Tenet : La Critique du film + VOTRE AVIS !

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Que les choses soient claires. Tenet n’est pas le film qui va sauver le cinéma comme certains l’anticipaient. Non pas à cause de sa qualité, mais de sa nature. Tenet n’est pas un film. C’est un grand je(u) où Christopher Nolan case toutes ses obsessions sans prendre le temps de tenir par la main le spectateur. Si de base, vous n’adhérez pas à son cinéma – chacun ses goûts, c’est votre droit le plus strict -, autant éviter de perdre deux heures de votre vie. Car en nous invitant dans son bac à sable, il va de soi pour Nolan que nous maîtrisons les deux précédents opus de sa trilogie consacrée aux piliers de la réalité, l’esprit (Inception) et l’espace (Interstellar). Avec Inversion, Tenet, place au temps…

[=> Tenet : Théories, questions et explications autour du film ! <=]

Le plus frappant dans Tenet ? C’est peut-être… le montage. De la première à la dernière minute, les scènes s’enchaînent d’une manière très sèche, sans transition et sans respiration. Comme un James Bond qui ne prendrait pas le temps d’admirer le paysage. Vous pensez pouvoir laisser infuser plusieurs pages d’exposition, ne serait-ce que quelques secondes, avant de passer à la suite ? Impossible. Tenet est un marathon et ce n’est pas faute d’avoir été prévenu dans la bande annonce : inutile de chercher à tout comprendre la première fois, il suffit juste de se laisser porter pour profiter pleinement de l’expérience.

Le terme d’expérience n’est d’ailleurs pas totalement galvaudé, tant le film va à l’encontre des règles des blockbusters actuels. Oui, ça explose dans tous les sens. Mais au final, c’est une invitation dans l’esprit de Christopher Nolan et peu lui importe si vous ne suivez pas le rythme. Il s’agit donc d’un voyage excitant pour ceux qui sont férus de puzzles et de physique théorique. Pour les autres, cela risque vite de se transformer en exercice intellectuel pompeux et maladroit. Ce qui est sûr, c’est que plusieurs visionnages seront nécessaires pour appréhender de façon intuitive ce qui se passe à l’écran. Rien de nouveau sous le soleil, ce n’est pas une proposition de cinéma inédite. Mais avec un tel budget, en visant un public aussi large ? C’est plutôt rare. Au passage, si quelqu’un a une photo de la tête du président de Warner Bros. Pictures quand il a découvert le film, qu’il n’hésite pas à la partager !

Au centre de Tenet, nous avons donc le Protagoniste, incarné par John David Washington. Un beau personnage à la James Bond, très physique, qui exsude l’assurance, la maîtrise et le calme. Pour contrebalancer toutes ces qualités, il est heureusement un peu comme nous… perdu, dans un monde qui n’est pas encore le sien. C’est donc à Robert Pattinson, avatar de Christopher Nolan tant dans le style vestimentaire que capillaire, de faire office d’initiateur dans cette aventure d’espionnage temporel. Il y a une belle complicité entre les deux acteurs, avec quelques touches d’humour bien envoyées. Qu’on ne dise pas qu’on ne rit pas devant Tenet ! Parmi les autres rôles principaux, on retiendra bien sûr Elizabeth Debicki qui incarne à merveille l’eau qui dort ; sans oublier Kenneth Branagh, l’un des rares acteurs anglo-saxons à peu près acceptable en citoyen russe. Mais avec le recul, il faut bien reconnaître que l’acteur principal de Tenet reste sa mécanique spatiale et temporelle. C’est d’elle que naît l’émotion, aussi bizarre que cela puisse paraître. Autrement dit, si vous êtes naturellement plus ému par des idées que par des personnages, ce film est fait pour vous !

Grosses voitures, camions de pompiers, bateaux luxueux, avions qui explosent, petits soldats et armes en tout genre… L’impression de voir Christopher Nolan piocher dans un coffre à jouets à 200 millions de dollars est difficile à se sortir de la tête. Et cela fait plaisir de voir le réalisateur de The Dark Knight se lâcher ! C’est le cas dans l’action, variée et ambitieuse, sans être toujours scotchante. Mais on ne peut qu’apprécier les progrès accomplis. Côté musique, Ludwig Göransson – décidément dans tous les bons coups (The Mandalorian, Black Panther) – joue les doublures de Hans Zimmer, retenu sur Arrakis (Dune). C’est un remplaçant de choix qui aligne les notes nerveuses, même si on peut regretter l’absence d’un thème marquant agréable à l’oreille. En revanche, il est fort possible que sa partition trouve un intérêt en l’écoutant… à l’envers. Encore une fois, nous ne sommes pas seulement dans un film, mais dans un puzzle hermétique à décortiquer.

Avec Tenet, Christopher Nolan conclut de façon radicale et magistrale sa trilogie visant à nous faire réfléchir sur la nature de la réalité. (On peut sérieusement se demander si une division en deux parties n’aurait pas aidé à fluidifier l’ensemble… mais ce n’était sans doute pas le but recherché.) Nous sommes là pour jouer, pas pour consommer passivement. Il est donc normal d’avancer en tâtonnant lors du premier visionnage. La compréhension viendra après, ainsi que les différents niveaux de lecture. Quant à l’illumination, elle attendra sans doute la sortie du DVD/Blu-ray, afin de remettre dans l’ordre toutes les pièces de cette expérience !

Tenet est réalisé par Christopher Nolan et sort en France le 26 août 2020, avec John David Washington, Robert Pattinson, Elizabeth Debicki, Dimple Kapadia, Aaron Taylor-Johnson, Clémence Poésy, Michael Caine et Kenneth Branagh.

75 COMMENTAIRES

  1. (Pas de spoil!)
    Je dois le dire, je suis un peu déçu. J’en attendais peut-être trop… C’est bien joué, bien réalisé, c’est beau, le rythme est là (même trop?). Techniquement rien à dire. Le soucis est plutôt dans le fond: il n’y en a pas vraiment. Dans tous les Nolan (que j’ai vu) le visuel servait à faire évoluer les personnages avec un scénario très présent (sauf peut-être Dunkerque – mais là le but du film était vraiment de jouer sur l’émotion et le ressenti des personnages). Dans Tenet, on n’a pas ça. Oui les expériences visuelles de Nolan sont au cœur du scénario, mais celui ci est très léger (attention le scénario est très complexe, mais son fond, son impact sur les personnage, est lui très léger), et les personnages n’évoluent pas au fur et à mesure du film. Ils apprennent de choses tout au long du film, mais leur caractères ne changent pas (contrairement à un Inception ou Interstellar, qui sont visuellement parlant, probablement encore plus expérimentaux que Tenet). Donc oui, bon film, mais le scénario pèche en terme de profondeur d’écriture, même si la cohérence de l’histoire est assez complexe (je ne dirais pas pourquoi, c’est du spoil)

  2. Moi pendant ce film : « j’ai pas vraiment compris pourquoi il fait ça ou ce qu’il veut dire… Mais attend, pourquoi il fait ça ? Mais là c’est pas censé se passer comme ça ? Mais qu’est ce qu’il cherche à faire précisément ? Mais est ce que ça veut dire que… Pourquoi je suis pas allé le voir en vf bordel c’est déjà assez complexe… Mais là on a un mélange entre plusieurs… Attend si je comprends bien il y a… Nan j’ai pas compris »

    • Mais comment c’était trop ça ! xD (en plus moi j’ai dû me taper la vf obligatoire).

      Par contre, jouer à ça, moi j’adore ! Mais j’ai vraiment pensé chacun des mots que tu as écrit, Metax ! ^^

    • Moi pendant ce film: « C’est bizarre mais ok… ha ceci explique cela… ok jusque la ça se tient…Et normalement si je me trompe pas çà devrait être lui… bingo c’est bien ça… »

  3. Clairement j’ai pas passé un bon moment. On te lâche là dedans et tu te fais balancer d’une scène à l’autre. Il faut s’accrocher et gare à toi si tu n’as pas compris la énième métaphore du énième personnage sorti du chapeau car cette métaphore c’est le prétexte qui te jetera dans la scéne WTF suivante.

    Devant TENET je me suis revu à 12 ans devant The Dark Knight à rien comprendre à ces délires de mecs en costards qui s’envoient des punchlines, de gars qui doivent s’allier à des mecs de la mafia pour trouver un objet ou un autre mec de la mafia fin… C’est tout le temps la même chose. Et là où Inception et Interstellar avaient du cœur, TENET se la joue ultra cérébral et rushé.

    Donc ouais je suis d’accord avec la critique, avec les points positifs et négatifs du film, mais je suis complètement dans la catégorie de ceux qui le trouvent pompeux.

  4. Je me suis revue le prestige et inception avant, deux films que j’ai vraiment apprécié, là je ne peux pas en dire autant, le montage complexifie le scénario artificiellement rendant beaucoup de passage indigeste, on l’on doit accepter un état de fait, non à cause de sa complexité. Mais par sa cadence, je n’ai pas passé un mauvais moment, mais ce n’est vraiment pas son meilleur film

  5. Perso, même si je comprends rien au film (même si je doute de ne pas comprendre.), j’irai le voir.
    En général, tout ce qui touche aux temps, à l’univers en passant par le bien évidemment « Somme nous seul dans l’univers » ça me botte !.
    Nolan est un réalisateur qu’on ne voit peu avec une vision propre à lui… Et, rien que pour ça, il mérite que l’on voit son film.

  6. Bon voilà, les aminches !

    Je rentre tout juste du cinéma. C’était ma première séance depuis Sonic le film (que je viens de récup’ en bluray, d’ailleurs, film très sympathique )

    Alors, promesse solennelle : je ne vais rien spoiler.

    Simplement donner un conseil :

    Allez-y bien réveillés.

    Mais sérieusement, hein. Déjà, allez-y. Il faut y aller, bordel. Le cinéma a besoin qu’on se bouge le cul, maintenant. Si ce film-là ne nous ramène pas dans les salles, aucun ne le fera.

    Le covid au ciné, d’ailleurs, ça rend parano : j’ai dû tousser une ou deux fois (le truc normal au cinoche) et tout de suite, je me suis senti coupable.

    Mais on s’en branle : retour au film.

    Il y a un truc que j’adore chez Nolan depuis un moment, maintenant : le mec ne s’emmerde plus du tout à brosser le public dans le sens du poil. Il t’explique vite-fait un concept, et si t’as pas compris, c’est le même tarif.

