Le bar de Galactus #257 : Sans un bruit – Jour 1 ~ Le Comte de Monte-Cristo ~ Orphan Black – Echoes

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Bienvenue dans le bar de Galactus : chaque lundi, une nouvelle page est à votre disposition pour discuter cinéma, télévision et comics au sens large, loin des univers Marvel et DC Comics !

Dans la famille ‘Mais comment tout ça a commencé ?’, je demande… Sans un bruit : Jour 1 ! La franchise post-apocalyptique initiée par John Krasinski poursuit son bonhomme de chemin en passant par la case départ, avec cette fois Lupita Nyong’o et Joseph Quinn en mode ASMR. Dans un tout autre registre, on signalera la sortie d’un nouvel opus du DCU (Dumas Cinematic Universe), puisque Le Comte de Monte-Cristo de Pierre Niney débarquera *vendredi* au cinéma, afin de profiter au mieux de la Fête du Cinéma (30 juin au 3 juillet). Et enfin, même si la diffusion francophone a – pour une fois – précédé son lancement aux Etats-Unis, peut-être que certains auront envie de parler d’Orphan Black : Echoes, alias Jessica Jones qui succède à She-Hulk dans le monde merveilleux des clones. Alors, qu’avez-vous vu/lu/bu dernièrement ? A vos claviers, belle semaine à tous et bon courage à ceux qui sont en plein bac !

Découvrez comment notre monde est devenu silencieux…

23 COMMENTAIRES

  1. Orphan Black -Echoes est aussi nul et imbécile que Orphan Black -Tout Court était addictif et bien foutu !
    C’est un petit retour des choses :
    – Tatiana Maslany (vraiment bluffante dans la première mouture de Orphan Black -Tout Court) s’est vautrée quand elle est passée chez Marvel !
    – Krysten Ritter (sympa dans Jessica Jones) se vautre quand elle passe dans Orphan Black -Echoes !

    J’espère qu’elle rebondiront toutes deux, car ce sont vraiment deux bonnes comédiennes qui méritaient mieux !

      • J’aime beaucoup Emilie Dequenne et les effets spéciaux ont l’air pas mal mais j’ai comme un doute. Le cinéma français de genre est tellement mauvais en ce moment. J’attendrais de le voir à la maison.

    • Ma compagne Pauline pourra en attester : j’ai largué des foyons qui avaient largement plus de consistance que ce film fade comme une chanson de Vianney!

  2. Vice versa 2 <3

    Bien écrit et brillant.
    Le tour de force pour convenir aussi bien aux tous petits, ainsi que les plus grands.

    Pas de woke bullshit.
    Juste une histoire, qui vient du coeur.

    • L’épisode 2 est déjà dispo, sorti ce matin 😛
      Et c’est aussi une tuerie, quoique un poil en dessous du précédent mais c’est normal, après ce qui s’ert passé a la fin de l’épisode 1

  3. Vu épisode 2 de House of the Dragon
    Toujours aussi impeccable, magnifique, très bien écrit, parfaitement interprété.
    LA série du moment !
    Qu’est ce que j’aimerais être un de ces journalistes qui a eu accès aux 4 premiers épisodes !
    Et tellement frustrant de devoir attendre une semaine de plus ..
    J’en redemande !!!!

    • Tout pareil, quoi que je l’ai trouvé un peu bavard. Mais quel casting! Mention spéciale pour l’acteur d’Aegon. Comme tu dis, c’est une leçon pour tant de séries « geek » actuelles. Et ce combat final!
      Quant à l’attente, c’est frustrant oui mais j’aime attendre mon épisode chaque semaine, en parler avec des potes, regarder des debriefs plutôt que bingewatcher tout d’un coup. Ca rendra les mardis spéciaux pendant encore six semaines ^^

