortiront normalement au cinéma. Et ne parlons pas de l’avenir du support physique. Aujourd’hui, on peut se procurer un film comme Superman en SteelBook ou une série comme Peacemaker… mais jusqu’à quand, si HBO Max fusionne avec Netflix ?

Je me souviens de la première mention de Netflix sur ce site. C’était en novembre 2013, lors de l’annonce du développement des séries Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist devant culminer dans The Defenders. Netflix n’était pas encore disponible en France et House of Cards était sa seule série-phare. Avant d’opter pour le qualificatif de « plateforme de VOD », j’avais galéré pendant quelques minutes pour comprendre ce qu’était concrètement Netflix. Douze ans plus tard, ils sont sur le point de racheter le plus prestigieux studio de cinéma au monde. Dingue. Et inquiétant, on se croirait dans une lutte à la Highlander : qui sera le dernier géant debout, Disney ou Netflix ? A croire qu’on se rapproche petit à petit du futur dystopique de Cloud Atlas, où le mot ‘disney’ a remplacé le mot ‘film’…

﹡﹡﹡﹡﹡

﹡﹡﹡﹡﹡