    Perso, j’y suis allé :
    1) super réveillé
    2) super motivé
    3) conquis d’avance
    4) ultra-prêt à faire marcher mon cerveau, vu que j’adore tout ce qui traite de physique quantique et plus généralement les œuvres qui délirent sur le cours du temps (Quantum Break, si tu m’entends !).

    Et malgré tout ça :

    J’ai pas tout compris.

    Ahah. LOL.

    Enfin, si, j’ai compris, quand même. Mais pas tout, tout. Fin, comment dire… C’est quand même… UUULTRA complexe. Dans le déroulement, je veux dire. Dans la façon de présenter les choses.

    Quand t’as le petit tuto, au début, t’es comme le perso principal. Tu te dis « M’ouais. Ok, d’accord. C’est un chouïa vague, mais je pense avoir bien compris. »

    Pis après le film décolle. Et toi, t’es collé à ton siège. Ton cerveau fume, et ton œil s’ouvre grand. Comme ta bouche d’ailleurs. Gaffe au covid !

    Je suis d’ailleurs prêt à parier qu’un nombre incalculable de gens vont sortir du ciné en disant : « Putain j’ai rien capté mais c’était trop mortel ! »

    Et ils auront bien raison, parce que franchement ça déchire. Mais le film aura besoin d’être revu plusieurs fois par beaucoup de monde pour bien en saisir toutes les subtilités. On est quand même dans un truc mille fois plus complexe que l’intrication des rêves d’Inception (avec des temporalités diverses, vous vous rappelez ?) ou le montage à temporalité variable de Dunkerque.

    De toute façon, ces exemples le montrent bien : Nolan a toujours été obsédé par le temps, par le concept-même du temps. Que ce soit dans Memento, Interstellar, ou comme je viens de l’écrire dans Inception et Dunkerque.

    Bon, ben, dans ce film, il se fait clairement plaisir avec le « gold ticket » que lui file la Warner. Ou quand un mec dont le cerveau tourne à une vitesse toute autre que le commun des mortels se retrouve avec un budget illimité et une carte blanche…

    ben ça donne Tenet.

    Putain, mais quel film de malade ! Courez-moi voir ce truc, les amis !

  7. « Nous sommes là pour jouer, pas pour consommer passivement. »
    Tout est dit.

    D’accord en tous points avec la critique d’LTH (pour une fois ! ^^).

    Un second visionnage s’impose mais à chaud je dirais que j’ai beaucoup aimé me casser la tête avec Tenet mais ça manquait d’émotion pour moi. Curieux de connaître le sens de ce choix d’écriture… En tout cas Inception reste son chef d’oeuvre pour moi. Pas sûr que Tenet soit vraiment plus complexe que ce dernier d’ailleurs, que j’ai vu et revu une bonne dizaine de fois en découvrant toujours de nouveaux détails. Tenet me semble un peu moins « profond » à ce niveau-là. Le second visionnage devrait suffire à combler les quelques flous qui subsistent pour moi, mais à voir.

    J’ajoute juste une chose pour ceux qui n’auraient pas compris l’intérêt de faire un film si confusant pour le spectateur (pendant sa première partie en tout cas) : c’est une question d’immersion

    ÉNOOOOOOOOOOORMES SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS

    Le personnage principal est lui aussi perdu pendant toute la première moitié du film. Il voit des choses étranges se produire autour de lui et peine à tout comprendre, jusqu’au moment fatidique où il comprend la nature de cette technologie, entre dans le tourniquet et inverse son entropie pour revivre les événements dans le sens inverse, en ayant désormais compris ce qui va se passer. Et c’est exactement ce qu’on ressens en tant que spectateur devant Tenet (à condition d’avoir été attentif, mais en même temps ça fait partie du contrat passé avec Nolan).
    C’est une technique qui revient souvent chez les frères Nolan. Une mécanique similaire est à l’oeuvre dans Memento, The Prestige, Inception, ou encore Westworld.

  8. Film très intéressant, mais pas son meilleur selon moi. Un peu trop inutilement complexe parfois, mais très ludique dans sa construction, et satisfaisant quand on comprend tout à la fin, le problème étant que ça te laisse une bonne partie du film en mode « wtf ? Il se passe quoi là ? ». La BO pas marquante, les personnages plutôt cool, mention spéciale pour Robert Pattinson, très charismatique. Je pense que c’est le genre de film qu’on apprécie mieux au second visionnage une fois qu’on a toutes les clés du premier visionnage en main.

    Mais ouais clairement si vous trouviez Inception trop compliqué déjà, vous allez pleurer là.

  9. « trilogie consacrée aux piliers de la réalité » ? Vous mettez trop vite « Dunkerque » de côté, LTH… Car avec ce dernier se dégage plutôt une Trilogie sur les Limbes, avec des personnages bloqués dans un Temps Relatif, et dont le But personnel (et émotionnel) est de rentrer au plus vite dans leur Foyer, près de leur famille.
    Il y a une réelle continuité de Thèmes dans ces 3 films (presque) successifs.

    Sinon… De quelle comic de Keno Don Rosa s’inspire Nolan cette fois ? Celui avec les pistolets anti-friction et inertie ? Celui où Donald et Picsou ont leur centre de gravité orienté à l’horizontale ? 😉
    Bref, le genre d’aventures où les personnages évoluent de manière contraire aux lois de la Nature et de la Physique, dans un environnement restant globalement normal. Prétexte à un spectacle visuel amusant et insolite… Pas à une réflexion intello poussée – ça, c’est comme les scènes post-générique, ce n’est que du bonus (et un peu de marketing).

    Hâte d’aller me marrer devant ça – ce n’est pas un gros mot. 😃

  10. C’est ce que je craignais. On met Nolan sur un piédestal dès qu’un nouveau film en pensant que ça va surpasser ses prédécesseurs. Sauf qu’on ne peut pas être excellent systématiquement…

    De ce que je comprends (j’ai pas encore vu), le problème viendrait plus du montage. Surprenant de sa part…

    Après ce n’est pas la 1ère dois qu’il fait des erreurs sur le montage (ne pas refaire la scène de mort de Cotillard, par exemple, oui c’est juste une scène mais elle avait fait couler beaucoup d’encre). Et le montage de Dunkerque n’était pas forcément du goût de tout le monde.

    Pour la complexité, ben Inception je n’ai pas encore tout saisi sur le fonctionnement. Interstellar un peu mieux mais je réfléchi un peu trop sur l’aspect scientifique sur la fin… donc il me parait normal que Tenet suit la même logique.

  11. C’est cool que personne ne comprenne ou que ceux qui l’ont fait ont eu du mal^^
    J’adore ce genre de film! Ca manque tellement du Nolan ou du David Lynch au cinéma.
    Je vais peut-être ne pas aimer (comme le Prestige) ou adorer (comme Interstellar) mais c’est sûr que je vais y aller!!

    • J’aime beaucoup quand les gens disent comprendre le cinéma de Lynch,( que j’adore.) il est capable d’inclure le jour du tournage le rêve qu’il a fait la veille,creuser-vous les méninges avec ça !

      • Lynch est plus inspiré par les expressionnistes allemands, donc comprendre est un grand mot, on ne peut qu’interpréter vu que sa démarche n’est pas narrative, Nolan et lui ont deux cinéma qui n’ont strictement rien à voir il ne recherche pas la mm chose.
        Dave Mc kean a des videos sur Lynch, ils ont une démarche similaire qui est pluridisciplinaire, et Lynch a une démarche artistique, Nolan est un réalisateur de film.
        exemple
        https://www.youtube.com/watch?v=BXTLsQBJSVc&t=372s
        https://www.youtube.com/watch?v=uUdP-xQyFmc
        https://www.youtube.com/watch?v=V_VKCjeMzhg
        Lynch est dans une démarche de ressenti et de spontanéité, Nolan a un besoin de controle dans son cinéma.

        • J’ai toujours trouvé qu’Inception était une version blockbuster de Mulholland Drive (mélangé à un Picsou de Don Rosa…).
          Je comprend, donc, le rapprochement de Garyus.

          • c’est assez péjoratif pour Nolan, je comparerais plus a du hickman (c’est très synthétique et froid) en bd et lynch du Dave mc Kean / Bill Sienkiewicz. mais tu as raison dans cette comparaison on a d’un coté le blockbuster et de l’autre l’expérimentation.

  12. Je l’ai vu hier en vostfr, et même si j’aime bien le cinéma de Nolan, là, ce film ne m’a du tout parlé et pire, il m’a complètement laissé seul sans réellement comprendre les tenants et aboutissements du film. Dommage ,quelques scènes d’action réussies mais je reste de marbre pendant ces 2H30 sur la quasi-totalité du film. Par contre, je dois dire que j’ai absolument détesté la musique, très criarde, trop technomerdique à mon goût.

  13. C’est dans le sous doute son film le plus intime dans le sens où il m’a semblé plus hermétique que ses prédécesseurs tout en brassant les thèmes chers à Nolan. C’est une sorte d’hybride entre James Bond et Inception, un film d’action et d’espionnage teinté de science-fiction réaliste. Et encore une fois je trouve que Nolan montre ce que permet le cinéma avec le temps et le rapport que l’homme a avec celui-ci de manière intelligente.

    Je n’ai pas tout saisis, mais ce fut un réel plaisir de découvrir un blockbuster qui, malgré ce qu’on peut en penser, prends des risques dans son scénario et son schéma narratif si je puis dire. Concernant les scènes d’actions, on sent que Nolan a lâché du leste et commence vraiment à prendre du plaisir à les filmer le tout avec l’hyperréalisme qu’on lui connait (la scène du camion dans TDK, du BatWing dans TDKR…) et surtout une lisibilité qui fait du bien (et je suis pourtant adepte de l’action bourrin de certains film du genre).
    Les acteurs sont au top, je me suis même dit « Le petit Robert, il va en calmer plus d’un sur le prochain Batman » et Washington pète l’écran avec une classe et un charisme de dingue je trouve. Son interprétation dans Blackkklansman m’avait déjà scotché mais là c’est vraiment au dessus.

    C’est un film que je conseille si vous êtes fan du réalisateur, si vous aimez être bousculer un minimum (c’est pas du Lynch non plus) ou tout simplement si vous êtes curieux.

  14. QUESTION SPOILER

    Alors, j’ai l’esprit qui a divagué deux ou trois fois, donc, au moment où le Protagoniste dit qu’il ne faut pas tuer Sator car ce serait la fin du monde, il a trouvé l’info quelque part ou il a juste sorti ça comme ça??