      • Tout pareil le kiff est dans l’attente… comme à Noël
        Mais parfois j’aime bien aussi me faire un épisode tous les soirs d’une série entièrement sortie et retrouver mes « copains » au quotidien.
        Concernant ce second épisode je m’attendais justement à un épisode « de transition » où ça allait uniquement parler, ce qui ne me déplait nullement, et finalement on a eu droit à un final bien prenant avec un duel que j’attendais bien plus tard. Franchement, c’est un régal. On dirait vraiment que les showrunners ont appris des erreurs de la dernière saison de GOT, pour notre plus grand plaisir.
        Seul regret, on n’a que trop peu vu Aemond que je trouve captivant, mais son tour viendra…Cela a permis de mettre Aegon en lumière, lui qui n’était pas très bien loti jusqu’ici.
        Enfin, Rhaenyra est vraiment géniale, un personnage tout en nuances comme on voudrait en croiser plus souvent.

        • J’ai beaucoup aimé la « mise à nu » d’Aemond dans cet épisode. Ca le rend tellement plus humain de montrer ses fragilités. D’ailleurs, ça a été le cas pour beaucoup de personnages dans cet épisode. Les faiblesses de tous ont été mis en avant et c’est un coté anti manichéen que j’ai vraiment apprécié.

          • A ce sujet, j’ai oublié d’aborder le personnage d’Otto qui pour la première fois m’a paru « vrai » même dans ses manigances.
            On sent le gars qui a essayé de rester plus ou moins dans les clous tout en prêchant pour sa paroisse. Mais là, face aux comportements délirants des uns et des autres, il baisse les bras et ne veut même plus entendre les confessions de sa fille. grosse perf de l’acteur

        • J’ai une préférence pour avoir tout d’un coup.
          Je me souviens avoir vu Game of Thrones en 2019, juste après la fin de la série. J’ai pu tout voir en 1 seule fois, ce fut le mega pied. Je n’arrêtais pas d’aller d’émerveillements en émerveillements, de chocs en surprises, de wow en WOOOOOW. Et tout cela allait crescendo. Puis j’ai revu la série plusieurs fois, et j’arrive a être un peu plus critique, notamment sur certains passages un peu longs et bavards (je ne parlerais pas de la fin)
          Ici, ca peut être la même chose. On attend tous les gros évènements, et le fait que ca parle un peu trop (ce qui est normal, il faut que les évènements se mettent en place) peut ralentir le rythme + devoir patienter chaque semaine atténue ce sentiment de voir la suite (pour l’instant, c’est un sans faute pour moi)
          Me dire qu’une fois le 8eme épisode passé, avec sûrement un gros cliffhanger de la mort qui tue a la toute fin, et devoir patienter 1 an ou plus, ca va être frustrant 😛

  4. Insect detective saison 2 : Bien meilleure que la saison 1 qui était pourtant sympathique. On n’arrête l’ambiance façon Experts et on passer à ders enquêtes plus intéressantes où les insectes jouent des rôles un peu plus actifs. Très bien faits. Les 6 enquêtes en Chine et en Thaîlande sont vraiment bien menées.

    Et j’ai commencé White cat legend, une série du début d’années su un magistrat qui peut se transformer en chat. Et aussi avoir certains pouvoirs félins quand il est sous forme humaine ( notamment passer en vision de chat).Concept assez sympathique. Et avec beaucoup d’humour vu la galerie de bras cassés dans les personnages secondaires.

  5. Je n’irai pas voir le Comte de Monte-Cristo car je déteste Pierre Niney. Je ne supporte pas cette tête à claques, et je n’ai jamais trouvé qu’il était un acteur excellent et indispensable au cinéma français. Dommage moi qui adore Dumas, déjà avec l’adaptation des 3 Mousquetaires j’ai serré des dents à entendre François Civil réciter son texte au beau milieu du casting 5 étoiles….

    • Franchement ? Test BOITE NOIRE.
      Je ne suis pas non plus un fan de l’acteur même si je l’avais apprécié dans 20 ANS D’ECART à ses « débuts » mais BOITE NOIRE est une folie pure de mise en scène / histoire au delà de son jeu d’acteur.

