Critique : Wolfman

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Ces dernières années, le studio Universal ressort les monstres et l’épouvante de son catalogue, avec des fortunes diverses : applaudissements pour Jusqu’en enfer de Sam Raimi, huées pour Van Helsing de Stephen Sommers. Avec Wolfman de Joe Johnston, il est question d’une malédiction, celle d’un homme qui se transforme les soirs de pleine lune en loup-garou… Sauf que malheureusement, le spectateur est lui aussi confronté à une malédiction, celle des films qui commencent par Wol-quelque chose (Wolverine par exemple)…

A la fin du XIXème siècle, Lawrence Talbot (un tragédien qui parcourt le monde), revient sur les terres anglaises de son enfance, dans la sombre demeure familiale, après la mort de son frère, Ben, dans des circonstances mystérieuses et sanglantes… Il promet à la promise de Ben (Miss Gwen) de retrouver la personne ou la créature qui a commis ce crime…

Sans surprise donc, Benicio Del Toro se transforme malgré lui en loup-garou. Sa carrure physique est le seul élément qui penche en sa faveur. En effet, l’acteur est assez mono expressif, alternant un air préoccupé ou triste, pendant toute la durée du film. Heureusement son alter-ego monstrueux est très réussi, mélange de maquillage et d’effets spéciaux, Joe Johnston n’ayant pas cédé au tout numérique.

Le principal problème du film réside dans sa durée, à peine une heure trente. Les scènes sont courtes, s’enchaînent très vite, sans véritable développement. Avec une base d’histoire très simpliste, il était essentiel d’en savoir plus sur les personnages, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Dans le rôle du père de famille froid et exécrable, Anthony Hopkins fait son job, mais rien d’extraordinaire. Emily Blunt est loin de sa prestation dans Victoria (dommage), la faute à un rôle faible, et à une romance complètement bidon avec Del Toro. Reste Hugo Weaving dans le rôle du policier de Scotland Yard… convainquant mais sans aucune profondeur psychologique et panache, il tire et c’est tout !

Il faut dire que le fond de l’histoire n’aide pas : nuit de plein-lune, transformation, scène de chasse, massacres et ainsi de suite… Le film donne même l’impression que la pleine-lune se déroule une fois par semaine, une bonne occasion pour répéter des scènes d’une violence surprenante (pour un -12 ans), avec tripailles et démembrements à volonté ! Mais au final rien d’original (gitans, et fausses révélations mal amenées), le frisson n’est pas au rendez-vous, à moins d’être sensible aux effets sonores artificiels « sensés » faire sursauter…

Malgré cela, Wolfman n’est pas un ratage complet. Lorsque Joe Johnston pose enfin sa caméra quelques secondes (trop rarement), il arrive à saisir à merveille la beauté des paysages anglais, composant parfois avec ses acteurs de magnifiques tableaux. Mais ces instants sont vraiment trop courts. Johnston maitrise aussi avec efficacité les scènes d’action, en particulier le combat final, qui donne un aperçu de ce qu’aurait du être le combat Wolverine/Dent de Sabre.

Niveau décors, effets spéciaux, et sauvagerie, le film assure, avec comme bonne idée de ne pas laisser le monstre dans l’ombre, mais de le confronter à la ville. Mais le tout manque d’originalité (à l’exemple de la musique de Danny Elfman) et de consistance.

Notation : 12/20

Etoile : *

1 COMMENTAIRE

  1. Le film étant sorti en DVD version longue depuis un bail, il vaut bien mieux que ça.
    Sombre, dérangeant, tragique. Cohérent et techniquement bien fichu et incarné.

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