    • @DanielOceanAndCo

      SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER

      Quelqu’un (Kat il me semble, mais à vérifier) lui explique à un moment que le bracelet qui mesure le rythme cardiaque de Sator est conçu pour activer l’algorithme qui déclenche l’inversion entropique du monde si son cœur venait à s’arrêter. C’est pour ça que les héros tentent de le garder en vie jusqu’au moment fatidique.

        • SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER

          Ce n’était pas faux, c’est juste qu’ils ont enlevé l’Algorithme in extremis (comme dans tous les films où il est question d’une bombe) et qu’ils n’ont du coup pas eu le temps de faire remonter l’information pour donner le feu vert.

  15. La seule chose que je ne m’explique pas pour l’instant, c’est la présence du Carré Sator dans la logique [i]interne[/i] de l’histoire.

    SATOR
    AREPO
    TENET
    OPERA
    ROTAS

    On a un type qui s’appelle Sator. OK. On a la scène d’ouverture qui se déroule dans un opéra. OK. On a l’organisation qui combat l’inversion qui s’appelle Tenet. Pourquoi pas, ce serait d’une manière ou d’une autre un clin d’œil à Sator. Mais comment se fait-il que le faussaire (Arepo) et la société (Rotas) s’appellent comme par hasard selon les deux autres mots du Carré Sator ? La seule explication que je vois pour l’instant, c’est qu’Arepo et Rotas sont le fruit de deux autres boucles temporelles, deux autres missions de l’organisation Tenet.

    • J’étais passé à côté de ça…
      En faisant un peu de recherche je remarque que ce carré est lié à la ville de Pompeï – lieu où l’on aurait retrouvé la première tablette du carré Sator – dont on parle dans le film (mais je ne suis plus sûr du rôle qu’y joue cette ville).
      Quoiqu’il en soit, il se pourrait aussi que les noms Rotas et Arepo aient été choisis par Nolan pour compléter la symbolique du film en lien avec le Carré, sans que ces noms n’aient été choisis – dans l’univers du film – en lien avec Sator et l’opéra… Je ne sais pas si ce que je dis est clair… ^^
      Ce qui serait intéressant, c’est de creuser un peu les liens qui existent ente Sator et Rotas, et entre Arepo et l’Opéra. Le film étant construit comme un miroir, et ces mots étant les « miroirs » les uns des autres, il est probable qu’il y ait un lien entre eux, un lien en rapport avec l’inversion…
      Un second visionnage est vraiment de mise. ^^

      • J’ai rien dit, je viens de faire deux trois recherches. Je suis encore plus bluffé par ce film de malade !!
        Comment j’ai adoré. Mais vraiment, vraiment adoré. Qu’est-ce qu’il me tarde de le revoir, maintenant !

    • Archer, je cherche depuis ce matin quelqu’un qui a remarquer le  »carré magique » je suis allée au ciné suite au titre et quand j’ai vu la première scène je me suis dit étrange mais bon c’est peut être un hasard ou pas, mais quand Arépo est entré dans la danse la je me suis dit ok il est bien question de ca. je me sens beaucoup moins seule du coup… 🙂

      • @mob, je ne connaissais pas du tout l’existence de ce « carré magique » avant de lire le message de LTH. Je m’étais volontairement abstenu de faire des recherches sur le titre du film pour ne pas risquer de me spoiler des éléments du film. ^^
        Du coup tu as des idées sur le sens que pourrait avoir tout ça dans le cadre du film ?

        • @archer, le carré magique fait souvent référence à l’ésotérisme. il est utilisé lors de séances de spiritisme afin de protéger un individu ou un groupe, il se lit dans les deux sens SATOR fait ROTAS OPERA fait AREPO et TENET reste TENET je ne connais pas sa définition précise et sa remonte a fort longtemps.
          il peut faire référence aussi au »loges » mais mes connaissance s’arrête la.
          le lien? peut être à double sens, vie extraterrestre ou lien religieux? les deux difficile et j’avoue chercher encore :)) Mais à mon sens il n’a pas fais ce film sans savoir et c’est surement sa réponse MDR

          • @mob
            SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS SPOILERS
            Mais… Il n’est nullement question d’extraterrestres ou de religion dans le film ! ^^

            En fait Rotas est bien un mot qui porte un sens apparemment, il n’est pas que le palindrome de Sator.
            Sator : laboureur, planteur, semeur ; ou créateur, père, auteur ;
            Arepo : signification inconnue en latin, toutefois ce mot en langue gauloise signifie « charrue » 2;
            Tenet : [il/elle] tient (du verbe tenere) ; ou il tient en son pouvoir, voire maintient ;
            Opera : œuvre, travail, soin ;
            Rotas : roues ou rotation, orbite, révolution, cycle.
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Carré_Sator
            Ces mots ont-il été dispersés au hasard à travers le film ? Je ne pense pas. Tenet me semble bien coller à l’organisation qui agit dans l’ombre depuis le début du film pour pousser les événements dans le bon sens. Sator étant celui qui travail pour fournir aux gens du futur ce dont ils ont besoin, le lien me semble clair.
            Le reste par contre, je ne sais pas… ^^

            Apparemment personne n’a pu apporter d’explication définitive au carré magique jusqu’ici, je ne pense pas que Nolan aie la réponse. 🙂

          • Du coup on aurait
            Sator, le laboureur (référence à ses débuts à la recherche du Plutonium)
            Arepo, un faussaire qui trafique de l’art
            Tenet, qui s’occupe de maintenir le cours des choses dans l’ordre
            Opera, où l’on va voir de l’art, du vrai
            Rotas, qui ferait référence aux fameux tourniquets j’imagine!

    • [SPOILER]
      Pour moi c’est un clin d’oeil, au même niveau que le nom du personnage d’Ellen Page dans Inception (Ariane car c’est le personnage qu’on suit pour ne pas se perdre, comme le fil d’Ariane).
      Le film est construit comme un palindrome.
      On commence à T0 (la scène de l’opéra). Peu de temps après, on apprend par Michael Caine qu’il y a eu une explosion au même moment.
      On avance, jusqu’à la découverte, par le Protagoniste, des tourniquets. A partir de ce moment, on remonte le film dans l’autre sens, jusqu’à la scène de l’explosion finale.
      Durant le film, on parle de tenaille temporelle. Le film lui-même en est une.
      Enfin, c’est mon explication.

  16. Perso j ai adore, du grand nolan, certains auront besoin de le regarder une deuxieme fois d’autre non pour comprendre.

    Il met le voyage temporel a son plus simple appareil, sans jeu de mot, la, pas besoin de bagnole pour aller dans le passe un peu comme batman sans le cote fantasy des batmans premier du nom.

    Juste une chose, le voyage temporel chez nolan ca ne permet pas de retrouver son epoque, on y reste bloque et devont vivre cache..

    Bref super film il finira dans mon Nas une fois dispo que je recommande vivement meme si a un moment nolan cherche a faire perdre pieds le spectateur en siberie…

  17. [Gros SPOILER en vue donc passez votre chemin…]

    SPOILER… deuxième avertissement]

    On ne m’enlèvera pas de la tête cette théorie selon laquelle Neil et bien le fils de Kat. Le regard appuyé du Protagoniste sur le bateau lorsqu’il parle avec Kat et regarde en direction de Neil hors-champ, lors de la séquence finale, regardant le sac à dos du corps situé au sol dans la « cage » de l’hypocentre, il dit bien « Tell him his son doesn’t make it » et enfin la dernière discussion entre Neil et le Protagoniste où Neil lui affirme qu’il le connait depuis des années et que cette aventure n’est que le début d’une grande amitié alors qu’il part en hélico et n’est pas sensé le revoir (dixit Ives).
    Il y a des trucs qui m’ont mis la puce à l’oreille: le fait que Neil sauve le Protagoniste d’une balle inversée dans la scène de l’opéra (le pendentif sur le sac à dos), qu’il connaisse certaine habitude (« vous ne buvez pas pendant le service ») et surtout le fait qu’il soit un homme « d’action » qui possède un master en physique ce qui est très pratique ou une énorme coïncidence pour travailler avec ne organisation comme Tenet. Enfin la discussion dans le container sur le camion enfonce le clou « Cela ne te sers à rien de savoir qui je suis pour le moment… »

    • SPOIL
      SPOIL
      SPOIL
      SPOIL
      SPOIL
      SPOIL

      J’avais pas du tout vu ça comme ça, mais c’est super intéressant, comme théorie, je trouve. Ce qui est certain, ce qui est dit dans le film, c’est que le protagoniste rencontrera effectivement Neil « plus tard », que c’est lui qui va le recruter, le former, en faire son second, etc…

      Ça, c’est acté, c’est dit dans le film. Maintenant, la théorie du fils de Kat… Ça, je ne sais pas, faudrait que je revoie le film. Pour les prénoms, c’est super simple, il a pu changer de prénom (genre nom de code) pour ne pas interférer avec sa boucle temporelle, par exemple.

      Donc oui, clairement, ça reste possible. Faut que je revoie le film (le bluray, vite !) parce que ce serait génial, comme dénouement ! Ça expliquerait aussi pourquoi le rôle de Kat et de son fils sont si importants, et pourquoi Neil est si dévoué à servir le protagoniste.

      D’ailleurs, par rapport à ça : pourquoi lui n’a-t-il clairement pas de nom ? C’est juste un délire meta, ou il y a une explication à tout ça ?

      J’adore ta théorie, l’ami ! 😀

      • SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER
        Pour moi, le fait que le Protagoniste n’ait pas de vrai nom est lié aux motifations de Sator.
        À la fin du film, on apprend que les gens du futur veulent nous éliminer parce qu’on leur a laissé une planète invivable.
        Donc si le Protagoniste n’a pas de nom, c’est parce qu’il représente le public ou, plus largement, l’humanité. C’est à chacun de nous de sauver la planète, comme le fait le Protagoniste dans le film.
        Si le Protagoniste n’a pas de nom, c’est parce que, dans notre réalité, il peut être n’importe qui.

    • @Huoratron
      SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER
      Je n’avais pas fait ce lien. Je n’ai vu qu’une forte amitié mêlée d’un grand respect entre Neil et le Protagoniste. Tous les indices que tu décris me semblent pouvoir entrer dans ce cadre, mais enfin je serai attentif à ça lors de mon prochain visionnage.