  6. Entre vice-versa 2, Un p’tit truc en plus, Sans un bruit jour 1 et Le comte de Monte Christo, ça devrait être une très bonne fête du cinéma… oh wait on me dit qu’il se passe un truc le 30 juin.

  7. Hello ! Quelqu’un sait où trouver une version VF de Clone Wars (la version en 2D de 2005). Jamais pu voir la fin, et sur Disney+ il n’y a pas la VF.
    Idem pour les téléfilms Marvel Rising (il n’y en a que 2 sur Disney+).

  8. Vu l’episode 5 de The Boys !
    Y a pas a dire, ils se sont bien lachés dans cet épisode. Entre les super moutons, super bad Hugh et le lynchage en règle du MCU, cet épisode fait parfaitement son taff ! J’ai adoré !

  9. Inside out 2, premier film milliardaire de l’année.
    Honnêtement, je n’aurai pas misé dessus.

    Une preuve supplémentaire que des films peuvent encore cartonner malgré le désintérêt pour beaucoup de blockbusters tant convenus.

  10. 24 juin 2024 at 12 h 00 min

    Sans bruits, ni cris(to), ni échos…

    Vu et revu :

    – Toujours la spéciale Gilles Grangier, où maintenant Fernandel devient un de ses acteurs de préférence (et idem pour la star)…
    _

    Spéciale Rose Glass, réalisatrice au nom génial, et qui aime les monstres…

    – « Saint Maud »… (Maudite Blues)
    Après plusieurs courts-métrages, dont la majorité reposent sur le malaise, le premier film de Rose Glass semble se mettre sur les rails des films d’horreur, en mode « nurse diabolique ». Très vite on comprend que ce n’est pas concrètement le cas, du tout, et ça va durer ainsi quasiment tout le film. Même si l’Étrangeté rode tout le temps, entre cette ville en bord de mer, ce clair-obscur continu, ce côté décrépit, cette musique grondante et ces moments surnaturels qui surgissent quand le spectateur le plus chevronné ne s’y attend Jamais…
    Aucune tricherie, ceci est bien un film avant tout de terreur psychologique, réaliste mais surtout pas dénué d’émotion. Grave et mélancolique l’émotion, puisqu’on a un contexte qui tourne autour de la fin de vie, et la promesse d’un Au Delà.

    Encore faut-il que votre âme aspire à la pureté, ce qui n’est pas vraiment la priorité de Amanda (Jennifer Ehle, méconnaissable), grande danseuse en phase terminale, voulant encore mener une vie dissolue tant qu’elle est encore ici bas.
    Tandis que pour notre anti-héroïne principale, jouée par la révélation Morfydd Clark, on a une obsédée de la piété, ascète garnie de préceptes religieux, très possessive envers sa patiente, mais infirmière tout le même responsable. Tout ça en douceur, sans trop laisser paraître, ce qui en fait un classique film dramatique, stylisé, tout en sentiments réprimés et même avec une touche d’insolite.
    Personnage central double avec d’un côté Maud, infirmière au traumatisme opaque, aux visions mystiques qui oscillent entre… l’orgasme (déformant), le délire vertigineux (caméra qui bascule) et le morbide (Clark).
    Et la « pas catholique » Katie, sa personnalité précédente qui resurgit par surprise, tente de revenir à une vie non pratiquante et, malheureusement pour elle, échoue tristement.

    Les références cinématographiques abondent dans ce film, où Glass critique moins la Religion que son usage maladroit par des esprits affaiblis.
    Que ce soit Polanski – le look de l’actrice… le Żuławski de « Possession »… Paul Schrader et « Taxi Driver » – un solitaire déambulant et croyant en une mission sacrée… et « Jusqu’en en Enfer » – le Surnaturel n’existe finalement que dans l’esprit, ou peut-être pas… jusqu’à un ultime plan, impitoyable, qui ne peut que vous hanter à vie.
    Mais c’est peut-être aussi au film « Le Malin » de John Huston qu’il faut penser en voyant « Saint Maud ». L’histoire d’une jeune personne désespérément seule, que personne n’aide vraiment, personne ne regarde vraiment, alors que son mal-être prend la forme d’un radicalisme et d’un martyre auto infligé.
    Un monstre de contrition, en somme.

    – « Love Lies Bleeding »… (des mots qui font rêveeer)
    Après avoir raconté une histoire très douloureuse, très contenue, assez anglaise, Rose Glass fait un virage à 180 degré, change de pays et vise la comédie noire américaine, plus Série B, plus colorée, plus joyeuse, plus optimiste… mais toujours avec le point de vue particulier de la réalisatrice (qui est le même qu’une bonne partie des films d’auteurs récents, post Covid et aux esprits sacrément échauffés par les grèves, l’IA, la quête de liberté artistique et de nouvelles représentations)
    C’est toujours sale, extrême, fantasmagorique, avec un personnage féminin obsessionnel et ultra discipliné, plein de dangers et de fluides corporels… et ça arrive après que Ethan Coen se soit planté avec son propre polar comico-romantique lesbien.

    Encore des bouts de films d’horreurs stylisés, dans un typique « thriller glauque dans le sud-ouest des États-Unis »… le genre d’endroit où on peut facilement devenir hors la loi, ou corrompu, à cacher des cadavres dans plein de trous (noirs).
    Dans cette Amérique performative et musclée des années 80, le Grotesque rode régulièrement, il n’y a qu’à voir ces looks improbables, ces coupes de cheveux dégueulasses, ces horizons aussi bouchés que des toilettes, cette façon de se soumettre à la loi du plus fort, à un idéal de puissance complètement artificiel… et toujours cette musique sourde et ces moments fantastiques qui surgissent quand le spectateur le plus chevronné ne s’y attend Jamais.
    Pas d’hésitation, ceci est bien un film romantique, sexué, crû mais pas dénué de méchancetés… de la violence et des mauvais choix (les stéroïdes) entre des gens qui s’aiment, bien qu’on puisse douter qu’ils aient un jour vraiment appris comment aimer.

    Le désert et Las Vegas à proximité, la rébellion, l’envie de rendre justice envers les innocents, et des scènes de transformations monstrueuses – mais oniriques, à travers les yeux de Glass (!)… Tout ça donne l’impression de lire un comic book de Hulk.
    Pas Miss Hulk, bien que l’amusante Katy O’Brian ait quasi le même look que la version écrite et dessinée par John Byrne… non non, Hulk lui-même. C’est à dire une créature un peu simple, un peu infantile, capricieuse, rejetée par ses proches et sacrément impulsive. Au point de résoudre une situation uniquement par de la grosse destruction.
    Et dans ce cas Kristen Stewart, avec son éternel look d’ado androgyne, serait un équivalent de Rick Jones, ce jeune homme un peu nonchalant de l’Arizona, qui aide Hulk, aime Hulk, essaie de le canaliser mais ne peut aussi s’empêcher de le trahir.
    Il y a même du Bruce Banner en elle, nanti d’une sorte de Mal absolu hérité d’un paternel manipulateur… Paradoxalement, c’est un grand rôle pour l’actrice, alors qu’il s’agit quand-même d’une paumée en quête de maturité (se débarrasser de son addiction à la clope, sauver sa sœur, faire ce qui est bien, tout contrôler), sans jamais y arriver totalement.
    Un casting qui comporte beaucoup d’évidences, y compris Ed Harris en vieux lion glacial, Dave Franco et son sourire de petite teigne, Jena Malone et son déni de femme au foyer (pas un rôle facile au vu de son histoire personnelle)… Ils sont tous très grimés, pas trop dans le contre-emploi à part la révélation Anna Barychnikov (fille de, et incroyable en tête à claques).