  18. https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Tenet-tentative-d-explication-et-elements-de-reponse-sur-le-scenario-spoilers

    https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Le-box-office-de-Tenet-tenu-secret
    … forcément, il s’agit en grande partie d’un public plus âgé (que celui des « Nouveau Mutants »), donc moins enthousiaste à l’idée de prendre plus de risques – https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Le-port-du-masque-devient-obligatoire-dans-les-salles-de-cinema-et-de-spectacles

    …Sauf si on est un Fou (de Cinéma) comme lui:
    https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Tom-Cruise-a-vu-Tenet-lors-dune-seance-publique-et-il-a-adore
    😎

  19. J’ai clairement l’impression que TENET sert à Nolan a marcher dans les pas d’un certain Kubrick : Du film limite expérimental enrobé d’un papier cadeau blockbuster.
    Et tout comme le maître anglais, je me dis que Nolan va devenir culte avec apôtres et fervents contradicteurs (n’est ce pas déjà le cas d’ailleurs)
    Sur le coup, ça donne envie de voir TENET au minima pour se dire « j’y étais » en tant qu’amateur du 7e art. A tort ou à raison évidemment tant le temps a appris qu’on ne pouvait dicter le culte par le prisme de l’attente et du succès

  20. Bon,
    Pas grand fan de Nolan, j’attendais quand même un peu ce film (merci les bandes-annonces).
    Mais force est de constater que comme d’hab, tout ça m’a laissé… de marbre.

    Passer la scène d’intro assez prenante, le concept (qui ne se dévoile pleinement que bien trop tard), et le côté puzzle / jeu de piste…
    On a
    – des scènes d’actions pas bien folles, à quelques exceptions près… mais avec un tel concept il y avait moyen d’aller tellement plus loin ! ! !
    – Beaucoup de blabla pour pas grand chose… Enfin, j’ai eu l’impression que ça soit avec Michael Caine, Clemence Poesy, ou Dimple Kapadia, on nous balançait douze milles infos parce que côté scénario ils avaient pas su comment faire autrement pour amener ça directement dans l’action.
    Ce qui est assez dommage. Ça donne l’impression d’être dans un schéma assez binaire et mal construit : exposition, action, exposition, action….
    – des personnages sans saveurs et pas attachants pour un sous (enfin on a des personnages charismatiques digne d’un jeu vidéo, mais sans background, ni trop de personnalité quoi..), sans parler d’un unique rôle féminin bien cliché « la maman prête à tout pour son fiston ».
    – un climax autant explosif que ridicule… C’est la guerre, ok… et concrètement les soldats alliés tirent sur qui ? Ça explose de partout mais « l’ennemi » n’est jamais montré, c’est très brouillon… Pire, on ne connait 2 soldats dans la bataille, vite fait un 3ème qui a eu 2 scènes avant = osef total… ET … Katherine qui sert littéralement de potiche à se rincer les jambes pendant toute la bataille… Da fuck ? Si c’est pour faire ça de la pauvre actrice, autant sniper le Sator ou faire sauter le yacht avec un petit missile.

    Enfin bref, j’ai trouvé le temps long, mais c’est vu.
    Pas spécialement envie de plus explorer la « mythologie Tenet », demain je serai passé à autre chose.

  21. Un film TRES compliqué et ambitieux de Nolan à nouveau, peut être trop compliqué à certains moments.
    Il se place avec Memento et Inception dans ses films les plus dur à comprendre au début.
    J’ai eu pas mal de mal à comprendre la partie autour du plutonium et également quand ils sont dans la pièce en rouge. Sérieusement comment on peut comprendre ce qu’il se passe à ce moment ?

    Pas le temps de respirer, l’action n’est pas là pour en profiter mais pour assimiler ce qui se passe devant nous justement. C’est assez fou quand on comprend ce qui se déroule.

    Washington se débrouille très bien et il est même le perso principal de Nolan avec le plus de sarcasme, le film ne manque pas de petites phrases comme ça avec Pattinson. Même si comme la plupart du temps le perso de Washington est coincé dans la l’histoire si compliqué du film, n’ayant que peu de place pour qu’il respire.

    J’ai trouvé que Ludwig Göransson apportait une fraîcheur au film par rapport à Zimmer même si on a encore les oreilles abasourdie lors des moments d’action, dommage de devoir refaire ce style qui arrache l’ouïe.

    Plusieurs visionnages seront nécessaires, je me demande justement comment je vais plus comprendre à cette histoire de temps. SPOILER SPOILER SPOILER Quelqu’un a compris l’histoire avec le perso de Pattinson et son fil rouge dans le tunnel ? Pourquoi était il là et à l’extérieur dans l’autre team ?

    D’un côté Inception n’est pas si difficile à comprendre donc on verra. Personne ne peut faire des films aussi bizarre et ingénieux à si grande échelle c’est certain. En espérant que son prochain film sera plus petit.

    • @SOA-MC :
      SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER
      Neil était à la base dans la team « inversée » mais a décidé de reprendre une entropie « normale » pour aller donner un coup de main, c’est pour ça qu’il se retrouve dans le tunnel.

      • SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER
        D’accord mais il se retrouve à deux endroits. Celui du tunnel fait parti des rouges ou des bleus ? Vu que le Neil des bleus est celui qui conduit le 4X4 en haut.

        • SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER
          Neil était dans l’équipe bleue. Il change une première fois de « sens » pour aller aider les deux autres. Une fois qu’il les a sauvés, on a le dialogue où les 3 personnages se partagent l’algorithme pour le cacher. Après ça, Neil repasse par le tourniquet (donc il remonte à nouveau le temps) pour aller sauver le Protagoniste (donc prendre la balle à sa place). En clair, il n’y a pas plusieurs Neil. C’est juste qu’il passe 2 fois par le tourniquet : une fois pour avoir la même entropie que l’équipe rouge, puis une 2e fois pour retrouver l’entropie de l’équipe bleue.

          • Il y a bien plusieurs Neil. A chaque fois qu’un personnage prend le tourniquet, il revient en arrière et reprend le tourniquet pour retrouver son entropie initiale, se retrouve dans le passé, et cohabite donc avec son double jusqu’à ce que celui-ci prenne le tourniquet à son tour. ^^

          • Quand je dis qu’il n’y a qu’un seul Neil, je veux dire qu’il n’y a que le Neil de l’équipe bleue. SOA-MC pensait qu’il y avait un Neil dans chaque équipe 🙂

          • Pas vraiment à mon sens…

            SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER

            Il ne dit à aucun moment qu’il y a un Neil dans chaque équipe, par contre il dit par deux fois que Neil se trouve à deux endroits, et effectivement c’est le cas. 😉

  22. SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER

    « J’ai compris l’histoire du film, mais je n’ai pas compris le pourquoi de ce film… »

    J’ai vu Tenet hier soir.

    Pour moi, ce n’est pas un film. Au lieu d’un film censé nous présenter une histoire mettant en jeu des personnages qui sont confrontés à un concept tout à fait original (la base d’un film), j’ai seulement vu une succession de scènes mettant en jeu un concept au détriment des personnages, de l’émotion, et d’un scénario efficace.

    1- Trop de Nolan tue le Nolan?
    Honnêtement, ce film est un sur-condensé de tout ce qui fait Nolan.. Nolan. Mais à l’excès. Les personnages sont froids et ne sont pas exploités autrement que par leur fonction (le héros s’appelle même « le protagoniste »!), il n’existe aucune émotion car tous ces personnages sont froids et évoluent dans un film froid, qui se veut ultra-trop? réaliste. La teinte grise bleuté omniprésente du film n’aide pas à rajouter de la chaleur non plus..
    L’action est extrêmement mal gérée sur le fond comme sur la forme (j’y reviendrai plus tard.) ce qui en diminue fortement sa compréhension et son impact émotionnel. C’est simple, durant le film on ne ressent rien à part un simple et unique mot: pourquoi?
    Le récit nous plonge dans un concept sans JAMAIS nous en expliquer les règles volontairement: la phrase même de la doctoresse le prouve « n’essayez pas de tout comprendre, laissez vous bercer. » Non. réfléchir devant un film n’est pas une erreur, mais là il n’y aucune matière à réflexion. C’est comme aller au casino jouer de l’argent à un jeu dont on ne connait pas les règles. On perd assurément!
    « Il faut retourner voir le film encore 2,3… fois pour mieux l’appréhender. » Je ne valide pas cette avis. Un film doit contenir et exprimer tout son propos de manière intelligible. Il ne doit pas forcer un spectateur à devoir re-payer et retourner voir le film un nombre incalculable de fois pour comprendre le fil directeur de l’histoire ainsi que ses tenants et aboutissants! Oui, d’autres visionnages doivent pouvoir régaler le spectateur de nouveaux détails, clins d’oeils, etc à l’image du Prestige par exemple, mais pas permettre de comprendre le film. C’est trop.
    Durant toute la projection, j’ai eu l’impression d’assister à un simple étalage d’égo surdimensionné de Nolan, faisant totalement fi de nous, spectateur qui assistons et payons pour voir ce qu’il fait. C’est comme un chercheur de la NASA ayant un bac + 13 en physique des particules qui essaierait d’expliquer ce qu’il se passe au sein de l’accélérateur de particule du CERN à un enfant de 10 ans en utilisant des termes réservés à l’élite des scientifiques. C’est absurde. Et pompeux. Passer un film de 2h30 à se dire « je comprends toujours pas.. Pourquoi il fait ça? Ah je vais peut-être comprendre après.. » mais non, ce n’est pas ça un film.
    Bien sur, on pourra dire que Nolan est un génie, qu’il a étudié les pierres dont je ne me rappelle plus le nom (à pompéÏ) sur lesquelles il a créé un film avec les mots opera, tenet, le nom des personnages etc.. ET? Quel est l’intérêt de tout cela si personne ne le comprend au premier visionnage? Dans ce cas il aurait mieux valu proposer une dissertation avec les recherches effectuées par le réalisateur AVANT chaque séance. Car là j’avais clairement l’impression d’avoir affaire à un délire totalement personnel et hermétique pour le reste du monde… Il s’est contenté de faire un film bourré d’allusions à des choses qu’il est le seul à connaître. Moi aussi je fais ça, lorsque je fais une vidéo d’anniversaire pour ma mère avec nos souvenirs de famille, pas sur un film à exportation mondiale.
    Trop de Nolan tue le Nolan. Si ses films « à réflexion » lui ont permis de se démarquer jusque là, pour moi il est allé clairement trop loin en manquant de respect à son spectateur et en lui proposant -comble pour un maniaque du réalisme- un film beaucoup trop ésotérique et réservé à une élite d’initiés, voire à lui-même.