    Nos deux personnages principaux peuvent-ils survivre l’un à l’autre, alors que les grosses emmerdes vont déferler à la chaîne (chacune en entraînant une autre, puis une autre etc), dans un dernier tiers de film qui tire assez en longueur ?
    Il faudra alors se coltiner des pots de colle idiotes, trainer des corps, jouer à cache-cache avec le FBI et des truands, essayer de foutre le camp, bref le combo classique des polars noirs.
    Nos Thelma et Louise (Rose Glass n’avait jamais vu le film ni aucun autre du genre, avant de coécrire le script avec Weronika Tofilska) vont tenter de coup… et ça sera en fait le début de leurs aventures.
    Pas du tout un film sur une Fin amère, comme l’était « Saint Maud ». Mais un film sur un Commencement qui s’annonce rocambolesque, comme le montrent les deux dernières séquences pendant le générique de fin.
    Et si on tenait là une nouvelle franchise, avec les super-héroïnes les plus sublim(é)es et frappadingues qui soient ? Ça serait bien marrant.
    Avec des monstres d’amour, en fin de compte.
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    – « La Vraie Famille »…
    Fabien Gorgeart s’inspire d’un épisode de sa vie personnelle pour nous trousser un mélodrame très émouvant, très juste, sur le difficile lien qui peut se créer au sein d’une famille d’accueil.
    Les premières scènes sont trompeuses, jusqu’à ce que peu à peu on voit émerger des détails insolites, qui mettent le petit Simon à part dans ce clan, dans laquelle les rôles sont bien établis : Lyes Salem est le papa-copain, qui ne se met pas de pression mais qui sait quand être sérieux.
    Et Mélanie Thierry (toujours formidable) est une mère devenue trop fusionnelle avec l’enfant d’un autre, à cause de circonstances indépendantes de sa volonté – placement à 18 mois, père biologique dévasté par son veuvage, trop de temps avant que des relations solides se forment entre eux.
    Les Services Sociaux ayant eux-aussi leurs limites, le drame devient inévitable, poussant le personnage de Anna à manipuler les évènements en ça faveur… Consciemment, ou non ? On ne n’en aura jamais le cœur net.
    Personne n’est foncièrement mauvais, et tous le monde se retrouvera perdant, pendant un temps. Mais la séparation sera quand-même traumatisante, à jamais.
    Dommage que le long-métrage ait une imagerie proche d’un téléfilm (ou pire, d’une pub), ça émousse la qualité de l’œuvre… légèrement, car le scénario au cordeau et les acteurs très impliqués suffisent à rendre justice à cette histoire déchirante.
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    – « Vice-versa 2″… Analyse complète sur la page dédiée, au Bar #256…
    On fait le reproche d’un manque de Folie dans ce film, mais ça aurait été trop incompatible avec la thématique générale, qui ne traite pas le chaos comme un réservoir à idées mais comme un danger, celui de perdre sa personnalité.
    On reproche aussi le contexte sportif autour de Riley, sauf que ce n’est pas un banal entraînement mais un stage pour faire partie d’une équipe prestigieuse, avoir un plus grand statut etc… Et de toute façon, on se rappelera que pour des ados, les plus petits événements peuvent apparaître comme énormes – dans le premier, c’était une « banale fugue où elle fait à peine 50 mètres en bus ».
    Ce qui est complètement raccord avec le parti pris des deux films, mettant en parallèle l’aventure intérieure et les angoisses intimes extérieures.

    – « Power Rangers »…
    Le film de 2017, réalisé par Dean Israelite, valait bien mieux qu’on ne le croit. Certes ce projet consistait à réactualiser les Rangers, dont les itérations officielles ont beau être une institution, cultes… elles restent assez irregardables…
    Et visuellement, le résultat final n’est pas homogène pour ce film, du moins quand tout l’attirail des héros doit apparaître – les armures sont trop surchargées de détails, les combats pas extraordinaires (des soldats de pierres !?), les Zords ne s’intègrent pas à l’image, loin d’arriver aux chevilles des Transformers.
    Soit à la toute fin, mais heureusement que ça ne va durer qu’un court moment… et que ce n’est pas le plus important du film.