    2- Des personnages vides.. Sans substance.
    Les acteurs sont excellents. Mais leurs rôles sont d’un vide…
    Le personnage principal n’a aucun enjeu. Pourquoi se bat-il? Quelle est sa motivation? Son passé? Pourquoi fait-il tout ça? Nous ne savons rien de lui personnellement si ce n’est la manière dont il se comporte à l’instant t du film. Comment s’y attacher si l’on ne ressent rien pour lui? Nous ne savons même pas qui il est…
    Neil Pattinson l’agent double, triple, celui qui sait tout sans rien dire. Mais encore? Il rempli sa fonction de « débloqueur de situation » pour faire avancer l’intrigue en fournissant tout ce dont le protagoniste a besoin (matériel, contact etc) , mais personnellement une fois encore, il n’est « personne » ou plutôt il est tout le monde à la fois.
    Le Russe méchant parce qu’il est méchant. Ses motivations sont vraiment très légères pour détruire le monde.. « je vais mourir donc le monde va mourir avec moi parce que je suis méchant et que je ne veux pas mourir seul. » Très bien… Et sinon à part être méchant? Aucun effort d’empathie, en jouant sur son enfance difficile dans la ville cachées numéro 12, ou sur les sacrifices qu’il a du faire pour en arriver là ou autre.. Non, il est juste méchant. Et puis bon, quitte à avoir un contact dans le futur.. Y a personne pour lui envoyer un remède contre le cancer du pancréas? Parce que bon on sait remonter dans le temps, donc un petit médicament ça doit pas être la mer à boire…
    Etc…
    Les personnages ne sont pas écrits comme des humains vivants leurs vie, avec des émotions, une volonté, des sentiments, non, ils se contentent de réaliser des actions de manière consécutives sans pouvoir faire autrement car c’est ce que leur dicte celui qui les dirige/Nolan/Tenet. Ils ne sont que des objets, des moyens de faire avancer l’histoire. Sans existence propre.

    3- Un film très mal réalisé.
    Sans parler du scénario, de l’intrigue ou du concept, j’ai trouvé le film affreux à regarder. Pas du point de vue de l’image qui est superbe (Nolan maîtrise), mais des plans et de leurs utilisation.
    Déjà que le concept et l’intrigue sont difficiles/quasi impossibles à suivre, le début du film n’est qu’une succession de courtes scènes se déroulant à toute vitesse et sans le moindre lien. Le protagoniste se trouve à l’opéra pour arrêter un attentat, d’un coup il est recruté par Tenet, il va dans un laboratoire caché et on lui dit de partir en mission. Là il rencontre Michail Caine/alfred pendant 5 min dans un restaurant qui lui donne les infos dont il a besoin comme par hasard, ensuite comme par hasard il rencontre Neil qui lui fournit tout ce dont il a besoin pour aller chez le trafiquant d’arme en Inde, puis d’un coup il est question d’une histoire de tableau et de la femme d’un russe (d’ailleurs je ne vois pas trop comment le Russe fait chanter sa femme juste parce qu’il a un tableau…), il trouve la femme russe directement et en 10 minute déjeune avec le grand méchant. Bon sang que c’est rapide, fouilli, décousu… Le protagoniste saute d’une scène à l’autre tandis que le spectateur peine à comprendre ce qu’il s’est dis/passé la scène précédente. La seule question qui taraude chaque esprit est « mais pourquoi fait-il ça? »
    Les scènes d’actions sont incompréhensibles. Le concept même d’une action se déroulant dans un sens et dans l’autre au sein d’une même scène rend la compréhension visuelle compliquée. Mais en plus, Nolan livre des combats ultra découpés, et très rapides, ce qui complique encore plus le visuel. Même dans le concept, il oblige les participants à porter un masque et casque intégral pour se protéger de l’atmosphère dans le « bon sens »… Le déploiement/combat call of duty final est une vraie purge. Tout le monde est habillé pareil, de la même couleur et il est EXTRÊMEMENT difficile de reconnaître qui qui est qui au milieu des explosions et des centaines de soldats (non, le brassard rouge ou bleu ne suffit pas!). D’un point de vue visuel, c’est une catastrophe d’autant plus que le temps s’écoulant de deux façons, il est essentiel de pouvoir bien situer qui se trouve où au moment de l’attaque. Là, durant toute la séquence je me disais bon ben peu importe de qui il s’agit, s’il est en vie c’est que c’est l’un des trois héros, sinon ça doit être un figurant. Et sinon j’essayais de repérer la zone du visage située entre le haut de la joue visible au bas des lunettes de protection pour essayer de voir la couleur de peau de l’acteur… Non mais sérieux…
    Et même dans la grotte de la bombe, l’action est tellement sur-découpée et rapide que je n’ai clairement pas compris ce qu’il s’est passé lorsque la porte s’est déverrouillée (et non, cligner des yeux est autorisé pour un être humain, ça ne devrait pas être préjudiciable). Alors nous dire ensuite que c’est Neil qui s’est sacrifié pour qu’ils puissent passer.. Le cerveau met tellement de temps à réagir, se rappeler, mettre dans l’ordre et analyser que l’émotion est déjà passée et qu’on est plus fiers d’avoir compris que de se mettre à chialer.
    Bref, une action pas très bien filmée qui accentue encore le caractère fouilli de ce que notre cerveau doit traiter. Ce sont quelques exemples mais il y en a d’autres dans le film, avec notamment la course poursuite qui manque de clarté pour moi lorsqu’il revient dans le passé, je ne comprenais plus qui avait le « tesseract », qui ne l’avait plus etc..
    Pour moi, ce n’est pas une réussite non plus cette façon d’aborder visuellement les scènes d’action…

    4- Un scénario très compliqué.. clairement trop.
    Je ne sais pas si c’est que le scénario est tellement compliqué que je suis passé à côté de certains trucs ou si ce sont des incohérences, mais dans les deux cas, il y en vraiment beaucoup pour que ce ne soit pas relevé comme un défaut…
    Comment Neil arrive-t-il à trouver tout ce matériel et hommes (saut à l’élastique, camions pour le braquage, hommes pour voler l’avion etc..)? Et pourquoi le protagoniste lui fait confiance comme ça alors qu’il le connait depuis 5min???
    Kick-ass- Johnson ne lui dit pas de ne surtout pas toucher/avoir de contact avec son lui-même du passé sous peine de boum? Parce que dans l’aéroport ils ont plus que du contact… Il se bat contre lui-même!
    D’ailleurs en parlant de l’aéroport.. Pourquoi se faire ch*** à aller voler le tableau pour au final ne pas le voler? Les deux objectifs pour moi sont tirés par les cheveux..
    Toujours l’aéroport: En quoi ramener la femme dans l’aéroport l’aide à guérir? Parce que si c’est juste pour avoir accès au tourniquet, je suis désolé mais ils en avaient un sous la main dans l’espèce d’entrepôt du vilain Russe dans lequel il se trouvaient tous!
    QUI sont tous ces gens/commandos de TENET sortis de nulle part d’un coup??
    Pourquoi envoyer 2 équipes dans la base de Russie à la fin? Une seule équipe serait normalement suffisante pour remplir la mission. Et qu’on ne dise pas que c’est parce faut aller dans le même sens pour affronter des ennemis dans l’autre sens, car le protagoniste s’affronte bien lui-même dans l’aéroport. Donc une simple équipe en mode normal contre des russes à l’endroit et à l’envers aurait du largement suffire.
    Si le protagoniste a créé Tenet et a donc recruté Neil qui l’a formé à son tour… Qui a commencé le premier? (C’est comme l’histoire qui de la poule ou de l’œuf était là avant..)
    Autre paradoxe.. Si la scène de l’opera se déroule en même temps que la scène du bateau ou la russe méchant veut se donner la mort mais qu’il meurt finalement. Le principe de tenet c’est qu’on ne peut éviter ce qu’il se passe, ça se passe obligatoirement. Donc le russe devrait être mort pour tout le film vu qu’il se passe APRES l’opéra!

    Bref, grosse déception pour moi. Un simple délire de Nolan pour lui-même et peut-être le reste de sa bande qui a bossé sur le film, mais clairement pas un film au sens propre du terme. Une private-Joke à plusieurs millions de dollars…
    Ce sera mon seul et unique visionnage pour ma part, et j’avoue ne pas comprendre ceux qui s’obstinent à trouver ce film génial, intelligent et d’une qualité cinématographique rare. Pour moi, ce serait plutôt insensé, pompeux et à la réalisation douteuse. Oui Nolan a fait de bonnes choses, mais j’ai l’impression qu’il subit le phénomène inverse de Snyder: Là où les détracteurs de Snyder crient au scandale sur TOUS ses films tandis que les films de Nolan ne sont QUE des chefs d’œuvres pour ses fans. N’est-il pas possible d’avoir davantage de mesure et accepter que Snyder, Nolan, ainsi que les autres font de bons et de moins bons films voire mauvais parfois, c’est tout.. (Sauf Cameron, lui il ne fait que des chefs d’oeuvre, c’est une autre catégorie ^^)
    Attention, ceci ne reflète que mon avis relativement argumenté et tant mieux si vous avez apprécié le film de votre côté. Quant à moi, je me contenterai de regarder d’autres de ses films que je juge bien mieux réussis.