    Ce qui compte, c’est tout ce qu’on nous montre avant, avec de jeunes apprentis justiciers qui sont moins lisses, qui ne sont vertueux que parce qu’ils ont aussi quelques frustrations dans leur vie.
    Grandement inspiré par des productions super-héroïques modernes : « Incassable », « Heroes » ou « Chronicle » en tête. Ici les vêtements civils qui comportent le code couleur adapté à chaque héros, sont moins un moyen d’identification que l’équivalent d’un vrai costume héroïque – en somme, ils sont déjà des Rangers même avant de mériter leurs armures.
    Et si on peut douter de voir la couleur de Jason être le reflet de sa rage intérieure (Dacre Montgomery fait trop « Superman » pour qu’on y croit), pour les autres par contre ça matche bien – le bleu de Billy correspond ainsi à son léger autisme.

    Et tous les personnages y sont tout sauf unidimensionnels, et sont extrêmement attachants… Sûrement parce qu’ils sont si sympathiques, fondamentalement responsables (le vote à main levé est un joli moment démocratique) et paradoxalement si rudes envers eux-mêmes, plus marginaux… Une partie s’inspire aussi fortement de « Breakfast Club », et leurs histoires personnelles nous sont dévoilées sans forcer le trait – les erreurs de Kim (Naomi Scott est carrément la réincarnation de Amy Jo Johnson), le caractère anti conservateur de Trini, la mère de Zack…
    Franchement, ces jeunes acteurs arrivent à avoir suffisamment de charisme pour transcender les personnages archétypaux qu’ils incarnent. Il y a de la noblesse en eux, bien rehaussée par la musique de Brian Tyler quand il décide de lorgner sur du bon Zimmer, plutôt que sur la nostalgie.

    Toutefois, ça n’est pas non plus vertigineux au niveau de l’écriture, et ça entre constamment en porte à faux avec le côté « Série Z » associé au canon de la franchise, que ce soit les zooms caméra ringards, le très premier degré Zordon (Bryan Cranston fait un bon Charles Xavier), un Alpha 5 très second degré (Bill Hader), et une Rita Repulsa réinventée en Ranger traîtresse (Elizabeth Banks) qui dépasse toutes les limites de l’hystérie.
    Oui c’est assez moche, mais heureusement que l’apparition du Megazord est plus satisfaisante… peut-être parce qu’il appartient plus à la tradition des Mechas et autres créatures géantes, permettant une meilleure intégration dans l’environnement d’une petite ville californienne.

    Autre instants intéressants dans ce film, c’est sa dimension Méta, semblant conscient de faire partie d’une franchise plus grande qu’elle même, et qui ne semble pas prêt de l’accepter en son sein (l’échec au box-office est bien dommage). Rien que Zordon ne sachant autrement répondre que « …parce que tu es Jason Scott, tu es le Ranger Rouge », ça laisse entendre un éternel recommencement, une destinée inévitable.
    À moins que, comme le suggère le T-shirt de Kim… « Ce n’était qu’un rêve ».
    D’accord. Mais un joli, qui ne sera pas gâché par une foule de suites prévisibles, frustrantes ou inabouties.
    Adolescents à jamais !
    _

    – « La très très grande classe »…
    Un quasi téléfilm comique, réalisé par Frédéric Quiring et à la gloire de Melha Media … Cartoon, infantile, programmatique, sans aucunes ambitions, pas bien beau, un peu drôle mais vite oublié.
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    – « Piège de métal »…
    Dolph Lundgren réalise lui-même un simili polar de cols bleus, couplé à un microscopique Die Hard… Il se partage la vedette avec Scott Adkins, l’un pour aider à soigner sa fille (la vraie de l’acteur), l’autre en combattant raté en quête de fierté, les deux convoitant un magot caché dans un immeuble très prochainement détruit.
    Avec des truands idiots sur leurs talons.
    Ni le côté dramatique, ni l’urgence de la situation ne sont traitées par Lundgren (si egotique que même son nom apparaît dans un coin du décor)… Une série B à petit budget sans beaucoup d’énergie.
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    Lu :

    – Un peu du Batman Chronicles 1988, avec les derniers moments de Barbara et Jason…

    – Dawn of Superman, et le combat contre les populistes (qui ont toujours un plan pour conquérir)…

    …Batman avec Gotham encore en guerre (sur une base intéressante, à propos de réhabilitation), le temps d’un crossover entre Bat-séries, vite expédiée…

    …Shazam, qui avance un peu lentement…

    …Green Arrow, toujours en exil et face à des visages connus…

    …Wonder Woman : Hors-la-loi, dont l’entame est très excitante…

    …Green Lantern, très sympa…

    …Titans, face à un défi bien tortueux.

  11. Le Comte (de 3 heures) agace ?

    Un énième opus francais à gros budget, participant au projet de remettre les films de genre au centre du paysage cinématographique hexagonal – ou presque. Les adaptations Dumasiennes ayant l’avantage de faire partie du Patrimoine, avec un prestige gaulois… et l’adoubement littéraire, intellectuel, scolaire.
    Surtout en optant pour un gros condensé de ce qui est pourtant une œuvre feuilletonnesque. Ça se sent à l’écran, les multiples sous-intrigues s’agglomérant de façon souvent confuse, alors que paradoxalement le film ne fait pas grand chose pour être plus audacieux, plus formel et à peine modernisé… Même si sur ces derniers points, les réalisateurs Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte se sont donnés les moyens pour nous offrir un écrin qui fait plaisir aux yeux – très lumineux, très élégant, bien mis en musique, farci de références filmiques, et suffisamment ample pour justifier le grand écran.
    Classique et Premier degré, c’est ce qui qualifie le mieux le résultat. L’intrigue suit linéairement le déroulé du roman, sans créer la moindre notion de mystère dans cette histoire de vengeance. Car, hormis pour les détails précis, les spectateurs savent tout avant les personnages, même sans avoir lu Dumas. Ce qui génère souvent de la redondance quand on y explique la teneur de ce qu’on vient déjà de voir (le didactisme, défaut de narration très actuel).

    Quant au casting, il est d’une évidence folle, sans le moindre contre-emploi surprenant : déjà Pierre Niney et Monte-Cristo, ça colle complètement avec sa filmographie remplie de personnages obsessionnels, doubles ou imposteurs, en quête de vérité ou bien démiurges créateurs d’une réalité alternative. Ce personnage peut être considéré comme un sommet de sa carrière.
    Le mettre face à Anaïs Demoustier, c’est convoquer aussi le souvenir de « Sauver ou périr », variation de La Belle et la Bête où l’homme brave est caché derrière les masques et la monstruosité. Et sa bien aimée, derrière une culpabilité qu’elle ne mérite pas.
    Bien sûr on est content d’y voir quelques têtes connues, et quelques jeunes acteurs récents, très beaux (dont un énième frère Schneider). On est également habitué depuis longtemps à voir Patrick Mille et Laurent Lafitte jouer les fourbes savoureux, et Bastien Bouillon n’est pas trop mal quand il faut exprimer l’ambiguïté du traître… seulement il faut attendre tout le film avant que l’on se confronte directement à lui, pour un duel à l’épée un peu décevant, même si cohérent avec l’histoire – à ce moment là, Dantès est plus un esprit manipulateur qu’un combattant féroce.
    La parole et la manière dont on en fait l’usage sont prédominantes, et on retrouve bien le talent de ceux qui ont concocté « Le Prénom » et autres films basés sur des joutes verbales – une scène de dîner nocturne se permet même de flirter avec un conte à la Edgar Allan Poe.