    Bonne soirée à tous!
    Amicalement

    Faust

    • Hello Faust,
      Tu relèves pas mal de points intéressants auxquels je répondrais plus tard dès que j’ai un peu de temps, mais en attends je voulais juste dire une chose : ne pouvons-nous pas aussi trouver Tenet juste très sympathique, notamment pour l’expérience de casse-tête cinématographique qu’il propose (on peut ne pas aimer, personnellement j’en raffole et j’ai beaucoup apprécié ma séance de Tenet pour cette raison ^^) sans avoir à parler de chef d’oeuvre ou d’échec ? 🙂

      • Coucou @Archer,

        En soi « l’expérience de casse-tête cinématographique » comme tu dis ne me dérange absolument pas.
        J’adore les enquêtes, énigmes, devinettes, retournements de situation etc… mais seulement lorsque ça sert le propos du film. Par exemple, l’un des meilleurs twist du cinéma est « je suis ton père » qui n’est pas seulement une révélation banale, elle change complètement la donne sur les interactions des personnages et tout ce que nous avons vu à l’écran. Elle changera également ce qui va se passer ensuite.
        Pour citer un autre film de Nolan, le Prestige est également un casse-tête très bien exécuté je trouve, car tout ce qui est nécessaire à sa compréhension se trouve dans le film, et si le spectateur ne s’en rend pas compte, c’est seulement un manque d’attention ou d’implication. Mais il a toutes les clés lors du visionnage.
        Dans un autre style encore, le film mettant en jeu Kenneth Branagh (encore lui!) dans le rôle d’Hecule poirot: le crime de l’Orient Express, qui est un casse-tête policier dans lequel le spectateur cherche à comprendre en meme temps que le personnage principal qui est l’assassin, mais encore une fois tout est lié et se goupille parfaitement à la fin du film. Et le film donne toutes les réponses.
        Et un dernier exemple de casse-tête plus « conceptuel » déjà cité maintes fois: Inception tout simplement. Le concept est très original et il est bien mis en scène. Les personnages ont des enjeux (retrouver sa famille etc), et le concept leur permet d’atteindre leur but tout en donnant au spectateur des petites interrogations: est ce réel? Ou pas? Et finir par LA question grâce à la toupie.
        Tous ces films exploitent, pour moi, correctement leur concept afin de proposer un vrai film. Mais à chaque fois, le film est « autosuffisant ».

        Alors que dans Tenet, le concept ne sert pas le film, c’est le film qui sert de justification à la mise en image d’un concept (voir mon argumentaire). Et un concept extrêmement clairement pas « tous public »: sans internet, sans les recherches sur le carré stator machin, sans des informations complémentaires annexe, impossible de clairement suivre l’intrigue et les enjeux tant le film va vite et est complexe.
        C’est la que pour moi ça pèche en temps que « film ». La où un master egg dans les films marvel ne peut-être vu que par des fans ou qqn qui effectue une recherche sur internet, le problème la pour moi c’est que le film entier repose sur une primate joker entre Nolan et lui-même. Le film m’a paru extrêmement prétentieux de sa part, et durant tout le film j’avais l’impression qu’on me criait: je me gave, je fais des trucs de fou regarde, c’est ultra compliqué et t’as vu comment je gère ?
        Ben en fait non, moi je n’ai pas trouvé qu’il a géré.. car sans internet, je pense que seul 20% du film est compréhensible, et encore de manière très lourde. Je n’ai pas apprécié être traité comme quelqu’un de « sous intelligent » par rapport à Nolan qui peut kiffer son film à fond car il est le seul à avoir tout le background derrière alors que moi je n’avais quasiment rien..
        Ce n’est pas ce que moi je cherche dans un film, mais en tout cas c’est cool que tu aies adoré ta séance! 🙂

        Faust

        • Re-hello Faust,

          Ehhh mais c’est que t’en rajoute en plus ! Comme si j’allais pas déjà passer assez de temps à répondre à ton premier pavé ! XD

          Alors, d’abord je vais préciser mon positionnement actuel sur le film : j’ai vécu Tenet comme j’ai vécu mon premier visionnage d’Inception, à savoir que :
          1. J’ai passé la majeure partie du film à essayer de comprendre le sens des infos qu’on m’envoyait à la tronche (et j’aime ça comme précisé plus haut ^^)
          2. Je ne peux pas actuellement dire si j’aime ce film ou pas. Le deuxième visionnage devrait m’éclairer (Inception est devenu mon film préféré après second visionnage, et aujourd’hui toujours dans mon top 3 🙂 )

          Du coup, aucun problème avec le fait que tu n’aimes pas le film pour ma part, mais je crois constater une chose : 90% des reproches que tu lui fais découle du fait que tu ne l’as pas compris, et je vais expliquer pourquoi je pense que c’est un mauvais argument.
          A la sortie d’Inception il y a 10 ans, pas mal de monde lui a reproché d’être incompréhensible. C’était trop compliqué pour ces personnes (aucun jugement de valeur, chacun son truc). A cette époque moi et d’autres (peut-être toi d’ailleurs, je ne sais pas ^^) avons défendu le film au motif que « c’est trop compliqué » n’était pas un argument pour justifier que c’était mauvais. Car le film était cohérent et avait du sens, et on ne pouvait donc pas lui reprocher sa complexité.
          Aujourd’hui je vois un certain nombre de ces mêmes personnes qui défendaient Inception reprendre le même argument qu’ils dénonçaient à l’époque : ils n’ont pas compris Tenet, c’est trop compliqué, « Nolan a franchi la limite cette fois ». Mais… Mais en fait la limite à ne pas franchir, c’est toujours la nôtre quoi ! XD
          Moi je suis embêté, parce que comme devant Inception à l’époque, j’ai compris. J’ai pas tous les détails évidemment, mais j’ai compris l’histoire, le but des personnages et le dénouement. Et du coup je comprends pas : pourquoi cette fois c’est trop, et avant ça l’était pas ? En gros j’ai l’impression que tant que tant que ce sont les autres qui ne comprennent pas c’est bon pas de souci, mais dès qu’on ne comprend pas la limite est franchie. Ça me semble très égocentrique comme raisonnement, non ? ^^

          Je vais pas reprendre chaque incompréhension que tu évoques une par une parce que ce serait vraiment barbant autant pour toi que pour moi, mais je te donne quelques exemples :

          SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER

          Le bad guy : il ne fait pas ce qu’il fait pour détruire le monde parce qu’il est méchant. C’est un nihiliste qui se trouve au milieu d’une guerre opposant les humains du passé et du futur, chaque camp luttant pour sa propre survie. Et pour lui, servir l’un comme l’autre revient au même, donc il choisit le camp qui lui profite le plus.
          Tu évoques la possibilité pour lui de se faire envoyer un remède à son cancer. Bon déjà, impossible avec ce concept d’inversion. Rien ne peut remonter plus loin que le jour de sa création. Bon, quelqu’un pourrait lui donner la formule éventuellement. Mais à quel moment nous laisse-t-on penser qu’un tel remède existe dans le futur ? Je rappelle que ce futur n’est pas infini : il est condamné. Ces gens sont en train de dépérir et n’ont d’autre choix que d’inverser l’entropie du monde pour survivre, car ils n’ont plus de « temps » devant eux.

          Je crois que tu évoques une série successives de « hasards », mais… Ces hasards n’en sont pas, puisque tout est orchestré depuis le début ! 🙂

          Bref, je m’arrête là pour les exemples, je pense que tu as compris l’idée, mais je veux vraiment insister sur une chose : TOUT est dans le film. Tout ce qui concerne le carré Sator n’est absolument pas nécessaire pour comprendre Tenet. C’est un clin d’œil, du bonus.

          Autres points que tu évoques :

          Le message de la scientifique en début de film a été mal compris par certains : l’idée n’était pas de dire « fuck off, tu comprends pas mais c’est pas grave on s’en fout », mais plutôt « laisse-toi porter POUR LE MOMENT, car oui c’est compliqué mais les réponses arrivent par la suite ». Et elles arrivent. TOUTES !

          A un moment tu évoques la problématique du « qui a commencé la boucle ? ». Mais justement le principe de la boucle temporelle c’est qu’elle n’a ni début ni fin. C’est ça qui la rend paradoxale, mais pas forcément incohérente, ça demande simplement de remettre en question notre conception linéaire du temps (comme dans Interstellar en somme).
          Et justement puisque tu parlais de mettre la complexité du récit au service de l’histoire : pour moi c’est clairement parce qu’à travers le concept d’entropie inversée Nolan veut aborder l’idée d’un flux temporel non linéaire, qu’on nous sème des morceaux d’intrigue apparemment sans liens les uns avec les autres en première partie de film. Parce que dans un monde ou deux flux temporels inversés se juxtaposeraient, on ne serait pas en mesure de comprendre le déroulement de toutes les actions qui se déroulent autour de nous. Le temps n’étant plus linéaire, les effets ne succéderaient plus forcément aux causes, parfois les causes succéderaient aux effets (selon notre perception du temps linéaire en tout cas ^^).
          Et en montant l’histoire de cette manière Nolan reste fidèle à un principe d’écriture qu’il suit depuis Memento et qu’il explique ici:

          https://www.youtube.com/watch?v=67e_jl4flpE&t=321s

          Je te le résume au cas où : l’idée c’est de faire vivre l’histoire au spectateur au plus près possible de la façon dont les personnages le vivent. C’est pour ça que dans Memento l’histoire est racontée de la fin vers le début : ainsi en tant que spectateur à chaque nouvelle scène on se réveille avec le héros dans un endroit inconnu, sans savoir comment on est arrivé là, et en aillant juste des infos sur ce qu’on va faire ensuite.
          Idem dans Inception : Nolan nous fait douter sur la réalité de ce qu’on voit à l’écran pour qu’on ressente le même doute que les personnages qui ne savent plus s’ils sont dans le rêve ou dans la réalité.
          Un même principe est à l’oeuvre dans Dunkirk aussi : le montage te fait vivre une pression permanente, avec un tictac omniprésent qui ne s’arrête qu’au moment où les héros sont libérés dans le train (énorme soulagement pour moi en salle à ce moment ! ^^).
          Et dans Tenet, bah c’est la même chose : on est paumé comme le héros jusqu’au moment fatidique où il atteint le tourniquet (dans la salle « bleu et rouge ») et inverse son entropie, et à partir de là on obtient une à une les réponses aux choses qu’on n’avait pas comprises au premier « passage ». C’est complexe, mais ça a du sens d’un point de vue narratif.

          Bref, ce message est beaucoup trop long, je m’arrête là ! XD

          Je le répète, aucun problème avec le fait que tu n’aies pas aimé (je ne suis même pas sûr de savoir si j’aime ou pas XD! ). Mais c’est agaçant de voir à chaque film complexe des gens dire que c’est mauvais parce qu’ils n’ont pas compris. Pour moi la question à se poser si on veut parler de qualité serait plutôt « est-ce que c’est cohérent ? Est-ce que ça a du sens ? ». Et si ça l’est, quelle que soit le niveau d’exigence que ce récit requiert, eh bien je ne vois pas au nom de quoi on devrait parler de défaut. Mais c’est mon avis.

          En te souhaitant que le prochain Nolan ta fasse plus vibrer ! 🙂

          • J’apporte une correction à ce que je disais plus haut :

            SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER

            « Tu évoques la possibilité pour lui de se faire envoyer un remède à son cancer. Bon déjà, impossible avec ce concept d’inversion. Rien ne peut remonter plus loin que le jour de sa création. »

            Erreur (probable) de ma part : le fait que la « direction » dans laquelle s’écoule le temps soit inversée n’implique pas nécessairement que le temps restant à vivre/exister pour un individu/objet soit inversé lui aussi. Je pense même que ce serait plutôt l’inverse, mais c’est à débattre. ^^

  23. https://www.ecranlarge.com/films/news/1345532-tenet-scott-derrickson-realisateur-de-doctor-strange-appelle-a-boycotter-le-cinema
    … serait-ce une pique voilée au fait que « Tenet » utiliserait Trop le même concept que le fight final de « Dr Strange » ?
    Qui lui-même lorgnait un peu sur « Inception »… Si on ne tient pas compte que le personnage existe dans les Comics depuis avant la naissance même de Nolan. 🙂

  24. https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Christopher-Nolan-Tenet-synthetise-tout-ce-qui-m-obsede-depuis-des-annees

    https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/-En-attendant-Tenet-Dix-influences-majeures-de-Christopher-Nolan

  25. Traiter du temps sur deux heures et demi, le risque était surtout de lasser le spectateur très très vite.
    Dés le début lors de la première explosion il est évident qu’on a déjà compris le scénario. Un enchaînement qui fatigue les yeux immanquablement. Une histoire trop claire et trop bien établie par les différents personnages qui se succèdent, pour comprendre à la fin qui dirige.
    Donc un dénouement prévu presque deux heures avant, lorsque lors de la scène de l’inversion des balles la femme donne des explications du procédé. Pas vraiment un film sortant de l’ordinaire, en raison d’une impression de déjà-vu. Et ce durant les multiples téléfilms qui ont garni TF1 les samedis après midis à une époque.
    Le plus sincèrement du monde, ne payez pas pour aller voir ça.

  26. Pas terrible, je suis déçu.
    Nolan donne l’impression de s’être perdu dans son propre film. Le concept de base est très intéressant mais le déroulement du film poussif, le rythme frénétique et les dialogues pompeux rendent le visionnage plutôt désagréable.
    Le héros sans nom, sans backstory et sans motivation émotionnelle empêche également de s’impliquer dans l’histoire, et l’interprétation très lisse de Washington n’arrange rien.
    Le reste du casting n’est pas non plus génial: Brannagh cabotine et Debicki ne dégage rien. La surprise vient de Pattinson, dont le personnage dégage une sympathie et une empathie qui donnent un peu d’émotion au film, bravo à lui.
    La musique est médiocre, souvent assourdissante pour pas grand chose, du mauvais Hans Zimmer.
    Pour le reste, le film a évidemment des qualités visuelles indéniables, avec des scènes d’action impressionantes et dont les making of seront surement passionnants. Carton rouge pour le combat final cependant, totalement illisible et foutraque, un des pires finals que j’ai vu depuis très longtemps.

    Bref grosse déception, il est temps que Nolan arrête d’écrire seul et rappelle son frère à la rescousse.

    6/10

  27. Du grand Nolan rythmé comme Inception…
    Voilà 20% des commentaires le reste est comme moi déçu.
    Certains tombent dans l’effet des médias qui essayent de le mettre comme un film grandiose à l’américaine pour une question de rentabilité commerciale pour sauver les salles de cinéma et le box office dans le contexte difficile actuellement.
    On se perds dans le scénario comme tout film qui joue sur le temps inversé, beaucoup trop de dialogue pour nous faire comprendre la physique quantique et nous faire adhérer à l’histoire.
    Je laisse les pseudo-intellectuels, nous expliquer le film grandiose de Nolan pour se faire valoir comme amateurs du septième art.
    Certains disent qui faut le voir 2 fois pour pouvoir comprendre le film. Moi, je vous conseille d’éviter ce film et d’attendre sa diffusion à la télévision…..lol

    • Ça peut valoir le coup de sortir du microcosme des Toiles Héroïques de temps en temps :
      https://www.rottentomatoes.com/m/tenet
      https://www.imdb.com/title/tt6723592/
      http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=251315.html

  28. « À l’étape, Tenet, épate-la ! » 🙂

    Quel est le but de tout ça ? Pour faire le plus simple possible, diverses étapes à observer… dans l’ordre.

    _ D’abord, livrer à l’habituelle Warner un blockbuster bien fichu et complexe, un peu Old School, qui met les critiques dans la poches. Ça, Christopher Nolan sait faire, et il aime l’exercice formel et narratif surtout.
    Dans la continuité de son « Dunkerque », une expérience sensorielle qui se libérerait de plus en plus des contraintes narratives les plus usités… Sauf que « Dunkerque » n’ayant pas été un grand carton, autant viser sur un style ayant lieu de valeur sûre.
    Nolan a fait sa jeune éducation cinephilique grâce aux films « globe trotteurs » de Hichcock et des James Bond (du style, mais pas toujours de réel sens) ? Ça sera donc un thriller d’espionnage nerveux, lorgnant aussi sur du Michael Mann et ses hommes professionnels, bien fringués et insatiables plannificateurs…
    Comme « Inception », son plus gros succès hors « Batman », l’était déjà.

    Autre auto référence, son premier long métrage, « Memento » – ou plus précisément sa scène d’ouverture, où le temps passait à l’envers https://youtu.be/srzw3qhtnes
    Ce dispositif existait déjà au tout début du Cinéma, dès les Frères Lumières avec le film « Démolition d’un mur » (1896)
    https://youtu.be/PI_Rxa0YFWg
    …c’est même l’un des tout premiers films à effets spéciaux. Plus tard, dans ses propres films Jean Cocteau utilisait aussi cet effet de Marche arrière pour simuler la Magie. Et Les Nuls pour des sketchs amusants et très techniques… Des exemples comme tant d’autres.
    – De toute façon si Nolan est aussi obsédé dans sa filmographie par le concept du Temps, c’est tout simplement parce que dans l’idée de Narration, qu’elle soit Orale, Écrite ou Visuelle, tout repose beaucoup sur le Temps. Car dans la structuration en chapitres, ou au montage, et même d’ailleurs dans un récit qui serait raconté en temps réel, une histoire est forcément compressée et donc n’est pas complètement un reflet de la Réalité, mais une « Alter Réalité, tenant dans le creux d’une main –

    _ Et donc si on considère cela comme un effet spécial, pourquoi ne pas l’intégrer au sein d’une action normale comme s’il s’agissait d’un effet en images de synthèse ?
    La réponse est Oui, la preuve dans le combat final du film « Docteur Strange » de Scott Derrickson – un certain cousinage avec « Inception ».
    Même topo ici, mais en étendant dans le dispositif à d’autres types de scène d’action : coups de feu, poursuite en voiture, corps à corps et attaque de soldats, donc film de Guerre (temporelle, mais secrète)… Un festival de méli-mélo, incluant aussi le montage alterné.
    Avec tout ça, on a long métrage d’action « Puzzle » (ou Labyrinthique, comme le logo de sa société de production Syncopy) qui vaut le coup d’œil, qui n’est pas banal du tout.
    En théorie, du pur Cinéma, kinetique, remuant…
    Sauf que…

    Nolan fait l’erreur de croire qu’il faut aussi raconter une histoire très intéressante et « Consciente » à propos de certains des personnages principaux. Une histoire qui est censée être le reflet du monde actuel etc etc… Parce que tous les films à gros budget sont censé avoir cette responsabilité.
    Du coup, l’intérêt de ne nommer le (super) héros principal que sous le simple nom de « Protagoniste » et de nous jeter très vite dans une action intense et sans queue ni tête, s’évapore avec l’entrée en scène du méchant du film et de son entourage, qui prend un peu trop de place et donc de temps sur le long-métrage.
    Certes, Kenneth Branagh rejoue quasiment le même rôle que dans le dernier film « Jack Ryan »…et ses motivations le placent entre un bon vilain de Bond et Thanos, avec un soupçon de logique tordue à la Joker (de Ledger) lorsqu’il veut pousser sa femme à le haïr et le tuer pour mieux être le « vainqueur ».
    Seulement, bien qu’il soit anglo-russe…
    Un blond arrogant, carrément Réac, capable de gruger tout le monde à l’avance, aux pouvoirs sans limite et qui en plus est violent avec les femmes ? Ne cherchez plus, c’est encore une référence au « PotUS » actuel (et à une catégorie d’homme en particulier), qu’on ne nommera pas ici histoire de ne pas continuer à lui faire de la Pub gratuite.
    Son réel Antagoniste est donc sa femme, jouée un peu »à l’ancienne » par Elisabeth Debicki, qui devra se venger de ce porc et reconquérir sa féminité… Sans que tout ça ait un lien thématique avec l’Enjeu central du film.

    _ D’où problème lorsque le film veut aussi raconter une histoire d’amour allant à contrario de la mission du héros, l’obligeant à en dévier et à prendre un risque. Bien que le film fonctionne aussi sur des contradictions, ici ce Romantisme ne fonctionne pas aussi bien que dans le (déjà) polar temporel « Déjà Vu » (!) de Tony Scott – dans lequel jouait le père de John David Washington, Denzel.
    Sûrement parce que Elizabeth Debicki est une actrice un peu trop impressionnante pour que n’importe qui ne puisse pas tomber amoureux d’elle. Et qu’en fin de compte, elle n’a pas complétement besoin du héros
    Mais ça n’a rien d’inhabituel, Nolan ne sachant pas encore écrire de rôle de femmes autrement que comme des archétypes (soit fatales, soit pures).