    Tout de même, il ne faudra pas s’attendre à un long-métrage rempli de scènes d’action (juste 2 combats très courts, dont une mascarade !), ni à un rythme épique, tant le scénario est plus proche d’un Thriller – sur 20 ans tout de même.
    Pendant la première heure on va d’abord mettre l’accent sur la formation à la dure de Edmond Dantès, jeune homme candide mais vrai héros de cœur (il porte des symboles aériens sur son corps, sauve les innocents)…
    Puis, face à l’amère vérité, son accès à la maturité se symbolisera par sa transformation en antihéros. Mélancolique, maso (« garder les plaies intérieures ouvertes pour ne pas oublier »), presque Ulyssien, vampirique, machiavélique. Qui influence ses proies en les faisant souvent aller dans la direction inverse de ce qu’il ambitionne, pour mieux les faire tomber tous seuls dans le piège qu’il confectionne avec Beaucoup de patience… et de capitaux – métaphore d’un auteur de blockbusters.
    Ça ne manque pas de romanesque, ni de thématiques à exposer (les approfondir, c’est une autre histoire). Notamment tout ce qui concerne la réussite, l’accès à la richesse qui, en France, n’est pas l’apanage des petites gens qui ont été privilégiés grâce à leur honnêteté, leur vaillance… C’est plus le calcul (mesquin et agressif) qui fait et défait les riches dans ce pays, la lutte des classes étant perdue d’avance pour les plus modestes.

    Intéressante aussi est la notion des pères et des péchés à absoudre, qui touche surtout les personnages masculins de cette histoire – même si c’est le point de vue de Dantès qui restera central :
    Niney grimé en Monte-Cristo a ainsi des faux airs de Louis Garrel (donc le Louis XIII des « Trois Mousquetaires ») et de Dimitri Rassam, producteur de ces films à gros budgets, et lui aussi fils d’une forte personnalité du Cinéma.
    Quant à Alexandre de La Patellière, il est le fils du réalisateur Denys, qui a lui-même un Monte-Cristo télévisuel à son actif (et un ou deux chef-d’œuvres cinématographiques)… on ne peut pas enlever le côté indirectement psychologique de cette affaire.
    Ici les patriarches bienveillants meurent misérablement, leurs bons conseils étant éclipsés par la colère et le désir de justice vengeresse.
    Tandis que les pères cupides font peser une menace sur leur descendance, devenue les instruments d’une machination visant à faire exploser publiquement des familles.

    Quant à tout le volet « Batmanien », qui est utilisé comme élément de langage dans les interviews, il émerge surtout dans l’allure sombre de Monte-Cristo, ses identités et masques, ses plans si précis qu’il a plusieurs coups d’avance et n’est que très rarement en difficulté… et aussi grâce à ses jeunes acolytes, ses pupilles, ses « Robin » (Julien de Saint Jean ferait un bon Jason Todd), certains dialogues étant familiers aux lecteurs des comics – « tu nous utilises… il a désobéi… ».
    Lui aussi apparaît très tôt comme un père toxique.
    Là émerge (juste à temps) le seul personnage héroïque du récit, incarné par la magnifique Anamaria Vartolomei. Non seulement l’actrice est d’une allure graphique incroyable et d’un tempérament indomptable (comme à son habitude), mais elle est aussi « l’étrangère », la seule à s’opposer à Edmond Dantès, à l’obliger à se remettre en question alors que sa quête punitive va aller trop loin. Ainsi, elle ne se limite pas à être le pendant romantique positif du film, par rapport à l’histoire d’amour déçue entre Edmond et Mercédès (c’est un poncif scénaristique, qui permet d’avoir un récit moins pessimiste, grâce à la présence parallèle d’un jeune couple représentant l’espoir futur).

    C’est aussi pour elle qu’il faut voir ce film, qui prend son temps mais ne déçoit jamais vraiment, si on accepte ses parti-pris narratifs reposant plus sur la revanche sociale, sur le temps qui passe et ne se rattrape pas, ainsi que sur le conflit entre les émotions et les démons intérieurs (jusqu’au moment où…).
    Dantesque, pas vraiment. Juste Dantès, et c’est déjà pas mal du tout.

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