    _ De plus, l’étape « Réflexion » chez Nolan tombe à plat en général un film sur deux, la faute à des lourdeurs, surtout quand ça flirte avec la Politique où la Philosophie.
    À la limite on peut avoir quelques frissons d’actualité lorsque on voit une salle de spectacle être confiné dès les premières minutes du film, ou bien les personnages obligés de se déplacer avec des masques à oxygène (tout ça est pourtant involontaire)… 😷
    Et d’un point de vue méta, si Robert Pattinson y joue les doubles de Nolan (de manière plus docile que DiCaprio dans « Inception »), s’amuser aussi de voir Aaron Taylor-Johnson se prendre pour… Tom Hardy – et Ludwig Göransson pour Hans Zimmer (comme plein de compositeurs en fait). 😋

    Bref, à vouloir trop danser à la fois sur le pur visuel et aussi sur le trop scénarisé, Nolan n’arrive pas au même équilibre que ses meilleurs films ou même à l’épure de « Dunkerque ».
    Il en résulte que pendant toute l’histoire, on peut être trop tenté à chaque nouveau détail révélé de se faire trop vite une idée de la direction vers laquelle Nolan nous entraîne. Surtout avec le style de l’auteur.
    Si par exemple, l’Identité des films Marvel repose sur un langage rapide et versatile, amenant l’attachement aux personnage de manière ludique (le legs du dialoguiste malicieux Stan Lee), quelle que soit la nature de l’action… chez Nolan il est clair que ce langage, émaillé d’un tas d’inventions techniques, repose plus sur ce qui n’est pas dit, donc sur le mystère et les sous-entendus. 🤫

    Or si on se risque trop à réfléchir aux conséquences de chaques nouvelles informations exposées, on finit forcément par sourire devant certaines évidences, comme les doubles du Futur qui viennent croiser les héros en secret, mais aussi par être déçu par le résultat final des autres de ces promesses.
    Ainsi, pas de deuxième partie du film complètement folle et épuisante, qui se passerait entièrement à rebours de la quasi première moitié, comme un palindrome (on n’a droit qu’à quelques dizaines de minutes, c’est tout). Donc aucune histoire d’amour intense qui se rêvelerait centrale, ni même la confirmation émouvante de l’identité réel du personnage de Pattinson (un grand blond, le fils de Kat ?) etc etc…

    Pas de Grand Film Surréaliste ou Intimiste caché, beaucoup de trous dans ce qui reste bel et bien finalement un « simple » film d’espionnage et d’action rempli de gens riches, capables de résoudre des problèmes grâce à leurs budgets illimités (« tout va bien, en fait on a nos propres Tourniquets temporels nous aussi, mais on vous l’a caché au lieu de vous faire gagner du temps ») – trop de chèques en blanc pour les auteurs « maison » de la Warner ? 🤑
    Au spectateur de remplir les blancs et l’ordre de narration selon sa convenance et sa capacité d’engagement.
    Mais pour l’Empathie, dont on reproche souvent à Nolan l’absence (pudeur ?), c’est plus compliqué. Et il peut être difficile de vouloir « ne pas essayer de comprendre, juste le ressentir »… Trop de mécanique narrative là dedans pour que tous les spectateurs arrivent à la viscéralité que ce film cherchait – on peut déjà le voir dans les commentaires des spectateurs, il n’y a presque aucune émotion exprimée à son propos, que des phrases toutes faites et de l’intérêt « geek » pour la reconstitution du Puzzle. 😵🤯

    On peut considérer en fait ce film comme le plus « sombre » de Nolan, tant il admet que l’avenir reste immuable, et qu’on ne peut pas échapper à ce qui a été décidé à votre place. Presque comme s’il n’y avait pas de Libre Arbitre, et que nous sommes tous (nos propres) pions, sacrifiables – ne parlons même pas de cette fameuse population à sauver, sans aucune existence réelle à l’écran.
    En effet, ce n’est pas très loin du cynisme d’un Bond, jusqu’à sa froide Conclusion en forme de « contrat ». Ou bien de la série TV « Mission Impossible », aux plans réglés comme du papier à musique, où même le moindre grain de sable est pris en compte.

    Mais si en fin de compte, tout forme une boucle, alors dès le départ rien de tout ça n’aurait vraiment d’importance ?
    Et si il y était quand même, ce film caché..? Un autre avatar de « La Jetée »/ »L’Armée des 12 Singes » ? Ou du premier « Terminator », avec ses envahisseurs du Futur…
    Se dégage alors le sentiment que Nolan, tout comme dans le regard désabusé du jeune soldat à la fin de « Dunkerque », commente la progressive perte de Foi de notre Monde (sauf pour « le Protagoniste »?), et que la Mélancolie est le plus pur des sentiments à survivre…
    Celle de ne pas pouvoir avoir tout ce qu’on souhaiterait, de ne pouvoir réellement changer la marche du Temps et de devoir se contenter de laisser les choses se faire jusqu’à ce qu’elles s’arrangent d’elles mêmes. Rebonjour, Michael Mann. 😟

    Sinon, il convient alors de laisser toutes ces circovonlutions un peu de côté, et de juste apprécier le charisme naturel des acteurs principaux, tous très beaux. Ainsi que l’efficacité spectaculaire d’un blockbuster adulte, qui y a son propre langage, bien identifié.
    De quoi vous permettre de tenir 2h et demie (même si une seule fois suffit), et un peu plus après la séance…
    🙃

  29. Que ce soient qui l’ont aimé ou détesté, j’ai l’impression que Tenet est surtout jugé sur aspect sf. Pourtant je trouve ça maladroit de le juger uniquement comme un film de sf, un film à concept, un film purement cérébral et pas un vrai blockbuster. En celà je m’inscris en faux contre la critique de LTH.

    Oui il y a un concept fort, mais je trouve que c’est au service d’un film d’espionnage. Et justement le public lambda peut tout à fait l’apprécier en tant que tel, sans trop se prendre la tête à vouloir tout comprendre dans le détail.
    L’introduction: clairement entrée en pleine opération à la James Bond. L’aéroport (partie 1): digne d’un Ethan Hunt rentrant dans les lieux les plus fortifiés. Ce qui se passe entre John David Washington et Elizabeth Debicki – femme du méchant – si ce n’est pas du pur 007 en particulier toute la partie plus calme où les 3 sont sur le yatch. Kenneth Branagh: il reprend son rôle de méchant russe de « The Ryan Initiative ». Même certains éléments de langage comme le fait de parler de guerre froide. Ou encore la séquence avec Michael Caine et ses clins d’œil évidents…

    Bref on n’est pas dans un Interstellar qui jouait uniquement la carte de la hard sf, mais dans un mélange de deux genres, comme Inception qui était autant un film de sf qu’un film de casse ou un Eternal Sunshine of the Spotless Mind qui mêlait étroitement film d’amour et sf (pour citer autre chose que du Nolan).

  30. Ben comme d’hab un film plutôt simple (surtout si t’est déjà habitué au notion de voyage dans le temps) mais entouré d’un voile de complexité artificiel, qui fait que la majorité des gens vont rien comprendre. Personnellement, je trouve que le scénario aurait put être plus direct tout en profitant mieux de sa notion temporelle qui au final est pas assez exploité. Et je trouve dommage qu’il n’ai pas exploiter d’autre chose qui me sont venu en tête direct (SPOIL potentiel: genre un gars expert dans l’inversion qui passerais genre 5 minute à faire croire le héros qu’il est dans le même sens que lui alors qu’en fait il marche et parle de manière parfaite à l’envers, ou alors, autre idée, les gars du futur envoi en cryotube un soldat ou un robot a eux, ils peuvent bien envoyer des message et des armes alors pourquoi pas des gens)

    Donc bon au final la majorité des gens vont rien bité au film et crié au génie et les autres resteront sur leurs faim, comme pour Inception et Interstellar.

    • Pour ma part je suis bien content que Nolan ne soit pas allé dans ta direction. ^^

      « genre un gars expert dans l’inversion qui passerais genre 5 minute à faire croire le héros qu’il est dans le même sens que lui alors qu’en fait il marche et parle de manière parfaite à l’envers »

      Je trouve ça bien trop irréaliste pour cadrer à ce film. Ça me paraît impensable d’imaginer qu’un mec puisse avoir la précision nécessaire à imiter un inversé de manière suffisamment précise pour tromper l’œil humain. Qui plus est quel serait l’intérêt ?

      « ou alors, autre idée, les gars du futur envoi en cryotube un soldat ou un robot a eux, ils peuvent bien envoyer des message et des armes alors pourquoi pas des gens »

      Là aussi, quel serait l’intérêt ? Un mec comme Sator, appartenant à cette époque, n’est-il pas mieux placé pour y naviguer à sa guise plutôt qu’un gars du futur débarquant dans un monde qui lui est inconnu ?

  31. https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Tenet-une-apres-premiere-avec-des-experts-qui-expliquent-le-film

    https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Tenet-Clemence-Poesy-Je-nai-pas-lu-le-scenario

    https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Tenet-vs-James-Bond-comment-Nolan-a-utilise-la-recette-007

  32. … quelques ajouts à propos du film.

    Pour ce qui est de ses scènes mélangeant « marche avant » et « marche arrière », le meilleur moyen de comprendre se trouve dans la lecture de bande dessinée (et pas seulement celles de Don Rosa 😉):
    Prenez juste une page de BD assez fine pour qu’on a voir à travers en transparence… Au recto, vous avez une action se passant à l’endroit… mais dans le même temps vous distinguez aussi au travers une autre action qui vous apparaît à l’envers, venant même se superposer au recto.
    En fait, tout est une question de point de vue, car si l’on retourne la page pour regarder de l’autre côté… D’un coup ce qui vous apparaissait comme inversé se lit maintenant à l’endroit… alors qu’au travers, le recto de la page devient à son tour inversé et se superpose au verso.
    Simple ! 😉

    …Si quelques uns ont trouvé que le personnage de Kat était intrinsèquement féministe, car elle doit reconquérir sa liberté… Il n’est pas non plus impossible de penser que Nolan fait aussi une critique des quelques abus commis au nom du Féminisme, mais contre le Bien Commun.
    Car à la fin du film n’est-ce pas Kat qui, lassée de jouer à la comédie avec Sator, n’y tient plus et décide de l’exécuter comme il le mérite… Alors que ce faisant, elle risque de condamner le Monde entier en précipitant l’explosion de la Bombe, sachant qu’on ne lui a pas donné le signal pour agir.
    Quelles qu’en soit les conséquences… Elle aura beau regretter son geste précipité (mais plutôt compréhensible), cela a tout de même fait indirectement d’elle un enjeu de suspens hitchcockien, une femme fatale ayant ses propres objectifs – un peu comme la plupart des héroïnes nolaniennes.
    Mais mettant ainsi en danger la Mission la plus cruciale – sauf si on admet que tout était écrit dès le début, à la virgule près, et que le suspens du film est entièrement « faux ».
    C’est peut-être aussi ça qui rebute inconsciemment certains spectateurs du film… Le fait que quand ils se mettent à y réfléchir, aucun danger perçu n’est réel, chaques sacrifices étaient inéluctables, l’attaque futuriste était forcé de foirer…
    Car le « Protagoniste de l’avenir » y avait réfléchit avec précision… entre Aujourd’hui et Demain.

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